Pendant les jours de sang qu’a connus la France, le vrai président de la République s’est appelé…

#message329851

  • Apologie du terrorisme : un ado poursuivi à cause d’un dessin sur Facebook
    http://www.numerama.com/magazine/31910-apologie-du-terrorisme-un-ado-poursuivi-a-cause-d-un-dessin-sur-face

    « La liberté d’expression ne doit pas être réservée à quelques privilégiés. L’heure n’est pas à l’ouverture de procédures inspirées par des réactions à chaud, mais plutôt à la mise en place de réponses mesurées qui protègent des vies et respectent les droits de chacun », explique l’ONG, qui craint que certaines arrestations faites sous le coup de l’émotion et de la fermeté ne violent en fait la liberté d’expression.

    Car si tout le monde s’accorde à défendre la liberté d’expression lorsque celle-ci va dans le sens du vent, il ne faudrait pas oublier qu’elle s’applique aussi à des messages qui peuvent s’avérer déplaisants ou révoltants. « Si l’on ne croit pas à la liberté d’expression pour les gens qu’on méprise, on n’y croit pas du tout », explique ainsi le philosophe Noam Chomsky.

    • Et puis : « ah mais nan, on n’est pas dans un pays totalitaire les gars, vous délirez grave les idiots utiles, - comme les gens qui savent disent... - parce que 1) il est pas encore mort le gars, et 2) vous voyez, la justice ne l’a pas condamné. »

      Pendant ce temps, le gars a fait de la préventive, a goûté à l’arbitraire de la justice et des traitements peu ragoûtants qui lui sont liés, a peut-être en plus eu à subir quelques conséquences dans son quotidien (licenciement...). Et combien de condamnations dont on n’entend pas parler, pour une condamnation évitée, parce que ça se voyait trop ?

    • Je viens de raccrocher d’avec mon père, le vieux bonhomme qui a été RPR toute sa vie. Il me dit être catastrophé par la tournure que prennent les choses, qu’il fuit la plupart des discussions et des espaces publics devant ce qu’il appelle à présent l’hystérie collective.
      Là, une amie de longue date qui l’appelle pour lui dire qu’elle ne trouve plus de Charlie Hebdo dans sa ville et qu’il doit aller lui en acheter un dans son bled. Mon père lui répond qu’il n’a pas l’intention d’en acheter ni pour lui ni pour personne. Elle lui a raccroché au nez et refuse de lui répondre à présent.

      Il est assez affolé par la tournure d’esprit d’une grande partie des gens et, du coup, il rase les murs.
      Il était content qu’on puisse juste en discuter ensemble, sans que personne n’exclue la parole de l’autre sous prétexte qu’elle n’est pas conforme.
      « Et quand je pense que tout cela se passe au nom de la liberté d’expression... » a-t-il conclu.

    • La caricature est terrible.

      Les crayons, les stylos, les claviers ne sont pas le contraire des armes à feu.
      La plus ou moins relative « liberté d’expression » concrète dont on peut se trouver disposer ne met jamais à l’abri de l’inconséquence.
      La question qui regarde chacun n’est évidemment pas tant cette abstraction qu’est « la liberté d’expression », mais ce qu’ellil fait de sa propre capacité d’expression, là où ellil se trouve.

      Un vieil anar au moins aussi phallocrate que l’était Wolinski, et moins rigolo, chantait néanmoins, à propos des illusions quant au langage et à l’expression

      « YES ! I AM UN IMMENSE PROVOCATEUR
      Je vous l´ai dit
      Des armes et des mots c´est pareil
      Ça tue pareil
      II faut tuer l´intelligence des mots anciens
      Avec des mots tout relatifs, courbes, comme tu voudras ». (Ferré, le Chien)

      Ces jours ci c’est un ordre ancien qui nous renvoie à la figure, avec ses mots anciens, son deux poids, deux mesures.

      #hystérie_collective

    • Apologie du terrorisme. Un lycéen nantais poursuivi pour un dessin
      Nantes - 17 Janvier

      http://www.ouest-france.fr/apologie-du-terrorisme-un-lyceen-nantais-poursuivi-pour-un-dessin-31194

      « Ce jeune homme n’a pas un profil évoquant une évolution vers le djihadisme, indique Yvon Ollivier, vice-procureur en charge du parquet des mineurs. Il n’a pas pris véritablement conscience de son geste, qu’il tente de justifier par l’humour. »
      « Réfléchir à deux fois » avant de s’exprimer

      Vednredi, le lycéen a été déféré au palais de justice. Le parquet a requis son placement en liberté surveillée et sa mise en examen. Une réponse pénale forte, dans la lignée des décisions des magistrats depuis une semaine. Une illustration de « l’extrême réactivité » dont doivent faire preuve les procureurs, selon les consignes données par la ministre de la Justice, Christiane Taubira.

      C’est le second fait qualifié d’apologie du terrorisme soumis à l’appréciation des juges nantais cette semaine. Mercredi, une adolescente de 14 ans avait été mise en examen. Non pas pour un dessin mais parce qu’elle avait, lundi, crié dans le tramway, à l’adresse des contrôleurs : « On est les soeurs Kouachi, on va chercher les kalachnikovs. » Mesurait-elle, elle aussi, la portée de ses paroles ? S’agissait-il d’une provocation ? La jeune fille devra réaliser une mesure de réparation pénale.

      « Il faut rappeler qu’on doit réfléchir à deux fois avant de tenir certains propos », a réaffirmé, vendredi, le parquet, « et responsabiliser ces jeunes quant aux conséquences de leurs attitudes. »

    • @intempestive, Depuis la #nouvelle_droite 70’, il y a une montée d’un #racisme culturaliste « différencialiste », qui prétend se fonder sur une anthropologie.
      Cette orientation est désormais clairement présente à la fondation Jean Jaurès et au #P.S par exemple (les #blancos de Valls sont pas une « race » mais des « mes ancêtres les Gaulois »).
      Germinal Pinalie, parle de « #paradigme_identitaire »
      http://seenthis.net/messages/332638

      Reflux de la (lecture en terme de) lutte de classe (cf le braconnage à la Soral), #droitisation de l’espace mental et public, et voilà que même la « philosophie de la #différence » se fait en partie phagocyter par la tyrannie des nouveaux conformismes.
      #ouilleouilleouile

    • Oui, c’est un peu ce que rapporte @colporteur : critiquer les religions ou les cultures est le moyen qu’on trouvé les racistes d’échapper à la censure, c’est aussi simple que ça. Ils disent « musulmans », parce que dans leur tête, ce sont les arabes ("hein, on s’comprend, hein") et rien d’autre. C’est parce que c’est une pensée raciste qui sous-tend leur « critique » de l’Islam, qu’ils n’arrivent même pas à conceptualiser qu’il y a des musulmans occidentaux, indiens ou asiatiques, à peine pour les Africains. Et comme ils brandissent la religion comme excuse, ils se dédouanent de l’accusation de racisme... d’où la nécessité de ce mot « islamophobe » pour rendre compte de ce discours de la haine.
      Pour moi, c’est juste du racisme, mais ce n’est plus le cas dans le discours dominant.

    • @monolecte, plus que d’échapper à la censure il me semble qu’il s’agit de travailler à une #hégémonie_culturelle. L’exemple Charlie est lisible. Des valeurs liées à l’émancipation (athéisme, sacrilège, dérision, anticléricalisme) sont attestées par l’histoire de l’organe, ce qui permet ensuite de miner de l’intérieur la réflexion et la sensibilité de ceux qui y sont attachés (le mort est ici l’outil du vif, le libertaire fantomatique et sa réminiscence cache un tout autre sujet politique).
      Au lieu d’une critique interne (autodérision ou réflexivité), on produit une conformation. Ces gens, qu’ils le sachent ou non, sont « gramsciens » #du_côté_du_manche.
      Et cela produit de nouveaux champs de forces, surdéterminés (voir l’exemple du #PIR évoqué par le papier de Pinalie cité plus haut).
      Voilà pourquoi l’exemple des meurtres et du suicide de #Durn me parait intéressant, ici, pas de religion établie, pas de post colonial :
      http://seenthis.net/messages/331247#message332733

    • Ah, mais je suis d’accord avec toi, @intempestive, cet élément de langage édulcore (voire justifie et c’est encore pire) la réalité du #racisme qui se planque (fort mal, d’ailleurs) derrière.
      Ou alors, devons-nous plutôt parler de #xénophobie, la haine-peur de l’autre, de celui qui nous est étranger, ce qui permet d’inclure, en passant, d’autres dominés, comme les fameux #cassos' dont je n’arrive pas à digérer la stigmatisation « bon teint » dont ils font l’objet.

    • Bonjour @intempestive la CNCDH explique dans son dernier rapport pourquoi elle opte pour le terme « islamophobie » http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/144000199/0000.pdf
      A ma connaissance, il n’y a pas ce débat dans les populations françaises musulmans qui utilisent le mot islamophobie, inventé comme indiqué dans mon précédent lien par des chercheurs français.
      « L’islamophobie » concerne aussi bien les attaques ou autres actes visant des personnes musulmanes ou considérées comme telles que les attaques de mosquées, lieu de culte, tombes, pompes funèbres, etc islamiques. Enfin, il y a un lien entre le fait de ne pas reconnaître ce mot et l’invisibilité du phénomène. Le débat est en effet focalisé sur le mot à utiliser, il n’y a pas de discussion sur comment enrayer le phénomène qui est lui bien réél (cf chiffres ministère intérieur)

    • Xénos signifie d’abord hôte... Il me semble que l’on passe d’une notion tardive, xénophobie, qui daterait de la fin du XIXe (le terme serait un « produit » résultant de l’émergence des nationalismes européens), à un terme lié au sort de l’indigène dans un vocabulaire français (et colonial, ie, de nation dominante à nation dominée) d’abord rare et actuellement en pleine diffusion. Le Dictionnaire historique de la langue française ne comporte pas le terme islamophobie dans l’édition de 2000 dont je dispose.
      Je n’aime guère l’aspect unidimensionnel du terme qui contribue plus qu’il ne s’oppose au fourre-tout de la #différence culturelle (cf. remarques et autres posts précédents).

    • Ah, zut, @intempestive, me suis mal expliqué. C’est l’arrivée d’islamophobie dans le langage courant qui me semble marquée au coin de son époque (comme tu l’as dit toi même, évoquant le 11 septembre) alors que xénophobie était moins « civilisationnel » (occidental) que national (XIXe), moins différencialiste que « dialectique »(XIXe)...

    • tous les néologismes en « phobe » sont en vogue, c’est banalisé, et oui je trouve aussi que cela édulcore un peu tout ce qui se cache dans l’islamophobie..
      http://opinions-opiniez.blogspot.fr/2013/12/phobie-philie-neologismes.html

      Néanmoins je milite pour qu’on parle de judéophobie au lieu d’antisémistisme pour parler de la haine des juifs dans le monde arabe. L’antisémitisme étant pour moi une idéologie raciste liée au nationalisme chrétien (juifs comme race de gens apatrides, donc traitres à la nation)
      La Judéophobie étant plutôt le fruit une haine de rivalité intercommunautaire.

      L’islamophobie cache souvent une idéologie raciste à droite.
      Exemple d’un illuminé qui se dit pacifiste, prêt à financer la remigration :

      Notre peuple européen, dont la propre fécondité est inférieure au taux de remplacement, est en passe d’être englouti par un raz de marée d’ethnies africaines dont le nombre double à chaque génération.

      (...)

      Or cette antithèse contredit le point de vue anthropologique, récemment éclairé par la cartographie génétique : la formation, à partir de lignées africaines, avec ou sans détour asiatique, de lignées européennes acquérant certains gènes, résulte, avant tout croisement entre elles, d’un énorme stress génétique subi dans un environnement hostile. C’est bien la souffrance qui a fait les lignées européennes telles qu’elles sont, et ce que le Monde voit de spécifiquement beau en elles, et de bon accompli par elles, résulte de cette souffrance surmontée dans le temps. C’est en cela que notre vérité spirituelle centrale, le Christianisme, nous était particulièrement destinée, lui-même tenant à la transfiguration de la souffrance héroïque d’un Dieu fait Homme. Les Gens d’Europe étaient faits dans le temps pour accueillir, défendre et répandre, cette Vérité hors du temps, née hors d’Europe.

      https://retromigration.wordpress.com/2013/05/28/retro-migration-pourquoi-et-comment

      Enfin un exemple de banalisation de l’abject
      http://seenthis.net/messages/329826#message329851

      En novembre 2012, il se définit comme « islamophobe de gauche » et « islamophobe de droite »

    • L’islamophobie est-elle punie par la loi ?
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/01/20/l-islamophobie-est-elle-punie-par-la-loi_4559911_4355770.html#a2LFC56Ll515Ah

      Le terme « islamophobie » suggère à l’origine une peur collective de la religion musulmane. Mais il s’impose depuis quelques années comme l’ensemble des réactions de rejet vis-à-vis des personnes musulmanes (ou supposées telles). En effet, si le suffixe « phobie » désigne étymologiquement une peur, son sens a dévié et peut désigner communément une notion d’« hostilité sociale », comme dans les mots xénophobes, homophobes, etc. (...) Selon ces définitions, il ne s’agit donc pas d’une critique de l’islam en tant que dogme, mais bien d’une hostilité vis-à-vis des musulmans.

      L’utilisation du chef d’accusation « apologie de terrorisme » est une #judiciarisation_de_l'hostilité.

    • Votre débat sur la sémantique, le sens psychologique et l’opportunité du terme islamophobie est passionnant, mais... il me parait à côté de la plaque ! Souvent les termes ne sont pas appropriés, à commencer par antisémitisme, ou homophobie. Ce qui compte, comme vous le dites, c’est ce que les gens mettent derrière : ce que nos alliés ET ce que nos ennemis mettent derrière. Valls et Fourest ont refusé de l’utiliser, c’est bon signe. En revanche, les musulman.e.s veulent l’utiliser et il me semble qu’ils ont même fini par réussir à l’imposer, ce qui n’était pas gagné au départ, et c’est bon signe aussi. Enfin, d’après les sociologues, l’islamophobie est maintenant clairement défini comme un racisme. Bien sûr, c’est le nouveau visage du racisme anti-arabes ("musulmans d’apparence", mais aussi anti-noirs), mais comme il a une nouvelle forme, il porte un nouveau nom...

      @intempestive
      "je reste assez curieuse de comprendre comment et pourquoi le terme d’islamophobie s’est imposé dans la gauche radicale ces dernières années"

      Agressions de femmes voilées, attaques de mosquées... Des actes « islamophobes » ou « antimusulmans » ?
      Vincent Manilève, Slate, le 17 janvier 2015
      http://www.slate.fr/story/96889/actes-islamophobes-ou-antimusulmans

    • Dror @sinehebdo. Pardon mais « les musulmans », c’est trop massif à mon goût. « Les gens » aussi, sauf à accepter que chacun en serait. Si il est est question d’hostilité, le terme homophobie se justifie. À propos des religions, et en particulier des 3 monothèïsmes, cela me parait plus compliqué. Je reste hostile aux religions (et suis parfois aussi curieux, intéressé), mais cela ne me conduit pas à être hostile à l’ensemble des croyants de ces religions.

      Et pour ce qui regarde l’Islam, j’irais jusqu’à dire (même si des racistes et des gens de droite le prétendent eux aussi) que, oui, c’est historiquement un des monothéisme les plus #dogmatiques, (on peut bien citer la modalité soufi, j’ai aussi connu en Tunisie des musulmans très « tolérants », disons décontractés, mais encore ?). Je vais pas pour autant réduire « le » musulman à l’histoire doctrinale de la religion dans laquelle il est (le plus souvent), plutôt m’intéresser aux capacités historiques actuelles, aux devenirs possibles.

    • J’ai tendance à lire l’entrée ou le retour en religion comme le résultat de défaites politiques (ainsi pour les frères pois chiches et Coulibaly). Le choix Israélien de définir son meilleur ennemi possible, lors de l’invasion du Liban, le Hamas (pour casser l’OLP et « compliquer » la solidarité internationale) coïncide avec l’"islamisation" d’une résistance qui avait été « multiconfessionelle » (catholiques à la direction de l’OLP). La montée du Hezbollah, il ne reste que la foi (une certaine foi) quand on a tout perdu ?

    • Vu que le racisme « de base », anti-arabe et anti-noirs, n’a plus le droit de cité dans les journaux, le racisme anti-musulman (ou islamophobie) est une façon discrète ou inconsciente d’être anti-arabe.

      Un exemple : parmi les dessinateurs assassinés, Tignous n’était pas le pire, et pourtant son « astuce » depuis quelques années, quand il voulait représenter des « islamistes » (des mauvais musulmans intégristes djihadistes etc.), c’était de les dessiner avec des mouches qui volaient autour d’eux, comme pour bien préciser qu’ils puaient. C’est donc bien un relent de racisme physique « classique » qui transparait sous le nouveau racisme culturel, soi-disant anti-religieux.

      Je ne crois pas qu’un terme invisibilise l’autre puisque, précisement et pas par hasard, c’est la même population qui est visée dans les deux cas. Ce qui compte, c’est de dénoncer qu’ils sont visés, quelque soit la raison explicite ou implicite. En revanche, sans faire de concurrence des termes ou des souffrances, je crois que tous les termes ont leur utilité pour décrire des aspects différents, qui s’ajoutent ou qui se combinent, de ces fléaux.

      #Tignous