Portrait d’un policier de la brigade anti-criminalité dans une « cité ghetto » française

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  • Vision doctrinale et divisions pratiques-De quelques contradictions structurelles entre proximité et police
    http://jda.revues.org/1124

    Quelle que soit la doctrine de police affichée (proximité et/ou fermenté), la popularité politique (à gauche comme à droite) de la catégorie « violence urbaine » organise depuis plus de 15 ans le face‑à‑face entre les « jeunes des banlieues populaires » et l’institution policière. C’est pourquoi la critique du traitement des émeutes d’octobre‑novembre 2005, doit se focaliser moins sur les méthodes de police que sur les techniques de gouvernement qui, en conférant à l’institution policière la charge de l’encadrement de certaines « populations », s’appliquent à traduire ces expressions en désordre public. La doctrine de « police de proximité » engagée par le gouvernement Jospin entre 1999 et 2002 est, à cet égard, exemplaire : l’orientation de la capacité de contention policière vers les illégalismes populaires à la source (« incivilités ») a « policiarisé » la question sociale et invisibilisé les « grands ensembles » sous le label de « banlieues sensibles », désormais zone d’activité policière prioritaire. Cette réforme de l’institution policière, qui devait permettre à la gauche d’acquérir une crédibilité en matière de lutte contre le « nouveau fléau » et de forger une « nouvelle » police, plus proche des « besoins » des citoyens, a eu des inflexions concrètes sur le traitement de la petite et moyenne délinquance et par conséquent sur l’économie interne des métiers de police.

    Les Français musulmans : enquête sur une rébellion républicaine
    http://remi.revues.org/3321
    "Il est plus plausible d’interpréter les mouvements dans les banlieues, en 2005, ainsi que les précédents, non pas comme une série d’émeutes anti républicaines, mais plutôt comme un jugement critique du républicanisme concret et conservateur tel qu’il est pratiqué actuellement. Le langage populaire des émeutes n’a jamais été surtout religieux, ethnique ou centrifuge. Le langage de ces émeutes à répétitions depuis le début des années 1990 est plutôt l’expression de la pauvreté, de la violence et de l’exclusion. À la vérité, ce langage découle d’une vraie rhétorique républicaine, qui tente de dénoncer la pauvreté, le chômage, la xénophobie, les tensions urbaines, la politique économique néo libérale et la violence qui prédominent dans les banlieues exclues socialement et politiquement. La crise de l’éducation républicaine, qui reposait sur l’objectif de former des citoyens égaux et politiquement conscients, souligne le fait que les cloches sonnent pour la cinquième République en France. Le présent papier a pour objectif de montrer comment les Musulmans français originaires du Turquie et d’Afrique du Nord conçoivent les inégalités politiques, sociales et économiques actuelles."

    Les espaces de la révolte
    De la discipline à la sécurité (et retour ?) : émeutes urbaines
    http://labyrinthe.revues.org/3463

    Portrait d’un policier de la brigade anti-criminalité dans une « cité ghetto » française
    http://champpenal.revues.org/8214

    #émeutes_2005

  • Portrait d’un policier de la brigade anti-criminalité dans une « cité ghetto » française
    http://champpenal.revues.org/8214

    Nous avons tenté de comprendre la production et la régulation des phénomènes de violences dans une cité périphérique populaire (Cité des enfants perdus) au sein d’une ville moyenne française (Trincamp) grâce à la réalisation d’une enquête ethnographique1 et à la mobilisation d’une sociologie des désordres urbains (Boucher, 2010a). Dans la pratique, il s’agissait d’analyser l’expérience sociale d’habitants qui font peur, notamment des jeunes considérés comme des « figures de désordre » en interaction avec des acteurs de la régulation et de la contention des violences. Cette étude a ainsi montré, notamment, que des « jeunes turbulents » développent des interactions frictionnelles, entretiennent des rapports paroxystiques et complexes avec des acteurs institués et émergents d’encadrement des classes populaires, en particulier avec les policiers chargés de pacifier les quartiers populaires

    #brigades_anti_criminalité #émeutes_urbaines #quartiers_sensibles #sécurité_publique #violences