Libye : les kadhafistes tentent un retour en grâce

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    http://www.mediapart.fr/journal/international/280115/libye-les-kadhafistes-tentent-un-retour-en-grace

    (lire aussi le livre de Robert Dulas, http://mondafrique.com/lire/editos/2014/11/03/les-fonds-libyens-desesperement-introuvables-de-nicolas-sarkozy, pourquoi ts les barbouzes s’apellent robert ?)

    La Libye est en proie au chaos. D’un côté le gouvernement de Tobrouk, reconnu par la communauté internationale mais invalidé par le conseil constitutionnel, de l’autre celui de la coalition Farj Libya (Aube de la Libye) installée à Tripoli. Alors que les premiers s’égosillent en traitant les seconds de terroristes pour recevoir le soutien des Occidentaux, il est difficile d’affirmer qu’une partie est plus légitime que l’autre. Cette semaine, une réunion de la dernière chance s’est tenue à Genève sous l’égide de l’Onu et de son envoyé spécial en Libye, Bernardino Leon. Au moment où un fragile cessez-le-feu vient d’être décrété, l’issue de la réunion risque, une fois de plus, de décevoir. « Aujourd’hui personne ne veut discuter, il faut que les pays impliqués arrêtent de soutenir un camp ou un autre et envisagent des sanctions », propose, las, un diplomate et ancien haut responsable libyen de l’ère post-Kadhafi.

    Face au désordre, les diplomaties occidentales cachent mal leur fébrilité. « En France, dès que nous sommes dans une situation non conventionnelle, nous perdons nos repères », regrette Patrick Haimzadeh, spécialiste de la Libye et ancien diplomate. De fait, en Libye, depuis la chute de Mouammar Kadhafi, la situation est tout sauf conventionnelle. Tous les interlocuteurs que les chancelleries occidentales avaient dans ce pays ont été écartés par la fameuse loi d’exclusion de juin 2013. Cette loi, adoptée sous la menace des armes par des groupes islamistes, interdit à toutes les personnalités en poste sous le colonel Kadhafi d’avoir un poste de responsabilité. Alors les diplomates occidentaux, y compris les Français, multiplient les contacts avec des personnalités ou mouvements pour tenter de mettre un pied dans le pays.

    Au moment de l’insurrection en 2011, la France suit le mouvement enclenché par le Qatar et la Turquie et estime que certaines personnalités islamistes sont incontournables. C’est ainsi que le général Benoît Puga, chef d’état-major particulier de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande, rencontre dès 2011 Abdelhakim Belhadj. Il est imité en mai 2014 par des hauts fonctionnaires du Quai d’Orsay. Cet ancien proche d’Oussama Ben Laden en Afghanistan et au Soudan est courtisé par tous. Lui qui avait été livré par la CIA et le MI6 aux terribles moukhabarat (services secrets) libyens en 2004 recevra même personnellement les excuses du sénateur républicain américain John Mc Cain pour les mauvais traitements infligés à son épouse lors de leur détention dans une prison secrète de Bangkok… Ainsi va l’histoire, les ennemis d’hier sont devenus des interlocuteurs et Belhadj a réussi à se positionner.