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  • Le choix de polluer - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Le-choix-de-polluer.html

    Un nouveau régime environnemental

    L’ouvrage se divise en trois parties chronologiques. La première partie est consacrée à la période médiévale et, plus encore, aux temps modernes. Elle permet de comprendre le basculement d’un « Ancien Régime des pollutions » (p. 27) à une « nouvelle alchimie polluante » (p. 51). Ce changement dans l’échelle des pollutions ainsi que dans les technologies qui en sont la source s’accompagne d’un changement de régime économique, politique et juridique. Les conflits de voisinage ou d’usage engendrés par les activités polluantes sont toujours arbitrés en fonction de l’intérêt général, mais celui-ci est redéfini. La protection de la santé et du droit de jouir pleinement de son habitation passe au second plan, derrière l’enrichissement national et le respect de la propriété privée des grands industriels. Le décret de 1810, véritable « loi pour protéger les pollueurs » (p. 93), est tout à fait emblématique de ce basculement. Il permet l’installation d’usines dangereuses et toxiques à proximité immédiate des habitations des citadins, comme l’usine à gaz installée à Paris en 1817. Les scientifiques, au premier rang desquels les chimistes, ont joué un rôle éminent dans cette évolution juridique et politique, « en redéfinissant le sain et le malsain, et la frontière entre l’incommodité et l’insalubrité » (p. 102).

    La deuxième partie développe plus particulièrement le rôle de ces scientifiques au cours du XIXe siècle (1830-1914). Ayant accaparé le rôle d’experts, ils produisirent des recherches aboutissant à une « naturalisation des pollutions » (p. 106). Ces travaux tendaient à les présenter comme inhérentes à l’industrialisation, elle-même imposée comme un « progrès » évidemment désirable et bénéfique malgré des contestations et des discussions de plus en plus vives. Ce fut ainsi le cas de la céruse, carbonate de plomb abondamment employé dans de nombreux secteurs industriels et dont la production augmente de façon exponentielle au XIXe en Europe occidentale et en Amérique du Nord. La dangerosité de ce produit était parfaitement connue, comme en témoignent les alertes régulièrement lancées par les hôpitaux de Paris à ce sujet. Pour toute réponse, les médecins du Conseil de salubrité de Paris éludèrent la question de la dangerosité du plomb et mirent en avant la nécessité de préserver la marche de la science, les progrès de l’industrie française dans un contexte concurrentiel et l’enrichissement conséquent du Trésor public (p. 137-141). Nombre de savants et d’économistes essayèrent également de trouver des solutions techniques pour limiter les pollutions ou leur nocivité. Ainsi la soude artificielle, que l’on commence à produire en France dans les années 1800, déversait des quantités d’acide chlorhydrique dans l’atmosphère. Ces vapeurs acides détruisirent les récoltes sur plusieurs kilomètres autour de Marseille et de Paris. C’est l’élaboration d’un procédé de condensation de cet acide, en 1830, qui mit fin à cette pollution. Cet acide condensé n’était pas perdu, mais utilisé dans d’autres industries, ce qui permit de démontrer le cercle vertueux du progrès industriel. Les États-nations et les autorités locales s’appuyèrent sur ces études pour étayer leurs politiques de soutien aux industries polluantes, tout en essayant de limiter leurs effets délétères. C’était exactement la ligne que suivaient les Conseils de salubrité en France, chargés de surveiller, d’améliorer et de défendre les établissements industriels jugés dangereux pour les travailleurs et les riverains (p. 139). Cette ambivalence traversait également les sociétés civiles. Ces ambiguïtés expliquent en partie que les législations et le travail de la justice demeuraient inefficaces et largement contournés par les industriels.

    #Environnement #Politique_industrielle #Histoire

  • Les « crises des #réfugiés » du XVIe et du XVIIe siècle - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Les-crises-des-refugies-du-XVIe-et-du-XVIIe-siecle.html

    À l’époque moderne, l’Espagne et le Portugal ont procédé à des expulsions massives et dramatiques, touchant plus d’un demi-million de personnes de confession juive ou musulmane. Revenir sur le sort de ces populations permet de mettre en perspective la crise des réfugiés que connaît actuellement le monde.

    Aujourd’hui, l’Europe est un point d’arrivée pour les populations venant de pays en guerre, musulmans mais aussi chrétiens d’Irak et de Syrie. À l’inverse, durant la période moderne, l’Europe fut un point de départ pour des milliers de juifs et de musulmans persécutés en Espagne et au Portugal. Les politiques religieuses mises en œuvre dans ces pays entraînèrent des flux d’émigration sans précédent. Irréguliers, difficiles à quantifier, ils concernèrent plus d’un demi-million de personnes. Le recul historique nous permet de voir, dans la longue durée, l’ampleur de ces déplacements et d’établir des comparaisons avec la période actuelle.

    #histoire #migrations

  • L’#Europe d’après - La Vie des idées

    http://www.laviedesidees.fr/L-Europe-d-apres.html

    Ivan Krastev envisage la désintégration de l’Union européenne, à partir de la double fracture qui oppose l’est et l’ouest et le peuple et les élites. L’Union européenne a-t-elle un avenir ? Le politiste croit le discerner dans l’adoption d’une attitude plus conciliante envers les revendications des pays est-européens.

    Dans cet ouvrage, Ivan Krastev nous offre quelque chose de précieux et de finalement assez inattendu : son regard de l’Est qui éclaire la question européenne d’un jour nouveau à nos yeux. Certains détails négligés du tableau de la crise européenne se retrouvent soudain au centre de l’attention. Certaines considérations un peu honteuses pour l’Européen de l’Ouest policé sont ici abordées sans fard, avec franchise et mordant.

  • La longue marche pour l’égalité - La Vie des idées

    http://www.laviedesidees.fr/La-longue-marche-pour-l-egalite.html

    Peu d’histoires de la lutte des Africains-Américains pour l’égalité parviennent à se défaire d’un parti pris idéologique. Caroline Rolland-Diamond propose une impressionnante synthèse qui dégage, derrière les oppositions, les lignes structurantes d’un combat de deux siècles, et toujours en cours.

    #droits_civiques #droits_humains #racisme #états-unis

  • Un splendide isolement - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Un-splendide-isolement.html

    Reste à s’interroger sur les raisons pour lesquelles le maintien de l’ordre à la française se trouve rangé sur le bas-côté de la circulation européenne des idées et des doctrines policières. Il y a d’abord la certitude, largement entretenue par policiers et gendarmes, que le maintien de l’ordre « à la française » est d’excellence et qu’il est prisé dans le monde entier [12]. Cela fut peut-être vrai par le passé, mais ce n’est plus le cas. S’il en fallait donner un indicateur, il suffirait de montrer à quel point dans de nombreux pays les forces de police se tournent désormais vers d’autres modèles mais aussi d’autres équipements que ce que la France a à offrir, avec les effets économiques que l’on imagine aisément.

  • La nouvelle idéologie scolaire - La Vie des idées

    http://www.laviedesidees.fr/La-nouvelle-ideologie-scolaire.html

    Le nouveau ministre de l’Éducation nationale paraît incarner une politique conservatrice en matière scolaire. Pourtant, un examen approfondi de ses propositions signale un changement profond de méthode et d’orientation, fondé sur l’expertise. Ceci appelle un déplacement de la critique sur le terrain de la recherche.

    #éducation #école

  • La littérature en numérique - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/La-litterature-en-numerique.html

    L’ensemble du volume a d’abord le mérite de nous faire porter un regard métathéorique sur les humanités numériques, qui prend à contre-pied la conception caricaturale que l’on peut s’en faire, à savoir des humanités froides, sérielles, algorithmiques, lourdement équipées et financées, faisant le jeu du néolibéralisme, reposant sur une externalisation expéditive de la lecture, évacuant les missions herméneutiques traditionnelles, faisant preuve d’une forme peu désirable de scientisme. Bref « le flot des clichés sur le positivisme simplet des humanités numériques » (p. 106). Loin de montrer des chercheurs se contentant de faire mouliner des machines et d’interroger des corpus gigantesques pour extraire paresseusement des données, il est au contraire important de prendre la mesure des nouvelles manières de travailler impliquées par les humanités numériques.

    C’est pourquoi il faut voir dans l’approche computationnelle défendue par le Stanford Literary Lab un appel à rouvrir la fabrique des concepts littéraires. Mais à ceux qui déploreraient que les humanités numériques signent l’arrêt de mort de l’interprétation littéraire [5], on répondra avec l’appui du livre qu’en réalité on n’arrête pas d’interpréter sous l’emprise d’algorithmes perfectionnés et qu’on ne fait jamais que déplacer les interventions intellectuelles du chercheur à qui il reste toujours à donner de l’intelligibilité à cette masse de données et à dégager des causalités dans les corrélations qu’il a pu observer (p. 274). C’est ainsi que les big data se présentent légitimement comme des smart data.

    Une nouvelle conception de l’histoire littéraire émerge ainsi, portée par un esprit vérificationniste et expérimental, qui assume la nature explicative et hypothético-déductive du raisonnement littéraire. Les hypothèses sont faites pour être le plus souvent falsifiées et abandonnées ; la reconnaissance des échecs et la capacité autocritique ont cet avantage qu’ils nous prémunissent non seulement des hypothèses autoportées auxquelles on est tenté intuitivement de s’agripper, mais donnent aussi leur robustesse aux dernières hypothèses que nous sommes amenés à défendre comme des résultats solides et corroborés – en somme des faits scientifiques comme les autres.

    Mais justement, la littérature est-elle un « fait scientifique » comme les autres ? Ce sont souvent des poètes ou des littérateurs qui lisent et commentent les textes antérieurs ; pas seulement des chercheurs de laboratoire.

    F. Moretti remporte là une double victoire contre l’herméneutique traditionnelle : certes, et c’est déjà beaucoup, il congédie toute lecture littéraire qui ne serait attentive qu’à l’exception, l’écart ou la singularité au profit du repérage, dans le chaos et le bruit formés par les données, des régularités, des séries, des cohortes ou des patterns. Cependant, par une sorte de ruse tout à fait ironique, il parvient à accomplir les missions de l’herméneutique bien au delà des attentes de ceux qui se prévalent d’en être les gardiens. De la même manière que les sciences sociales peuvent comprendre les conduites humaines à des niveaux qui dépassent la simple compréhension qu’en ont les acteurs eux-mêmes, la critique littéraire digitale se détourne de la conception mythologique, éculée mais à tout le moins persistante, selon laquelle le sens d’une œuvre serait une affaire essentiellement individuelle et limitée à une poignée d’acteurs (l’auteur et/ou le lecteur). Elle se donne de la sorte les moyens de comprendre des œuvres mieux que les acteurs individuels n’en seraient capables à leur humble niveau, en en faisant un phénomène social complexe dont on rendrait observables des corrélations demeurant hors de leur portée.

    #Littérature #Humanités_numériques

  • L’#Islande en ses crises - La Vie des idées

    http://www.laviedesidees.fr/L-Islande-en-ses-crises.html

    L’ouvrage Iceland’s Financial Crisis : The Politics of Blame, Protest and Reconstruction, dirigé par Valur Ingimundarson, Philippe Urfalino et Irma Erlingsdóttir, constitue un recueil particulièrement riche et un jalon important dans les lectures offertes de la crise islandaise. Composé de 14 articles, il donne autant la parole à des économistes qu’à des sociologues, des politistes, des philosophes ou des militants, et offre ainsi une diversité de points de vue qui, loin de provoquer un amas chaotique, permet au contraire de saisir la multiplicité des interprétations d’une crise devenue le symbole international de la faillite du capitalisme financier, et dont les contrecoups sociaux et politiques restent encore vifs dans l’île.

  • Travailler, ou pas
    http://www.laviedesidees.fr/Bonheur-de-base.html

    Parfois discuté, rarement expérimenté, le #revenu_universel suscite des réserves : combien coûterait-il, et est-ce seulement légitime de rémunérer chacun de la sorte ? P. Van Parijs et Y. Vanderborght expliquent que ces critiques, faibles, masquent trop souvent les avantages économiques, sociaux, humains qu’on peut escompter de cette mesure.

    Livres & études

    / revenu universel, #travail, liberté

    #Livres_&_études #liberté

    • L’objection morale au revenu sans contrepartie, également évoquée plus haut, n’est pas très convaincante sur le plan conceptuel, puisque la relation entre contribution et situation sociale est très lâche dans une économie marchande (les revenus doivent souvent plus à la chance qu’au mérite), mais peut avoir une influence réelle dans le jeu politique si le corps électoral y est sensible. La réponse des auteurs à cette objection s’appuie sur une argumentation philosophique, et principalement sur l’idée que la liberté réelle des personnes est ce qu’une société juste doit promouvoir — la liberté réelle fait référence ici à ce que les personnes peuvent vraiment faire dans leur vie, par opposition à la liberté formelle qui se contente de permettre sans garantir les moyens correspondants. Selon eux, le revenu universel est un vecteur de liberté réelle, non seulement par un accès plus grand à la consommation, mais aussi par une plus grande liberté vis-à-vis du marché du travail et des emplois dégradants ou dangereux, une plus grande possibilité de pratiquer des activités (culturelles ou sociales) peu rémunératrices, et une plus grande sécurité pour pouvoir prendre des risques entrepreneuriaux. Il est intéressant de noter en particulier que, si son montant est bien choisi, le revenu universel accroît à la fois la possibilité pour les travailleurs d’accepter des activités attractives, mais peu rémunératrices, et de refuser des activités répugnantes si elles ne sont pas payées bien au-dessus du niveau actuel.

      #revenu_universel

  • La vie après les #bidonvilles - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/La-vie-apres-les-bidonvilles.html

    Une enquête menée par entretiens, observations, archives et statistiques (Delon, 2017) montre que les parcours des enfants des bidonvilles sont très divers. Si l’histoire des bidonvilles a été médiatisée par les témoignages de « miraculés », comme Azouz Begag, ancien ministre et auteur du Gône du Chaaba, ce type de trajectoires est loin d’être la norme. Réciproquement, le parcours du « bidonville au HLM » décrit par le romancier et cinéaste Mehdi Lallaoui ne concerne pas l’ensemble des anciens habitants des bidonvilles. L’analyse des trajectoires et récits des personnes ayant passé leur enfance dans les bidonvilles et cités de transit révèle quatre grands types d’expériences, et aide ainsi à saisir la pluralité des effets que produisent ces espaces résidentiels.

    #sociologie

  • L’université poussée sur le chemin de la sélection | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/luniversite-poussee-sur-le-chemin-de-la-selection-644130

    La décision définitive n’est pas encore prise. Mais l’odeur empoisonnée de la sélection sent déjà à plein nez. jeudi, le recteur d’académie Daniel Filâtre a remis à la ministre Frédérique Vidal la synthèse de la longue concertation menée depuis mi-juillet sur les nouvelles modalités d’accès à l’université. Trois mois durant, onze groupes de travail, réunissant une multitude d’acteurs du supérieur (syndicats enseignants et étudiants, présidents d’université, recteurs, parents d’élèves, patronat, etc.) ont bûché sur ce vaste chantier censé résoudre le manque de places en fac, problème devenu vertigineux cette année avec 65 000 bacheliers sans affectation au début de l’été. Résultat ? La concertation a, sans surprise, accouché d’un constat de désaccord. Et laissé à nombre de participants la désagréable sensation d’avoir joué les cautions à des mesures décidées par ailleurs.

    La méthode semblait faite pour ça. Une multitude d’intervenants, à égalité de représentativité, dispersés dans onze groupes, avec des positions totalement contradictoires… « Tout était réuni pour qu’aucune position contraire aux vœux du gouvernement n’émerge véritablement et que, au final, le dernier mot lui revienne », relève un des participants. Un constat partagé par une large intersyndicale (CGT, FO, FSU, SUD, Solidaires, Unef et UNL). « Il n’a pas été possible de débattre et de faire avancer nos revendications, explique-t-elle dans un communiqué. Tout cela ressemble plus à une opération de communication qu’à du dialogue social. »

    #université #égalités_des_chances #sélection

    • Vers une fac à plusieurs vitesses ?

      Sur le fond, quelques consensus ont tout de même émergé. Tous les acteurs sont d’accord pour mettre fin au tirage au sort, seul dispositif autorisé actuellement par le Code de l’éducation pour départager les postulants à des licences générales dont le nombre de places est inférieur aux demandes. Tous, peu ou prou, réclament aussi une hausse du budget pour accompagner l’augmentation des effectifs étudiants (40 000 en plus cette année), qui se poursuivra jusqu’en 2025 selon les prévisions démographiques. De même, la plupart estiment qu’il faut augmenter le nombre de places en BTS et IUT, où les bacheliers professionnels peinent à trouver de la place.

      Mais, au-delà de ces évidences, la divergence est restée de mise sur la question centrale de la sélection ou non à l’entrée en fac. Les promoteurs d’une université qui puisse trier ses étudiants ont pu développer à loisir leur vision élitiste du supérieur. La Conférence des présidents d’université (CPU) prône ainsi l’instauration de « prérequis prescriptifs » qui fermeraient, de fait, la porte de certaines licences aux bacheliers ne présentant pas les conditions décidées par chaque université. « On doit tenir compte de la série du bac, de l’avis du conseil de classe, peut-être des notes », plaide François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise. Et pour les étudiants non servis ? Ils seront forcés de se rabattre sur d’autres filières moins cotées ou « plus professionnalisantes ». Une université à plusieurs vitesses, donc, où le choix des étudiants est subordonné à celui des facs, et non plus l’inverse.

      Une vision à laquelle l’Unef ou encore le Snesup-FSU se sont opposés, rejetant toute forme de sélection ou de prérequis. « Mettre des prérequis revient à choisir les étudiants selon qu’ils sont perçus par les recruteurs en adéquation avec un type de formation, d’apprentissage ou d’évaluation. C’est une sélection, et une normalisation, qui ne dit pas son nom », dénonce le principal syndicat du supérieur. Qui y voit un coup porté à une vraie démocratisation de l’accès au supérieur. Pour lui, comme pour l’intersyndicale, les solutions passent par la mise en place de parcours diversifiés, de tutorats et de soutiens en licence ou encore par le développement des passerelles entre les différentes filières. La question de l’orientation au lycée, où l’on compte un conseiller d’orientation pour 1 000 élèves, est aussi cruciale. Tout comme les moyens donnés aux universités, où le budget par étudiant est deux fois moins élevé que dans les formations sélectives (IUT, école, etc.).

      La balle est désormais dans le camp du gouvernement. Des rencontres bilatérales vont démarrer et la ministre rendra ses conclusions début novembre pour une application dès janvier. Un faux suspense. Dimanche dernier, Emmanuel Macron assurait déjà que « des qualifications minimales » seraient réclamées pour pouvoir s’engager dans une filière. Oubliant sûrement que la concertation qu’il avait demandée n’était pas finie…
      Un faux sondage sur les prérequis

      Selon le magazine l’Étudiant, les trois quarts des jeunes seraient favorables à l’instauration de « prérequis » à l’entrée en licence. 61 % les souhaiteraient indicatifs et 33 % obligatoires… Seul hic : les répondants sont à 90 % des titulaires d’un bac général. Or, les bacs pros et technologiques représentent plus du tiers des bacheliers et sont les premières victimes du manque de places dans le supérieur…
      Laurent Mouloud
      Chef de la rubrique société

    • Encore l’égalité des chances ?

      « Le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des chances, données à tous les français de prouver leur aptitude à servir. Seuls le travail et le talent redeviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n’atteindra un français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu’il s’intègre dans la France nouvelle et qu’il lui apporte un concours sans réserve. »
      Philippe Pétain, message au peuple francais du 11 octobre 1940.

      L’égalité des chances contre l’égalité
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4443

    • @sombre c’est bien parce que j’avais essayé de le lire et pas réussi que je te remerciais de l’avoir donné ici :)
      J’aurais aimé lire aussi Erik Olin Wright : « Les rapports de classe se sont historiquement complexifiés », bref si tu en trouves le temps, n’hésite pas lorsqu’il y’a des papiers un peu fournis dans ce journal.

    • La #réforme #Macron de l’université

      Alors que l’université accueille les enfants de la démocratisation scolaire, la réforme Macron permet aux établissements d’enseignement supérieur de sélectionner leurs étudiants. Défendant l’université comme lieu de formation et de recherches, S. Beaud et M. Millet invitent à s’interroger sur le sens de la poursuite d’études dans une société démocratique.


      http://www.laviedesidees.fr/La-reforme-Macron-de-l-universite.html

      #loi_ORE #Orientation_et_Réussite_des_Étudiants #statistiques #chiffres #enseignement_supérieur #parcours_sup #France

    • Une lettre ouverte aux bacheliers

      Reçue via la mailing-list GeoTamTam, le 5 avril 2018

      Cher.e.s Anissa, Céline, Matthieu ou Killian, vous qui avez candidaté à l’université cette année,

      Le 31 mars dernier, tu as confirmé tes vœux de poursuite d’études sur la plateforme Parcoursup, comme tant d’autres bacheliers. Tu as eu raison de le faire parce que le diplôme est la meilleure protection face au chômage. Ton avenir est désormais dans les mains d’une poignée d’enseignants-chercheurs désignée pour examiner ton dossier dans les formations de ton choix.

      Nous faisons partie de ces enseignants, mais nous refusons d’accomplir cette tâche. Nous refusons de classer ta candidature parmi des milliers d’autres (pour une centaine de places dans nos formations). Nous refusons de porter un jugement sur tes espoirs, tes aspirations et ta capacité à réaliser tes rêves. Cette lettre vise à t’expliquer pourquoi nous nous considérons incapables d’accomplir une telle tâche.

      En tant qu’enseignants à l’université, notre métier n’est pas de prédire tes chances de réussite, mais de t’accompagner dans la poursuite de tes études. Notre mission est de transmettre nos connaissances pour qu’elles puissent te servir à l’avenir. Il s’agit de t’offrir, tant que possible, les moyens de réaliser tes ambitions et, en aucun cas, de les restreindre.

      Cette mission est difficile et nous échouons parfois à la mener à bien. Les difficultés que nous rencontrons ne tiennent pas à la “qualité” de ton dossier scolaire ou la cohérence de tes choix (qui à 18 ans n’ont heureusement rien de certains), mais au manque de moyens dont nous disposons pour te soutenir. Amphis parfois bondés, salles non-chauffées, sans équipement informatique, enseignants précaires, secrétariat surchargé, les gouvernements successifs ont abandonné l’université au profit d’autres établissements, réservés à une “élite”.

      Des moyens, nous n’en avons pas davantage pour examiner ton dossier avec soin. Nous disposons d’un outil d’aide à la décision (un logiciel) qui va permettre d’ordonner automatiquement les milliers de candidatures. Les enseignants ne seront pas en mesure de regarder (ou à la marge) ton projet de formation motivé et ton CV. Ce classement ne pourra donc se faire autrement qu’en donnant la priorité à tes notes au lycée. Or, les sociologues l’ont montré, ces dernières reflètent d’autres choses que ton “mérite”.

      Dans ton dossier Céline, tu expliques vivre avec ta mère et ta soeur sans grande aide financière de ton père avec qui tu as peu de contacts. Tu racontes avoir réalisé ton année de terminale en parallèle d’un emploi à mi-temps dans un fast-food. Cela a sans doute eu un effet sur tes notes au lycée (cas extrait de la plate-forme, anonymisé). Mais dans le flot de candidatures, cette lettre, les enseignants ne la liront pas ! Si ta situation familiale (ton origine sociale) a pesé sur ta scolarité (sur tes dispositions à répondre aux exigences de l’école), tu seras à nouveau désavantagée et, sur la base de tes notes, tu tomberas bas dans le classement.

      Matthieu, tu as obtenu de meilleures notes, notamment en Anglais. Il se trouve que tu as réalisé un séjour de plusieurs mois aux Etats-Unis (cas extrait de la plate-forme, anonymisé). Tu ne le précises pas, mais on peut supposer que ce dernier a été financé par tes parents (qui ont davantage de ressources), tu auras la chance de recevoir des “oui” pour l’ensemble de tes voeux dès ta première connection.

      Ordonner les dossiers sans moyens de les examiner précisément ou devoir fermer à certains la porte de nos formations faute de ressources, ce n’est rien d’autre que cautionner des classements scolaires dont on sait pourtant à quel point ils reflètent les inégalités sociales, c’est aussi refuser aux bacheliers la possibilité de découvrir leur voie quelle que soient leurs scolarités antérieures.

      Certains disent, de toute façon, il y en a déjà partout de la sélection, dès le collège et ensuite au lycée. Certes. Justement, il nous paraît d’autant plus important de garder un espace à l’abri de cette hyper sélection. L’université était le seul endroit qui permettait encore à chacun de tenter sa chance dans le supérieur et offrait la possibilité à certains de se réconcilier avec l’école. Tu as pu entendre dire que tu risques de te “planter” à l’université. Oui, 9 % des étudiants ne poursuivent finalement pas leurs études et 25 % se réorientent (DEPP, 2013) vers une autre formation. L’université constitue donc un moment de réflexion avant de réaliser d’autres projets professionnels ou d’études. Ce serait dommage de s’en priver et cette mission d’accompagnement nous convient.

      En refusant de classer ta candidature, les départements de sociologie d’Evry, de Paris Nanterre, de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, de Versailles-Saint-Quentin en Yvelines,
      l’UFR SHS de Paris-Est Marne-la-Vallée, l’Université Paul-Valéry, Montpellier, ... ne souhaitent ni te fermer les portes de leurs formations ni t’envoyer de mauvais signaux. Au contraire, notre seul combat est de te laisser à toi, Anissa, à toi, Killian et aux autres, la possibilité de faire l’expérience toujours enrichissante de l’université (en conservant le diplôme du baccalauréat comme passeport d’entrée) même si cette dernière n’est finalement pas convaincante.

      Si nous portons tous le même combat et cette même vision, les rectorats et le ministère trouveront sans doute un moyen de vous inscrire tous là où va votre préférence. L’université française n’a pas besoin de trier les candidats, elle a besoin de moyens pour garantir une place à tous les bacheliers dans la formation de leur choix et assurer la réussite du plus grand nombre.

      Département de sociologie de l’Université d’Evry.
      Département de sociologie de l’Université Paris Nanterre.
      Département de sociologie Paris 8 Vincennes-Saint-Denis.
      ….
      soient des départements de sociologie où des motions exprimant le refus de classer les candidatures ont été votées.

      et TANT d’enseignants-chercheurs...

  • Qui sait ? - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Qui-sait.html

    Le libre accès aux publications scientifiques permettra-t-il aux universités d’Afrique subsaharienne de participer à armes égales à la recherche mondiale ? Sa mise en œuvre semble pour l’instant renforcer l’hégémonie des travaux publiés au Nord, révèle Florence Piron.

    #open_source #savoir #connaissance #gratuité

  • Les #classes_populaires, sujet politique
    http://www.laviedesidees.fr/Classes-populaires-3835.html

    Les classes populaires sont fragmentées et précarisées. Ce constat doit-il conduire à dénier leur potentiel de subversion politique ? Des sociologues et politistes répondent par la négative dans ce stimulant essai.

    Livres & études

    / classes populaires, #épistémologie, historicité, #luttes_sociales

    #Livres_&_études #historicité

    • L’ouvrage s’appuie sur une analyse des #luttes, non seulement syndicales, mais aussi luttes des femmes, luttes antiracistes et luttes plus diffuses dans les quartiers sensibles où l’émeute est trop souvent restée inintelligible. Toutes habitent ces mondes populaires certes fragmentés, mais tentant de « résister à l’avenir qu’on voudrait leur imposer » (p. 211). Or ces tentatives, comme le disent les auteurs, permettent de renouer avec la perspective d’une « conscience de classe » car, avec ces luttes, ces groupes sociaux, ces fameuses #classes populaires se constituent subjectivement et peuvent s’imaginer en nouveau sujet politique. Certes il s’agit encore de penser les modalités qui permettraient d’unifier ces fragments dans une conscience commune. Elle n’est pour le moment qu’embryonnaire, voire incertaine.

  • Exploite-toi toi-même
    http://www.laviedesidees.fr/Exploite-toi-toi-meme.html

    Via le prisme de l’auto-entreprise, l’enquête de la sociologue Sarah Abdelnour révèle des dynamiques de fragilisation du #salariat. Elle en explore les différentes facettes, depuis ses enjeux idéologiques et politiques jusqu’aux réalités vécues par des acteurs qui ne distinguent plus leurs clients de leurs patrons.

    Livres & études

    / salariat, #entreprise, #patron, #auto-entrepreneur

    #Livres_&_études

    • Fondé sur une solide enquête, écrit dans un style très accessible, direct mais toujours réflexif quant aux conditions de l’enquête et à ce que permettent ou ne permettent pas les données récoltées, cet ouvrage a vocation à intéresser bien au delà du cercle des sociologues du travail, et même du petit monde de la sociologie. L’analyse de l’acceptabilité, voire de la désirabilité d’une condition, au bout du compte, plutôt précaire, conduit la sociologue à des réflexions intéressantes sur la « double vérité du travail » et sur l’auto-exploitation qui mobilisent Bourdieu, Gramsci et Burawoy, et plus largement sur le statut de la parole des enquêtés dans l’analyse sociologique.

      #exploitation #travail

    • Ce livre est mentionné dans les commentaires de cet article : https://blog.monolecte.fr/2017/09/05/pigeons-se-prenaient-aigles

      Tout contre le salariat, ce régime d’auto-entrepreneur se développe toutefois « contre » lui, insiste Sarah Abdelnour, là aussi à plusieurs reprises et sous plusieurs angles. Il se présente d’abord souvent, dans le discours politique, mais aussi dans celui des acteurs, comme une voie délibérée de sortie du salariat. Mais il se développe également contre la société salariale en ce qu’il la « détricote par le bas ». Ainsi, en aménageant le cumul des revenus et en faisant reposer la situation du travailleur sur la « débrouille individuelle », ce régime rend par exemple plus difficile la construction de collectifs de travailleurs, et tend à affaiblir la revendication salariale. Cette offensive contre le salariat, les concepteurs même du régime de l’auto-entrepreneur ne s’en sont d’ailleurs jamais cachés, comme le souligne à plusieurs reprises Sarah Abdelnour. « Cela abolit d’une certaine manière la lutte des classes », écrivaient ainsi Hervé Novelli et Arnaud Floch en 2009 : « Il n’y a plus d’“exploiteurs” et d’“exploités”. Seulement des entrepreneurs : Marx doit s’en retourner dans sa tombe. »

      Et aussi :

      Sarah Abdelnour s’interroge enfin sur les effets de la diffusion de ce dispositif sur les pratiques de travail mais aussi, plus largement, sur les rapports aux institutions et les représentations politiques des individus. En testant l’hypothèse d’une « libéralisation de la société par le bas » et en observant au plus près le quotidien des auto-entrepreneurs et de leurs pratiques, elle s’intéresse in fine à la manière dont ce régime participe plus largement d’un nouveau mode de gouvernement des conduites, un mode néolibéral au sens de Foucault. Sarah Abdelnour reprend à son compte ce passage des cours au Collège de France où ce dernier suggère que c’est « la vie même de l’individu – avec par exemple son rapport à sa propriété privée, son rapport à sa famille, à son ménage, son rapport à ses assurances, son rapport à sa retraite » qui ferait de lui « comme une sorte d’entreprise permanente et d’entreprise multiple ». Foucault se joint donc à Bashung pour éclairer le titre du livre…

      https://www.youtube.com/watch?v=9wflvuzLm2o

  • Fonctionnaires en CDD
    http://www.laviedesidees.fr/Fonctionnaires-en-CDD.html

    Souvent vue comme un ensemble homogène, la #fonction_publique se transforme aujourd’hui en un système d’emploi dual. Avec ses précaires : les agents publics contractuels. La frontière entre gens du public et gens du privé tendrait-elle donc à s’effacer ?

    Essais & débats

    / fonction publique, précarité, #emploi

    #Essais_&_débats #précarité

    • En France, les agents titulaires de la fonction publique bénéficient d’un régime d’emploi dérogatoire au droit commun du travail incarné par un statut, dont les protections sont destinées à placer les fonctionnaires dans les meilleures conditions pour qu’ils se consacrent exclusivement au service de l’intérêt général. Ces protections sont résumées dans les représentations sociales par l’idée d’emploi à vie, emblème de la sécurité professionnelle. Or, tous les agents publics ne sont pas des fonctionnaires titulaires. En 2012, 17 % des agents étaient en contrat à durée déterminée dans les ministères, hôpitaux, collectivités territoriales et établissements publics administratifs, contre 13 % des salariés dans l’ensemble des secteurs marchands (Barlet et al., 2014). Si la part des contrats à durée déterminée s’est nettement accrue dans les secteurs marchands en 20 ans (de 8 à 13 %), elle était déjà élevée dans la fonction publique (14 % en 1992). Comme dans les secteurs marchands, l’emploi stable reste la norme pour la majorité des agents publics, mais cette norme est mise à mal par les flux de recrutement : en 2014, seul un nouvel agent sur six était fonctionnaire statutaire, car plus de la moitié des embauches se faisaient sous contrat à durée déterminée, et presque un quart sous contrat aidé.

    • En outre, le champ d’intervention de l’inspection du travail ne couvre pas la fonction publique. De fait, rien n’y est prévu pour contrôler ni sanctionner les « abus » des employeurs (on ne parle même pas d’infraction). La notion de « requalification-sanction » utilisée dans le droit commun du travail (Di Paola et al., 2011) ne figure pas dans les textes régissant les contrats de travail de droit public, et la nécessité de garantir des droits égaux aux travailleurs précaires et permanents non plus. Les contractuels travaillent ainsi plus souvent à temps partiel que les fonctionnaires, leur rémunération est inférieure en moyenne, leur accès aux responsabilités est limité. Enfin, les employeurs publics ne sont pas non plus tenus de verser de « prime de précarité » en fin de contrat à durée déterminée.

  • Mon corps, nos organes - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Mon-corps-nos-organes.html

    Enfin, la #propriété de son #corps par une personne décédée mérite d’être débattue, et le statut du corps décédé appelle une réflexion plus avancée. Le Code civil cité par Guillaume Durand définit, en plus de l’inviolabilité du corps, le principe de sa non-patrimonialité. Le corps humain n’est pas un patrimoine et ne peut comme tel faire l’objet d’un échange marchand. Cela dit, lors d’une #mort suspecte, le corps décédé n’appartient ni à la famille ni à la personne décédée, et l’État peut en disposer comme il le souhaite. Tant que le statut du corps n’est pas clairement défini dans le cadre du #prélèvement d’organes, le consentement présumé ne peut être considéré comme une remise en cause des droits individuels et une « nationalisation » des corps, dont les organes deviendraient des biens publics.

    #transplantation #débat

  • Les trottoirs de Belleville - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Les-trottoirs-de-Belleville.html

    La #répression et l’#intimidation tendent à renforcer l’exposition aux #violences. Ce constat est partagé aussi bien par les associations abolitionnistes que par les autres. C’était l’argument clé en faveur de l’abrogation du délit de #racolage. Cette répression policière, ainsi que la surexposition aux violences décrite ci-dessus, sont des facteurs importants pour comprendre la mobilisation des femmes chinoises dans le cadre du débat sur la proposition de loi.

    #prostitution

  • Adorno sociologue, par Lucie Wezel - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Adorno-sociologue.html

    Représentant le plus en vue de l’École de Francfort après-guerre et élu en novembre 1963 à la présidence de la Société allemande de sociologie, Theodor W. Adorno fait figure de véritable Janus. Le penseur de Francfort n’aura jamais cessé de batailler sur les deux fronts de la philosophie et de la sociologie pour imposer la théorie critique, cette démarche interdisciplinaire qui vise l’émancipation des hommes par la mise au jour de l’irrationalité du monde social. Subvertissant la division intellectuelle du travail, la théorie sociale adornienne entend articuler différentes disciplines, comme la sociologie et la psychanalyse, afin de produire une connaissance globale du monde social.

    Toutefois, en dépit de sa position relativement prégnante au sein de la sociologie allemande des années 1950-1960, Adorno fut longtemps déconsidéré en tant que sociologue après sa mort. On lui reprocha notamment sa critique du tournant empirico-positiviste opéré par la sociologie allemande après-guerre, au profit d’une conception spéculative de la société comme totalité. Prisonnier d’une vision pessimiste et claustrophobique de la société contemporaine et d’une épistémologie archaïque, Adorno sociologue aurait ainsi méconnu l’esprit du temps.Toutefois, si une vague positiviste a longtemps emporté par le fond la sociologie adornienne, cette dernière semble avoir récemment refait surface en France, comme en témoigne le présent recueil d’articles traduits et réunis sous le titre Le conflit des sociologies, et qui fait suite à Société : intégration, désintégration paru en 2011. Échelonnés sur près de trente ans – de 1940 à 1969 –, les articles rassemblés dans ce deuxième volume et consacrés à la psychanalyse et à la sociologie, mettent au jour l’existence d’un conflit propre à ces deux disciplines.

    @la_vie_des_idees

  • Victimes introuvables
    http://www.laviedesidees.fr/Victimes-introuvables.html

    Et si la traite des êtres humains était moins une forme contemporaine de la #violence qu’une catégorie de l’action publique aux effets ambivalents ? C’est la thèse de Milena Jakšić : la lutte contre la traite consacre une figure de « bonne » victime au détriment de celles qui ne s’y conforment pas.

    Livres & études

    / #femmes, violence, #prostitution, #exploitation

    #Livres_&_études

    • très confu ce texte et les arguments sont spécieux et jouent sur les contradiction de manière opportuniste. Si les femmes qui sont dans la prositution et qui refusent le statu de victimes ne sont pas considérées par celleux qui veulent aider les victimes de la prostitution comme des victimes c’est plutot normal et respectueux de la part des personnes en lutte contre la prostitution. Le parallèle avec l’esclavage domestique est biaisé aussi. Car si on suis leur logique
      a-ca m’étonnerait que les personnes qui luttent pour aider les victimes de la prostitution à se sortir de ce milieu soient pour l’ esclavage domestique.
      b-de la même manière que pour la prostitution, parler de victime d’esclavage domestique pour les femmes qui ne revendiquent pas ce statu et ont fait ce choix de vie, est une violence faite à ces femmes et une insulte aux esclaves et à ce qu’est véritablement l’esclavage (une contrainte, une déshumanisation, pas un choix !).
      Et le problème des féministes en lutte contre la prostitution c’est pas que des personnes se prostituent, c’est que d’autres achètent de la prostitution.
      Ce texte jette la confusion sur la notion de victime, la notion d’esclavage, de traite et de contrainte tout en prétendant faire le contraire.

    • Dans ces mobilisations, insiste-t-elle, un élément est récurrent : la mise à distance des personnes concernées. Contrairement à d’autres luttes et mobilisations, « les sans-voix restent littéralement sans voix » (p. 200) et seuls les expert-e-s et les politiques discutent, débattent, dans des conceptions parfois radicalement différentes, mais qui sans cesse grossissent les traits et homogénéisent les situations pourtant diverses que recouvre la vente de services sexuels. Autant d’éléments qui, repris dans les débats parlementaires français, vont engager à inscrire la traite dans le Code pénal et légitimer des politiques sécuritaires et la chasse aux « victimes coupables », dans un esprit de lutte contre l’immigration illégale et contre la criminalité organisée transnationale, comme de maintien de l’ordre public.