Réparation citoyenne : la parade à l’obsolescence programmée

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    Le lave-linge qui tombe en panne quelques semaines après la fin de la garantie, les chaussures trouées au bout d’une saison... Que faire face à l’obsolescence programmée des produits ? Faire appel à l’expertise citoyenne ! Damien Ravé a créé Commentréparer.com, un site web participatif pour apprendre à restaurer, dépanner, ou raccommoder nos objets.

    • « Citoyenne » "responsable" ? En quoi la réparation est spécialement citoyenne ? Cette forme de consommation est-elle plus responsable que n’importe quel autre acte de bonne gestion ? Tout acte de bonne gestion bénéficie non seulement à son acteur mais aussi à l’ensemble de la société dont l’allocation de ressources est ainsi améliorée. Je vomis l’usage à tort et à travers de la responsabilité et de la citoyenneté pour anoblir le moindre de nos actes.

    • La réparation est dite citoyenne dans ce cas-ci car ce sont des initiatives issues de la société civile (cf repair café, fablab, + sites divers de type comment réparer ifixit et autres). Responsable parce qu’il s’agit de lutter contre le tout jetable, y compris du matériel hight tech devenu difficile à réparer par les personnes pour de multiples raisons (obsolescence programmée, manque de pièces de rechanges, fabrication ne permettant que difficilement la réparation, disparition des compétences etc.)

      Pour avoir réparer moi même qqs matériels je confirme que ce type d’initiatives est salutaire car très très souvent il s’agit de rien du tout (genre simplement nettoyer en profondeur) qui ne devrait pas nécessiter l’appel à un service après vente spécialisé et agréé qui va facturer +++ pour une connerie.

      Les réparateurs pro (comme les bons cordonniers) deviennent rares, les compétences de bidouilles et de bricoles sont accessibles à beaucoup et permettent vraiment de prolonger la vie du matériel. Moins de déchets (la gestion des déchets est payée - financièrement tout autant qu’en terme de pollution - par tous), moins de matière première utilisée (les ressources sont limitées), possibilité de réemploi etc.

      Maintenant je n’ai peut-être pas bien compris l’argument ?

    • @Raffa Dans ta réponse, remplace « réparation » par « cuisine », par « comptabilité », par « jardinage » ou par n’importe quoi d’autre et le sens ne varie pas. Toute saine gestion au niveau individuel bénéficie à la société... Toute saine gestion est citoyenne... Et responsable aussi, mais on atteint pour ce dernier terme un summum de tautologie.

    • @liotier : justement moi j’aurais dit au contraire que consommation responsable est plutôt un oxymore aujourd’hui...
      Je pars du principe qu’aujourd’hui notre mode de consommation est globalement irresponsable, puisqu’on remplace sans se préoccuper de nos déchets, sans se préoccuper de son mode de production.
      Personne n’assume l’état du monde actuel.
      Le producteur dit « je vends ce que les gens m’achètent »
      Le consommateur dit « j’achète ce qu’on me vend ».
      Et on crève sous nos déchets, nos inégalités et notre chômage.

      Là je suis heureux de cette initiative car perso j’ai plutôt un fort pouvoir d’achat, mais je trouve pas de piste pour dépenser mon argent intelligemment vis à vis de certains de mes besoins matériels (j’ai un iphone, des ordis, pleins de trucs qu’on jette au lieu de les réparer.).
      Fais chier de nous entendre revendiquer une « hausse du pouvoir d’achat », si c’est pour bouffer la planète.
      On devrait parler « de pouvoir d’achat responsable ».
      Et là tu vois que c’est pas un problème de revenu financier, mais un problème d’organisation économique et sociale, où chacun puisse avoir une activité utile pour ses pairs, et où on apprenne à devenir plus économe en tout, sauf en services à se rendre, en temps à se consacrer les uns les autres.

      Les « ressources humaines » comme ils disent, ce sont les seules ressources non dégradantes pour l’environnement, dont nous disposons en excès pour notre économie. Pour toutes les autres, la pénurie menace. Et tu regarderas, depuis 40 ans quelle est la ressource qu’on cherche en permanence à économiser ?
      La mutation ne se fera pas toute seule, tout ce qui peut nous aider à voir les choses différemment est bon à prendre..

    • @petit_ecran_de_fumee Je ne crois pas que producteurs et consommateurs soient capables d’intégrer suffisamment dans leurs décisions les externalités qui en résultent - c’est à mon avis le rôle du régulateur... Les bonnes volontés en marge du marché sont utiles dans la recherche de solutions innovantes montrant l’existence d’alternatives mais échouent à changer les comportements - la main lourde de l’Etat y est nettement plus décisive.

      La réintégration par voie réglementaire des externalités négatives (principe du pollueur-payeur) est malheureusement peu pratiquée... Si les automobilistes payaient le coût complet de leur mode de déplacement (y compris les conséquences sanitaires, les nuisances sonores, l’emprise au sol de l’infrastructure etc.) les habitudes de transport changeraient rapidement - mais la volonté politique est absente. Si les agriculteurs payaient l’eau et l’essence au même prix que les autres utilisateurs, l’innovation fleurirait - mais là encore l’intérêt général pèse peu face aux intérets particuliers capables de nuisances politiques.

      En ce qui concerne la non-réparabilité, je crois qu’elle est le choix conscient des consommateurs : la réparabilité se paie en poids, en volume et en coût. Regarde les équipements informatiques industriels ou militaires - c’est tout ce qu’il y a de plus réparable et durable, mais c’est un luxe inaccessible pour la plupart des usages, non seulement financièrement mais aussi parce que peu d’utilisateurs choisiront un ordinateur cinq fois plus lourds et trois fois plus volumineux (ratios au pif, mais ça donne une idée du fossé). Peut-être pourrait-on taxer la non-réparabilité, mais elle sera difficile à définir. Peut-être qu’une intégration au prix de vente non seulement des coûts de recyclage des déchets mais aussi des externalités induites par l’épuisement de certaines ressources rares pourrait être une voie d’orientation des décisions d’achat.

    • Peut-être qu’une intégration au prix de vente non seulement des coûts de recyclage des déchets mais aussi des externalités induites par l’épuisement de certaines ressources rares pourrait être une voie d’orientation des décisions d’achat.

      oui, et sans cela on commence à parler d’économie de la fonctionnalité, qui se substitue petit à petit à l’économie de propriété. Signe que certains consommateurs prennent conscience que leurs besoins réels divergent d’une logique d’appropriation, accumulation ou de jouissance destructrice.. Espérons que cela s’amorce..