• N’oublions pas les tsiganes

    Pour résumer, dès 1940 les nomades français (vanniers, forains, commerçants ambulants, artistes de cirque, musiciens ambulants…) étaient interdits de circuler pour éviter qu’ils ne deviennent des agents ennemis ou qu’ils nuisent aux mouvements des troupes. Ces interdictions de circulation prenaient la forme de résidence surveillée puis de camps allemands pour nomades.

    Sous le Gouvernement de Vichy, les camps de Salieri, Rivesaltes, le Barcarès, Argelès-sur-Mer et Lannemezan ouvrent leurs portes aux nomades français ; ils sont placés sous l’administration française. On recense alors entre 3000 et 6000 le nombre de Tsiganes internés dans ces camps pour nomades français. Les conditions de vie dans ces camps étaient les mêmes que celles dans les camps de concentration. De nombreux Tsiganes mouraient de maladies, de la malnutrition ou de leurs blessures.

    Ce n’est qu’en 1946, soit un an après la fin de la guerre ou deux ans après la Libération que les derniers Tsiganes quittent les camps français. L’argument de l’époque : l’administration voulait recenser le nombre de nomades et contrôler leur identité… La vie en dehors des camps de concentration français n’a pour autant pas été plus clémente avec les Tsiganes qui étaient victimes de délation, d’accusations ou de persécutions par les autorités. Constatant la confiscation et le vol de leurs biens et la privation de leurs droits, les Tsiganes ont vu naître une méfiance vis-à-vis des institutions françaises. Aujourd’hui, le devoir de mémoire pour mettre fin au malaise de l’histoire.

    http://www.liberation.fr/debats/2015/01/27/n-oublions-pas-les-tsiganes_1190007