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  • Le Conseil d’Etat refuse d’agir face à la surpopulation carcérale de la prison de Fresnes
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/07/28/le-conseil-d-etat-refuse-d-agir-face-a-la-surpopulation-carcerale-de-la-pris

    Saisi du dossier, le Conseil d’Etat a confirmé ce rejet en appel. Les conditions de détention à Fresnes « sont de nature à porter atteinte à la vie privée des détenus et de les exposer à des traitements inhumains et dégradants », a reconnu la juridiction administrative suprême, dans un communiqué expliquant sa décision.

    Mais l’atteinte aux libertés fondamentales « doit s’apprécier en tenant compte des moyens de l’autorité administrative compétente et des mesures (...) déjà prises », estime le Conseil d’Etat.

    Dans le cas de Fresnes, « aucune atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale ne peut être retenue » selon lui : l’administration pénitentiaire reste dépendante de l’autorité judiciaire qui détermine l’afflux de détenus. Et la lutte contre les nuisibles est déjà en cours.

    Le Conseil d’Etat a également insisté sur le rôle du juge administratif, limité aux mesures d’urgence comme celles ordonnées à Melun. Les travaux et les moyens réclamés par l’OIP « sont des mesures d’ordre structurel, insusceptibles d’être mises en œuvre et d’avoir des effets à bref délai », estime-t-il.

    #prison

  • Le Conseil constitutionnel se penche sur la pollution du droit par des mesures d’exception
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/07/24/le-conseil-constitutionnel-se-penche-sur-la-pollution-du-droit-par-des-mesur

    Au moment où le gouvernement tente de rassurer sur le caractère extrêmement circonscrit et contrôlé des mesures issues de l’état d’urgence qu’il veut introduire dans le droit commun par le biais de la nouvelle loi antiterroriste, le Conseil constitutionnel est saisi d’un cas typique de généralisation d’une mesure initialement conçue pour rester exceptionnelle. La Quadrature du Net, association spécialisée dans la défense des libertés et du respect à la vie privée sur Internet, et French data network, un fournisseur d’accès à Internet associatif, ont soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au sujet d’un article du code la sécurité intérieure sur la surveillance électronique en temps réel des personnes suspectées d’activités terroristes.

    Le Conseil Constitutionnel examinera en audience publique, mardi 25 juillet, cette QPC, procédure qui permet de lui demander de vérifier la conformité à la loi fondamentale d’une disposition législative déjà en vigueur. En l’occurrence, de l’article 851-2 du code de la sécurité intérieure créé par la loi renseignement de juillet 2015. Il s’agissait de permettre aux services de renseignement de collecter en temps réel les données de connexions d’une personne « préalablement identifiée comme présentant une menace ».

    L’originalité de cette QPC est que les gardiens de la Constitution ont déjà validé l’article contesté lorsqu’ils avaient examiné la loi renseignement avant même sa promulgation. Dans sa décision du 23 juillet 2015, l’institution de la rue Montpensier avait dit que la conciliation entre la prévention des atteintes à l’ordre public et le droit au respect de la vie privée n’était pas « manifestement déséquilibrée ».
    […]
    Or, cet article du code de la sécurité intérieure a été modifié un an plus tard, avec la loi du 21 juillet 2016. C’était dans la foulée de l’attentat de Nice et de l’effroi qu’il a provoqué. Le Parlement a voté en quelques heures avec la quatrième prorogation de l’état d’urgence une série de mesures renforçant la lutte contre le terrorisme. Parmi celles-ci, un amendement de Michel Mercier (MoDem) voté au Sénat, sans débat, puis validé en commission mixte paritaire sans donc avoir été soumis à discussion à l’Assemblée nationale. Cet amendement étend considérablement la portée de l’article 851-2.

    Dans sa nouvelle rédaction, le particulier susceptible d’être ainsi surveillé en temps réel en dehors de toute réquisition judiciaire n’est plus une personne « présentant une menace », mais une personne « susceptible d’être en lien avec une menace ». « La surveillance d’une personne est donc totalement déconnectée de la menace qu’elle pourrait représenter », observe Patrice Spinosi, l’avocat au Conseil qui plaide cette QPC.

    La modification législative de 2016 a en outre ajouté toute une nouvelle catégorie de personnes que les services peuvent surveiller. « Lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser qu’une ou plusieurs personnes appartenant à l’entourage de la personne concernée par l’autorisation [de surveillance] sont susceptibles de fournir des informations », prévoit le nouvel article du code de la sécurité intérieure, chacune d’entre elles pourra faire l’objet de la même mesure de surveillance en temps réel.

  • Silence, on maltraite les droits des femmes | Les Nouvelles NEWS
    http://www.lesnouvellesnews.fr/silence-on-maltraite-les-droits-des-femmes

    Face à la démission du Général de Villiers sur fond de coupes budgétaires imposées à la Défense, l’amputation du quart du budget consacré aux droits des femmes pèse bien peu dans les médias. Ce jeudi, quasiment toutes les unes des quotidiens sont consacrées aux coups de mentons entre président de la République et hauts gradés. Et le clairon des commentateurs demande si un vrai chef a besoin de dire « #c’est_moi_le_chef »… entre autres considérations sur les besoins de l’armée.

    ...

    Et pendant ce temps-là, côté droits des femmes, c’est principalement sur les réseaux sociaux et dans quelques articles situés loin des unes des journaux que la colère des associations s’est manifestée. Avec pour seule arme l’indignation face à une situation profondément injuste : les associations se démènent déjà avec peu de moyens pour faire un travail social qui devrait être pris en charge directement par les pouvoirs publics et il est question de restreindre encore leurs moyens au moment où l’égalité femmes/hommes doit devenir une grande cause nationale ! La Fondation des #femmes l’a parfaitement bien résumé sur le schéma ci-contre.


    #macron

  • Quatre retraités condamnés à 800 euros d’amende avec sursis pour leur aide aux migrants
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/06/23/quatre-retraites-condamnes-a-800-euros-d-amende-avec-sursis-pour-leur-aide-a

    Quatre retraités de l’association de défense des migrants de la vallée franco-italienne de la Roya ont été condamnés vendredi 23 juin à Nice à 800 euros d’amende avec sursis pour avoir aidé six étrangers en situation irrégulière, en les faisant monter en voiture en janvier.

    Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du parquet. Leur avocate Me Maeva Binimelis avait plaidé la relaxe au nom de l’immunité pénale prévue, lorsque l’aide aux migrants ne donne lieu à aucune contrepartie. Elle a précisé que les quatre retraités étaient condamnés « uniquement sur le chef d’aide à la circulation d’étrangers en situation irrégulière » mais pas « des chefs d’aide au séjour et aide à l’entrée sur le territoire ».

    René Dahon, 68 ans, Françoise Gogois, 64 ans, Gérard Bonnet, 64 ans et un de ses amis de Saint-Etienne, Daniel Oudin, 66 ans, avaient été dénoncés le 6 janvier par un riverain alors qu’ils transportaient six personnes venues d’Erythrée et du Tchad, dont deux adolescents, pour leur éviter d’être contrôlés et pour les aider à rejoindre Nice.

    #délit_de_solidarité #inversion_patriarcale #injustice

  • Derrière le rebondissement de l’affaire Grégory, l’aide d’une intelligence artificielle
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/06/15/derriere-le-rebondissement-de-l-affaire-gregory-l-aide-d-une-intelligence-ar

    Dans une affaire aussi ancienne que celle du petit Grégory, retrouvé mort noyé dans la Vologne le 16 octobre 1984, nulle mémoire d’homme n’est suffisante pour lister les innombrables pièces de ce dossier hors norme, qui obnubile la France depuis trente-trois ans. C’est notamment avec l’aide d’une intelligence artificielle que l’enquête a connu un nouveau rebondissement, mercredi 14 juin, avec le placement en garde à vue de trois membres de la famille Villemin.

    Ce coup de pouce informatique, c’est le logiciel ANB (Analyst’s Notebook) qui l’a fourni. Développé à partir d’une suite de logiciels créés il y a une dizaine d’années par la société I2, rachetée depuis par la société IBM, ANB est aujourd’hui utilisé dans la plupart des dossiers d’homicides. Il permet, en effet, de centraliser l’ensemble des données d’une enquête et de les mettre en regard pour en déterminer les pistes de travail et les hiérarchiser.
    […]

    En pratique, les analystes rentrent dans une base de données « les éléments les plus utiles pour les enquêteurs », explique au Parisien le colonel Didier Berger, chef du Bureau des affaires criminelles (BAC) de la gendarmerie : « Cela peut être la précision d’une conversation, le lieu et l’heure où un témoin déclare avoir été. » Un travail méthodique et titanesque, peu importe l’ampleur de l’enquête. Cité par L’Alsace, le colonel François Després, commandant de la section de recherches de Strasbourg, explique ainsi avoir « brassé trois millions de données » dans une affaire de vol de vélos.

    Ensuite, le logiciel « d’analyse et de représentation visuelle » met en forme ces informations « sous forme de graphes relationnels ou événementiels », peut-on lire dans une délibération de décembre 2011 de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), saisie par le ministre de l’intérieur concernant la mise en œuvre de logiciels de rapprochement judiciaire à des fins d’analyse criminelle.

  • L’ancien évêque d’Orléans mis en examen pour non-dénonciation de pédophilie
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/06/08/pedophilie-l-ancien-eveque-d-orleans-mis-en-examen_5140957_1653578.html
    Je me demande pourquoi il n’y a pas de #guillemets à « non-dénonciation de pédophilie » puisque c’est un gros euphémisme pour « complicité d’agression sexuelle sur mineur ».

    #culture_du_viol #culture_du_pedoviol #pedophilie #pedocriminalité #eglise

    • En général c’est plutôt quand ils les mettent que ça râle sur seenthis :)

      Mais effectivement si une personne st au courant, et que par sa non dénonciation elle laisse le prédateur au contact de victimes potentielles, c’est bien plus grave que « non dénonciation »

  • Antiterrorisme : le gouvernement compte faire entrer l’état d’urgence dans le droit commun
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/06/07/le-gouvernement-compte-faire-entrer-l-etat-d-urgence-dans-le-droit-commun_51

    Le gouvernement d’Edouard Philippe se prépare à aller très loin dans la logique sécuritaire. Afin de sortir de l’état d’urgence, il a concocté un projet de loi « renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure » soumis au Conseil de défense mercredi 7 juin au matin. Selon ce texte, que « Le Monde » a pu consulter, ce sont quasiment toutes les mesures de l’état d’urgence qui vont se retrouver dans le droit commun.

    ...

    D’ailleurs, le ministère de la justice semble avoir été au second plan dans l’élaboration de ce projet de loi signé du seul ministère de l’intérieur. Ainsi, serait inscrit dans le code de sécurité intérieure un nouveau chapitre intitulé « surveillance et autres obligations individuelles ». L’article qui permettra de prononcer des assignations à résidence de trois mois renouvelables reprend quasiment mot pour mot les termes de l’article 6 de la loi sur l’#état_d’urgence : ces mesures pourront être décidées pour « toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue...

    #paywall

    • Antiterrorisme : le gouvernement compte faire entrer l’état d’urgence dans le droit commun

      Selon le projet de loi que « Le Monde » a pu consulter, les préfets pourront décider assignations à résidence et perquisitions, écartant de fait l’autorité judiciaire.

      LE MONDE | 07.06.2017 à 12h30 • Mis à jour le 07.06.2017 à 13h10 | Par Jean-Baptiste Jacquin

      Le gouvernement d’Edouard Philippe se prépare à aller très loin dans la logique sécuritaire. Afin de sortir de l’état d’urgence, il a concocté un projet de loi « renforçant la lutte contre le terrorisme et la sécurité intérieure » soumis au Conseil de défense mercredi 7 juin au matin. Selon ce texte, que « Le Monde » a pu consulter, ce sont quasiment toutes les mesures de l’état d’urgence qui vont se retrouver dans le droit commun.

      Assignations à résidence, perquisitions administratives, fermeture de lieux de culte, zones de protection et de sécurité, toutes ces mesures emblématiques du régime d’exception créé en 1955 pendant la guerre d’Algérie et perfectionné par touches successives depuis les attentats du 13 novembre 2015, devraient se retrouver dans le droit commun avec quelques modifications marginales.

      La marque de fabrique de cette transposition est que l’autorité judiciaire est maintenue à l’écart. Toutes ces mesures resteront l’apanage du ministère de l’intérieur et des préfets, sans l’intervention d’un juge judiciaire. Jusque-là, cette disposition était l’essence même de l’état d’urgence, pendant lequel, en raison de risques terroristes imminents, des pouvoirs exceptionnels et provisoires sont confiés à la police sous le contrôle du juge administratif et du Conseil d’Etat.

      D’ailleurs, le ministère de la justice semble avoir été au second plan dans l’élaboration de ce projet de loi signé du seul ministère de l’intérieur. Ainsi, serait inscrit dans le code de sécurité intérieure un nouveau chapitre intitulé « surveillance et autres obligations individuelles ». L’article qui permettra de prononcer des assignations à résidence de trois mois renouvelables reprend quasiment mot pour mot les termes de l’article 6 de la loi sur l’état d’urgence : ces mesures pourront être décidées pour « toute personne à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace d’une particulière gravité pour la sécurité et l’ordre publics ».

      La seule modification de ce nouveau droit commun par rapport au régime d’exception, qui vaut à la France d’avoir provisoirement suspendu certaines de ses obligations au regard de la Convention européenne des droits de l’homme, est que le procureur prévenu « sans délai » d’une assignation à résidence sous l’état d’urgence sera désormais informé avant l’entrée en vigueur de la mesure.

      Pour ce qui est des perquisitions administratives, c’est là encore un copié collé de l’état d’urgence. Ainsi l’exploitation des données numériques, des ordinateurs et autres téléphones portables saisis sera soumise à l’autorisation du seul juge administratif, et non d’un juge judiciaire.

      Le texte va même au-delà de ce que la Place Beauvau a mis en œuvre depuis dix-huit mois. Le ministre de l’intérieur pourra ainsi décider de placer toute personne suspecte sous bracelet électronique. Cette mesure avait bien été introduite dans la loi de l’état d’urgence à l’occasion de sa première prorogation en décembre 2015. Mais le ministère de l’intérieur ne s’en était pas servi, de peur de son inconstitutionnalité. Cette prévention semble avoir disparu.

      Quant à la fermeture d’un lieu de culte, elle sera désormais grandement facilitée. Les préfets pourront la décider dès lors que « les propos qui y sont tenus, les idées ou les théories qui y sont diffusées ou les activités qui s’y déroulent, provoquent à la discrimination, à la haine, à la violence, à la commission d’actes de terrorisme en France ou à l’étranger, ou font l’apologie de tels agissements ou de tels actes ».

      Là encore, pas besoin que l’autorité judiciaire apporte une qualification aux propos ou idées justifiants la mesure. Le texte prévoit que la fermeture d’un lieu de culte qui ne peut excéder six mois, doit être « précédée d’une procédure contradictoire dans les conditions prévues par le code des relations entre le public et l’administration ». Une précaution qui paraît bien mince.

      Ce projet de loi, qui pourrait être examiné en conseil des ministres le 21 juin, en même temps que le septième projet de loi de prorogation de l’état d’urgence, jusqu’au 1er novembre, comporte également une série de mesures concernant les services de renseignement. Et notamment en matière de surveillance des communications hertziennes, après la censure partielle, le 21 octobre 2016, par le Conseil constitutionnel, de la loi renseignement de juillet 2015.

      Lors des débats sur les lois antiterroristes votées depuis deux ans, députés et sénateurs ont systématiquement ajouté des mesures sécuritaires au-delà des intentions gouvernementales. Cela pourrait encore se produire. A l’inverse, le Conseil d’Etat et le Conseil constitutionnel trouveront peut-être à redire à certains aspects de ce basculement dans un état d’urgence permanent.

    • Je crois que tout est fait (au-delà des discours larmoyants et hypocrites) pour que le message passe bien : « vas-y, Don Quichotte, fais-toi plaisir, mais voilà ce qui arrive aux blaireaux de ton espèce qui osent l’ouvrir contre nous ! »

      J’ai retrouvé 16 ans plus tard le lanceur d’alerte d’un truc assez grave qui s’est passé près de chez moi. Le type, ils lui ont tout fait : bien sûr, le virer et le griller dans son métier, mais aussi faire pression sur sa femme, utiliser leurs relations pour le faire passer pour fou ; lors du procès instruit contre lui (pas contre les pratiques qu’il dénonçait, hein !), l’expert médical était la femme du type mis en question (si, si, c’est extraordinaire, quand même, tu vois le message : « on t’emmerde, on fait ce qu’on veut, on tient le coin ! »). Ensuite, quand sa femme a demandé le divorce (avait-elle le choix ? Je ne crois pas, vu qu’ils lui avaient conservé son job dans la structure qu’il dénonçait, si, si, c’est possible !), ce sont de nouveau ses ex-employeurs qui ont été experts auprès du tribunal et qui ont obtenu non seulement qu’il prenne tous les torts, mais aussi qu’il perde son autorité parentale sur son jeune fils. Au moment où je l’ai contacté pour le retour de l’affaire, ce fils venait d’avoir 18 ans et j’ai suivi leurs retrouvailles, avec un gosse qui découvrait que son père qu’il avait oublié n’était pas le salaud qu’on lui avait raconté.

      Le mec s’est retrouvé black-listé dans mon département (pratique assez récurrente contre ceux qui se ne satisfont pas de la baronnie locale !) et bien au-delà dans son job qu’il a abandonné (au moment des faits, il avait 23 ou 25 ans et il se retrouvait sans rien dans la vie). Il a songé à se faire sauter le caisson, mais il est parti en Angleterre, puis il a totalement refait sa vie, changé de métier et s’est installé en Espagne où il a construit une nouvelle famille.

      Quand l’affaire est ressortie du bois parce que rien n’avait changé depuis qu’il avait tiré la sonnette d’alarme et que les sales trucs continuaient à se produire et que d’autres salariés s’en sont émus, il a suivi ça de loin. Je l’ai retrouvé pour faire un article, on a discuté beaucoup et au vu de ce qu’il avait pris dans sa gueule, j’ai fini par décider de ne pas sortir d’article. Finalement, devant la tournure que ça prenait, il a décidé de retémoigner et il est passé par Le Monde (dommage pour moi, mais bon…)

      À l’arrivée, après beaucoup de bruit jusque dans les ministères et l’envoi d’enquêteurs et d’administrateurs sur place, qui ont tous confirmé les faits, l’affaire est passée dans le même tribunal (avec un nouveau juge dont je suivais déjà l’étrange justice de classe) et hop… les charges ont été pratiquement toutes classées sans suite (alors que je le répète, les enquêtes administratives confirmaient tous les faits dénoncés !), le juge a même inventé une excuse de "gestion à l’ancienne" pour balayer la prise illégale d’intérêt (la corruption, donc) sous le tapis.

      Les salopiots ont retrouvé leur niche écologique intacte et forts de leur nouveau verdict, ont attaqué le Monde et le vieux lanceur d’alerte pour diffamation, où, de nouveau, le même tribunal a pu faire preuve de toute sa "sévérité".

      Là, le lanceur d’alerte a définitivement compris comment ça fonctionne en France, il a renoncé à sortir un article pour raconter cette partie de l’histoire, il a payé la facture et je pense que pour lui, la France est définitivement de l’histoire ancienne.

    • Oh, là là, la pauvre : elle s’est attaquée à l’usine Téfal de Rumilly !
      J’ai grandi dans le bled à côté et bon, il était difficile de ne pas connaitre quelqu’un qui bossait pour Téfal. Quand tu as une grosse boite qui fournit autant d’emplois industriels, tout le monde est d’accord pour protéger la boite envers et contre tout, parce que si ça ferme, c’est grosse dépression économique en vue pour les alentours.

      Ailleurs, je me suis retrouvée un jour avec des stats un peu bizarres qui venaient de l’une des plus grosses usines de mon département. Je travaillais à nettoyer la base de données entreprises et j’avais des soucis d’effectifs à la fois trop faibles et avec trop de variations. Bref, je ne sais plus comment, je me retrouve en contact avec des salariés de la boite qui commencent à me raconter de gros gros arrangements avec le droit du travail. Le truc classique : surconsommation d’intérimaires et de CDD renouvelés ad nauseam , non-déclaration des heures sup, violences hiérarchiques, etc.

      Il se trouve qu’à l’époque, je n’avais que 10 mètres à faire pour me retrouver à l’inspection du travail. Donc, j’y suis allée et j’ai exposé la situation. Là, l’inspecteur m’a gentiment expliqué que l’usine faisait vivre un des bleds les plus importants du coin, sans compter les sous-traitants et qu’il fallait parfois avoir un peu de souplesse pour conserver l’emploi avant tout… y compris les nôtres.

      Bref, je ne suis pas une héroïne, je sais voir quand je vais me retrouver à faire Don Quichotte comme une conne, seule contre tous. Et puis, voilà, le chantage à l’emploi, ça marche quand même super bien : qui voudrait plonger des tas de familles dans la merde, hein ?

      Mais l’histoire a une suite.

      La suite, c’est que le patron de cette usine était plutôt le genre d’autocrate qui s’est fait tout seul (en héritant du commerce de papa, mais en ayant tout de même la capacité de le développer très fort !) et qui est toujours un peu à la recherche de sa place dans le notoiriat du coin… sauf que les parvenus, même plutôt riches…

      Bref, le type, il n’accède pas à la place à laquelle il aspirait dans la baronnie locale et il décide de se venger : il crée un petit journal satirique où il balance tout ce qu’il sait sur les petites magouilles des uns et des autres. Une sorte de lanceur d’alerte insider , mais plutôt catégorie "revanchard" et qui voulait tirer profit de sa position d’intouchable : en gros, il comptait utiliser le chantage à l’emploi dans l’autre sens.

      Son canard marchait super bien. Dans ma boite, il était interdit, mais tout le monde en avait un exemplaire dans le tiroir.

      Ce qui est amusant, c’est que les faits que j’avais rapportés quelque temps plus tôt ont brutalement cessé d’être protégés par le chantage à l’emploi. Le temps de le dire, il s’est tout pris sur la tronche : l’inspection du travail, les services fiscaux, tout… et bien sûr, ils avaient de quoi boire et manger.

      Pour le coup, plus rien à foutre du principal pourvoyeur d’emplois industriels du coin, plus rien à foutre des familles, du chômage et tout ça.

      Il a chargé, encore et encore et à la fin, sa boite a été revendue à la découpe, puis liquidée, avec tous les ouvriers à l’ANPE.

      Lui, il était plus grillé qu’une merguez sur un barbecue de la CGT. Il a disparu des écrans radars.

      Bon, pas totalement ruiné quand même : il a refait sa vie à Québec où il est consultant en entreprises.

      Je n’ai servi à rien dans l’histoire, mais j’ai appris que « quand tu montes au cocotier, tu dois avoir le cul propre ».

      ( et accessoirement que même si tu l’as nickel chrome, si tu t’en prends à certains intérêts, ça ne va pas t’aider… rien ne va t’aider !)

      Mais aussi que dans notre pays, les positions dominantes sont très fermement tenues. Très.

    • Quel courage ! Mais je suis toujours étonnée par tant de naïveté. C’est touchant de l’entendre raconter sa souffrance liée à la perte de ses illusions d’une justice impartiale quand elle explique le moment où elle tombe en dépression, quand elle comprend que les valeurs qu’elle pensait servir ne sont que des mots. Ça me fait un peu penser à des anciens propos de Snowden quand il racontait le moment où il a compris ce qui se passait réellement à la NSA et à quel niveau, lui qui se disait auparavant patriote.

    • Ça me fait penser aux grèves Devaquet, quand on a été une poignée à débrayer le lycée et surtout que j’ai été la seule à bondir sur le trottoir pour aller à la manif dehors : les gus, ils veulent bien faire la révolution, mais à condition que quelqu’un d’autre endosse la responsabilité.
      Ils ont suivi quand il a bien été établi que j’étais LA meneuse et que j’allai donc être sanctionnée prioritairement en rentrant au bahut… J’ai pris une belle leçon de vie, ce jour-là !

    • Cette histoire de meneuse @monolecte ça me rappelle qu’il y a quelques années, avant les présidentielles qui ont élu Hollande, on se retrouvait une semaine sur deux avec quelques voisins pour discuter politique. C’était parti d’une discussion où je faisais remarquer à deux de mes voisins qu’il était difficile de faire changer les choses alors que déjà entre voisins on ne partage rien et que je crois que ça commence par là. Donc on a commencé à se voir et peu à peu le cercle s’est un peu agrandi avec des personnes hors du quartier qui avait des choses à raconter. Mais cela restait dans une sphère privée, j’avais envie d’un lieu ouvert à tous. J’ai donc émis l’idée de faire une espèce de repaire, restait à trouver l’endroit. Je savais qu’il y avait eu un repaire de là-bas dans un café épicerie et je suis allée les voir. Là ils m’ont raconté que le repaire marchait assez bien mais qu’il avait pris fin avec le départ de la personne qui l’avait mis en place et que personne n’avait pris relai. Le mec me précisait que l’épicerie était partante pour relancer l’aventure. J’ai donc fait mon petit rapport auprès de mes potes en précisant que moi je ne serais pas meneuse, je n’avais pas envie de ça et que si on lançait une telle initiative, on devait la gérer collectivement. Le problème était que la fameuse épicerie était située loin du quartier, il fallait trouver un autre endroit. Finalement on a rien fait.

  • Emmanuel Macron veut prolonger l’état d’urgence jusqu’au 1er novembre
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/05/24/emmanuel-macron-veut-prolonger-l-etat-d-urgence-jusqu-au-1er-novembre_513316

    L’Elysée a fait savoir, mercredi 24 mai, que le gouvernement soumettrait en juillet au Parlement un projet de loi de prorogation de l’état d’urgence jusqu’au 1er novembre. Ce serait la sixième prorogation depuis son instauration à la suite des attentats de novembre 2015.

    #etat_d'urgence #democrature

  • Ami journaliste, comme tu l’as bien intégré : ne te demande jamais si le fait que l’ancien ambassadeur de France de Sarkozy (« notamment en Irak », 2009-2011) se promène avec des centaines de milliers d’euros en liquide, pour services rendus (« notamment en Irak »), pourrait avoir un quelconque rapport avec le merdier total qui règne dans ces pays (« notamment en Irak »).

    Au lieu de ça : personnalise ton sujet (musclé, bronzé, décontract…). L’assurance déconcertante de Boris Boillon devant le tribunal correctionnel de Paris
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/05/23/l-assurance-deconcertante-de-boris-boillon-devant-le-tribunal-correctionnel-

    Les premières phrases aussi – « Je me définis, avec Bergson, comme quelqu’un qui agit en homme de pensée et pense en homme d’action », « Je suis un grand sportif, j’aime sortir de ma zone de confort » ou encore « J’ai mérité mon salaire de la peur » – avec lesquelles l’ancien diplomate a expliqué comment, promis à un « placard » sous la présidence de François Hollande, il s’était mué en téméraire homme d’affaires dans les zones sensibles du Proche-Orient, notamment en Irak.

    Ensuite – est-ce l’effet de la courtoisie du président Peimane Ghaleh-Marzban ? – la caricature s’est effacée pour céder la place à un prévenu attentif, rigoureux, qui témoignait d’une connaissance aiguë des dossiers pour lesquels ses conseils avaient été sollicités (aéroports, ponts, routes, électricité, hydrologie, équipements sportifs ou hospitaliers) justifiant ses confortables émoluments et contestant avec force les accusations de faux contrats retenues contre lui.

  • Pourquoi le discours du FN séduit les forces de l’ordre - Le Monde
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/05/05/pourquoi-le-front-national-seduit-les-forces-de-l-ordre_5122836_1653578.html

    es forces de l’ordre sont-elles acquises au vote Front national ? Des études ont récemment appuyé cette idée. Une enquête de l’IFOP pour la revue L’Essor de la gendarmerie nationale, réalisée en avril auprès de 588 gendarmes, pronostiquait un vote FN à 51 % au premier tour. Une autre étude de l’IFOP, réalisée en mars sur un échantillon de près de 200 policiers, gendarmes, militaires et gardiens de prisons, donnait un vote FN à 44 %. La tendance se renforcerait au second tour. D’après une enquête du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée avant le premier tour auprès de 308 policiers et militaires (et non encore publiée), 65 % envisageaient de voter FN face à Emmanuel Macron.

    Ces quelques chiffres, issus de cohortes très réduites, suscitent de la circonspection. « C’est un sujet complexe. Je suis interrogatif face à ces études », dit Philippe Capon, d’UNSA-Police, troisième syndicat de gardiens de la paix. « La police va vers ceux qui la soutiennent, concède un autre syndicaliste. Il peut y avoir de la sympathie pour un discours qui défend l’ordre et ceux qui le défendent. Mais je ne crois pas qu’il y ait un engouement pour Marine Le Pen. »

    L’étude des résultats du premier tour dans les bureaux de vote voisins des casernes de gendarmes accrédite pourtant cette idée. Le bureau proche de la garde républicaine à Nanterre (Hauts-de-Seine), qui concentre un vote exclusivement de gendarmes, a voté dimanche 23 avril à 35,16 % pour Marine Le Pen et à près de 14 % pour Nicolas Dupont-Aignan. Le bureau n° 10 de Versailles-Satory (Yvelines), qui ne compte que des gendarmes et des membres de leur famille sur ses listes électorales, a voté à 48,27 % pour Marine Le Pen.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

  • Renseignement : les parlementaires prêts à intensifier la surveillance de masse
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/04/10/renseignement-les-parlementaires-prets-a-intensifier-la-surveillance-de-mass

    chargée « d’assurer le contrôle parlementaire et l’évaluation de l’action du gouvernement en matière de renseignement », la DPR se fait le porte-parole du monde du renseignement et du pouvoir exécutif. Parmi douze propositions, elle demande que l’on modifie la loi en matière d’interception des données de communications afin que des « listes fournies par les services de renseignement » puissent faire l’objet d’une collecte indiscriminée.

    La loi sur le renseignement du 24 juillet 2015, dans son article 851-2, disposait, à l’origine, que les services pouvaient collecter « en temps réel » toutes les données de connexion attachées à une personne sur l’ensemble de ses moyens de communication. Cette surveillance ne pouvait, néanmoins, être effectuée que « sur une personne préalablement identifiée comme présentant une menace ».
    . . .
    Pour des raisons opérationnelles et pour faciliter leur travail, les services de renseignement rêvent depuis longtemps de placer sous surveillance, en temps réel, des listes entières de noms, dont une grande part des 14 000 personnes suspectées de liens avec l’islam radical recensées dans le fichier de traitement des signalés pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste, tenu par l’état-major opérationnel de prévention du terrorisme.

    #surveillance #renseignement #dpr

  • Renseignement : les parlementaires prêts à intensifier la surveillance de masse

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/04/10/renseignement-les-parlementaires-prets-a-intensifier-la-surveillance-de-mass

    Le diable est dans les détails. Dans son rapport annuel, publié le 4 avril, la délégation parlementaire au renseignement (DPR) a caché, dans un jargon technico-juridique abscons, une proposition qui ferait entrer de plain-pied la France dans l’ère de la surveillance préventive de masse si elle était mise en pratique.

    Pourtant chargée « d’assurer le contrôle parlementaire et l’évaluation de l’action du gouvernement en matière de renseignement », la DPR se fait le porte-parole du monde du renseignement et du pouvoir exécutif. Parmi douze propositions, elle demande que l’on modifie la loi en matière d’interception des données de communications afin que des « listes fournies par les services de renseignement » puissent faire l’objet d’une collecte indiscriminée.

    A la faveur du vote des lois sur les prorogations de l’état d’urgence, votées depuis, le périmètre s’est élargi à deux reprises. On est d’abord passé à « une personne susceptible de pouvoir constituer une menace ». Puis, fin juillet 2016, le législateur a encore étendu le spectre aux entourages des personnes susceptibles de pouvoir constituer une menace, soit les cercles familiaux, amicaux, professionnels ou occasionnels.

    Cette fois, la DPR entend donc briser un tabou. La législation française sur le régime d’interception, créé en 1991, repose en effet sur cet axiome de base : toute mesure de surveillance de cette nature ne peut s’appliquer que sur un individu à la fois, et sur la foi de soupçons étayés. C’est un pan entier du droit sur l’individualisation des actes ou des décisions administratives qui, tout d’un coup, s’écroulerait si d’aventure ce souhait était exaucé.

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce dimanche 9 avril 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13470-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Le complément de la Revue de presse du jour comprenant les informations de ce qui fait l’actualité française et internationale du 8 au 9 avril 2017 vues par notre Contributeur anonyme.

    DON : https://www.paypal.me/revuedepresse

    FRANCE :...tribunaux en faillite, la situation s’aggrave

    1...et on promet 1 milliard à la Guyane...confiance...confiance

    2...numérique (économie de locaux+personnel) et faillite (manque de moyens) ameneront rapidement une justice privée arbitrale à la mode Tapie et un petit reste de justice publique à la mode grecque

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/03/06/au-tribunal-des-affaires-de-securite-sociale-la-grande-misere-de-la-petite-j (...)

    #En_vedette

  • Affaires du FN : les documents qui accusent Marine Le Pen - Le Monde
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/03/29/affaires-du-front-national-les-documents-qui-accusent-marine-le-pen_5102441_

    Le FN a vu ses dépenses augmenter dangereusement au cours des derniers mois. A tel point que son trésorier, Wallerand de Saint Just, prend la plume, ce jour-là, pour alerter sa présidente, Marine Le Pen.

    « Ma chère Marine, voici les comptes 2013 et une présentation un peu différente faite par moi-même. En 2013, les dépenses ont été mensuellement de 100 000 euros plus élevées que prévu », commence l’ancien avocat. Les « réceptions », les « voyages » ou encore les « congrès-manifestations » ont connu une augmentation en flèche. « Ces postes sont difficiles à contrôler », s’alarme le trésorier. Fort heureusement, Wallerand de Saint Just, homme de confiance de la présidente, a une solution toute trouvée. « Dans les années à venir et dans tous les cas de figure, nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen et si nous obtenons des reversements supplémentaires. »

    Ce courriel, saisi par les enquêteurs lors des perquisitions menées au « Carré », le siège du Front national, à Nanterre, les 17 février 2016 et 20 février 2017, fragilise la défense du parti d’extrême droite, qui est accusé d’avoir détourné des fonds européens pour financer son train de vie. D’autres documents comptables saisis sur le bureau de M. de Saint Just sont à l’avenant. Plus de dix d’entre eux, dont certains remontent à 2012, mentionnent les expressions « économies dues aux députés européens » ou « économies avec européennes ».

    #PhoneStories #Linfiltré #FN