« Le ’musulman modéré’, une version actualisée du ’bon nègre’ »

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  • Le « musulman modéré », une version actualisée du « bon nègre »

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/16/le-musulman-modere-une-version-actualisee-du-bon-negre_4557616_3212.html#r2I

    Dès que la nouvelle du massacre tragique de Charlie Hebdo s’est répandue, la condamnation de l’horreur a été accompagnée, comme d’une sœur jumelle, par la mise en garde contre « l’amalgame ». François Hollande comme Nicolas Sarkozy ont utilisé ce mot. Sans oublier les cohortes d’invités des plateaux télé qui, la main sur le cœur, ont juré que les terroristes « ne représentent pas les 5 millions de musulmans de France ». Oui, l’islam de ces derniers est « modéré », ont opiné à l’unisson les animateurs vedettes.

    Ce discours n’est pas nouveau. C’est même un classique de la bien-pensance politico-médiatique, qu’on rejoue sans ciller après chaque attentat terroriste. Son objectif : contrer la stigmatisation des Français issus de l’immigration. Son message : ne faisons pas le jeu du Front national. Son mot d’ordre : nous sommes tous des enfants de la République. Son exhortation : ne singularisons pas les musulmans de France.

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    • D’ailleurs à propos des termes #radicalisation et #fondamentalisme dont les médias français nous bombardent régulièrement ; on dit les jeunes qui se « radicalisent » en parlant de ceux qui vont faire la guerre religieuse en Syrie. « Imams radicaux » pour ceux qui diffusent la haine.
      Le terme « radical » vient de racine, et l’employer au sujet de de ces dérives violentes diffuse l’idée que la haine aveugle est à la racine de cette religion.
      De même le terme « fondamentalistes », « fondamentalisme », donne à croire que la haine aveugle en est le fondement.
      Je crois que ça participe à renforcer l’#islamophobie ambiante.
      http://resurgences.net/a-quoi-nous-sert-les-horizons

      Jacques Maritain voulait un humanisme intégral. Jacques Berque insistait sur la dimension du fondamental. Le premier disait intégral, non pas intégriste. Le second fondamental, non pas fondamentaliste. Aucune tentation, c’est le moins qu’on puisse dire, ni chez l’un ni chez l’autre, de céder à quoi que ce soit qui viendrait s’imposer de force à l’intelligence et à la liberté. Mais l’un et l’autre sentaient notre vision du monde effroyablement étroite. L’un et l’autre comprenaient que la réduction que nous imposons à la réalité fait du réalisme auquel elle conduit un outil inutile, dangereux, aberrant. Que ce prétendu réalisme est un monstre d’irréalisme. Que cette pitoyable caricature conduit plus sûrement la jeunesse au désespoir que l’alcool, que la drogue, que les pires aberrations. Que rien ne peut lui couper plus efficacement les ailes.

  • « Le “musulman modéré”, une version actualisée du “bon nègre” »
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/01/16/le-musulman-modere-une-version-actualisee-du-bon-negre_4557616_3212.html

    Sauf qu’en les qualifiant de « musulmans », on les singularise déjà. Et on fracasse sans même s’en rendre compte le principe d’égalité, valeur cardinale de cette République qu’on prétend défendre. Au nom de quoi s’arroge-t-on le droit d’accoler, d’autorité, une religion à 5 millions de personnes ? Si ceux-là sont musulmans, alors les 60 millions restants devraient être catholiques, non ? À cette idée, Charb et Cabu se bidonneraient sans doute dans leurs tombes… La France a une solide tradition anticléricale, et le blasphème potache incarné par les martyrs de Charlie Hebdo est une de ses marques de fabrique. Quand on dit « les cathos », on pense à une minorité de culs-bénits en marge du consensus social. Mais pourquoi, quand on dit « les musulmans », parle-t-on de la totalité des Français originaires d’Afrique du Nord et de l’Ouest ?