• Légende de la boxe, Jean-Claude Bouttier est mort à 74 ans
    http://www.rfi.fr/depeche/jean-claude-bouttier-passion-boxe-boxeurs

    Jean-Claude Bouttier, mort samedi à 74 ans, faisait partie des rares boxeurs français à avoir connu la réussite sur et en dehors des rings, avec l’aventure Canal+. Son physique de jeune premier, son style et ses qualités de communiquant y ont beaucoup contribué.

    Ses principaux exploits sportifs, dans les années 1970, se résument en un combat, suivi d’une revanche, face à l’Argentin Carlos Monzon, considéré comme l’un des plus grands boxeurs du XXe siècle.
    Leur affrontement pour le titre des poids moyens le 17 juin 1972, devant 30.000 personnes réunies au Stade de Colombes, est resté dans les mémoires.

    Très mobile, Bouttier fait chuter le natif de Santa Fé au 6e round, après avoir été lui-même au tapis au cours de cette reprise. Le Français, touché à l’oeil - Monzon a reconnu des années plus tard avoir tenté de l’éborgner volontairement - abandonne à l’appel du 13e round en raison d’une hémorragie interne.
    Convaincu d’avoir ses chances face au multiple champion du monde, qui devait demeurer invaincu pendant treize ans (seulement trois défaites en cent combats au cours de sa carrière), Bouttier obtient une revanche à Roland-Garros.

    Son ami Alain Delon organise l’événement le 29 septembre 1973. Le natif de Saint-Pierre-la-Cour, dans la Mayenne, est devenu le nouveau Marcel Cerdan, poids moyen également auréolé de gloire mais à la fin tragique.
    « A Colombes, je bougeais beaucoup. A Roland-Garros, je suis rentré dedans en permanence », devait expliquer le Français, né le 13 octobre 1944. « D’ailleurs, pendant les douze premiers rounds, j’étais champion du monde, je menais aux points. Ensuite, il m’a touché au foie. »
    Battu une nouvelle fois par l’Argentin, surnommé à juste titre « le fusil », par décision unanime à l’issue des quinze rounds, Bouttier récupère brièvement en 1974 son titre de champion d’Europe, acquis en 1971, avant de mettre un terme à sa carrière après un combat face à Max Cohen.
    Son grand rival dans l’Hexagone l’emporte à l’issue d’une décision que Bouttier « n’a jamais digérée, tant elle (lui) paraissait injuste ».
    Retraité des rings au soir de cette défaite, le 16 décembre 1974, à l’âge de 30 ans (64 victoires, 7 défaites, 1 nul), il décide, après quelques mois d’"errance", de se reprendre et d’organiser sa nouvelle vie en dehors des projecteurs.
    Mais pas comme boucher, le métier dont il a fait l’apprentissage à 14 ans à Laval tout en découvrant la boxe grâce à son patron, pour disputer à 16 ans un premier combat amateur victorieux. Il s’était ensuite lancé chez les professionnels à Paris en 1965, aux côtés de Jean Bretonnel, « le » manager français de l’époque.

    – « Sensation d’être sur le ring » -

    Il s’occupera de boxe éducative, organisera en 1975 le Championnat du monde entre Gratien Tonna et Monzon, avec qui il restera très lié, et deviendra relation publique pour Pony, une marque d’équipements sportifs, puis directeur de la communication d’une société de support publicitaire.
    Il obtiendra aussi un rôle dans « Les uns et les autres » de Claude Lelouch en 1980 et lancera sa marque de vêtements, avant d’entamer l’aventure Canal+.
    A l’invitation de son ami Charles Biétry, responsable des sports au sein de la toute nouvelle chaîne de télévision payante, il démarre en 1984 une carrière de consultant et de commentateur qui durera plus de 25 ans, jusqu’en 2011.
    « Quand je commentais, j’avais la vraie sensation d’être sur le ring. Comme si je prenais les coups. Je mouillais ma chemise », déclarait-il dans sa biographie « Poing final », publiée en 2011.

    Au bord du ring à Las Vegas pour Hagler/Hearns, son premier combat en tant que consultant en 1985, il retrouve une vieille connaissance, Bob Arum, grand promoteur américain qu’il met en contact avec Canal+ pour l’obtention d’un contrat qui fera la fortune de la chaîne cryptée.

    « Ma passion, c’est le terrain, les rings, les boxeurs », expliquait-il à ceux qui lui reprochaient de ne s’être pas engagé politiquement. Nombreux estiment pourtant qu’il aurait fait un excellent président de la Fédération française de boxe.


    Carlos Monzon et son sparring-partner sponsorisé par Fernet-Branca
    alors : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fernet-Branca
    #boxe

  • FOOT À GAZA : ISRAËL CASSE, LA FIFA PAIE - [UJFP]
    http://www.ujfp.org/spip.php?article3761

    vendredi 9 janvier 2015 par le Bureau National de l’UJFP

    Une dépêche de l’AFP [ http://www.rfi.fr/depeche/foot-fifa-gaza-rehabiliter-stades-apres-guerre ] nous apprend le 5 janvier qu’une délégation de la Fédération Internationale de Football (FIFA) était à Gaza et avait annoncé le don d’un million de dollars pour la reconstitution de 20 stades de football à Gaza.

    On pourrait croire à une mauvaise plaisanterie, mais nous ne sommes pas le 1er avril, et c’est bien une dépêche de l’AFP. Une fois encore, la FIFA, qui continue d’admettre sans état d’âme Israël dans sa fédération européenne, qui lui accorde même le droit d’organiser des compétitions internationales, qui exige que ses équipes soient reçues dans tous les pays, constate la politique israélienne du bulldozer de destruction massive de toutes les infrastructures palestiniennes, et réagit en payant la note.

    Pour la FIFA comme pour l’Union Européenne, Israël est un enfant turbulent dont il faut payer les frasques. La FIFA ferme les yeux quand un joueur palestinien citoyen d’Israël est exclu pour 90 ans du championnat de ce pays pour avoir joué avec l’équipe de Palestine. Elle ferme les yeux devant les blocages aux check-points qui interdisent régulièrement aux joueurs palestiniens de s’entraîner et même de participer aux compétitions, toujours bien-sûr pour d’impérieuses raisons de sécurité.

    Si nous étions cyniques, nous poserions même la question : après la mort du footballeur Ahmed El Qatari dans les bombardements de Gaza le 8 août dernier alors qu’il devait partir jouer avec le FC Barcelone, après la mort d’enfants palestiniens tués par des missiles alors qu’ils jouaient au football, la FIFA veut-elle refaire de belles pelouses synthétiques pour que les drones israéliens puissent viser les joueurs plus sûrement ?

    Mais cette dépêche ne nous donne vraiment pas envie de rire, car elle symbolise toute la duplicité de cette "communauté internationale" (dont la FIFA est une composante puissante), qui décrète l’année de la Palestine à l’ONU, qui décrète la Palestine "fédération de l’année" du football asiatique, qui veut même bien "reconnaître" la Palestine. Mais en même temps cette même « communauté internationale » joue les mécènes en effaçant ainsi un fragment dérisoire de la dette israélienne, pendant que les USA aident Israël à reconstituer son arsenal pour une prochaine occasion, et que l’Union européenne exclut toute sanction.

    Puisque c’est la période des vœux, souhaitons que la grossièreté de cette mascarade ouvre quelques yeux encore fermés, et que les exigences des peuples s’expriment avec encore plus de force, souhaitons même que 2015 soit l’année qui conduise les dirigeants d’Israël à leur place : sur le banc des accusés de la Cour pénale internationale.

    Le Bureau national de l’UJFP, le 8/01/15