Quelques réflexions sur la guerre en cours

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  • Quelques réflexions sur la guerre en cours
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    Ce texte a été écrit à la suite des attentats de janvier 2015. Les
    réflexions qu’il contient étant toujours pertinentes à la suite des
    attentats du 13 novembre, on a décidé de le remettre en avant.

    Il faut absolument tordre le coup à toute ces séries d’assertions indignées qui veulent que l’attaque de Charlie Hebdo se situe sur le terme/terrain/le plan des valeurs et de la forme de vie que nous propose le mode de gouvernement actuel. Dire que cette attaque, cet acte de guerre, se situe sur le terrain de la lutte contre « nos » valeurs comme la liberté d’expression, de la modernité contre la barbarie, du courage contre la couardise, de la peur et son absence, c’est se placer encore et toujours dans cette dualité qui permet d’évacuer l’état des rapports de force et éviter par là même de poser sur la table la question des agissements/actes de guerre de l’État français.

    (...)

    Le mode de gouvernementabilité actuel se fonde sur la production d’un discours à l’inverse des pratiques, de la création, catégorisation, comme pour mieux déployer son contrôle. Et devient capable de créer l’unanimité sur des valeurs qu’il manie et agence à sa guise. Et le pire dans tout cela : nous permet de développer notre indignation selon les termes qu’ils nous produisent et selon les dispositions spatiotemporelles dont ils décident.

    Le pouvoir, l’élément de contrôle, ne peut ainsi nous laisser voir réellement ce qui se passe, et surtout le porter comme discours : que cet acte est un acte de guerre conséquence d’une politique guerrière mise en place par l’État français. Une guerre ouvrant ses fronts au Mali, en Syrie, en Libye, en Afghanistan, en Centrafrique, mais aussi à Joué-lès-Tours, au barrage du Testet, à Notre-Dame-des-Landes, dans les différents quartiers populaires de France et d’ailleurs. Que ce qui se joue ici c’est la survie d’un système de domination imposant à l’ensemble de la société un état perpétuel d’affrontement, de guerres entre les races, montant les uns contre les autres, organisant le chaos comme pour mieux nous désorganiser et permettre à l’État (la république, la démocratie, etc.) de paraître toujours comme le sauveur, le garant de la paix, l’entité qu’il va falloir soutenir quand ses logiques guerrières trouvent du répondant en face. Voila ce que dit Foucault de la paix : « C’est la guerre qui est le moteur des institutions et de l’ordre ; la paix, dans le moindre de ses rouages fait sourdement la guerre. »

    #valeurs #guerre #terrorisme #pouvoir

  • Quelques réflexions sur la guerre en cours - La Rotative
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    Il ne fait plus de doute à personne que l’État français n’a que faire de la #liberté_d’expression. Que l’interdiction des manifestations propalestiniennes cet été, que la mise à mort de la presse libre et indépendante, que les différents procès contre les rappeurs et porteurs de paroles de la rage populaire, que les tentatives diverses et variées de traîner la #contestation du monde qu’ils nous dessinent dans une répression féroce, que l’espace public est quadrillé par les forces de l’ordre, que le modèle dominant de la presse écrite aujourd’hui est soumis à un schéma économique et hégémonique délaissant l’information pour la rentabilité, que toute tentative d’expression en dehors des cadres et modalités fixés par l’État est frappée du sceau de la répression, et que et que et que.....
    Et que principalement l’#État n’utilise la défense de la liberté d’expression que comme « élément de langage », « lexique », quand cela sert ses intérêts, quand une campagne de communication fait miroiter une belle opportunité de se montrer comme le garant ultime des valeurs de liberté contre la barbarie, comme une autre mobilisation des esprits et des consciences avec un discours capable de « fonder une vérité liée à un rapport de force », comme le dit si bien #Foucault.
    Nous ne sommes pas en train de dire que l’État bloque la liberté d’expression, ou l’attaque, ou l’empêche de s’exprimer, bien au contraire, il mobilise cette valeur éthique comme un sujet politique dont il se porte garant et défenseur . Et par la suite, adossant cette vérité à son rapport de force, il permet de créer les catégories du bon et du mauvais, de l’acceptable et de l’inentendable, du politiquement correct et de l’indignable.