Le vieux système de logement social de Londres est en train de s’effondrer. Depuis que le gouvernement Thatcher a encouragé les locataires à devenir propriétaires de leur logement social dans les années 80, le nombre de logements sociaux a chuté mais l’argent que le gouvernement a reçu de ces achats n’a pas été réinvesti dans la construction de nouveaux logements. Depuis cette époque, les gouvernements se sont basés sur l’hypothèse que le secteur privé pouvait répondre à cette demande.
Sauf que ce dernier en est incapable. Les entreprises privées veulent faire du profit, et les marges à court terme sur les logements sociaux sont faibles. A la place, la location privée a explosé et la facture des aides au logement avec elle. Au lieu de loger ces gens lui-même, le gouvernement transfère maintenant l’argent directement dans les poches des propriétaires. Certains politiciens ayant soutenu cette politique sont eux-mêmes propriétaires immobiliers.
Le coût de la vie s’élève à travers tout Londres, surtout pour les locataires et beaucoup, incapables de suivre, se sont retrouvés à vivre sous le seuil de pauvreté. Cet effet a été exacerbé par l’impôt sur la sous-occupation des logements (“Bedroom Tax“), qui supprime 25 % d’une aide au logement d’un locataire de logement social si celui ou celle-ci vit dans un logement dont au moins deux pièces sont inoccupées. Lors d’une réunion publique à laquelle j’ai assisté à l’Hôtel de Ville de Brixton, une femme a ainsi expliqué comment ses aides avaient été réduites après qu’elle a été diagnostiquée d’un cancer en phase terminale, parce que sa fille avait quitté la maison pour aller à l’Université et qu’elle avait donc une chambre libre. Son association d’aide au logement lui a proposé un nouvel appartement dans une ville à plusieurs heures de Londres.
Ceci est en train d’arriver dans toute la ville, dans un mouvement que les gens appellent du “nettoyage social”. Alors que l’argent coule à flot dans les quartiers centraux de Londres, les gens aux revenus réduits sont poussés dehors quand de riches investisseurs achètent des propriétés dans ces quartiers. Parmi ces achats, beaucoup sont une forme de “réserve d’argent internationale” utilisés pour blanchir de l’argent. Ce problème est largement reconnu, comme dans le cas d’officiels étrangers douteux venant de dictatures partout dans le monde, qui enfouissent leurs gains mal acquis dans d’immenses portfolios immobiliers. La plupart de ces propriétés restent vacantes.