Critique radicale de la valeur

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  • « De quelques divergences entre Moishe Postone et la " Wertkritik " », par Clément Homs
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-postone-et-la-critique-de-la-valeur-119836393.html

    Pour autant, les deux refondations théoriques/analytiques de la critique marxienne de l’économie politique de part et d’autre de l’Atlantique ont été parallèles, au sens fort du terme, parce que les influences réciproques sont restées finalement minimes. Entre 1987 et 1993, le groupe Krisis avait déjà élaboré ses propres fondements théoriques en brisant les unes après les autres, les idoles du marxisme traditionnel au travers de divers articles fondateurs, quand les Allemands ont pris connaissance de l’ouvrage de Postone « Time, Labor and Social domination » paru aux Etats-Unis en 1993. Le rapport à Postone est donc extérieur à leur propre théorisation, on le cite mais on ne fonde rien à partir de lui. Il y a eu toutefois des contacts avec Postone, et le groupe Krisis a cherché à faire connaître son oeuvre en Allemagne en publiant par exemple sur le site de Krisis des traductions tandis que Norbert Trenkle a été l’un des traducteurs de l’édition allemande de « Zeit, arbeit und gesellschaftliche Herrschaft » qui ne paraîtra qu’en 2010 chez l’éditeur « Ça ira ». Malgré une rencontre internationale organisée au Brésil au début des années 2000 avec Kurz, Postone, Jappe, etc., et une rencontre française avec Postone à Lille en novembre 2009 où des Allemands avaient fait le déplacement, hormis des correspondances privées, de véritables discussions de fond n’ont jamais eu lieu. D’un côté, pendant très longtemps les Allemands et notamment Kurz, épargnèrent Postone de toute critique, ne voulant pas polémiquer avec un auteur dont ils se sentaient proches par certains aspects. Aujourd’hui encore, le courant « wertkritik » a toujours cherché à ne se réclamer d’aucune filiation théorique et on pourrait même dire que la référence au « Marx ésotérique » se réduit à la portion congrue dans les derniers écrits de Kurz. De l’autre, on peut peut-être penser que Postone, aujourd’hui âgé, et n’étant pas par ailleurs un polémiste hors pair, n’a jamais cherché à engager une discussion de fond avec la tumultueuse, ouvertement polémique et anti-universitaire, « critique de la valeur » allemande. Malgré son intérêt constant pour ce qui se publie dans Krisis et Exit !, et son hommage à l’oeuvre de Robert Kurz - notamment sur la théorie kurzienne de la crise - dans un entretien à la revue espagnole « Constelaciones » en 2012, Postone n’a pas encore cherché à répondre aux critiques qui lui ont été faites ces dernières années par Kurz et Lohoff par exemple.

    #critique_de_la_valeur

  • Moishe Postone à Paris le 20 février 2014. « Au-delà de l’utopisme et de la résignation : la possibilité historique de l’émancipation »
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-moishe-postone-a-paris-le-20-fevrier-2014-au-dela-de-l-

    Moishe Postone fera une intervention le 20 février 2014 sur le thème, « Au-delà de l’utopisme et de la résignation : la possibilité historique de l’émancipation ». Cette conférence se tiendra lors d’un colloque international, qui aura lieu des 19 au 22 février 2014 à l’université Paris-Ouest Nanterre, il est organisé par le réseau « Penser l’émancipation » et le laboratoire Sophiapol.

    Cette rencontre fait suite à une première édition, à Lausanne en octobre 2012. Ces initiatives visent, selon ses organisateurs, à développer, dans le monde francophone, un espace de réflexion et de discussion autour des élaborations théoriques et des pratiques sociales qui mettent en jeu l’émancipation humaine.

    #critique_de_la_valeur

  • Quand David Graeber étale la dette : une critique du livre « La dette : 5000 ans d’histoire »
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-quand-graeber-etale-la-dette-une-critique-du-livre-la-d

    « La langue du marché a envahi toutes les dimensions de la vie humaine », dit Graeber. Cependant, la façon dont il se sert de cette langue est complètement acritique. C’est bien trop souvent que la terminologie dominante est aussi la sienne. On est frappé par la naïveté totale avec laquelle sont employées des catégories quotidiennes telles que économie, politique, démocratie, capital, crédit. Celles-ci sont utilisées sans la moindre distance critique, comme si aucune d’elles n’était problématique. Il y a un rapport positif constant, voire lassant, à la justice et, bien sûr, aux valeurs. D’après Graeber, la valeur ou les valeurs doivent être comprises en termes de simple bon sens, comme une « manière de se faire une idée ce qu’on désire », ou comme des formulations de ce que nous « devrions vouloir » (David Graeber : La Fausse Monnaie de nos rêves / Valeur, échange et activités humaines [2001], Zürich 2012, p. 20). La valeur est donc discutée en suivant l’ornière apparemment non problématique de l’« axiologie » (ibid., page 21).

    #livres #édition #critique_de_la_valeur

  • C’est reparti comme en 40 (cet été) : anti-industriel et confusionnisme : polémique et mise en garde pour #L'échappée !

    #Critique_de_la_valeur - parutions automne 2013
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-critique-de-la-valeur-parutions-automne-2013-121257028.

    #Palim-psao note la liste des dernières parutions #wertkritik, et parmi la liste on remarque ce paragraphe :

    - Un écologiste proche des décroissants, #Fabrice-Flipo, signe un article « Moishe Postone » dans l’ouvrage collectif sous la direction de G. Carnino, C. Biagini et P. Marcolini, « Radicalité. 20 penseurs vraiment critiques » (éditions L’échappée, 2013). Cet ouvrage collectif, mal fagoté par les éditeurs, suscite déjà la légitime polémique puisque qu’il comprend un article de #Charles-Robin proche de l’altercapitaliste d’extrême-droite d’#Alain-Soral.

    Et évidemment, cet article porte en plus sur… #Jean-Claude-Michéa !

    On trouve alors sur Indymedia une alerte :
    http://paris.indymedia.org/spip.php?article14497

    Que je trouve particulièrement débile quant a son assimilation de plein de trucs différents en même temps (genre mise à part qu’il fut prêtre, il n’a pas l’air de savoir grand chose de ce qu’à écrit Illich ou encore Ellul).

    Mais on trouve aussi une explication apparemment officielle des Éditions L’échappée, qui disent qu’ils ne connaissaient pas cette personne mais qu’elle leur a été conseillé par un ami très proche en qui ils avaient confiance (et qui ne connaissait pas non plus les relations de Robin), et qu’ils n’ont pas vérifié qui il était vraiment en le googlisant :
    http://paris.indymedia.org/spip.php?article14513

    cc @aude_v @fil @baroug :)

    #Anselme-Jappe #Robert-Kurz #Moishe-Postone #Marx #capitalisme #Michéa #confusionnisme #extrême-droite #infiltration

    • Ok, déclassement des valeurs, de la tradition, transcendance, nature avec un grand N, anti-lumières, honneur, sacrifice, persecution des catholiques (?!), autorité, verticalité, hiérachie blablabla... Nouveaux atours, vieilles idées. Robin s’inscrit à écouter sa conférence, dans la pensée de la réaction (à la révolution française etc.) ... Quoi de neuf ? Et qu’est-ce qui te chatouille ? Ses raccourcis sur l’art contemporain, les points de vue de l’extrême-gauche sur la famille et la sexualité sont ridicules... même si il parle bien.

    • @supergeante C’est une stratégie de l’extrême droite. Ça s’apelle la contre-révolution. On récupère un élément de la critique classique de gauche « le capitalisme c’est mal », afin de récupérer des clients que l’on ne touchait pas habituellement, pour leur faire entendre un discours qui dans le fond vise a renforcer l’autorité et la soumission.

    • Lu à la librairie tout à l’heure l’article en question, certes rapidement, mais à peu près en entier. En lui-même, ne comporte effectivement aucune opinion de l’auteur, et ne parle que de son sujet, donc quand on le lit, on ne se dit pas que l’auteur doit avoir des relations directes avec l’extrême droite.

      Mais je trouve ça incroyable de publier un article de quelqu’un sans savoir d’où il parle, d’où il vient, même sans Google.

    • Et zou, PMO publie dans ragemag ! C’est un festival... Il les trouves « curieux et pétulants »... certainement n’ont ils pas vu les articles réac que publie le site...

      Bonjour,

      Le site Ragemag (www.ragemag.fr), produit par des jeunes gens curieux et pétulants, nous a proposé un entretien par mail, sur des questions allant de l¹invasion éclair du téléphone portable jusqu¹à la possibilité ou non de l¹action directe contre la tyrannie technologique : pourquoi la technologie n¹est pas neutre ; l¹opposition entre technique et technologie ; l¹eugénisme
      technologique et le transhumanisme ; la constriction du monde dans le filet cybernétique ; les ressources de la conscience critique ; le langage et l¹école ; le clivage entre parti industriel (du Front national à Lutte ouvrière) et mouvement anti-industriel (des post-situs à la Nouvelle droite) ; l¹anonymat ; les luddites ; Kaczinsky (Unabomber) ; la violence ; que faire ? ; et finalement pourquoi, comme Bartleby, nous oeuvrons à la démobilisation - « I would rather not to. »

      Comme nous nous sommes exprimés à loisir, de façon aussi complète et précise que possible, nous proposons aussi cet entretien à nos lecteurs.
      Retrouvez-le sur :
      http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=453

      Merci de faire circuler, Pièces et main d¹oeuvre

  • #Débat entre #Bernard-Friot et #Anselm-Jappe ! Encore par les Amis de @mdiplo, mais cette fois-ci en Belgique.

    Après l’#économie de marché ? by Festival des Libertés
    http://soundcloud.com/festival_des_libertes/economie-de-march

    La majorité des critiques économiques actuelles portent sur le néolibéralisme et la bulle financière. Et si la financiarisation de l’économie avait, en réalité, permis au modèle capitaliste de durer au-delà des limites qu’on pouvait lui prévoir ? Le néolibéralisme n’aurait alors été que le moyen de prolonger l’expérience capitaliste et non la politique économique qui l’a mis en difficulté. Dans quelle mesure peut-on penser dépasser aujourd’hui le système capitaliste ? Ne devons-nous pas envisager un changement radical de paradigme économique, de système de répartition des ressources ? Un changement qui concerne autant nos catégories de pensée que nos habitudes de comportement.

    Via #Palim-Psao qui évidemment n’aime pas du tout Friot.
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-apres-l-economie-de-marche-debat-contradictoire-entre-a

    #conférence #critique_de_la_valeur #wertkritik #capitalisme #travail #salariat

    • La #critique_de_la_valeur c’est super intéressant mais ça manque vraiment de résumés, de traduction en langage plus palpable et moins conceptuel, et aussi de traduction de termes allemands (Aufhebung, Aufklärung etc.)
      Les animateurs de Palim-Psao sont peut-être peu nombreux et n’ont peut-être pas le temps de tout faire, ce que j’imagine fort bien, mais quelques résumés seraient les bienvenus.

      Dans le même style et sur les même thématiques je repense aux longs et touffus textes de Clément sur le forum decroissance.info à l’époque, qui malgré leur intérêt faisaient fuir plein de monde (dont moi parfois) à cause de leur forme. C’est dommage.

    • Pour ma part, je n’ai pas encore compris la #critique_de_la_valeur.

      Pour le moment j’ai l’impression que c’est une doctrine qui consiste à remplacer la haine viscérale du capitaliste prédateur par la haine viscérale de l’argent, en partant de l’hypothèse que c’est l’argent le coupable de tous les maux, car l’argent serait le poison qui transformerait le plus doux des agneaux en affreux spéculateur, n’interagissant avec ses pairs que par intérêt. Pardon pour cette caricature, mais j’aimerais bien affiner mon jugement.
      Il faut que je réécoute attentivement Anselm Jappe pour essayer d’avoir une lecture plus subtile.
      Quand je lis le passage ci-après par contre, ça ne me convainc pas. J’ai l’impression qu’on confond capitalisme et utilitarisme, et ce que Clément Homs désigne par anti-capitalisme, c’est plus de l’anti-utilitarisme.
      Pour ma part je prend un problème l’un après l’autre. Déjà abolissons le droit prédateur au profit du propriétaire, le privilège capitaliste. Ensuite il sera temps d’évaluer si le droit d’utiliser le travail son prochain par l’échange de monnaie est si immoral que les critiques de la valeur le laissent entendre (ou autre façon de le formuler : en quoi le capitalisme serait-il inhumain s’il prenait enfin un visage humain ?).

      Il s’agit ici de faire passer par dessus-bord la superficialité de l’analyse de la crise que l’on retrouve chez tous les économistes de gauche qui sont soit marxistes traditionnels, régulationnistes ou keynésiens, et dont les élucubrations se retrouvent à longueur de colonnes dans Le Monde Diplomatique, Libération, Alternatives Economiques, la Revue des Livres, L’Humanité, Politis, Alternative Libertaire, etc. Pour toute la radicalité bourgeoise de gauche, des économistes attérés à Frédéric Lordon, en passant par Paul Jorion, Bernard Friot, Bernard Marris, Jean-Marie Harribey, Michel Aglietta ou Cédric Durand, les problèmes de la crise sont toujours définis quasi spontanément en fonction de la logique intériorisée du système dominant, c’est-à-dire toujours en termes d’une redistribution des catégories capitalistes à chaque fois transhistoricisées par ces auteurs. Pour le populiste Friot, bien sûr, dans sa déclaration d’amour au capitalisme, il s’agit toujours de débarasser le capitalisme (comme le pensaient déjà les nazis dans les années 1930 en parlant du « capital-rapace »), de ses méchants spéculateurs, de ses horribles banquiers et de ses rapaces actionnaires, afin de libérer les gentils-travailleurs véritables créateurs de valeur. On critique le méchant capital-financier au nom du bon-capital pourvoyeur d’emplois et de marchandises : c’est là l’utopie du gentil-capitalisme qui fonctionnerait pour tout le monde, l’espoir d’une gestion alternative d’un capitalisme enfin à visage humain. Sortir du capitalisme, aujourd’hui comme demain, ne sera pourtant jamais le fait de redistribuer autrement la valeur, c’est-à-dire l’argent sous la forme du salaire (socialisé ou pas) ou des retraites. Etatisme contre néolibéralisme, c’est toujours le capitalisme !

    • Anselm Jappe est bien embêté puisque le cadre du débat semble être de poser des solutions pratiques alors que la théorie de la critique de la valeur se propose avant tout d’avancer sur le plan des idées. Il reste dans une posture critique qui, bien que valable, frise parfois le cynisme alors que Friot au contraire est dans la poursuite de qui a été « conquis » au travers de la social-démocratie et qu’il fournit un modèle déjà tout fait ou à poursuivre.

      On regrettera les carences dans l’animation du débat et les questions du public qui, à quelques exceptions près, n’apportent pas grand chose. Il aurait été beaucoup plus intéressant de confronter plus directement les deux intervenants dans un réel débat. Friot semble d’ailleurs le provoquer et Jappe répond mais malheureusement le modérateur ne saisit pas l’occasion d’approfondir les divergences qui sont pourtant très (trop) grandes.

      Toutefois je note quand même ceci en terme de « proposition » de la part de Jappe :

      Il faut donc quelque forme de planification sociale qui évidemment n’a rien à voir avec la planification des États qui se proclamaient socialistes. Elle doit être surtout une planification qui se base directement sur la valeur d’usage – même si le mot n’est pas très bon pour d’autres raisons. Il ne doit pas il y a avoir un facteur qui nous échappe totalement et qui décide pourquoi on abandonne par exemple une production et on en fait une autre. (…) Une société post-capitaliste ne peut qu’être une société qui règle consciemment sa production. On ne peut pas y arriver d’un jour à l’autre mais cela reste pratiquement la seule alternative. Mais je ne suis même pas sûr qu’on peut y arriver, on peut aussi peut-être échouer. Et c’est sûr que ce n’est pas quelque chose qu’on peut formuler comme une proposition de loi. Il faut une révolution assez profonde. Mais il faut au moins commencer à poser le problème et abandonner les fausses pistes et actuellement je ne vois presque que des fausses pistes qui restent toujours dans le cadre de ce qui est donné pour le régler.

      #planification #critique_de_la_valeur

    • Une des « pistes de solution » (je ne dis pas que c’est une solution telle quelle quoi), qu’avance la critique de la valeur, c’est de dire que les « allocations » que pourraient donner aux gens soit l’État soit des organismes gérés par les gens (avec une préférence pour que ce ne soit pas l’État évidemment), et bien ces « allocations » doivent se faire en nature, et non pas par la médiation de l’argent.

      On doit donner directement un toit aux gens, directement des habits, directement un panier de légumes locaux, et non pas de l’argent pour qu’ils les achètent.

    • Salut, je suis à la ramasse, votre discussion date de 2014. Mais grâce à celle-ci, j’ai pu apprendre que Palim Psao était définitivement contre Friot. Actuellement, moi je suis plutôt intéressé par les travaux de Friot mais qui sait, peut-être que les articles critiques à l’encontre de Friot vont me convaincre.

      Avez-vous changé de façon de penser depuis lors ?

  • « Après l’économie de marché ? », débat entre Anselm Jappe et Bernard Friot [Enregistrement audio]
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-apres-l-economie-de-marche-debat-contradictoire-entre-a

    Il s’agit ici de faire passer par dessus-bord la superficialité de l’analyse de la crise que l’on retrouve chez tous les économistes de gauche qui sont soit marxistes traditionnels, régulationnistes ou keynésiens, et dont les élucubrations se retrouvent à longueur de colonnes dans Le Monde Diplomatique, Libération, Alternatives Economiques, la Revue des Livres, L’Humanité, Politis, Alternative Libertaire, etc. Pour toute la radicalité bourgeoise de gauche, des économistes attérés à Frédéric Lordon, en passant par Paul Jorion, Bernard Friot, Bernard Marris, Michel Aglietta ou Cédric Durand, les problèmes de la crise sont toujours définis quasi spontanément en fonction de la logique intériorisée du système dominant, c’est-à-dire toujours en termes d’une redistribution des catégories capitalistes à chaque fois transhistorisées par ces auteurs. Pour le populiste Friot, bien sûr, dans sa déclaration d’amour au capitalisme, il s’agit toujours de débarasser le capitalisme (comme le pensaient déjà les nazis dans les années 1930 en parlant du « capital-rapace »), de ses méchants spéculateurs, de ses horribles banquiers et de ses rapaces actionnaires, afin de libérer les gentils-travailleurs véritables créateurs de valeur : l’utopie du gentil-capitalisme qui fonctionnerait pour tout le monde, l’espoir d’une gestion alternative d’un capitalisme enfin à visage humain. Sortir du capitalisme ne sera pourtant jamais le fait de redistribuer autrement la valeur, c’est-à-dire l’argent sous la forme du salaire ou des retraites. Afin de dépasser la fausse conscience de cet anticapitalisme tronqué de la gauche, on retrouvera dans l’intervention de Jappe une présentation de quelques éléments de base propres au courant allemand de la critique de la valeur, notamment une présentation de la critique des catégories/formes capitalistes que sont le travail, la valeur, l’argent, la marchandise, le rapport-capital comme « Sujet automate » (Marx) et l’Etat. Pour comprendre la crise actuelle il s’agit de véritablement changer le cadre de pensée, de commencer à redéfinir complètement les traits fondamentaux du noyau du capitalisme comme jamais la gauche n’a su le saisir depuis deux siècles.

    #critique_de_la_valeur

  • « #Crise financière, crise du #néolibéralisme ou crise du #capitalisme ? », par #Anselm-Jappe
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-crise-financiere-crise-du-neoliberalisation-ou-crise-du

    Ci-dessous la dernière vidéo d’une #conférence d’Anselm Jappe, dans le cadre des rencontres des Amis du Monde diplomatique (@mdiplo) de l’Hérault, le 7 novembre 2013 à #Montpellier. Conférence qui ne craint pas de prendre à contre-pied les observations à la petite semaine sur la crise actuelle qui se lisent dans toute la presse altercapitaliste et alter-économique française.

    http://www.youtube.com/watch?v=-_gH05mBGuI

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #économie #philosophie #Marx #marxisme #capital #travail

  • Les Mérites de Roman Rosdolsky
    À propos de « La genèse du «Capital» chez Karl Marx »
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-les-merites-de-roman-rosdolsky-a-propos-de-la-genese-du

    Le livre de Rosdolsky examine un grand manuscrit de Marx, écrit en 1857/58, les « Grundrisse ». Publié pour la première fois en 1939, il eut à l’époque un impact limité, considéré comme une simple esquisse ou un schéma du « Capital » et, conséquemment, de moindre importance que ce dernier. Le livre de Rosdolsky est le premier examen organique des « Grundrisse » ; son grand mérite est de montrer combien ce manuscrit doit à la dialectique hégélienne de la forme et du contenu, en particulier quand il est question de la valeur. C’est pour cette mise en relief que Rosdolsky peut être considéré – même s’il reste prudemment, sur de nombreux aspects, dans le marxisme traditionnel – un précurseur de ceux qui mettent aujourd’hui en discussion la marchandise, le travail, la valeur et l’argent, l’État, le marché et la politique, etc.

    #critique_de_la_valeur

  • Le spectacle comme illusion et comme réalité
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-le-spectacle-comme-illusion-et-realite-par-gerard-brich

    C’est vrai, la notion de « spectacle » n’est pas sortie tout armée de la cuisse de Guy Debord (ni de sa gueule de bois un soir de migraine – à l’instar de certains récits de la naissance de la fille de Zeus). Le concept de spectacle a été introduit par Guy Debord dans le Rapport sur la construction des situations (1957), un texte qui est à l’origine de la fondation de l’Internationale situationniste. Elle l’est d’abord à propos du dramaturge allemand Bert Brecht : « seule l’expérience menée par Brecht à Berlin nous est proche, écrit Debord, par sa mise en question de la notion classique de spectacle. » La signification de cette proximité est claire : ce qui intéresse Debord, c’est l’effort que fait Brecht de casser l’illusion théâtrale par ce que l’on appelle la distanciation. Au rebours de l’ambition théâtrale, d’obtenir une identification du spectateur aux personnages mis en spectacle, il y a la volonté de donner la conscience de l’écart entre le spectacle et la « vie réelle », et de faire du spectacle, non un instrument de désengagement de la vraie vie, mais même, au contraire, un outil pour intervenir dans la réalité (il y a presque de la pédagogie, et même de l’intervention dans la conception brechtienne du théâtre). Il y a une deuxième occurrence de la notion de « spectacle » dans ce texte, encore plus explicite : « Il est facile de voir à quel point est attaché à l’aliénation du vieux monde le principe même du spectacle : la non-intervention ». Est ici introduite la notion d’aliénation, qui fonctionne comme une définition de l’illusion théâtrale, et l’idée que le « vieux monde » est un monde de la dépossession de soi au profit de l’identification illusoire dans les personnages du spectacle. Je dirai qu’il n’y a rien de particulièrement « situationniste » dans tout cela, même si la première thèse de la Société du Spectacle prend cette observation comme point de départ : « Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation. »

    #situationisme #critique_de_la_valeur

  • « Le #spectacle comme illusion et réalité », par #Gérard-Briche (version 2013). - Critique radicale de la #valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-le-spectacle-comme-illusion-et-realite-par-gerard-brich

    Mon propos ne sera pas de préciser la théorie #situationniste du spectacle. Il sera beaucoup plus modeste. Enfin, en même temps plus modeste et plus ambitieux. Modeste, car il va se limiter à situer le concept situationniste de spectacle. Ambitieux, car il prétend en marquer le développement : je montrerai qu’en articulant l’analyse du spectacle à l’analyse de la #marchandise. Je rappelle que la société du spectacle est désignée comme société spectaculaire-marchande ! #Guy-Debord lui donne une consistance critique rigoureuse. Mais, c’est en tout cas l’hypothèse que je voudrais vous proposer, il ne va pas au bout du chemin.

    #aliénation #fétichisme #réification #Histoire #Marx #Henri-Lefebvre #capitalisme #critique_de_la_valeur #wertkritik #internationale-situationniste

  • La réalité sociale marque au fer rouge notre pensée sociale
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-la-realite-sociale-marque-au-fer-rouge-sa-marque-dans-n

    Le monde européen du Moyen-âge chrétien s’était constitué, dans son unité profonde de pensée, autour du Dieu de l’Église. Le monde contemporain, qui ne connaît aucune frontière terrestre, s’est lui constitué autour du capitalisme. Celui-ci, à l’image du Dieu de l’Église, s’est inscrit dans notre chair cognitive. Les chrétiens du Moyen-âge voyaient Dieu partout ; nous voyons du capitalisme partout, même là où il n’est pas. Dieu était l’horizon indépassable du Moyen-âge ; tout comme aujourd’hui on n’imagine pas un monde sans capitalisme. La pensée du Moyen-âge s’articulait autour de Dieu ; notre pensée s’articule autour des catégories fondamentales du capitalisme.

    #critique_de_la_valeur

  • De quoi l’#Europe est-elle le nom ? (Débat le 15 octobre à #Paris avec #Anselm-Jappe et #Cédric-Durand)
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-de-quoi-l-europe-est-elle-le-nom-debat-le-15-octobre-a-

    #agenda #2013-10 #2013-10-15 #critique_de_la_valeur #wertkritik #économie #finance #anarchisme #démocratie

    Les camarades de Grand Angle Libertaire organisent un débat le mardi 15 octobre à Paris :

    La responsabilité propre de l’Union Européenne dans le marasme actuel est interrogée. La crise de la dette tend à être interprétée comme un pur artefact financier, tandis que d’autres lectures proposent d’y voir (aussi) un signe d’essoufflement de l’économie réelle. La gauche critique se montre disserte en préconisations. Des latitudes présumées sont identifiées et le carcan néolibéral, dénoncée.

    Quels espoirs peuvent réellement nourrir les économies fragilisées à partir de la restitution de leurs souverainetés monétaires ? Et l’État-nation, est-il vraiment l’échelle de la démocratie ? Ce que la présente situation européenne doit aux politiques fédérales (celles de la banque centrale, de la commission, etc.) ou aux mécanismes délétères du capitalisme mondialisé restent à discerner. Ce problème a une importance majeure pour qui entend intervenir sciemment dans les affaires de la cité.

  • Le travail est une catégorie capitaliste
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-le-travail-est-une-categorie-capitaliste-114860222.html

    Le « travail » est lui-même un phénomène historique. Au sens strict, il n’existe que là où existent le travail abstrait et la valeur [dans la formation sociale capitaliste qui naît à partir du XIVème et XVème siècles]. Non seulement au niveau logique, mais aussi par rapport au travail, « concret » et « abstrait » sont des expressions qui renvoient l’une à l’autre et qui ne peuvent pas exister indépendamment l’une de l’autre. Il est donc très important de souligner que notre critique touche le concept de « travail » en tant que tel, pas seulement le « travail abstrait ». On ne peut pas simplement opposer entre eux le travail abstrait et le travail concret, et encore moins comme étant le « mal » et le « bien ». Le concept de travail concret est lui-même une abstraction, parce qu’on y sépare, dans l’espace et dans le temps, une certaine forme d’activité du champ entier des activités humaines : la consommation, le jeu et l’amusement, le rituel, la participation aux affaires communes, etc. Un homme de l’époque précapitaliste n’aurait jamais idée de placer au même niveau de l’être, en tant que « travail » humain, la fabrication d’un pain, l’exécution d’un morceau de musique, la direction d’une campagne militaire, la découverte d’une figure géométrique et la préparation d’un repas.

    #travail #critique_de_la_valeur #théorie

  • Fin du jeu
    Pourquoi la dévalorisation générale de l’argent n’est plus qu’une question de temps
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-pourquoi-la-devalorisation-de-l-argent-n-est-plus-qu-un

    S’il manque à tous ces économistes un concept de crise systémique, cela provient de leur mauvaise compréhension du sens et de l’objectif des économies capitalistes, mauvaise compréhension que l’on retrouve dans le préambule d’à peu près tous les manuels de macroéconomie. On n’y parle d’ailleurs pas de capitalisme ; on y soutient plutôt que, de l’âge de pierre jusqu’à présent, l’économie a toujours eu pour but la fourniture et la consommation de biens qui malheureusement deviennent désormais de plus en plus rares, ce qui explique que tout le monde ne puisse avoir tout ce qu’il veut. Or, le premier gamin venu sait aujourd’hui que ce ne sont pas les biens qui sont rares mais seulement l’argent qui me fait défaut pour les acheter, et que l’objectif de toute activité économique capitaliste est uniquement de faire d’une somme d’argent une plus grosse somme d’argent, tandis que la satisfaction des besoins représente, tout au plus, un effet secondaire, bienvenu certes mais pas toujours réalisable. Seuls les économistes ne le savent pas. À cet égard, on peut considérer l’enseignement de la macroéconomie comme un effort visant à extirper systématiquement de la tête des étudiants ce savoir qui a déjà fait soupirer tant d’entrepreneurs – lesquels auraient cependant mieux fait de lire Marx, car lui au moins avait compris comment fonctionne le capitalisme.

    #critique_de_la_valeur #théorie

  • Nous les morts-vivants
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-nous-les-morts-vivants-par-claus-peter-ortlieb-12016315

    Lorsqu’un journaliste aussi renommé que le rédacteur en chef associé et directeur du feuilleton de la FAZ [Frankfurter Allgemeine Zeitung] publie un nouvel ouvrage, le battage médiatique est sans doute inévitable, tant sont étroits les liens unissant l’auteur à ses confrères en charge des recensions. À l’occasion de la sortie de Ego. Das Spiel des Lebens de Frank Schirrmacher en février 2013, nous avons eu droit pour commencer, dans Der Spiegel du 11 février, à un article de quatre pages où l’auteur présente les thèses principales du livre avant de répondre à une interview de deux pages. Le même jour, une dithyrambe signée Jakob Augstein est parue sur le site Der Spiegel Online ; Schirrmacher y est qualifié de « journaliste le plus captivant du pays » et « indéniablement de gauche ». Ce dernier point est confirmé par Thomas Assheuer, qui nous offre dans Die Zeit du 14 février une recension on ne peut plus bienveillante. On le voit, dans un premier temps les seules critiques sérieuses sont venues de la « droite », notamment sous la plume de Cornelius Tittel dans la version online de Die Welt le 17 février. L’appréciation à porter sur Schirrmacher paraît dépendre du positionnement politique de chacun. En fait, toute cette effervescence, dont le résultat fut de propulser en l’espace de deux semaines le livre en tête de la liste des best-sellers que tient à jour le Spiegel, montre simplement à quel point le concept de « gauche » est tombé bien bas.

    #critique_de_la_valeur #théorie #travail

  • Une critique négative, par la revue #Exit !, du livre d’un journaliste allemand qui expliquait le "néo-libéralisme" actuel par la théorie des jeux.

    « Nous les morts-vivants », par #Claus-Peter-Ortlieb - #Critique radicale de la #valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-nous-les-morts-vivants-par-claus-peter-ortlieb-12016315

    Lorsqu’un journaliste aussi renommé que le rédacteur en chef associé et directeur du feuilleton de la FAZ [Frankfurter Allgemeine Zeitung] publie un nouvel ouvrage, le battage médiatique est sans doute inévitable, tant sont étroits les liens unissant l’auteur à ses confrères en charge des recensions.

    [...]

    En fait, toute cette effervescence, dont le résultat fut de propulser en l’espace de deux semaines le livre en tête de la liste des best-sellers que tient à jour le Spiegel, montre simplement à quel point le concept de « #gauche » est tombé bien bas.

    [...]

    Quiconque cherche à dépasser la simple intuition pour faire vraiment la lumière sur l’« #aliénation » dont il est question ici devrait se plonger dans les œuvres de #Marx, Lukács, Adorno et quelques autres classiques. Schirrmacher, lui, montre involontairement comment on peut se dispenser de tout cet arrière-plan théorique ; il montre à quoi ressemble une « critique du #capitalisme » qui ne sait pas ce qu’est le capitalisme.

    [...]

    Ce récit constitue l’exemple type d’une critique bourgeoise de la #technique, c’est-à-dire une critique qui fait abstraction des rapports de production dominants, prétendant voir en l’occurrence dans la #théorie-des-jeux et l’#informatisation la cause de tous les maux qui se sont abattus sur nous depuis 1989 et la mise en place du néolibéralisme. Toutefois, la théorie des jeux ne convient pour ce rôle que jusqu’à un certain point : elle s’applique en effet exclusivement aux situations de conflit où chacune des parties en présence connaît à la fois les possibilités d’action (règles du jeu) et les objectifs de prédilection des autres joueurs ; en revanche elle ne vaut rien lorsque ces préférences ne sont pas connues et qu’il s’agit de les découvrir.

    #critique_de_la_valeur #wertkritik #informatique #économie #finance #bourse #travail

    • la théorie des jeux (...) s’applique (...) exclusivement aux situations de conflit où chacune des parties en présence connaît à la fois les possibilités d’action (règles du jeu) et les objectifs de prédilection des autres joueurs

      => voilà bien un argument ridicule. J’ai fait ma thèse sur la théorie des jeux appliquée à la biologie ; on ne peut pas supposer que les gènes connaissent leurs propres "objectifs", d’une part parce qu’il n’ont pas d’objectifs, d’autre part parce qu’ils n’ont pas de connaissance — et ça n’empêche pas de faire de la théorie des interactions stratégiques entre “agents non-pensants” !

      Une grande partie de nos séminaires portaient (à l’époque, mais, avec le petit œil que je garde sur le sujet, je ne crois pas que ça ait énormément changé) sur les différentes manières de calculer la valeur de l’information, avec des paradoxes comme la force du faible et la force du fou. Utiliser l’argument de la “rationalité parfaite” pour rejeter “la théorie des jeux”, c’est irrecevable.

      Par contre évidemment, n’ayant pas lu le livre qu’il critique, je n’ai pas d’avis sur sa valeur, ni sur les théories qu’il développe.

  • Erreur système
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-erreur-systeme-par-ude-groupe-exit-119829269.html

    Par contre, avec cette tendance se profile manifestement une situation où l’on voit se refléter le « sujet automate » dans les transactions automatisées de l’industrie financière. De même que le processus tautologiquement autoréférentiel de la valorisation de la valeur fut mis en route par des hommes auxquels ensuite, réifié et donc méconnaissable, il fait face ; de même à présent d’autres hommes se lancent-ils dans la démarche hasardeuse consistant, par le biais de processus de valorisation automatisés, non seulement à se conformer aux exigences du sujet automate, mais en quelque sorte à les devancer. Si le « mouvement idéal » A-A’ ne passe d’ores et déjà plus par le détour de processus de valorisation socialement médiatisés et si l’homme n’y joue plus qu’un rôle marginal d’agent technologiquement limité, ce reste anthropologique tend lui-même à être éradiqué dans les fantasmes informatiques d’une gestion du risque automatisée. Complexité des solutions logicielles, impossibilité de traduire en séries de chiffres les restes dégénérés de la soi-disant « raison entrepreneuriale », tout concourt à faire disparaît la claire conscience (qui aurait pourtant dû être aussi à la portée d’un esprit raisonnant de façon immanente) du fait que tenter d’opposer une stratégie d’investissement et de transaction mécanisée et automatisée au chaos des marchés financiers ne fera qu’amplifier celui-ci.

    #critique_de_la_valeur

  • Un échec bien mérité ?
    « Sauvetage de Chypre » : le nouveau paradigme de la gestion de crise européenne
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-un-echec-bien-merite-sauvetage-de-chypre-le-nouveau-par

    Bien évidemment, aucun État n’est en mesure de rattraper seul son secteur financier lorsque celui-ci est en chute libre et que le total de ses actifs se monte à vingt-deux fois le produit annuel de l’économie nationale ; de ce point de vue, le discours sur le surdimensionnement peut se comprendre. Seulement on ne devrait pas oublier le processus historique qui a conduit à cette situation. Le secteur financier est surdimensionné au plan mondial, et des décennies durant personne n’y a rien trouvé à redire, bien au contraire : c’est cette véritable inondation de capital financier qui, par le biais du crédit, a fait fonctionner pendant trente ans l’économie mondiale et permis ainsi d’ajourner sans cesse une crise devenue virulente à partir des années 1970 ; jusqu’à ce qu’au final plus rien ne marche, les crédits accordés s’étant révélés être en grande majorité des emprunts toxiques. Suggérer, comme d’aucuns s’y entendent dans ce genre de situation, que les banques devraient se concentrer sur leur cœur de métier qui consiste à soutenir l’économie réelle, c’est passer à côté du vrai problème : l’échec des banques chypriotes ne vient en effet pas tant, loin s’en faut, de leurs pratiques douteuses, que de ce que précisément elles ont exercé leur si « respectable » cœur de métier.

    #Chypre #critique_de_la_valeur

  • « Les " psychopathes " arrivent. Un adieu à " l’ère du narcissisme " », par Götz Eisenberg - Critique radicale de la valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-les-psychopathes-arrivent-un-adieu-a-l-ere-du-narcissis

    Les années que nous venons de traverser, marquées par le #néolibéralisme, ont rendu les gens indifférents, leur #vie_intérieure s’est transformée en un grand glacier de sentiments congelés. Les gens ne peuvent pas faire autrement que de transmettre cette froideur à leur environnement. Il y a des différences non négligeables selon qu’on a grandi et que l’on vit dans une société qui valorise la solidarité avec les faibles et ceux qui sont moins compétitifs, ou bien qu’on vit dans une société où ces gens sont abandonnés dans la misère et stigmatisés en tant que loosers. Que l’expression « espèce de victime » soit devenue la pire insulte que des jeunes se lancent à la tête en dit long sur l’image pervertie qu’ils se font de l’humanité, marquée depuis quelques années par le culte du gagnant. On le voit par exemple chez des sportifs qui chantent à tue-tête devant les caméras après un match victorieux : « Regardez à quoi ressemblent des gagnants – hohéhohéhohé ». (…) Sans doute aussi parce qu’elle a l’air de sortir du dernier soap opera, la gardienne de but de l’équipe de foot américaine, Hope Solo, incarne ce culte du gagnant. Dans une interview avant la finale du dernier championnat du monde, elle déclarait : « Nous savons que nous allons gagner. C’est notre mentalité. » Qu’elle se soit trompée n’est qu’un faible réconfort.

    Le marché comme vie intérieure

    Les attitudes et les comportements qui sont dictés par le marché et qui sont indispensables pour réussir au niveau économique ont aujourd’hui pénétré la vie quotidienne jusque dans ses derniers recoins. Le manque d’égard généralisé, l’#individualisme poussé jusqu’à la manie égocentrique, le #cynisme et l’indifférence caractérisent aujourd’hui les rapports entre les humains. C’est ainsi que « l’ère du #narcissisme » porte déjà en son sein le prochain niveau de développement psycho-historique. Le marché, l’économie et la pédagogie dictent une idée de la vie intérieure humaine qui doit être flexible et interchangeable, analogue à ce qu’on stigmatise encore aujourd’hui comme « #psychopathe », et qu’on retrouve chez les détenus, en prison ou dans des institutions médico-légales. Le terme de psychopathe n’est pas utilisé ici dans son acception populaire, définissant une personnalité perturbée, imprévisible et violente, mais comme l’ont défini les psychiatres américain et canadien Cleckley et Hare pour qui les caractéristiques d’une personnalité « psychopathique » sont l’incapacité à ressentir de l’empathie, le fait d’être beau parleur, charmeuse, sûre d’elle, à l’aise dans les situations sociales, froide quand elle est sous pression. C’est-à-dire précisément les attributs qui caractérisent les flambeurs et les gourous de la nouvelle économie et du monde de la finance qui continuent à nous pousser vers le précipice.

  • L’anticapitalisme est-il toujours de gauche ?
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-l-anticapitalisme-est-il-toujours-de-gauche-par-anselm-

    Les mouvements sociaux dont il est question ici n’aiment pas les discussions théoriques. A leurs yeux, celles-ci sapent l’unité et l’harmonie tant recherchées. Ce qui compte, c’est le « tous ensemble ». Dans les assemblées, par souci de démocratie, personne n’a le droit de parler plus de deux minutes. Un mouvement comme « Occupy Wall Street », fort d’avoir l’appui ou la « compréhension » de Barack Obama et du « guide » iranien Khamenei, de la présidente brésilienne Dilma Roussef, de l’ex-Premier ministre britannique Gordon Brown et du président vénézuélien Hugo Chavez, sans parler de certains banquiers comme George Soros, de divers prix Nobel de l’économie et d’hommes politiques du parti républicain, un tel mouvement ne peut pas se perdre dans des arguties dogmatiques. Et les théoriciens de gauche accourent pour leur donner raison : s’attaquer aux bourses et aux banques, disent-ils, constitue déjà un bon début.

    #anticapitalisme #critique_de_la_valeur