• Offensive russe dans le soft power littéraire
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2018/03/16/offensive-russe-dans-le-soft-power-litteraire_5271779_3260.html


    © ANNE-GAËLLE AMIOT

    Toujours aussi efficace, le détournement des affiches d’AgitProp constructivistes…

    Cent livres incontournables, c’est le compte rond choisi par l’Agence fédérale russe de la presse et de la communication de masse pour faire connaître au monde la littérature russe. Une « bibliothèque russe », pensée comme un pur concentré d’âme slave. Dans la droite ligne du programme esquissé par Vladimir Poutine en 2012 pour les lycéens russes, ce projet, censé donner une idée de la qualité et de la variété littéraire de ce pays – toutes époques confondues –, a déjà débuté en Chine, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.

    Le principe est simple. Chaque pays peut choisir, dans une liste comptant près de 150 titres, les fameux cent livres, dont l’agence, qui n’impose aucun calendrier aux éditeurs, finance intégralement la traduction et la publication. Les premiers effets de cette politique d’influence – ou « soft power », selon le concept développé par l’Américain Joseph Nye en 1990 – seront visibles en France au salon Livre Paris, qui ouvre ses portes vendredi 16 mars et dont la Russie est le pays invité d’honneur.

    • Rodchenko & Stepanova: Visions of Constructivism – Metropolis Magazine
      https://metropolisjapan.com/rodchenko-stepanova-visions-of-constructivism


      Aleksandr Rodchenko, “Lengiz. Books on all the branches of knowledge,” advertising poster for the Leningrad Department of Gosizdat (State Publishing House), 1924, gouaches and cut paper on photographic paper, mounted on cardboard, 63 x 88cm.
      ©The Pushkin State Museum of Fine Arts

      Affiche basée sur un portrait de Lily Brik par A. Rodtchenko

      https://en.wikipedia.org/wiki/Lilya_Brik


      Vladimir Mayakovsky and Lilya Brik

    • #paywall, alors je n’ai pas accès à tout l’article. Tu pourras me confirmer ou infirmer ces remarques :

      – Macron inaugure jeudi le Salon du livre en faisant savoir qu’il boycotte le stand de la littérature russe. Et hop vendredi le Monde dégaine un article sur le « soft power » de Poutine que représente ce stand. (Je trouve ça assez magique, personnellement.)

      – Chaque année un pays est invité d’honneur du Salon. Je suis curieux de savoir si chaque année on a droit à un article du Monde sur le soft-power que représente cette présence. (Alors que bon, pour à peu près tous les pays, le prestige culturel, notamment celui lié à la littérature, est un des boulots de sa politique étrangère. Qu’on appelle ça soft power ou autre chose.)

      – Le thème de l’« offensive russe » par la culture et son prestige sur les milieux intellectuels européens, c’est tout de même un vieux classique de l’immédiate après-guerre : https://seenthis.net/messages/326298
      Le sujet de l’« offensive russe » par la culture me semble un peu casse-gueule.

      – Retour à 2008 : le pays à l’honneur est Israël. Boycott des pays arabes. Le Monde n’évoque pas le « soft power » ni une « offensive israélienne » (tu m’étonnes…) :
      http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/03/04/israel-invite-d-honneur-du-salon-du-livre-de-paris-les-appels-au-boycott-se-
      Le gouvernement français, alors, insiste pour séparer nettement la « littérature » de son usage politique par le gouvernement israélien :

      Face aux critiques, le ministère des affaires étrangères français a justifié l’invitation faite à Israël et jugé tout boycott « extrêmement regrettable ». Pour le Syndicat national de l’édition (SNE), organisateur du Salon, c’est « la littérature israélienne » qui est invitée et non l’Etat d’Israël en tant que tel. Christine de Mazières, déléguée générale du SNE, rappelle que ce sont trente-neuf écrivains israéliens, dont le Prix Nobel de littérature Amos Oz et David Grossman, qui sont attendus au Salon. Pour elle, il était naturel de braquer le projecteur sur les écrivains de la langue hébraïque, même si ce choix excluait la production littéraire israélienne en langue arabe.

      Ailleurs dans le Monde, un oped de Caroline Fourest, qui a évidemment un avis sur la question, vu que Tariq Ramadan… Israël, le boycottage et la raison, par Caroline Fourest
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2008/03/13/israel-le-boycottage-et-la-raison-par-caroline-fourest_1022503_3232.html

      D’autre part ceux qui n’agitent la question des droits de l’homme que lorsqu’il s’agit d’Israël ou de régimes menaçant les islamistes. Je pense à Tariq Ramadan. Il voudrait donner des leçons d’antiracisme, mais il a déjà prouvé par le passé qu’il ne savait pas faire la distinction entre un intellectuel juif et un intellectuel sioniste. Chez lui, l’appel au boycottage ne vient pas se substituer au recours guerrier, puisqu’il soutient le Hamas et son action. Il faut sûrement se garder de confondre cette position avec celle d’auteurs arabes ou propalestiniens sincèrement désireux de protester contre la politique d’Israël par la voie pacifique, en préférant le boycott à la violence. Sauf à donner le sentiment que toute protestation est irrecevable dès lors qu’il s’agit d’Israël.

      Reste à déterminer la cible. Entendons l’émotion de ceux qui protestent contre la mise à l’honneur d’Israël au moment où la colonisation reprend et où des Gazaouis meurent à petit feu à cause du blocus Israélien, un boycottage autrement plus dramatique. Et laissons aboyer ceux qui boycottent un salon simplement parce qu’il met à l’honneur des écrivains israéliens, critiques ou non envers la politique israélienne.

    • Je n’ai pas plus accès derrière le mur et ne cherche pas, d’ailleurs… Mais ce n’est que la énième confirmation de la russophobie délirante qui sévit au Monde.

      Je n’avais pas vu l’épisode Macron, on a donc - aussi - une péïème confirmation du macronisme délirant qui sévit au Monde.

      La liste des 17 « pays à l’honneur » https://fr.wikipedia.org/wiki/Salon_Livre_Paris#Les_pays_à_l'honneur dont 5 figurent 2 fois : la Russie (2005 et 2018), l’Allemagne, le Brésil, l’Inde et l’Italie.

      On peut rappeler que la littérature française du XIXe a beaucoup servi pour l’éducation des masses en Union soviétique (Hugo, Stendhal, Maupassant, Zola,…) et dans les pays du bloc de Varsovie (il y a 25 ans, pratiquement tous mes interlocuteurs mongols connaissaient - voire avaient lu - Notre-Dame de Paris, le Rouge et le Noir ou Germinal …)

  • Une histoire de Charlie Hebdo, par Acrimed [2008]
    http://www.brujitafr.fr/2015/01/une-histoire-de-charlie-hebdo-par-acrimed-2008.html

    Intéressant article d’Acrimed de 2008…

    La récente « affaire Philippe Val et consorts », dont Siné a été la cible (( « Quand Philippe Val, Charlie Hebdo et BHL maltraitent la liberté d’expression… Acrimed soutient Siné ». )) , est la conséquence, voire la conclusion, de seize années d’involution, d’un hebdomadaire, Charlie Hebdo (( Sur cette histoire, lire aussi la tribune de Stéphane Mazurier publiée sur le publiée sur le site de Télérama, le 24 juillet 2008, sous le titre “L’honneur perdu de Charlie Hebdo )) . Du hold-up sur un titre par Philippe Val au détournement de son orientation éditoriale avec le concours des plus jeunes : retour sur la normalisation de Charlie Hebdo.

    Eté 1992. Charlie Hebdo, journal « mythique » des années 70, mort en décembre 1981 et enterré le 2 janvier 1982, chez Michel Polac sur (...)

    http://www.leplanb.org
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2008/07/31/pour-philippe-val-charlie-hebdo-et-quelques-principes_1079062_3232.html