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  • La Palestine au temps du Covid-19
    Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes, le 9 avril 2020
    http://www.laboursolidarity.org/La-Palestine-au-temps-du-Covid-19

    Le peuple palestinien souffre de la pandémie de Covid-19 comme tous les autres peuples, mais avec des spécificités. Il souffre comme les autres populations appauvries, d’une maladie onéreuse à éviter et à guérir. Mais il souffre aussi en tant que peuple colonisé, d’être fortement discriminé, à l’intérieur des frontières d’Israël, en Cisjordanie occupée militairement, et encore plus dans la bande de Gaza sous blocus.

    Comme dans la plupart des pays en dehors de la région d’Asie initialement touchée, les Palestinien.nes n’ont commencé à s’inquiéter du coronavirus qu’au début de mars 2020. Les premiers récits arrivant de Palestine étaient humoristiques : ils venaient de Gaza et prétendaient que c’était « l’endroit le plus sûr du monde », puisque le blocus les protégerait de l’infection. Assez vite, cependant, d’éminents universitaires ont souligné que, si jamais le virus finissait par y pénétrer, une tragédie serait difficile à éviter. Gaza est effectivement privée de tous les moyens de le guérir, tels que du matériel ou des fournitures médicales de base, peu de masques ou de kits de test, en plus d’avoir des problèmes de pénurie de carburant et de qualité de l’eau, entre autres. Ces conditions ne sont pas dues au sous-développement, ni au blocus, mais principalement à la destruction planifiée des infrastructures palestiniennes par l’armée israélienne lors de ses nombreuses guerres sur Gaza, comme par exemple le bombardement de 17 hôpitaux pendant la guerre de 2014...

    À l’intérieur des frontières d’Israël de 1948, la situation n’a pas beaucoup changé pour les Palestinien.nes. Ils et elles sont toujours traité.es comme des citoyen.nes de seconde zone et, dans une telle crise, leur santé sera prise en compte après celle des personnes vivant dans les quartiers juifs, principalement parce que les bons hôpitaux y sont situés. La nouvelle loi sur l’État-nation impose que tous les textes officiels, y compris les instructions d’urgence pendant la pandémie (dont les fameux gestes barrières), soient écrits en hébreu uniquement. Pour les Palestinien.nes dont la langue est l’arabe, il n’y a pas de plan d’urgence. De plus, force est de constater que le racisme quotidien, qui existe en Israël depuis 70 ans, ne disparaît pas. Pour prendre un exemple, même pendant la crise sanitaire, la destruction de maisons et de champs dans les régions bédouines du désert du Néguev se poursuit (1).

    La conséquence la plus débattue de l’épidémie de Covid-19 en Israël fut la mise en place d’une surveillance des personnes, par le biais de leurs téléphones portables, sans que les services de sécurité du gouvernement aient besoin de l’autorisation d’un tribunal (2). Signalons que d’autres gouvernements ont suivi cette « stratégie du choc », décrite par Naomi Klein (3), qui consiste à profiter de la crise pour lancer des programmes de surveillance massive de leurs citoyens. Souvent ces gouvernements utilisent d’ailleurs des logiciels israéliens développés au départ pour espionner illégalement des Palestinien.nes. Le Premier ministre israélien Netanyahou en a aussi profité pour accroître ses pouvoirs autoritaires et militaires. Alors que les citoyen.nes israélien.nes d’origine juive se plaignent que la démocratie est en déclin aujourd’hui, et que leurs libertés civiles sont érodées, cela n’avait jamais été débattu lorsque les libertés des Palestinien.nes étaient en jeu.

    À l’intérieur des frontières d’Israël, comme partout ailleurs malheureusement, le pire endroit où vivre est la prison, en particulier là où les prisonnier.es palestinien.nes sont enfermé.es. Dans des cellules surpeuplées, le risque de transmission de maladies y est très élevé. Plusieurs événements récents incitent les prisonnier.es à s’interroger sur des négligences médicales délibérées et répétées de la part des autorités israéliennes (4). Par exemple, alors que les visites des familles et des avocats sont interdites, les premiers prisonniers infectés dans les prisons d’Ashkelon, de Ramleh et de Moscobiya, l’ont été par des médecins ou des gardiens de prison israéliens. Le manque de produits d’hygiène, de masques ou de gants pose également la question d’un plan délibéré de propagation de la maladie en prison qui, combiné à d’autres problèmes de santé et à un traitement médical notoirement mauvais, entraînera un pourcentage élevé de décès.

    De nombreu.ses.x Palestinien.es vivant en Cisjordanie viennent chaque jour travailler en Israël, après un long et complexe voyage à travers les checkpoints militarisés, principalement pour des emplois très mal payés. Mi-mars, lorsque le gouvernement israélien a décidé de restreindre les mouvements de la population, il a demandé que 25 000 travailleu.ses.rs palestinien.nes restent à l’intérieur des frontières de 1948 pendant la durée du confinement, loin de chez eux. Bien sûr, ces travailleu.ses.rs n’ont jamais reçu d’équipement de protection et rarement bénéficié des logements qui leur avaient été promis.. En outre, chaque fois que l’un.e de ces travailleu.ses.rs est soupçonné.e d’être infecté.e par le coronavirus (même une simple fièvre), il ou elle est ramené.e au checkpoint dans un véhicule militaire, et jeté.e au sol du côté palestinien, sans aucun traitement médical, et sans être considéré.e comme un être humain (5). Là encore, on peut se demander si la stratégie d’Israël, en plus de vouloir éviter toute nouvelle contagion à l’intérieur de ses frontières et de refuser de traiter les Palestinien.nes, n’est pas de propager volontairement le virus en Cisjordanie, sachant que cela entraînerait le chaos et la mort.

    En Cisjordanie, l’horreur quotidienne que subissent les Palestinien..nes est encore plus difficile à supporter alors que les gens essayent d’abord de se soucier de leur santé et de celle de leurs voisin.es. Mais comment une communauté peut-elle prendre soin de sa santé alors que l’armée d’occupation continue de faire des descentes dans ses maisons, ou confisque des paquets de nourriture destinés aux familles en quarantaine (6) ? L’armée israélienne a même attaqué et endommagé la maison du ministre palestinien de Jérusalem, Fadi al-Hadmi, avant de l’emmener en prison, de le battre et de le forcer à porter un masque sale sur lequel se trouvaient des traces de sang séché (7). A quel point cette armée peut-elle être cynique lorsque, en plus de détruire des maisons, elle détruit… une clinique ? Cela s’est produit le 26 mars à Khirbet Ibziq, où un bulldozer, deux camions et une jeep militaire israélienne ont confisqué une cabane, un générateur électrique, des poteaux, des bâches, des palettes de parpaings et des sacs de sable et de ciment destinés à construire une clinique de campagne (8).

    Les terres palestiniennes en Cisjordanie sont souvent situées à proximité de colonies juives illégales. Suite à la focalisation générale sur la maladie, et aux restrictions de mouvement des Palestinien.nes, les colons israéliens ont profité de la stratégie du choc pour déraciner des centaines d’oliviers palestiniens, voler des animaux, détruire des maisons et des granges, attaquer des personnes, et annexer encore plus de terres palestiniennes... (9)

    Début avril, on comptabilisait environ 8 000 cas de Covid-19 en Israël, 200 en Cisjordanie et 12 à Gaza. Dans les faits, la Cisjordanie et Gaza appliquent des règles de confinement plus strictes qu’en Israël. Avec toujours ce même humour palestinien, les Gazaoui.es ont demandé aux Européens : « Alors, qu’est-ce que ça fait d’être enfermé ? Nous sommes enfermés depuis 13 ans... ». En effet, même si la comparaison ne tient pas très longtemps, le confinement fait obligatoirement penser à Gaza, comme à toute autre prison dans le monde. Les Gazaoui.es ont également déclaré aux Israélien.nes : « nous rêverions de conditions de confinement comme les vôtres ». L’inégalité dans la région est en effet incommensurable. Non seulement Israël refuse de laisser des fournitures médicales atteindre Gaza, mais le 28 mars dernier, l’armée israélienne a tiré plusieurs missiles sur cette bande de terre de 365 km², où sont enfermées deux millions de personnes, qui vivent dans une grande précarité, et attendent avec angoisse l’arrivée du virus... (10).

    (1) http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/les-autorites-israeliennes-detruisent-les-cultures-bedouines-malgre-l
    (2) http://www.haaretz.com/israel-news/.premium-to-stop-coronavirus-spread-shin-bet-can-track-cellphones-without-c
    (3) https://naomiklein.org/the-shock-doctrine
    (4) http://www.middleeasteye.net/fr/actualites/coronavirus-les-detenus-palestiniens-en-israel-craignent-pour-leur-vi
    (5) https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/03/30/le-pchr-condamne-le-traitement-discriminatoire-des-autorites-is
    (6) https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/04/02/israel-attaque-les-palestiniens-alors-quils-se-battent-contre-l
    (7) https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/04/05/le-ministre-de-jerusalem-on-ma-force-a-porter-un-masque-sale-av
    (8) https://www.aurdip.org/pendant-la-crise-du-coronavirus.html
    (9) https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/04/06/des-colons-israeliens-deracinent-des-centaines-doliviers-pres-d ; https://www.palestinechronicle.com/jewish-settlers-increase-attacks-on-palestinian-farmers-in-jorda ; https://www.middleeasteye.net/fr/infographics/en-cisjordanie-les-colons-profitent-du-confinement-lie-au-coronavirus
    (10) https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/04/06/des-soldats-israeliens-lancent-des-missiles-sur-gaza

    En anglais :

    Palestine in the Time of Covid-19
    International Labour Network of Solidarity and Struggles, le 9 avril 2020
    http://www.laboursolidarity.org/Palestine-in-the-Time-of-Covid-19?lang=en

    En espagnol :

    Palestina en tiempos del COVID-19
    Red Internacional de Solidariedad y de Luchas, le 9 avril 2020
    http://www.laboursolidarity.org/PALESTINA-Palestina-en-tiempos-del?lang=es

    #Palestine #coronavirus

  • Les autorités israéliennes détruisent les cultures bédouines malgré le coronavirus
    Par Jack Dodson – WADI AL-NA’AM, Israël– Lundi 23 mars 2020 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/les-autorites-israeliennes-detruisent-les-cultures-bedouines-malgre-l

    Bien que les activités du gouvernement aient ralenti pour empêcher la propagation du virus, les autorités responsables de la région du Néguev ont encore rasé des centaines d’hectares de terres vitales pour les bédouins

  • Antisémitisme : le leader travailliste britannique Jeremy Corbyn à nouveau dans la tourmente

    Plusieurs erreurs dans un article du Monde

    https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2018/08/14/antisemitisme-le-leader-travailliste-britannique-jeremy-corbyn-a-nou

    Le Daily Mail a publié samedi une photo montrant M. Corbyn en 2014 tenant en ses mains une couronne de fleurs lors d’une cérémonie à Tunis. Celui qui était alors simple député était sur place pour une conférence consacrée à la Palestine, organisée par le président tunisien. A la fin, deux gerbes de fleurs ont été déposées sur des tombes palestiniennes.

    La première commémorait 47 Palestiniens tués dans une attaque aérienne israélienne sur une base de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1985. M. Corbyn affirme que c’est ce que la photo du Daily Mail montre. La seconde a été déposée sur les tombes de Salah Khalaf, le fondateur de Septembre noir, Fakhri al-Omari, son bras droit, et Hayel Abdel-Hamid, le chef de la sécurité de l’OLP. Tous les trois ont été assassinés vingt ans après l’attentat de Munich par le Mossad, les services secrets israéliens. C’est cette cérémonie à laquelle M. Corbyn dit avoir été simplement « présent ».

    Noter : que Salah Khalaf, aussi connu sous le nom d’Abou Iyad, a été assassiné par le groupe Abou Nidal. Mais le réduire à fondateur de Septembre Noir est une absurdité : il était un des principaux compagnons d’Arafat et un des principaux dirigeants de l’OLP. Il a soutenu les évolutions politiques de l’organisation après 1973. Il faut lire le livre qu’Eric Rouleau lui a consacré « Palestinien sans patrie ».Pourquoi refuserait-on de déposer des fleurs sur sa tombe ? Il faudrait alors refuser aux dirigeants étrangers d’aller sur la tombe de Yasser Arafat.

    La campagne engagée contre Corbyn ne vise pas des dérives antisémites, mais bien la solidarité avec les Palestiniens. Il est dommage que Le Monde y contribue.

    A relire sur OrientXXI
    https://orientxxi.info/magazine/antisemitisme-offensive-orchestree-contre-jeremy-corbyn-au-royaume-uni,2

  • Le responsable des droits de l’homme de l’ONU s’en va avec ses principes intacts mais peu d’amis
    Middle East Eye | James Reinl | 7 août 2018
    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/le-responsable-des-droits-de-l-homme-de-l-onu-s-en-va-avec-ses-princi

    NEW YORK, États-Unis – Le prince jordanien Zeid Ra’ad al-Hussein, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, quittera son poste à l’ONU plus tard ce mois-ci après avoir renoncé au raffinement diplomatique en couvrant de honte les gouvernements occidentaux et les alliés à qui ils vendent des armes.

    Il a formulé une mise en garde contre les « xénophobes, [les] populistes et [les] racistes » qui engrangent des suffrages et qui mettent en péril la démocratie occidentale. L’attaque éclair menée contre l’immigration par le président américain Donald Trump est « une opération de maltraitance d’enfants parrainée par l’État », tandis que le dirigeant philippin Rodrigo Duterte « a besoin d’un psychiatre », a déclaré Zeid Ra’ad al-Hussein.

    En décembre dernier, le ras-le-bol des puissances hégémoniques au sein de l’ONU – les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie et la Chine – vis-à-vis d’al-Hussein était manifeste. Au lieu de retenir ses coups et de « plier un genou en signe de supplication », selon ses propres mots, il a décidé de se retirer fin août.

    Si ses querelles avec les grandes puissances sont bien documentées, on en sait moins sur ses frictions avec la Jordanie, sa patrie, où suite à ses critiques contre la guerre menée au Yémen par le poids lourd régional saoudien, le diplomate de 54 ans est devenu persona non grata.

    La chute s’est avérée spectaculaire pour ce prince hachémite qui était l’émissaire d’Amman à Washington et à l’ONU avant de devenir Haut-Commissaire aux droits de l’homme et la personnalité arabe la plus haut placée dans l’organigramme onusien depuis que l’égyptien Boutros Boutros-Ghali avait dirigé l’institution dans les années 1990.
    (...)
    Si les critiques d’al-Hussein contre la colonisation israélienne et la « maison de sang cruelle » de l’État islamique ont été accueillies favorablement de Casablanca à Mascate, celles qu’il a formulées au sein de la fraternité des membres de la Ligue arabe ont été jugées inadmissibles.

    « Il aurait pu recevoir des nominations à des postes haut placés de la part de puissants pays du Moyen-Orient et même être nommé ultérieurement pour le poste de secrétaire général des Nations unies », a déclaré Smith à MEE. « Mais il a renoncé à cela en adoptant une position guidée par ses principes. »

    Zeid Ra’ad al-Hussein descend d’une famille royale arabe, a servi dans la police du désert jordanienne et était une étoile montante du corps diplomatique de son pays. Toutefois, le prince, qui est né d’une mère suédoise et a reçu une éducation britannique, n’a jamais été totalement à l’aise dans l’autosatisfaction qui caractérise les processus de négociation au Moyen-Orient. (...)

    • L’ex-présidente chilienne pressentie comme chef des droits de l’Homme de l’ONU
      Publié le 08 août 2018 à 13h38 | Mis à jour à 13h48
      http://www.lapresse.ca/international/europe/201808/08/01-5192378-lex-presidente-chilienne-pressentie-comme-chef-des-droits-de-lho

      Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, devrait nommer l’ancienne présidente du Chili Michelle Bachelet à la tête du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, ont indiqué mercredi des diplomates.

      Elle succéderait au Jordanien Zeid Ra’ad Al Hussein, critique acerbe du président Donald Trump, en poste depuis septembre 2014.

      Mme Bachelet a été la première femme à diriger son pays, élue à deux reprises. À 66 ans, celle qui a été détenue et torturée par la police politique du dictateur Augusto Pinochet en 1975 fait partie des personnalités politiques les plus populaires du Chili.

  • Le responsable des droits de l’homme de l’#ONU s’en va avec ses principes intacts mais peu d’amis | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/le-responsable-des-droits-de-l-homme-de-l-onu-s-en-va-avec-ses-princi

    Un des candidats au poste, Nils Melzer, spécialiste de la torture au sein de l’ONU, a pris ses distances avec Zeid Ra’ad al-Hussein. Le Suisse a déclaré qu’« éveiller l’hostilité » des dirigeants mondiaux ne fonctionnait pas et a mis en garde contre le « naufrage mondial » qu’un excès de dénonciations publiques pourrait engendrer.

  • INTERVIEW – Shlomo Sand : « Israël a voulu bâtir un mur institutionnel »
    Middle East Eye | Hassina Mechaï | 31 juillet 2018 |Dernière mise à jour : 01 août 2018
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/interview-shlomo-sand-isra-l-voulu-b-tir-un-mur-institutionnel-102399

    « État juif ». Dès les origines du sionisme, l’expression était ambiguë. En intitulant son livre Der Judenstaat, le fondateur du sionisme, Theodor Herzl, entendait-il « l’État des Juifs » ou « l’État juif » ? Un État qui pourrait devenir l’État de chaque juif du monde ou un État qui plongerait ses racines dans le judaïsme ?

    À cette question qui traverse toutes les institutions israéliennes, la loi fondamentale adoptée ce 19 juillet semble enfin répondre. Celle-ci entre dans la catégorie des lois fondamentales qui constituent le socle constitutionnel en Israël. Désormais, l’État d’Israël est non seulement l’État des juifs, mais également un État juif.

    En dix points, cette loi dessine un régime politique où le caractère juif de l’État l’emporte désormais sur la démocratie. La loi énonce, entre autres, qu’Israël est la patrie historique du peuple juif, que la capitale d’Israël est le grand Jérusalem réunifié, que la langue officielle est l’hébreu et qu’Israël encouragera la colonisation juive.

    Or, vivent en Israël environ 1,6 million de citoyens non juifs, arabes de nationalité et israéliens de citoyenneté, Israël distinguant en effet nationalité et citoyenneté. Si la déclaration d’indépendance israélienne de 1948 pose que l’État « assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe », c’est bien une vision ethniciste que vient entériner cette loi fondamentale.

    Le président Reuven Rivlin s’est d’ailleurs publiquement inquiété de cette nouvelle loi, tout comme les députés palestiniens arabes, qui y voient la juridicisation d’une citoyenneté de seconde classe et une rupture d’égalité de jure et de facto. L’historien israélien Shlomo Sand, auteur notamment de Comment le peuple juif fut inventé, explique qu’il s’agit en réalité d’une continuité du sionisme.

    Middle East Eye : Pourquoi cette loi fondamentale a-t-elle été adoptée maintenant ?

    Shlomo Sand : Je dirais, plutôt que « maintenant », pourquoi à notre époque ? Ce n’est pas la date de 2018 qui compte, ni même les années antérieures. Il faut plutôt remonter aux cinquante dernières années.
    Nous savons désormais qu’il n’y aura pas d’État palestinien dans les frontières de 1967. L’idée prévaut en Israël qu’il ne faut pas entrer dans un processus de compromis avec les Palestiniens. Cette idée est renforcée par le soutien inconditionnel de Donald Trump au gouvernement de Netanyahou.

    Face à ce qui est perçu comme la vraie menace, la menace démographique que constituent les 5 millions de Palestiniens qui vivent dans les territoires occupés et à Gaza, Israël a souhaité consolider constitutionnellement les bases juives de l’État.

    D’un côté, Israël ne veut pas libérer et « se » libérer des territoires occupés. Il ne le veut pas et n’y est pas obligé. Mais il refuse d’accorder aux Palestiniens sous occupation la citoyenneté israélienne, car cela changerait complètement les rapports démographiques, donc politiques, en Israël.

    Cette loi a été adoptée pour institutionnaliser la différence de fait qui existe entre Palestiniens et Israéliens, entre Arabes et juifs, surtout à cause de cette menace démographique.

    La base de cette loi traduit, au fond, une fragilité de l’État d’Israël. D’abord parce que cet État n’est pas certain d’être juif. Selon moi, il n’y a pas de culture juive laïque, même s’il existe une culture israélienne. Pour se défendre de cette symbiose avec le monde environnant, Israël a voulu bâtir un mur institutionnel qui est censé défendre l’identité juive. (...)

  • La #guerre en sous-traitance : comment l’armée émiratie est renforcée par les #mercenaires | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/la-guerre-en-sous-traitance-comment-l-arm-e-miratie-est-renforc-e-par

    Selon la loi, un citoyen américain peut perdre sa citoyenneté s’il rejoint volontairement – et intentionnellement – une armée étrangère engagée dans des hostilités avec les États-Unis ou s’il sert en tant qu’officier dans n’importe quelle armée étrangère.

    La « clause des émoluments » de la Constitution des #États-Unis interdit aux anciens officiers militaires de chercher un emploi auprès de puissances étrangères, sauf en cas de consentement du Congrès.

    Ainsi, tant que Toumajan n’a pas l’intention d’abandonner sa citoyenneté américaine et a reçu la permission de travailler pour les Émiratis, il est hors de cause.

    Dans une armée accusée de crimes de guerre où des commandants étrangers continuent de servir sans subir de répercussions, d’autres pourraient être tentés de suivre leur trace.

    « En général, dès que les gens voient qu’une loi en vigueur n’est pas appliquée en pratique, alors il n’y a pas grand-chose pour les dissuader », a déclaré Hamilton.

    « Si les interdictions portant sur les #crimes de guerre ne sont pas appliquées, cela envoie à ceux qui sont susceptibles d’en commettre un signal indiquant qu’ils n’ont pas à s’inquiéter. »

    #emirats_arabes_unis

  • À Jérusalem, l’Arabie saoudite et les Émirats mènent une guerre d’influence contre la Jordanie
    Middle East Eye - 2 juillet 2018
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/j-rusalem-l-arabie-saoudite-et-les-mirats-m-nent-une-guerre-d-influen

    Alors que l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis (EAU) tentent d’acquérir une maison à côté de la mosquée al-Aqsa, à Jérusalem, Arabi 21 news révèle que cette opération immobilière aurait pour objectif d’ouvrir une résidence saoudienne-émiratie.

    Selon des sources anonymes citées par le média basé à Londres, cette maison devra jouer un rôle principal dans la région afin de concurrencer le Waqf islamique de Jérusalem (département qui gère et administre les lieux saints musulmans à Jérusalem) financé par la Jordanie.(...)

  • Comment la France a armé la dictature en Égypte
    Middle East Eye | Akram Kharief | 2 juillet 2018
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/comment-la-france-arm-la-dictature-en-gypte-1234736328

    Cinq ans après son accession au pouvoir, le président Abdel Fattah al-Sissi a pu compter sur la France comme fournisseur d’armes, dans une des périodes les plus troubles de l’histoire de l’Égypte.

    C’est ce que révèle ce lundi un rapport de plusieurs ONG – la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), le Cairo Institute for Human Rights Studies, la Ligue des droits de l’homme et l’Observatoire des armements (OBSARM) – selon lequel « l’État français et plusieurs entreprises françaises ont participé à la sanglante répression égyptienne des cinq dernières années ». (...)

  • Une ligne de chemin de fer reliera Israël à l’Arabie saoudite
    Middle East Eye - 24 juin 2018
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/une-ligne-de-chemin-de-fer-reliera-isra-l-l-arabie-saoudite-116017449

    Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou et son ministre des Transports et du Renseignement Yisrael Katz ont donné leur accord final pour la réalisation d’une ligne de chemain de fer entre l’Europe et l’Arabie saoudite, passant par Israël.

    Plusieurs médias israéliens ont relayé l’information, précisant que le projet s’intitulait « les rails de la paix régionale ».

    Ce projet prévoit de faire passer la ligne de chemin de fer d’Israël vers l’Arabie saoudite en passant par la frontière jordanienne et la ville de Jénine en Cisjordanie. Un projet qui aura un important soutien américain, selon les médias israéliens.

    Le gouvernement israélien a chargé le ministre Yisrael Katz de présenter les avantages de ce projets à plusieurs pays européens et asiatiques, mais aussi arabes, particulièrement l’Arabie saoudite et ses voisins du Golfe.

  • Refuzniks : ces Israéliens qui refusent de rentrer dans l’armée
    Jehanne Bergé | 29 juin 2018
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/refuzniks-ces-isra-liens-qui-refusent-de-rentrer-dans-l-arm-e-1699703

    En Israël, le service militaire est obligatoire et la reconnaissance du droit à l’objection de conscience est toute relative. Le photographe Martin Barzilai est parti à la rencontre des refuzniks, ceux qui en Israël osent aller à l’encontre de l’institution militaire

    https://seenthis.net/messages/655896
    https://seenthis.net/messages/652843

  • L’« accord du siècle » : les maîtres espions entrent en scène
    Middle East Eye - 28 juin 2018
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/l-accord-du-si-cle-les-ma-tres-espions-entre-en-sc-ne-1793925807

    Yossi Cohen, directeur du Mossad israélien assistant à la fête nationale du 4 juillet à l’ambassade américaine en Israël, 2017 (AFP)

    Une importante réunion a rassemblé, le 17 juin dernier, à Aqaba en Jordanie, les responsables des services secrets israéliens, saoudiens, égyptiens et palestiniens.

    Selon le site français Intelligence online, cette réunion intervenait un jour avant la rencontre entre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et le roi de Jordanie, Abdallah II.

    Le chef du Mossad israélien, Yossi Cohen, le directeur des services secrets saoudiens, Khaled ben Ali al-Humaidan, le responsable du Service de renseignement général égyptien, Abbas Kamel, le chef des services secrets jordaniens, Adnan Issam al-Jundi, et le directeur du renseignement de l’Autorité palestinienne Majed Faraj, auraient assisté à cette réunion secrète dans la ville côtière jordanienne.

    Selon les sources du site Intelligence Online, ce sont le conseiller de Donald Trump, Jared Kushner, et l’émissaire spécial de Donald Trump pour le Moyen-Orient, Jason Greenblatt qui sont à l’origine de l’organisation de ce conclave entre maîtres espions.

    L’ordre du jour de cette réunion reste encore inconnue. Plusieurs médias s’accordent toutefois à deviner qu’il s’agissait de convaincre l’Autorité palestinienne d’’accepter l’« accord du siècle » que veut imposer l’administration Trump.

    Mais le patron des services secrets palestiniens, Majed Faraj, aurait refusé de participer activement à la discussion lors de cette réunion, se contentant d’exprimer des observations d’ordre général.

    Or, mercredi 27 juin, Majed Faraj a déclaré devant des journalistes à Ramallah qu’il était satisfait du refus de plusieurs pays arabes à la proposition de Washington, appelé l’« accord du siècle ».

  • À Gaza, les manifestants s’attaquent aux drones israéliens avec des cerfs-volants
    Middle East Eye | Maha Hussaini | 19 juin 201
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/gaza-les-manifestants-s-attaquent-aux-drones-isra-liens-avec-des-cerf

    BANDE DE GAZA – Des cerfs-volistes palestiniens utilisent des filets de pêche pour perturber les drones israéliens déployés au-dessus de Gaza dans le but de cibler et d’intimider les manifestants qui protestent depuis plusieurs semaines.

    Les cerfs-volants colorés ornés de drapeaux, de slogans et de motifs sont devenus un symbole de résistance face à l’écrasante force militaire israélienne. Des enfants et des jeunes se réunissent ainsi chaque vendredi pour déployer ce qu’ils appellent la « nouvelle génération de F-16 », en référence aux avions de combat israéliens fréquemment aperçus dans le ciel de l’enclave côtière.

    Certains, dotés d’une queue enflammée, ont également été dirigés vers le territoire israélien, provoquant plusieurs incendies dans les terres agricoles et les forêts adjacentes à Gaza et incitant les responsables israéliens à avertir les cerfs-volistes qu’ils couraient le risque d’être ciblés par les snipers.

    #GAZA

  • « #Terrorisme agricole » : comment les #colons israéliens détruisent les cultures palestiniennes | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/h-bron-les-agriculteurs-palestiniens-pleurent-leurs-cultures-d-truite

    HÉBRON, Cisjordanie occupée – Ce mardi matin-là, Maher Karaje, 50 ans, est parti s’occuper de son vignoble, comme presque tous les jours depuis des décennies, et il s’est retrouvé dans un cimetière. 

    Suspendues aux treilles construites par Karaje et son frère, les 450 pieds de vigne présentaient le tronc tailladé. Il n’a pas fallu plus de quatre jours pour que les ceps, seul moyen de subsistance de Karaje, se dessèchent.

    « J’étais aussi abattu que si j’avais perdu un enfant », confie Karaje à Middle East Eye, sous la canopée des vignes maintenant jaunies et flétries, en bordure de la route principale de la ville de Halhoul (sud de la Cisjordanie), au nord d’Hébron. 

    « Ces vignes, c’était toute ma vie. Je les ai arrosées et j’ai pris soin d’elles tous les jours depuis des années, et maintenant tout est fichu ».

    Le raid du 22 mai sur les vignes de Karaje a été mené une semaine seulement après une attaque étrangement similaire dans le village voisin de Beit Hanoun, où 400 vignes ont été dévastées, à quelques centaines de mètres du vignoble de Karaje, pris entre deux grandes colonies israéliennes. 

    À Beit Hanoun, un graffiti en hébreu près du vignoble détruit menaçait : « Nous irons vous chercher partout ». Karaje a trouvé un message identique, écrit à la bombe de peinture sur ses terres.

    #Israel

  • Israël dépose une plainte officielle contre une parodie hollandaise de sa chanson à l’Eurovision
    Middle East Eye | 23 mai 2018
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/isra-l-d-pose-une-plainte-officielle-contre-une-parodie-hollandaise-d
    http://www.middleeasteye.net/sites/default/files/styles/main_image_article_page/public/De%20Vries%20-%20Parody%20-%20Eurovision.JPG La comédienne hollandaise Sanne Wallis de Vries parodiant la chanson qui a permis à Israël de remporter l’Eurovision cette année (capture d’écran)

    Israël a déposé une plainte formelle contre une parodie hollandaise de la chanson « Toy », interprétée par l’Israélienne Netta Barzilai, qui a remporté le concours de l’Eurovision samedi 12 mai.

    La parodie, qui critique le traitement israélien des Palestiniens, a été réalisée par Sanne Wallis de Vries, comédienne et humoriste néerlandaise, et diffusée sur la chaîne publique BNNVARA TV.

    De Vries a mis en scène sa parodie en diffusant en arrière-plan des images des manifestations qui se sont déroulées dans la bande de Gaza le 14 mai dernier, jour où les États-Unis ont ouvert leur ambassade à Jérusalem-Ouest. Des photos du mur de séparation, de soldats israéliens tirant sur la foule et des manifestations de la « Marche du retour » accompagnaient également les paroles.

    « Regardez-moi, a chanté l’humoriste, je suis un pays si mignon, les dirigeants du monde me mangent tous dans la main, je fais disparaître tous les feux avec un baiser. Nous organisons une fête, vous voulez venir ?

    « Dans la mosquée al-Aqsa, qui sera bientôt vide, de Haïfa à la mer Morte, il y a de la nourriture et des boissons casher, alors venez danser avec moi. »

    Sanne Wallis de Vries profite également de sa parodie pour critiquer la décision américaine de transférer son ambassade en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, une entreprise qu’elle dénonce comme lucrative.

    Sa performance n’a toutefois pas fait l’unanimité.

    Certains twittos néerlandais ont accusé la chanson d’être « anti-israélienne » et « antisémite ». (...)

    https://seenthis.net/messages/696102

  • « C’est notre terre » : le transfert de l’ambassade américaine scandalise les réfugiés de Jérusalem
    Middle East Eye | Tessa Fox | 14 mai 2018
    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/c-est-notre-terre-le-transfert-de-l-ambassade-am-ricaine-scandalise-l

    JÉRUSALEM - Naïme al-Sheik Ali avait à peine 9 ans lorsque son père lui a annoncé qu’ils devaient quitter leur village de Beit Thul pour sauver leur vie.

    Quelques heures plus tard, à minuit le 1er avril 1948, des forces paramilitaires juives étaient postées dans les collines entourant Beit Thul, qui est situé à quelques kilomètres à l’ouest de Jérusalem.

    « Lorsqu’ils sont arrivés, ils ont commencé à tirer. Alors nous avons fui », a raconté Naïme al-Sheik Ali à Middle East Eye, se remémorant les événements d’il y a 70 ans qui ont façonné sa vie jusqu’à aujourd’hui.

    Cette nuit-là, Naïme est devenue l’une des 700 000 réfugiés palestiniens déplacés par les forces juives pendant la guerre israélo-arabe de 1948, au cours de laquelle Israël a déclaré son indépendance, le 14 mai.(...)

    #Nakba

  • MBS : les Palestiniens doivent accepter le « plan de paix » étasunien ou « la fermer »

    https://www.axios.com/saudi-crown-prince-tells-jewish-leaders-palestinians-should-take-what-they-ar

    In a closed-door meeting with heads of Jewish organizations in New York on March 27th, Saudi Crown Prince Mohammed Bin Salman (MBS) gave harsh criticism of Palestinian President Mahmoud Abbas (Abu Mazen), according to an Israeli foreign ministry cable sent by a diplomat from the Israeli consulate in New York, as well three sources — Israeli and American — who were briefed about the meeting.

    The bottom line of the crown prince’s criticism: Palestinian leadership needs to finally take the proposals it gets from the U.S. or stop complaining.

    According to my sources, the Saudi Crown Prince told the Jewish leaders:

    In the last several decades the Palestinian leadership has missed one opportunity after the other and rejected all the peace proposals it was given. It is about time the Palestinians take the proposals and agree to come to the negotiations table or shut up and stop complaining.
    — MBS

    MBS also made two other points on the Palestinian issue during the meeting:

    He made clear the Palestinian issue was not a top priority for the Saudi government or Saudi public opinion. MBS said Saudi Arabia “has much more urgent and important issues to deal with” like confronting Iran’s influence in the region.

    Regardless of all his criticism of the Palestinian leadership, MBS also made clear that in order for Saudi Arabia and other Gulf states to normalize relations with Israel there will have to be significant progress on the Israeli-Palestinian peace process.

    What we’re hearing: A source who was briefed on the meeting told me the attendees were stunned when they heard the Saudi Crown Prince comments on the Palestinian issue. “People literally fell off their chairs,” the source said.

    Why it matters: In the last year, the Trump administration has been drafting a plan for Israeli-Palestinian peace. The White House peace team, led by Trump’s senior adviser and son-in-law Jared Kushner and special envoy Jason Greenblatt, has basically finished drafting the plan and is discussing how and when to launch it.

    Launching the plan will be difficult because of the Palestinians have been boycotting the White House since Trump’s December 6th Jerusalem announcement.

    In the last year, Kushner managed to get MBS on board in trying to move the peace process forward, and get the Arab world to urge the Palestinians to enter peace talks with Israel on the basis of the U.S. peace plan.

    #Arabie_saoudite #Palestine #Israel #dirigeants_arabes #indigents_arabes « #monde_arabe »

    • « Qu’ils négocient ou qu’ils ferment leur bouche » : ce que MBS pense des Palestiniens
      Devant des responsables juifs américains, en mars dernier, le prince héritier saoudien a vivement critiqué la posture de la direction palestinienne
      MEE | 30 avril 2018
      http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/que-les-palestiniens-n-gocient-ou-quils-ferment-leur-bouche-ce-que-mb

      « Au cours des dernières décennies, les dirigeants palestiniens ont manqué les opportunités, les unes après les autres, et rejeté toutes les propositions de paix qui leur ont été faites. Il est temps que les Palestiniens acceptent les propositions, qu’ils viennent à la table des négociations ou alors qu’ils ferment leur bouche et qu’ils arrêtent de se plaindre. » Cette déclaration n’émane pas d’un faucon israélien ou d’un leader de la droite dure de Washington. L’auteur de ces critiques n’est autre que Mohammed ben Salmane, prince héritier du royaume d’Arabie saoudite.
      C’est la chaîne israélienne Channel 10 et son journaliste Barak Ravid qui rapportent les détails d’une rencontre du prince saoudien avec des responsables d’organisations juives aux États-Unis le 27 mars dernier. MBS a alors rencontré des représentants de l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), des Fédérations juives d’Amérique du Nord, du Comité des juifs américains, de la Ligue anti-diffamation et de l’Ordre indépendant du B’nai B’rith à New York. (…)

  • INTERVIEW – Françoise Vergès : « La République française reste un espace de colonialité du pouvoir »
    Middle East Eye Safa Bannani | 23 avril 2018

    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/interview-fran-oise-verg-s-1512419

    Dans Le Ventre des femmes , Françoise Vergès, célèbre politologue et historienne du fait colonial, revient sur le scandale des milliers d’avortements et de stérilisations sans consentement à l’île de La Réunion, département français d’outre-mer, rendu public en juin 1970. D’abord dénoncé par la presse locale réunionnaise, en particulier Témoignages, journal du Parti communiste réunionnais (PCR), le scandale fait l’objet de plusieurs articles de la presse nationale, avant d’être rapidement oublié.

    Fille de militants communistes anticolonialistes et féministes, Françoise Vergès, elle, a la mémoire longue. L’auteure part de ce dramatique événement pour retracer la continuité coloniale républicaine bien après les indépendances nationales et notamment la cécité d’un féminisme blanc à l’égard de la condition réelle des femmes racisées. MEE a interviewé celle qui se définit comme une féministe anti-raciste autour des problématiques liées à ce féminisme blanc républicain à géométrie variable. (...)