• L’école des soignants : Réponses au site « Egora » à propos des « Brutes en blanc » - l’intégrale
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/10/reponses-au-site-egora-propos-des.html

    Beaucoup de #médecins viennent de milieux favorisés (mais même cette évidence, certains le contestent contre toutes les données statistiques) ; comme personne ne leur apprend l’humilité, le caractère très compétitif des études valide (ou en tout cas ne dément pas) leurs présupposés sociaux de « supériorité ». L’élitisme intrinsèque aux institutions françaises (pensez au grandes écoles, à l’ENA) est omniprésent dans la formation et le milieu médical et se traduit par des luttes de pouvoir à tous les niveaux. Il imprègne tout le système – et toutes les relations entre les professionnels. La dévalorisation des autres professions de #santé en est un signe flagrant. Tout comme le mépris rampant envers les généralistes, sous-estimés et sacrifiés après avoir été longtemps sous-formés en faculté.

    #violence

    • Car il faudrait aussi dénoncer les mauvais exemples. Un PU-PH qui tient des propos racistes, sexistes ou homophobes ne devrait plus avoir le droit de donner des cours. Un chirurgien infect avec les équipes de bloc ne devrait pas avoir le droit de former des étudiants ou des internes. Il ne devrait pas avoir le droit d’opérer, point final. On ne peut ni soigner, ni enseigner ni travailler en équipe en étant un sociopathe !

      #élitisme

  • L’école des soignants : Histoire du patient qui ne voulait pas mourir pour donner raison au cancérologue - Par Sylvie Kiener
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/10/histoire-du-patient-qui-ne-voulait-pas.html

    Mon mari n’est pas une statistique. Mon mari est un être humain et il est vivant, même si son cancérologue se comporte avec lui depuis deux ans comme s’il était déjà mort.

    #cancer

  • L’école des soignants : #Histoire du combat pour le droit à l’#IVG - par Mathilde Larrère, historienne
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/09/histoire-de-lavortement-en-france-par.html

    Les médecins pouvaient refuser de pratiquer un #avortement. Les étrangères non résidentes ne pouvaient pas avorter. Enfin la loi n’était appliquée que pour 5 ans, ce qui renvoyait à un nouveau débat en 79 pour son adoption définitive.
    Le débat de 79 fut à nouveau houleux, long difficile, mais on notera que l’Ordre des médecin, constatant la disparition des morts après avortement se déclara désormais en faveur de la loi.
    La loi est reconduite indéfiniment, à nouveau avec une partie de la droite qui vote contre et l’appui de la gauche. 
    Après l’élection de Mitterrand, les femmes obtiennent le remboursement de l’IVG (mais pas sur les comptes de la sécu, sur un budget à part).

  • L’école des soignants : Soupçon, incrédulité et #maltraitance, une expérience vécue - par H.
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/09/soupcon-incredulite-et-maltraitance-une.html

    Ce matin, j’ai compris que j’étais en danger. Quand on veut mourir, on est en danger de mort. J’ai réuni tous mes résultats, le calendrier qui montre l’évolution de ma maladie, avec les traitements successifs, la concordance des crises avec mes règles, le fait que depuis un mois mon traitement a été réduit à peau de chagrin, les compte-rendus des toubibs. Direction les urgences de l’hôpital où je suis suivie. Un urgentiste c’est pragmatique, c’est là que je trouverais du secours.

    369ème jour - Dans le train pour les vacances

    Et ça a marché ! Pour la première fois un médecin m’a écoutée, ne m’a pas coupée, ne m’a pas demandé ce que je fais dans la vie blablabla. Elle a seulement accueilli mes plainte , elle m’a rassurée « oui, c’est une urgence » et elle m’a soignée. Grâce à cette urgentiste j’ai vu une psychiatre, qui entre 2 défenses de ses confrères, m’a fait comprendre que cette maladie est invalidante et nécessite une prise en charge psychologique qu’on ne m’avait jamais proposée. Grâce à cette urgentiste j’ai eu un rendez-vous dans la journée avec la Dr A et d’autres médecins du service qui me traite. Et tout à coup, elles se sont occupé de moi.
    La clé pour choisir mon traitement était bien la biopsie. Cela détermine le choix du médicament, il faut un mois pour vérifier si ça fonctionne mais on m’a donné directement le prochain rendez-vous, pour que je ne m’inquiète pas de ça. Une simple politesse qui m’était jusqu’alors refusée. J’aurais dû bénéficier de ce traitement il y a 6 mois, mais pas un mot d’excuse de la part des médecins qui m’ont reçue.

  • L’école des soignants : Les femmes, les hommes, les pharmaciens et la contraception d’urgence
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/08/les-femmes-les-hommes-la-contraception.html

    Ce rappel étant fait, en France, quand un médecin prescrit du Norlevo, quel est le risque pour la femme ? (Même s’il n’a jamais vu cette femme auparavant et ne sait absolument rien d’elle.)
    Zéro. Rien. Nada. Nothing. Niente. Null.

    Quel est le risque s’il ne le prescrit pas ?
    Refuser du Norlevo ce n’est pas seulement contraire aux bonnes pratiques, c’est faire courir à la femme le risque d’une grossesse non désirée et de ses conséquences. C’est plus risqué que de lui en délivrer. (Culpabiliser/humilier une patiente qui en demande est aussi une faute professionnelle et un comportement contraire à l’éthique.)

    Il en va de même pour le pharmacien. Si la patiente a une ordonnance, il doit la délivrer. Si elle n’en a pas, il doit la délivrer aussi – c’est en vente libre, comme l’aspirine, le paracétamol, l’ibuprofène ou, si je ne m’abuse, l’association paracétamol + codéine, qui sont tous les quatre potentiellement toxiques si on prend la boîte entière mais aussi à doses « normales » chez certaines personnes sensibles.
    Délivrer de l’aspirine à une personne qu’on ne connaît pas est statistiquement plus risqué que délivrer du Norlevo.

    Si la femme dit être mineure, il doit la délivrer gratuitement et déclarer les boîtes ainsi délivrées pour être indemnisé.

  • L’école des soignants : Pourquoi débattre ?
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/08/pourquoi-debattre.html

    Pour faire débattre les étudiants sur la question brûlante de l’aide à mourir, j’ai demandé lesquels parmi eux étaient favorables à l’AMM, et lesquels y étaient opposés. Dans chaque groupe, j’ai sollicité trois volontaires. Enfin, j’ai confié à chaque trio la tâche de préparer une argumentation contraire à leurs convictions : les étudiants favorables devaient présenter les arguments contre ; les étudiants opposés devaient présenter les arguments pour.

    Ca les a fait sourire, mais ça ne les a pas désarçonnés ni surpris. Débattre est une activité scolaire très répandue en Amérique du Nord. Quand j’étais lycéen à Bloomington, Minnesota, en 1972-73, plusieurs de mes camarades faisaient partie du Debate Team qui allait se mesurer contre les équipes d’autres établissements au cours de compétitions interscolaires, au niveau du comté, de l’Etat, voire au-delà. (Ces débats argumentatifs se déroulent en suivant des règles précises (un exemple ici pour les écoles secondaires dans le Vermont), comme pour un match sportif ou une compétition d’échecs ; tous les coups ne sont pas permis, et chaque équipe (ou membre) dispose d’un certain temps pour argumenter, contre-argumenter et poser des questions à l’équipe adverse. Et des juges spécialement formés notent chaque équipe selon des barêmes prédéfinis.)

    De sorte que lorsque j’ai confié aux étudiants de mon groupe la tâche de débattre de ce sujet difficile, je savais que tout le monde bénéficierait de l’exercice. Chaque groupe a présenté des arguments à la fois sensibles et rationnels ; le reste de la classe a ajouté son grain de sel, chacun à son tour, en nuançant certains points, certaines situations, certaines réflexions.

    Ce qui était assez impressionnant dans ce débat c’est que, malgré des croyances personnelles très différentes (il y avait là des athées, des catholiques, des juifs, des musulmans), personne n’essayait de dénigrer les opinions des autres. Chacun se positionnait en tant que personne, disant ce à quoi il croyait et ajoutant qu’il se garderait bien d’imposer son opinion à un patient, dans un sens ou dans l’autre. Et tous disaient qu’il leur paraissait normal de respecter la loi, puisque celle-ci est censée servir équitablement tous les citoyens.

    A la fin du débat, j’ai demandé aux étudiants ce que ça leur avait apporté. La plupart m’ont répondu que ça n’avait pas changé leur convictions, mais (en particulier ceux qui avaient présenté les arguments) que ça les avait aidés à comprendre la position des autres.

  • Ne pas croire ce que disent les patients est une attitude antiscientifique et contraire à l’éthique. C’est aussi une posture de classe | Martin Winckler
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/06/ne-pas-croire-ce-que-disent-les.html

    Une internaute écrit : « Comment reconnaître les malades qui mentent de ceux qui sous-estiment leurs symptômes ? Apparemment, c’est un dilemme pour le corps médical… J’ai souffert de troubles cardiaques pendant des années avant qu’on ne me prenne au sérieux. » Une autre me confie : « Je suis médecin, et parce que je suis médecin on m’a cataloguée comme hypocondriaque pendant des années avant de reconnaître que j’avais une endométriose. » Source : L’école des soignants

    • En France (et c’est très spécifique de ce pays), l’un des messages « subliminaux » les plus transmis aux étudiants en faculté de médecine est : « Surtout, faut pas croire tout ce que disent les patients. »

      Cette injonction a des conséquences redoutables : si le #médecin ne peut pas croire tout ce que dit un #patient, que doit-il croire, alors ? La réponse, on la lui donne sous la forme de grilles diagnostiques : si les symptômes évoqués par le patient entrent dans les cases, alors on peut le croire. S’ils n’y entrent pas (ou s’ils ne semblent pas appartenir au diagnostic auquel le médecin croit le plus) alors, il ne faut pas le croire.

      C’est aussi inepte et aussi terrible que ça. Et c’est d’autant plus terrible que cet apprentissage est subliminal, transmis par l’attitude, la contiguïté, l’émulation, et non dans les cours. C’est ce que les Anglo-Saxons nomment « the hidden curriculum » : l’enseignement par sous-entendus.

      Je me souviens d’avoir fait des diagnostics de migraine et d’hyperthyroïdie chez des hommes, des diagnostics de cancer du rein et d’angine de poitrine chez des femmes, et avoir entendu mes correspondants s’étonner que j’aie évoqué « ces diagnostics-là chez chez gens-là ». Pourquoi ? Parce que j’avais identifié chez des patients d’un sexe des maladies qu’on voit beaucoup plus souvent chez les patients de l’autre sexe.

      Cela m’avait surpris : en quoi le sexe ou le genre devraient-ils orienter (ou en l’occurrence dés-orienter) mon diagnostic ?

    • Une pote pleure depuis 30 ans sur une dent qui lui fait mal, elle va voir tous les dentistes et leur dit « Je suis sure que le dentiste qui m’a perforé l’os par accident quand il a dévitalisé ma dent a laissé quelque chose dans le maxillaire ».
      Personne ne la croit et elle commence à penser qu’elle doit être folle. Mais depuis elle pue toujours de la gueule et elle a un abcès récurrent, on lui a déjà arraché 3 dents à cause d’une grave parodontite, et elle insiste encore. Résultat 30 ans après à la radiographie 3D quand il faut lui poser des implants, oui, il y a bien un bout d’outil oublié qui a nécrosé l’os … ah wéé, dommage.

  • L’école des soignants : Aucune #contraception ne peut être « interdite » par un.e professionnel.le de "santé - par Marc Zaffran/Martin Winckler
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/02/aucune-contraception-ne-peut-etre.html
    J’aime beaucoup le combat de Winckler contre la domination médicale (la #domination des sachants)

    Désinformer ou diaboliser : entre désinformation et diabolisation, la nuance peut être ténue.

    La #désinformation peut être, tout simplement : « Un diaphragme ou une cape cervicale, ça n’est pas une contraception efficace pour une femme sans enfant. »

    C’est faux (l’efficacité dépend de la femme et de ses conditions de vie, pas seulement de la méthode), et c’est contre-productif. Pour une femme donnée, toute contraception peut être une bonne méthode si elle la choisit en pesant le pour et le contre d’un ensemble de facteurs : efficacité théorique, confort d’utilisation, adéquation à la fréquence de ses rapports sexuels, etc.

    Plus grave, affirmer par exemple : "La « stérilisation est interdite avant 35 ans » est un mensonge pur et simple.

    Et dire : « Les DIU provoquent des grossesses extra-utérines, des infections et une stérilité » est une contre-vérité scientifique et donc, une diabolisation : aucune femme n’aura envie d’y recourir dans ces conditions.

    Dans un cas comme dans l’autre, désinformer un peu ou beaucoup peut suffire à interdire l’accès d’une méthode.

  • L’école des soignants : D’autres écoles pour former les soignants - par Marc Zaffran
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2016/01/dautres-ecoles-pour-former-les.html

    La différence entre la profession infirmière et la profession médicale ne tient pas aux compétences de leurs membres respectifs, mais uniquement à la différence de statut. Cette différence a longtemps été associée au genre – les hommes devenaient médecins, les femmes infirmières – mais ce n’est plus vrai : il y a aujourd’hui plus de futures médecin femmes que d’hommes. Non, la différence est, à l’heure actuelle, purement et simplement, une différence de classe.
    Les médecins (femmes et hommes) continuent à être issus des #classes les plus favorisées. Les infirmiers et infirmières, les sages-femmes (qui en savent souvent plus que les obstétriciens), les orthophonistes (qui en savent souvent plus que les neurologues) viennent plutôt de classes sociales qui ne peuvent pas financer de longues études à leurs enfants.

    #santé

  • L’école des soignants : Origines du dogmatisme et des comportements non soignants d’un trop grand nombre de médecins français - par Marc Zaffran/Martin Winckler
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2015/12/pourquoi-tant-de-medecins-francais.html

    Ce qui caractérise le milieu hospitalo-universitaire français, contrairement à d’autres pays, est le fait que, depuis la réforme de 1958, les services hospitaliers sont structurés de manière pyramidale et que tout chef de service est un monarque absolu : dans un département voué au soin, à l’enseignement et à la recherche, le « Patron », comme son nom l’indique, décide de tout. Il a tout pouvoir sur les médecins en formation – et en particulier, celui de favoriser, de ralentir, voire de mettre un terme à leur carrière.

    • Superbe réflexion salutaire, tant les éditocrates pourtant rôdés à pourfendre tous nos archaïsmes économico-sociétaux, ne se s’aventurent jamais trop à titiller l’aristocratie médicale...
      Et cela ne se limite pas qu’au milieu hospitalo-universitaire hélas..

      Je suis toujours plus surpris de prendre conscience que la France, pays fortement marqué par l’abolition de la monarchie et des privilèges aristocratiques dans la société civile, n’a cessé de les réintroduire dans le monde du travail via des devises républicaines implicites faites d’élitisme, hiérarchisme, et paternalisme..

      Quand on parle du manque de compétitivité économique de la France en parlant des charges bla bla bla.. Je rigole.
      C’est vrai on n’est pas compétitif.
      En France on ne sait juste pas bien bosser ensemble, on est resté au Moyen Âge..
      On est juste nul en #management.
      La preuve ce mot nous inspire du rejet, puisqu’on lui attribue toutes les techniques de manipulation, de soumission et d’exploitation dans le cadre professionnel.
      Alors qu’il s’agit simplement de l’activité consistant à prendre toujours les meilleures dispositions pour bien bosser ensemble.

  • L’école des soignants: À quoi reconnaît-on un blogue médical respectueux de l’#éthique (et, par conséquent, des internautes) ?
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2015/10/a-quoi-reconnait-on-un-blogue-medical.html

    J’entends par là qu’un blogue qui utilise des arguments effrayants ou culpabilisants est, d’un point de vue éthique, indigne de confiance. Si une méthode comporte des risques, il est certes important de les énoncer, mais tout aussi important de les mettre en perspective et de ne jamais les utiliser comme des armes. Vous remarquerez que cette exigence de « non-terrorisme » est valable aussi pour les messages institutionnels ou commerciaux.
    Ainsi, culpabiliser et inquiéter les hommes pour qu’ils se fassent doser leur #cholestérol, ou les femmes pour les convaincre de vacciner leurs filles prépubères contre le #VPH, ce n’est pas de l’#information, c’est du #terrorisme. Donner aux femmes les chiffres réels du cancer du col, préciser les incertitudes concernant le vaccin contre le VPH, rappeler l’existence du #frottis cervical pour le dépistage et suggérer que les filles auront la possibilité de se vacciner à leur majorité si elles le désirent, c’est donner une information conforme à l’éthique : car c’est aux femmes elles-mêmes de décider de leur vie ; non aux médecins ou à leur mère.

    #santé

  • L’école des soignants : Qui a peur de l’#obésité ? 2e épisode : Le médecin, le patient et les kilos en trop - par Marc Zaffran/Martin WInckler
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2015/08/qui-peur-de-lobesite-2e-episode-le.html
    Super article sur la #maltraitance médicale des personnes en #surpoids.

    Que pour « manger sainement » (ou, d’ailleurs, faire de l’exercice) et avoir un poids "parfait" il faut avoir un métabolisme particulier ET être informé, ET avoir de l’argent, du soutien, une vie compatible avec les efforts que ça exige. La première cause de morbidité ce n’est pas l’obésité, c’est la génétique. La seconde, c’est le manque de moyens économiques. (Vous avez remarqué que dans les populations défavorisées il y a des gros et des maigres ? Eh bien, ce n’est pas parce que les uns mangent plus que les autres, figurez-vous...)

    #santé #alimentation

    • Car, en France, on n’enseigne pas aux médecins à prendre conscience de leurs privilèges de classe (culturels, sinon économiques) et de leurs préjugés, ni à exclure ces préjugés de leurs « critères diagnostiques ». Lorsque un médecin se considère (intellectuellement ou moralement parlant) comme faisant partie d’une élite, il ne peut être ni tolérant ni humble envers les personnes qui font partie d’une minorité.

    • Les « gros » (pardon d’utiliser un mot fourre-tout qui ne décrit pas du tout la variété des situations mais j’essaie de reproduire ici la pensée globalisante et simpliste de ces maltraitants-là) les foutent mal à l’aise. Pour des raisons esthétiques, le plus souvent, mais pas seulement. Le poids les insécurise psychologiquement et parfois physiquement. Ils ne savent pas par quel bout prendre celle ou celui qui sort de leurs critères. Ils ont des préjugés de gabarit, comme on a des préjugés de genre, religieux, ethniques ou socio-culturels.

      #grossophobie

    • Une couverture d’une revue de course qui utilise une image de femme de grande taille et sans message culpabilisant sur le poids ni de conseil régime. Une couverture qui ne devrait pas être exceptionnelle et qui me semble pourtant toute à fait révolutionnaire.


      Il y a même un titre « 3 reasons your weight dosen’t matter »
      via http://egalitariste.tumblr.com

      @philippe_de_jonckheere chez les hommes la grosseur peut être valorisé. Winckler l’évoque lorsqu’il dit que les hommes ne se prennent pas le tiers des horreurs que les médecins infligent aux femmes en consultation. Et là il ne parle que des médecins. J’ai une amie qui m’a raconté que les employés de la superette près de chez elle font des bruits de camion en marche arrière dans son dos quant elle fait ses courses. Ces personnes ne se cachent pas et n’ont pas peur de s’en prendre à une femme en publique, une de leur cliente régulière et de commenter son apparence de manière aussi irrespectueuse et en plus sur leur lieu de travail où on peu les retrouvé chaque jour. Par contre mon compagnon qui a le physique « seigneur du jeu » ne se fait jamais emmerdé nulle part et bénéficie d’une sorte de respect craintif lié à sa taille (en effet les sept autres lui vouent un respect indiscutable mais je trouve ca plutot horrible qu’autre chose). voire aussi le #virilo-carnisme

      En Occident et aujourd’hui, la force chez les hommes c’est une forme de beauté, chez les femmes c’est à proscrire. Ce que la masse des gens désigne comme « la beauté féminine » et ce qu’on inflige comme exemple aux femmes dans les pubs et les médias dominants sont des signes évident de faiblesse, de maladie et de #néoténie : maigreur, pâleur, chaussures hautes qui donnent une démarche fragile et empeiche la course, jupe qui entrave les mouvements, pilosité pré-pubert et maquillage qui ramène à l’enfance (grands yeux, joues rose, bouche très dessiné), cheveux éclaircie (les enfants ont les cheveux souvent plus claire que les adultes et les femmes se font souvent éclaircir les cheveux) et dissimulation des cheveux gris et blancs pour avoir l’air plus jeune... La jeunesse peut être associé à la force, mais j’ai l’impression que pour les femmes on est plus dans le « mon bébé » et « ma poupée » ou « ma petite » qui ne traduisent pas du tout la force mais tout le contraire à mon avis.
      J’ai rencontré une femme qui faisait de la natation à un haut niveau de compétition jusqu’à ces 18 ans et qui m’a expliqué avoir tout arrêter non par désintérêt du sport mais parce que son corps faisait peur a tous les garçons et qu’elle désespérait de rester célibataire à vie. Quelle tristesse de devoir se privé de sa passion pour plaire à des sales mecs stupides aux gouts de machos incapable de dépasser les apparences. Et pour le Rugby, ca m’étonnerait que les « seigneuresses du jeu », Les Grosses bénéficient de la même déférence que Les Gros.

    • @philippe_de_jonckheere je tente de trouver les mots justes depuis ton intervention à propos du rugby et des gros·ses.
      Comme je suis une femme, je suis très sensible aux injonctions qui leur sont faites et par concomitance à la différenciation sociale par genre.
      Les gros et grosses sont toutes différentes et bien entendu on peut être bien dans son corps de gros·se et surtout valorisé·e suivant le milieu dans lequel on évolue.

      Le gros est censé être un mot gentil, « mon gros doudou » "mon gros lapin" ou « mon gros » tout court, renvoie au bébé dodu et charmant que l’on a envie d’embrasser. Je ne crois pas que les rugbymen puissent être obèses, il faut réussir à courir, à plaquer etc, et vu que c’est un sport devenu de plus en plus brutal il est fait surtout pour des grands costauds. Quand on est gros·se, on ne devient pas une « force de la nature » pour autant, et on garde la même intelligence. Quand on porte 30 kilos en plus, il faut imaginer marcher ou courir avec 15 kilos dans chaque bras, ça peut être épuisant. Donc le grand costaud baraqué on l’appelle le gros par humour potache sans qu’il y colle une connotation péjorative, parce qu’au final il n’est pas gros mais costaud, viril quoi. A preuve l’inverse ridiculisé du gros au rugby qui sera le gringalet et que personne ne prendra dans son équipe.
      Concernant la valorisation du costaud, j’ai un lointain souvenir d’une paysanne bretonne rencontrée dans sa ferme qui avait accouché de six fils de chacun six kilos, c’était une fierté, je ne la connaissais pas qu’elle me le racontait déjà !

      Pour le corps des femmes, comme l’explique @mad_meg, il se définit sur un cadre d’oppression avec des critères inverses à celui des hommes : il faut en chier de son corps pour être belle et pourtant rester propre comme une image.
      Et pour son expression pleine, ni pet, ni rôt, ni grossièretés (tiens donc !) ne lui sont tolérées. D’ailleurs traditionnellement la femme n’ingère ni ne digère, elle est la nourricière ok, mais doit manger elle-même cachée des hommes. Une activité surement trop répugnante pour être mise en spectacle puisque la femme-image est regardée avant tout.
      Devenir grosse c’est parfois le seul moyen de défense pour ne plus être regardée, quitter un corps ou une sexualité qui n’apporte que des galères, s’accorder enfin avec la mésestime de soi, éloigner la séduction très loin … On peut croire qu’être grosse c’est être une force de la nature mais les grosses sont souvent barricadées dans leur hyper sensibilité pour une question de survie.

      Et les médecins et leurs médocs, accompagnés du sadisme inconscient et historique qui les anime (autre chapitre…) n’aident pas vraiment les femmes, la pilule contraceptive ou abortive peut dérégler tout le système hormonal sans qu’on te le dise, y a-t-il seulement des études sur ce sujet ? À toi de te débrouiller avec tes 30 kilos en six mois ensuite et toute la culpabilité véhiculée avec …

    • @mad_meg Ce n’est pas parce qu’ils sont physiquement impressionnés par les Gros que les sept autres respectent les Gros, mais pour le travail qu’ils font.

      Je connais mal le milieu du rugby féminin, si ce n’est que les jeunes et moins jeunes femmes avec lesquelles j’ai parfois entraîné les enfants m’ont toutes fait une impression de femmes drôlement bien dans leur peau et j’adorais par dessus tout me faire plaquer par elles pour montrer aux gamins que n’importe qui peut foutre parterre n’importe qui. L’une d’elles a longtemps été la baby sitter des enfants et avec elle j’étais tout à fait rassuré de sa bonne compréhension de Nathan et de ses particularités. Connaissant un peu ce sport, je serais très surpris que les huit de devant ne s’appellent pas entre elles les grosses et que cela ne fasse rire personne sur le terrain et dans les tribunes.

      @touti la représentation que tu te fais de sport que j’ai longtmeps aimé est uen réprésentation télévisuelle dans laquelle tous les joueurs couent vite et envoient du bois. La pratique amateur est au contraire un vivier remarquable pour toutes sortes de gabarit, y compris pour les petits, qui finissent en 9 ou à l’aile, et sont, finalement le cerveau de la bande. En tout cas c’était jusqu’à récemment un sport dans lequel on apprenait à s’accepter comme on était collectivement. Depuis l’anéne dernière et quelques directives stupides de la FFR, ce sport va désormais prendre la même pente que d’autres avant lui, donc c’est un peu fini et finalement la réprésentation télévisuelle sera la meilleure qui soit, la plus fidèle, j’en pleurerai, en tout cas j’ai raccroché mes crampons d’entraîneur.

      Pour le reste c’est bien possible que ce soit pire pour les femmes d’être grosse que pour les hommes. Je n’ai aucun mal à le comprendre et à l’admettre. Pour moi être gros n’a jamais été, en grande partie avec la pratique du rugby, un vrai problème. Il m’est arrivé cependant quelques situations assez humiliantes, comme, je n’invente rien, une chaise qui tout d’un coup explose sous mon poids (alors que j’étais en très gentille conversation), mais mal an bon an, ça allait. Depuis six mois désormais je suis désormais obligé de me battre contre mon poids pour des raisons médicales, genoux de centenaire (là pour le coup je ne remercie pas le rugby) alors que je n’en ai que 50, et là c’est pas très drôle parce que la pression sociale, c’est quasiment la grande faucheuse qui en est responsable et qui l’imprime.

      Quant à cette affaire de regard, je plains beaucoup les hommes qui sont incapables de voir la beauté des femmes en dehors du prisme des canons actuels, les femmes telles qu’elles sont peintes par Rubens sont tellement plus voluptueuses. Mais alors ce devait être une époque terrible pour les femmes élancées et maigres.

      Et moins terrible pour les petits gringalets de la même époque, j’ai bien compris. J’ai également que je peinais à faire comprendre cette intuition qui est la mienne qu’un peu de renversement du point de vue et du regard permet peut-être de moins souffrir. Et je sais aussi que je peux très facilement dire en public que je pèse 120 kilos et que l’on pensera que oui, mais ça lui va plutôt bien non ? Finalement il n’y a que mes genoux, surtout le droit, qui me font chier.

    • Pour reprendre les mots de @touti, on dit mon gros doudou, mon gros lapin avec affection, par contre ont dit une grosse vache, une grosse pute, une grosse salope...
      En dehors de ma mère qui nous appelait « ma grosse » avec affection (mais sûrement parcequ’on ne l était pas...grosse), je n ai jamais entendu le mot grosse accolée à autre chose qu une insulte.

    • @aude_v C’est surtout que se professionnalisant un sport fait entrer le dopage et avec lui, des performances qui sont quasi en contradiction avec l’esprit du sport en question. Donc au rugby des gros qui continuent de courir, comme au début, du match à la soixante-dix-neuvième minute, du coup on muscle aussi les arrières pour pouvoir arrêter les gros et le sport est mort. Du coup c’est ennuyeux à regarder, il n’y as plus de place pour la ruse et la feinte notamment. C’est surtout le One boring way .

    • ahah @aude_v je connaissait cette histoire mais pas comme une blague.

      @philippe_de_jonckheere je ne dit pas que les hommes gros n’ont pas aussi des problèmes avec les injonctions culpabilisantes de leurs médecins. Et il y a aussi des problèmes liés au poids qui sont commun aux femmes et aux hommes (voire icc par exemple https://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2015/07/25/y-a-quelques-temps-jai-pris-lavion-et-javais-peur-pas- ) Simplement le biais du genre est important par rapport à ce sujet (ne serais-ce que par la pression plus forte faites aux femmes sur leur apparence) et ca m’a sauté aux yeux avec ton exemple de rugby vu que le rugby féminin n’a pas la même respectabilité que le masculin. Je ne parle pas de toi car j’imagine bien que tu n’a pas d’apriori défavorable aux joueuses de rugby, mais au niveau de la visibilité médiatique global et de l’image des sports habituellement masculins mais pratiqué par des femmes, il y a une différence importante et qui me semble significative.

      @touti @corinne2 et @aude_v , j’avais jamais réalisé ce coté systématiquement négatif du féminin de gros dans le langage usuel. Merci pour cette révélation :)

      et puis pour revenir à la question du #racisme_pondéral en contexte médicale, j’ai retrouvé un témoignage qui montre bien la gravité du problème. Je ne l’ai pas relu aujourd’hui car j’en ai un souvenir éprouvant alors je met un avertissement pour les personnes qui voudraient le lire
      Trigger Warning* = Attention il y a beaucoup de souffrances et de désespoir exprimé et des descriptions de violences par des médecins
      http://lechodessorcieres.net/grossophobie-et-sante

      *pour les personnes qui ne connaissent pas ce qu’est le #Trigger_Warning voire ici : http://www.madmoizelle.com/trigger-warnings-171603
      Je trouve que c’est pas mal des #TW et je pense me mettre à les utilisé sur @seenthis

      cc @alvilda @dora_ellen

    • Oui, @aude_v, sans compter l’hérédité et l’âge comme facteurs comptables de l’obésité. Après il y a le mal de vivre qu’on oublie facilement, pire, dans le rapport poids/taille au delà de xx c’est nommé « obésité morbide », tout un programme… Et si on soignait la vie et les personnes plutôt que de les caser dans des espaces étroits ou ils étouffent un peu plus ? Ne serait-ce que pouvoir parler à son médecin en étant écouté, c’est simple à première vue et c’est pourtant rare d’en trouver attentifs à l’Autre.

    • @philippe_de_jonckheere, j’entends bien que tu souhaitais inverser et valoriser le terme ’gros’.
      Juste un exemple sur les vêtements quand tu es une femme avec une taille au-delà de 42 dans les magasins de prêt à porter qui pullulent. Tant qu’on fait en dessous de 40 on n’en s’en préoccupe pas, c’est une insulte continuelle pourtant une fois au-delà. Et quand on trouve, c’est souvent de la chance ou bien très môche ou très cher. Du coup, certaines femmes choisissent leurs fringues au rayon hommes ! Et ensuite on leur reproche leur tenue masculine …
      Pour les hommes maigres ou petits, je suppose que c’est le même désespoir pour trouver à s’habiller.
      @mad_meg merci pour ton lien, j’attends d’être en état pour le lire ;)

  • L’école des soignants : La relation #patient-médecin, une question de confiance ? - 1. Mensonges de patients, mensonges de médecins.
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2015/03/la-relation-patient-medecin-une.html

    A première vue, une relation patient-médecin de qualité semble fondée sur la confiance réciproque. Mais est-ce vraiment le cas ?

    La relation n’a pas les mêmes fondements pour le patient et pour le médecin, elle ne sous-tend pas les mêmes attentes et les mêmes objectifs. Son asymétrie est manifeste : l’un a besoin des compétences professionnelles de l’autre ; l’inverse n’est pas vrai.

    Une relation asymétrique peut-elle se construire sur une confiance réciproque ?
    Nous avons tous une idée de ce que peut être la confiance du patient envers le médecin. Mais la #confiance du médecin envers le patient, qu’est-ce que ce c’est ?

    Et d’ailleurs, faut-il que la confiance soit réciproque pour qu’une relation de soin s’installe et soit bénéfique pour celui qui souffre ?

    En première approximation, toute relation de confiance entre deux individus s’appuie sur un triptyque élémentaire : sincérité, respect et loyauté. Voyons d’abord ce qu’il en est de la sincérité. Ou plutôt, de son absence.

    #santé

  • L’école des soignants : Pourquoi des listes de soignant.e.s dressées par les patient.e.s ?
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2015/01/pourquoi-des-listes-de-soignantes.html

    Qui dit #hiérarchie sociale, dit hiérarchie de #valeurs

    Ici encore, pas besoin de démonstration : les #classes sociales du sommet de la pyramide n’ont pas les mêmes critères de valeur (financiers, culturels, comportementaux) que les classes les moins favorisées. Les #médecins faisant eux-même l’objet d’une sélection liée au milieu d’origine, il n’est pas surprenant que la « culture », autrement dit les valeurs d’une majorité de médecins reflètent le mode de pensée des milieux les plus favorisés.

    Parmi les « valeurs » du monde médical français figurent :

    – l’idée qu’un patient est moins apte à décider pour lui-même que le médecin à qui il fait appel ; ce préjugé découle de l’illusion que devenir médecin confère des qualités ou une clairvoyance particulières ; pour beaucoup de médecins issus de milieux favorisés, il n’est en réalité que le prolongement d’un #préjugé de classe, selon lequel un riche éduqué est toujours plus apte à faire pour les autres des choix appropriés qu’un pauvre sans éducation ne peut faire des choix pour lui-même (je caricature à peine).

    Ce premier préjugé se double d’un autre préjugé, non moins sérieux :
    – l’idée que toute critique émise par un patient à l’égard des soins ou des soignants est nulle et non avenue – au prétexte qu’un patient (malade ou non) ne serait pas en mesure d’avoir une opinion objective. Cette disqualification de la parole et de l’opinion (tenues pour « douteuses », « suspectes » ou au moins « sujettes à caution ») est un pur critère de classe. En effet, aux yeux du médecin qui n’a pas conscience de ses préjugés, un patient risque toujours d’apparaître comme un « pauvre ».

    Ces deux préjugés s’aggravent d’un troisième, fortement ébranlé depuis dix ans mais encore fermement ancré, à savoir que les patients n’ont pas à s’informer ni à communiquer entre eux, et que leurs initiatives de communication sont toujours des obstacles à la bonne pratique de la #médecine. Il était encore de bon ton, en 2000 ou 2001, de dire qu’on lisait « tout et n’importe quoi » sur le web en matière de santé. C’est difficilement défendable aujourd’hui, quand on voit l’effort d’#information aussi bien professionnel qu’institutionnel qui s’est déployé dans tous les pays industrialisés disposant de l’internet. Aujourd’hui, on ne peut pas simultanément s’offusquer que certaines femmes, « à l’heure de l’Internet » ne connaissent rien à la contraception ET reprocher à d’autres femmes de préférer un DIU à une pilule. Ce type de reproche n’est pas seulement idiot et illogique, il est contre-productif. Il est éminemment souhaitable que les patient.e.s s’informent, et leur donner des sources d’information fiable fait intégralement partie des obligations des professionnels de santé !

    – l’idée que la loyauté d’un médecin va d’abord à ses confrères ; ensuite au(x) patients ; le simple fait que les médecins aient autant de mal à critiquer leurs confrères, à dénoncer leurs actes illégaux ou malfaisants, ou à entendre la moindre critique de leur profession est, à lui seul, très significatif de ce conflit d’intérêts, énoncé clairement dans des documents officiels propres à l’Angleterre, aux Pays-Bas, au Canada, à la Suède... mais que je n’ai jamais vu énoncé en France.

    – une fâcheuse tendance à favoriser l’argument d’#autorité face à l’argument scientifique ; j’en ai souligné, au fil des vingt années écoulées, quelques exemples frappants en matière de #santé des #femmes, du refus de DIU aux femmes sans enfant à la prise de pilule en continu, en passant par la prescription sous influence pharmaceutique de Diane, Jasmine et autres « pilules contre l’acné », au mépris des risques encourus par les utilisatrices ; toutes ces attitudes n’ont rien de scientifique, elles sont seulement idéologiques et autoritaires - et, par conséquent, anti-professionnelles.

    – la #misogynie et le #sexisme ; ils sont attestés par un très grand nombre de femmes, et un nombre non négligeable d’hommes ; ils sont visibles sur les fresques des salles de garde et audibles dans les chansons paillardes ; ils sont lisibles dans l’énoncé de nombreux cours, dans les attitudes des enseignant.e.s, dans le comportement des hommes (et parfois de certaines femmes ) médecins avec les patientes, les infirmières, les sages-femmes, les aide-soignantes ; ils sont patents dans l’attitude de nombreux gynécologues ; #homophobie, #transphobie et peur de toute personne ou comportement « non conforme » font partie intégrante du sexisme médical – et les personnes concernées en font douloureusement les frais.

    – le #racisme ; il est, malheureusement, inhérent à la structure pyramidale de la société française, et n’épargne pas la profession médicale ; associé à la misogynie et aux critères de classe, il permet de comprendre qu’une femme blanche, riche, qui accouche dans une clinique privée, a beaucoup moins de souci à se faire qu’une femme pauvre, non blanche, ne parlant pas le français, qui accouche dans une maternité publique – et ce n’est pas insulter les personnels de maternités publiques que de dire ça, mais leur rappeler que personne n’est maître de ses propres préjugés… et encore moins des préjugés de ses supérieur.e.s hiérarchiques.

    (Je m’arrête là, mais la liste n’est pas exhaustive.)

    • Moi aussi je bénis internet qui m’a évité une lourde opération chirurgicale dont j’ai heureusement appris l’inutilité grâce aux témoignages d’autres femmes.

    • Voici le résultat d’un petite recherche pour #iatrocratie

      Du danger, de la dangerosité et de l’usage médical de termes affectivement chargés http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1980_num_4_4_1057

      La corporation médicale en vient peu à peu à définir les normes d’existence de tout un chacun. Avoir des enfants, manger, faire l’amour et exercer un certain nombre d’autres fonctions de l’organisme font désormais l’objet d’une prescription, souvent cristal lisée par une mise en garde. On a parfois l’impression que les seules protections que nous ayons contre la « iatrocratie » * soient les soupçons réciproques et la discorde qui régnent au sein de la profession médicale.

      Toute la merde médicale aux ordures parce que personne n’en veut plus
      http://www.spkpfh.de/Toute_la_merde_medicale_aux_ordures.htm

      La confiance en les médecins est foutue et c’est par conséquence et comme résultat de la confrontation. Confrontation contre les médecins et rester ensemble en solidarité, c’est ce qui importe. Le monopole de pouvoir des médecins dépend de la confiance du patient dans le médecin. C’est le talon d’Achille de la classe de médecins : la confiance des gens. D’être acceptée de l’ensemble de la société en tout cas et de tous, c’est le nerf vital de la iatrocratie.

      Les maladies iatrogènes
      http://www.votre-sante.net/publications/maladiatro.html

      Propos inédits de Knock, rapportés par Jules Romain, un quart de siècle après la pièce
      “Pour moi, l’équilibre vital implique au moins une maladie. La santé parfaite est une dangereuse utopie, une dictature étouffante et absurde. L’équilibre du vivant comporte deux pôles, un pôle santé et un pôle adverse, qui regroupe les antiforces des individus. Les patients sont des gens qu’il ne faut à aucun prix guérir. Le rôle du médecin est au contraire de choisir le trouble, la maladie qui leur convient le mieux, et qui, si possible, les accompagnera fidèlement jusqu’à la mort.” […]
      […] “Naturellement, un tel contrôle des patients par la médecine implique une prise de pouvoir, une médicalisation générale de toute la société, une iatrocratie. Si nous laissons les choses aller, les éléments les plus agités de l’humanité ne tarderont pas à se précipiter, et nous avec eux, vers de nouvelles catastrophes mondiales. Seul le médecin peut les mater.”