Un livre dévoile l’intimité féminine au temps des Cro-Magnon

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  • Représentation de l’intimité féminine dans l’art paléolithique en France - Hominidés
    http://www.hominides.com/html/references/representation-intimite-feminine-art-paleolithique-0834.php

    Un livre entièrement consacré à un sujet aussi spécialisé il fallait oser l’écrire... et le publier !

    Un travail et un inventaire minitieux a permis aux auteurs de repertorier pas moins de 241 vulves du paléolithique en France.

    Gravées, sculptées, dessinées, modelées les auteurs ont rassemblé l’ensemble des représentations quelles soient souvent très schématiques, et parfois assez détaillées.

    Avec cet ouvrage, à réserver aux spécialistes de l’art paléolithique, vous saurez ou retrouver ces vulves cachées au fond des infractruosités de la roche, gravés sur un baton percé, sculptées sur un bloc de calcaire.

    Avec, en ligne, outre le sommaire détaillé, la préface d’Yves Coppens.

    (…)
    J’ai ainsi appris par exemple que, dans les représentations humaines, celles de la vulve étaient majoritaires – leur précieux corpus en a retenu 241 -, suivies de celles de la femme, celles de l’homme et celles du phallus, et que, parmi ces représentations, celles gravées représentaient l’écrasante majorité, suivies par les figurations sculptées, les peintes et les modelées, sur des supports majoritairement mobiliers, puis immobiliers (pariétaux) et enfin sur des blocs. J’ai aussi appris que ces représentations étaient extrêmement diversifiées, parfois très schématiques, voire abstraites, d’autres fois étonnamment descriptives, permettant de distinguer la vue pubienne de la vue périnéale, ou de reconnaître leur appartenance à une jeune fille, une femme gravide, une femme multipare, une femme porteuse des stigmates de ses maternités, etc.

    J’ai encore appris – mais je le savais déjà un peu – que cet art, malgré son incroyable durée de presque 20 000 années, avait maintenu une unité de style incontestable, mais que, tout de même, l’Aurignacien, le Gravettien, le Solutréen et les trois étages du Magdalénien n’en présentaient pas moins des caractéristiques différentes ; de manière d’ailleurs peut-être prémonitoire, les auteurs, devant l’élaboration des gravures aurignaciennes, se demandaient si la tradition de leur exécution n’était pas en fait beaucoup plus ancienne.

    La présentation anatomique m’a rappelé mes dissections de 1re année sur les bords de la Vilaine ou au Service du don des corps de la rue des Saints-Pères.

    J’ai décortiqué avec beaucoup d’intérêt la longue discussion aussi rigoureuse que critique, sur la recherche de la nature des auteurs de ces oeuvres (sexe, âge, statut) et leurs motivations et sur les sujets traités et leurs traitements ; les conditions sportives de l’accès aux sites choisis pour leur exécution et cette exécution elle-même - j’ai fait moi-même certains de ces parcours – signes, disent les auteurs, des artistes au moins majoritairement masculins et jeunes et j’en suis convaincu.

    Quant aux significations des oeuvres, comme nous ne pouvons guère faire autrement que de projeter sur leurs recherches nos modes de pensée et nos cultures, nous ne les connaîtrons sans doute jamais complètement ; ceci étant dit, j’adhère volontiers encore une fois au regard logique et sain des trois auteurs qui y voient une connotation sacrée (tout geste devait alors plus ou moins l’être), message codé pour ceux, triés, invités à venir les lire – des visites initiatiques peut-être –, mais qui y voient aussi une autre facette du même message, bien proche d’une écriture, sur la féminité, la sexualité, la fécondité, la création du monde et tout ce que l’on voudra de cette nature, liée aux fonctions de l’organe représenté, mais jamais détaché de l’érotisme qui lui appartient.

    N’oublions pas que ces figures font partie d’un « système » et que, si on peut les étudier à part, on ne peut oublier qu’elles participent à une explication du monde, à une vraie cosmogonie.
    Je reprendrai des auteurs leurs conclusions et les ferai miennes : cet art génital paléolithique est un art du normal, mais aussi un art de l’obscurité et par suite un art du secret ; c’est encore évidemment un art de la fécondité et de la sexualité dû à de bien « attentifs observateurs et talentueux graphistes ».
    (…)

    De la recension, dans Dossiers d’Archéologie, n° 367, janvier/février 2015, où je trouve cet ouvrage, j’extrais :

    Ils en ont retenues 241, sélectionnées «  d’après des critères diagnostiques anatomiques  » ; parmi elles, 83 pariétales, 37 sur bloc, 121 sur objets mobiles (dont 75 gravées sur dent !). La représentation vulvaire est langage, affirment-ils, et il faut en apprendre la grammaire.

    Un sujet de FranceTV Info de début décembre 2013, avec quelques (3) représentations.
    (Je ne vois pas apparaître le reportage sur la page web.)
    Un livre dévoile l’intimité féminine au temps des Cro-Magnon
    http://culturebox.francetvinfo.fr/livres/essais-documents/un-livre-devoile-lintimite-feminine-au-temps-des-cro-magnon-

    L’origine du monde... Brigitte et Gilles Delluc sont deux préhistoriens et anthropologues français spécialistes de l’art paléolithique et de la vie des Cro-Magnon. Dans un nouvel ouvrage, ils s’intéressent à l’intimité féminine. Plus précisément aux vulves dessinées par ces hommes en Dordogne dans la pierre.
    Dans cet ouvrage, les deux chercheurs ont compilé 241 représentations de vulves.
    Mais au delà du sexe on découvre avec ces travaux des informations toutes aussi sérieuses sur la nutrition, l’enfantement, la représentation des femmes en général au temps des Cro-Magnons.

    Pour le commander, 45 €, à l’Université de Liège (pas présent sur Amazon…)
    http://web.philo.ulg.ac.be/prehist/produit/eraul-136