https://lundi.am

  • Interrègne - Etat des lieux d’une décomposition
    https://lundi.am/Interregne-Etat-des-lieux-d-une-decomposition

    Nous avons, en gros, quatre électorats qui ont dominé les derniers blocs politiques : les petits vieux de droite qui touchent une belle retraite, ont trois voitures, une résidence secondaire et ne veulent rien changer à leur mode de vie ; les libéraux pour qui ça roule qui votent Macron ; à gauche, les rejetons bourgeois, les classes d’encadrements et les professions culturelles, majoritairement citadines, qui attendent d’un État social le surplus économique nécessaire à un niveau de vie de CSP+ ; et tout le reste, ceux qui vivent le déclassement, des galériens des anciennes zones industrielles à la bourgeoisie pavillonnaire en passant par les couches moyennes de la périphérie.

    Cette catégorie mouvante de la société vote un peu partout et ne représente pas un tout cohérent en termes de conditions de vie, mais est unifiée par un aspect simple : la volonté d’appartenir à la “classe moyenne” fantasmée qui a un boulot stable et un bon niveau de consommation, et le désespoir engendré par l’étau posé sur cette possibilité. Cette crise est rampante depuis longtemps : la faillite de la vieille politique et le paroxysme progressif du marasme économique l’ont projetée sur le devant de la scène, et oblige désormais à une reconsidération systématique. Pour la vieille comme la nouvelle droite, cette reconsidération est simple : ces gens qui, à la fois ont perdu la sociabilité de l’ancienne société pré-fordiste, et en même temps n’ont jamais obtenu les promesses de niveau de vie du développement économique, se verront promettre une indemnisation, et peut être même une nouvelle forme de communauté, au travers de politiques racistes.

    Dans la conjoncture actuelle, cette frange paupérisée de la population ne voudra jamais du statu quo et cherchera d’une manière ou d’une autre à soutenir un changement, voire à le provoquer si elle s’en sent les forces. Les dernières mobilisations - agriculteurs, retraites, banlieues - donnent raison aux journalistes anglais qui les qualifiaient lucidement de “désinhibition dangereuse de la société” en réponse à celle du Président et de l’État. Il y a une “masse critique” au sein de la population qui est au point de rencontre entre la crise économique et la crise morale, entre les espoirs déçus et la constatation d’un changement irréversible de la socialisation. C’est ce phénomène qui permet de passer d’une crise politique à une crise de régime, qui tend jusqu’à les rompres les ressorts habituels de résolution des conflits : dès lors qu’une solution révolutionnaire ou réactionnaire suffisamment forte deviendra possible, elle aura derrière elle toute une masse de plus en plus active capable de s’engouffrer dans cette nouvelle voie.

  • Trucs et astuces moyenâgeux contre le patronat
    https://lundi.am/Trucs-et-astuces-moyenageux-contre-le-patronat

    Corporations, confréries et compagnonnages
    À rebours d’un rejet moral du travail, à rebours aussi des pré-conceptions du Moyen-Âge comme une période continue d’écrasement politique dans le système féodal, on lit ici une autre histoire de quelques stratégies d’émancipation collective par les corps de métiers manuels. Les corporations, confréries et compagnonnages dessinent du XIIe au XIXe siècle une généalogie du syndicalisme en-dehors des institutions étatiques. Cette tradition ouvrière et artisane rappelle aujourd’hui que l’entraide prolétarienne et l’affirmation d’un rapport de forces favorable dans la lutte des classes ont pris de multiples formes inattendues, perturbatrices et victorieuses au cours de l’histoire.

  • De la démocratie en dictature avec Eugénie Mérieau
    https://lundi.am/De-la-democratie-en-dictature-avec-Eugenie-Merieau

    Comme annoncé, nous continuons à étendre les lundisoirs aux autres jours de la semaine. Ce soir, nous diffusons un entretien absolument essentiel avec Eugénie Mérieau, juriste et constitutionnaliste. Sa démonstration est dense et serrée mais implacable : la dictature n’est pas l’antithèse de la démocratie et la continuité qui relie l’une à l’autre tend à se résorber dans les démocraties autoritaires. L’État de droit s’est toujours fondé sur l’état d’exception et la politique n’a jamais été autre chose que la conjuration de la guerre civile. C’est d’ailleurs ce que M. Emmanuel Macron a déclaré en « off » il y a deux jours : la guerre civile en France pourrait justifier un recours à l’article 16 : soit l’activation des pleins pouvoirs, la suspension de la « démocratie ». On vous laisse regarder par ici

    https://youtu.be/TBQIWl6CZxc?si=zVjMBsMqvhQKsv7Y

  • « Comment les médias internationaux aident Moscou et pourquoi cela constitue un problème »
    https://lundi.am/Comment-les-medias-internationaux-aident-Moscou-et-pourquoi-cela-constitue-un

    Depuis le début de la Révolution de la Dignité (également appelée Révolution de Maïdan ou de l’Euromaïdan, ndlr) et l’occupation temporaire de la Crimée, certains #médias internationaux ont diffusé leurs contenus depuis leurs bureaux en fédération de #Russie ou ont employé des journalistes liés à la Fédération de Russie. Les dirigeants de ces médias de masse n’ont pas considéré cela comme un problème. Parmi les médias internationaux qui jouent directement ou indirectement le jeu du pays agresseur, il y en a qui ont une réputation apparemment irréprochable. L’un d’eux est le plus ancien et le plus populaire des journaux étatsunien, le New York Times (NYT) [16] […].
    Depuis le début de l’invasion à grande échelle en 2022, la position et le contenu du NYT ont indigné de nombreux Ukrainiens. Par exemple, après trois mois d’invasion à grande échelle, la journaliste d’origine moscovite Yana Dlugy a été nommée à la tête de la newsletter quotidienne du NYT sur la guerre Russie-Ukraine […]. Le média ukrainien anglophone « The Kyiv Independent » [17] a publié alors un appel officiel à l’équipe éditoriale du NYT, en réaction à leur article du 19 mai 2022 intitulé « La guerre en Ukraine devient compliquée, mais l’Amérique n’est pas prête » [18]. Le journal étatsunien y soutenait qu’un « compromis douloureux » mais correct pour l’Ukraine serait de céder une partie de ses territoires. Mais l’appel du Kyiv Independent stipulait : « Aujourd’hui, le NYT appelle l’Occident à faire ce que Poutine attendait et à abandonner la lutte. Ne vous y trompez pas : si vous apaisez un dictateur, dont les troupes se livrent régulièrement à des crimes de guerre, cela conduira à un changement géopolitique catastrophique ».

    Le NYT qui avait un bureau à Moscou, n’a décidé d’en ouvrir un en Ukraine qu’à la fin du mois de juillet 2022, et encore, sous la direction d’Andrew Kramer. Cela a provoqué une vague d’indignation parmi les Ukrainiens, puisque Kramer avait auparavant vécu et travaillé en Russie pendant plus de dix ans et était connu pour ses contradictions concernant la couverture de l’occupation en 2014 de l’est de l’Ukraine et de la Crimée par Poutine. En 2017, il avait qualifié la guerre dans l’est de l’Ukraine de « civile » ce qui fut par la suite rectifié à juste titre. Un an plus tard, il qualifiait Donetsk et l’Ossétie du Sud (région de Géorgie) de « zones séparatistes », et non de territoires occupés par le Kremlin. Il a également essayé d’obtenir une accréditation en tant que journaliste dans la soi-disant « République populaire de Donetsk » afin d’y recueillir des matériaux pour ses publications. […]

    Un autre média respecté, le Washington Post, a également ouvert au printemps 2022 un bureau à Kiev, dirigé par Isabel Khurshudyan, qui était auparavant correspondante de la branche moscovite du journal... De toute évidence, cette rédaction n’a pas fait beaucoup d’efforts pour trouver un journaliste ukrainien ou international qui n’ait pas travaillé ou vécu à Moscou après 2014. […]

    Une autre manifestation de l’influence du Kremlin dans les médias internationaux consiste à ne s’adresser qu’à des experts qui sont directement ou indirectement liés à la Fédération de Russie ou qui la soutiennent. […] La situation a heureusement quelque peu changé après l’invasion à grande échelle. Les voix ukrainiennes sont désormais entendues, en grande partie grâce aux efforts des bénévoles qui travaillent sur le front de l’information. Avant février 2022, il était largement accepté de parler de la situation en Ukraine avec n’importe quel chercheur en histoire russe en ignorant complètement ses collègues ukrainiens ; le plus souvent, tout se terminait par la défense des « citoyens russes ordinaires » et la responsabilité des États-Unis dans cette situation. […] Parmi ces « experts » figurent le linguiste américain d’origine biélorusse Noam Chomsky, le politologue américain John Mearsheimer, l’historien américain Steven F. Cohen et d’autres. Ce dernier n’a pas vécu assez longtemps pour voir l’invasion à grande échelle, mais il a activement défendu pendant plusieurs années l’idée qu’il n’existe pas de régime autoritaire en Russie et que la guerre dans l’est de l’#Ukraine a commencé à cause des États-Unis. […]

    • J’avais référencé cet article du nyt de mai 2022, dans un fil contenant d’autres articles au ton similaire issus de msm « sérieux », parce qu’ils étaient plutôt dissonants par rapport à tout le reste, c’est-à-dire qu’ils osaient aller un peu plus loin (voire questionner) le discours atlantiste dominant (https://seenthis.net/messages/960915#message961232 ). Ca me semblait assez rare pour être signalé. D’ailleurs l’article pose plus de questions qu’autre chose et le point principal était en gros que l’escalade, même contrôlée, sans savoir où on va, sans plan ni objectif clairs, est inefficace voire peut mener au pire. La réponse du kyiv independent est vraiment simpliste, elle mentionne en plus que cet édito était dans le journal contrebalancé par une tribune comme il faut de Timothy Snyder, qui s’est distingué sur le sujet par ses analogies bancales (la russie est fasciste, on est en 1938, ce genre). D’ailleurs, si l’édito avance en posant des questions, c’est parce que la position qu’il soutient est difficile à faire entendre et qu’elle risque de se faire directement taxer d’appeasement et de trahison, termes que ne manque pas d’utiliser le KI dans sa réponse. Plus qu’un point de vue russe, il me semble évident que ce texte (et les autres) développent des argumentaires américano-centrés, visent à faire passer l’initiative (des actes et du récit) de Kyiv à Washington. Deux ans après, le constat fait dans l’édito que l’Ukraine ne peut pas gagner (présenté de l’autre côté comme défaitiste) est plutôt toujours juste. Et on sait aussi que des concessions, même larges, ont été envisagées par l’Ukraine toute seule dès le début de la guerre.

      Après, l’examen des luttes de pouvoir dans les rédactions a sûrement un intérêt, et il est clair que faire exister dans nos médias des points de vue et des voix ukrainiennes est important. Et oui, Chomsky, Mearsheimer et Stephen Cohen sont méga problématiques (il était question de ce dernier dans ce très bon papier —> https://seenthis.net/messages/991151 ) et malheureusement ils sont une énième tare affectant la gauche.

  • Tenus en liesse !
    https://lundi.am/Tenus-en-liesse

    « Grâce à cette gigantesque opération de stupéfaction, tout ce qui est invivable continue. »

    « Les gens sautaient sur place et criaient de toutes leurs forces (…) Naturellement, il chantait avec les autres. Il était impossible de faire autrement. »
    George Orwell, 1984.

    Certains récits des années noires du Stalinisme nous racontent qu’à la fin des discours du « Guide suprême » les applaudissements duraient à n’en plus finir, chacun ayant peur d’être repéré comme dissident potentiel s’il cessait d’applaudir avant les autres. La menace de finir au Goulag ou d’une balle dans la nuque suffisait largement à expliquer ce comportement prudent. Dans l’Allemagne nazie, c’est le manque de promptitude à faire le salut hitlérien qui pouvait causer de graves ennuis. Dans notre société se flattant d’être loin de tout totalitarisme c’est plus subtilement que se manifeste l’« étouffement délibéré de la conscience » qu’Orwell avait diagnostiqué dans ce stakhanovisme de la soumission. Les foules qui, aujourd’hui, s’éclatent dans d’hystériques ovations applaudissant les shows du grand bastringue charlatanesque, le font sans rien qui semble les y contraindre, de leur propre élan « libre ». C’est à dire que, sans les forcer, on a sû habilement les y mener, leur faire désirer d’être escroqués. C’est une victoire de la #société_du_spectacle que cette adhésion hypnotique de bon nombre de ses ilotes à ce qui sert à les tenir dans leur condition de rouages de la machine.

    UNE FANTASMAGORIE FRANÇAISE
    ou comment la cérémonie d’ouverture des JO essaie de nous berner
    https://lundi.am/Une-fantasmagorie-francaise

    La cérémonie d’ouverture a permis un gigantesque refoulement des émotions qui agitaient, depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois, la conscience du pays. Refoulement de l’agacement provoqué par la perspective de ces mêmes #JO, qui annonçait des dépenses colossales et des ennuis sans fin pour les habitant·es d’Île-de-France ; refoulement de l’angoisse et de la colère suscitées par la situation politique post-Européennes ; refoulement de la connaissance que nous avons tous·tes, au moins en germe, des conséquences négatives des Jeux sur le plan écologique, sur celui de la gentrification de certaines zones périphériques de Paris, ou encore pour les travailleurs sans lesquels les Jeux n’auraient pas pu avoir lieu, en particulier les travailleurs sans-papiers exploités sans vergogne depuis des mois dans le BTP.
    Partout autour de moi, ça râlait, à raison, à l’idée de ces Jeux. Et puis la cérémonie d’ouverture a lieu et subitement tout le monde est content. Certain·es, même, sont fièr·es, fièr·es d’être français·es.

    Comment se fait-il que même des ami·es gauchistes, écolos, queers, se laissent prendre au piège ? Que s’est-il passé dans ce formidable spectacle du 26 juillet, pour que tous·tes soient au moins un peu séduit·es, et finissent par regarder d’un œil indulgent les épreuves sportives consciencieusement chroniquées les jours qui suivirent ? Telle qu’on me la raconte, cette cérémonie semble avoir consisté en une ambitieuse fantasmagorie, qui se révèle en effet très efficace. Chez Walter Benjamin, la fantasmagorie désigne la production par une société d’une certaine représentation d’elle-même qui tend à oblitérer ce qu’elle est vraiment, notamment une entité productrice de marchandises.

    Macron après la fin des JO : « On n’a pas envie que la vie reprenne ses droits »
    https://www.lexpress.fr/societe/macron-apres-la-fin-des-jo-on-na-pas-envie-que-la-vie-reprenne-ses-droits-B

    Les JO de Paris ont montré "le vrai visage de la France", a affirmé le président français, ce lundi 12 août, devant plusieurs centaines de professionnels mobilisés durant cet événement qui a été "un succès de sécurité, d’organisation, un succès sportif et populaire" selon le chef de l’Etat.

    "Nous qui avons vécu pendant plus de deux semaines dans un pays où on a eu le sentiment que l’air était plus léger […] On n’a pas envie que la vie reprenne ses droits", a estimé le président, confessant de la "nostalgie" lors de cette réception dans les jardins de l’Elysée, où étaient réunis des volontaires des JO, des élus locaux, des policiers, des militaires, des gendarmes ou encore des pompiers.

    #le_faux_sans_réplique

    • Pour Benjamin, la fantasmagorie historique se caractérise par le fait qu’elle fige les événements historiques en un passé révolu, plutôt qu’elle ne les fait appartenir à la mémoire des opprimés. Elle procède notamment en instaurant une forme de confusion historique, dans un récit qui mêle les époques et romantise les faits.

      À quoi sert l’imagier révolutionnaire ?

      On a beaucoup parlé de la scène où, à la Conciergerie, une chanteuse incarnant Marie-Antoinette entonnait le chant des sans-culottes, contradiction dans les termes. Ce tableau (Liberté) s’ouvrait sur une mise en scène empruntant à La Liberté guidant le peuple de Delacroix, inspirée de la révolution des Trois Glorieuses de juillet 1830, révolte populaire récupérée par les libéraux qui décidèrent, pour y mettre fin, d’établir une nouvelle monarchie, la Monarchie de Juillet. En accompagnement sonore, un extrait de la comédie musicale Les Misérables, adapté du passage du livre où Hugo s’inspire des révoltes de juin 1832, réprimées par le régime de Louis-Philippe. Cette grande tambouille révolutionnaire se déploie dans une confusion historique assumée, à la fois quant à la chronologie des faits évoqués, et quant à leurs conséquences politiques.

  • Compétitivité, attractivité, ordre policier : la macronie veut pousser les brutalités de l’Etat-capitalisme encore plus loin
    https://ricochets.cc/Competitivite-attractivite-ordre-policier-la-macronie-veut-pousser-les-bru

    A présent, les bourgeois et ultracapitalistes ont pris leurs aises, il ne veulent même pas laisser la place à une alternance de gauche modérée NFP qui pourtant n’a pas prévu de s’attaquer aux racines du système en place. L’Etat (carrément) policier, oui, l’Etat (un peu) social non. Peut-être aussi que le capitalisme, sous tension, ne peut plus tellement lâcher de lest ni renoncer à aucun de ses marchés et sources d’argent ? En tout cas les riches séparatistes qui vivent dans leurs bulles (...) #Les_Articles

    https://lundi.am/Il-aura-base-toute-sa-politique-sur-des-coquilles-vides-Tu-vois-la-politique-d

  • La Rochelle, le 20 juillet : nassage, gazage, matraquage…
    https://lundi.am/La-Rochelle-le-20-juillet-nassage-gazage-matraquage

    Nous sommes plusieurs milliers à constituer le cortège... Jusque là, la progression est ponctuée par les annonces en tête de cortège, une gestuelle particulière vient ponctuer le temps. Tour à tour différents signes se posent : silence, grouper, tout droit... La situation évolue au gré de la présence des forces de l’ordre. Jusqu’à 13H30, jusqu’à la charge brutale et démesurée qui fait suite à des ordres de dispersion vite balancés par haut-parleur par un membre des robocops... Quelques secondes avant la charge des lacrymos sont balancées. Nous sommes faits comme des rats. Cette charge prévisible nous entasse les uns contre les autres. La dispersion est impossible.

    C’est l’écrasement à la verticale des corps les uns contre les autres. Certain(e)s commencent à crier. Il suffirait que iel tombe et iel serait piètiné(e). En tête de cortège les #forces_de_l’ordre sont aussi présentes. Nous sommes nassés et compressés. Déjà les robocops sont sur nous, en queue de cortège. Je suis arraché à mon trinôme et expulsé vers la droite. Des gaz partout. Je sens un choc contre mon dos. Une matraque est venue atterrir là. J’ai le temps d’apercevoir il ou elle se prendre des coups de matraques assénés violemment sur le haut du corps, sur les bras levés pour se protéger. Puis, sans en avoir pris la décision, je me retrouve dans une cour d’immeuble avec 20, 30 personnes. C’est un vrai cul-de-sac. Iels courent partout, cherchant une issue. A droite un mur élevé en béton, en face pareil. Le mur de gauche est moins élevé. C’est un vieux mur en pierre, coiffé de tuiles romanes. Il doit faire environ 2m50. En faisant la courte échelle j’aide 4 ou 5 personnes à le franchir. A ce moment là nous ne savons pas ce qu’il y a derrière ce mur.

    Pendant ce temps, les lacrymos continuent à pleuvoir. Je ne suis pas trop gêné car équipé... Je me retourne et vois que personne n’est là à proximité pour m’aider à mon tour à franchir ce mur. Pas loin, côté rue j’entends les forces de l’ordre, des cris. J’aperçois une poubelle au pied d’un mur donnant sur un jardin d’une maison côté rue. Je la couche et réussi à monter sur un cabanon de jardin, puis sur le toit de la maison. Au dessus, l’hélicoptère tourne. A quelques mètres en dessous des lacrymos tombent dans le jardin. Je n’ai qu’une peur : je suis très visible d’en haut et les #FDO peuvent me localiser grâce à l’hélico. Rapidement je passe sur le toit suivant. Je me rends vite compte qu’il surplombe une maison abandonnée. Peur de passer à travers. Il faut que je descende. Une verrière en très mauvais état est accolée au mur de la maison côté jardin. Je repère que le jardin ressemble à une friche, partout des ronces, des lauriers sauces... Je m’assoies sur les armatures en fer de la verrière et tout doucement je glisse vers le bord. A nouveau peur de passer à travers. Enfin je mets les pieds au sol et me dirige comme je peux à travers les ronces vers la partie la plus couverte par des végétaux afin de souffler et me planquer. J’y retrouve 4 des personnes que j’avais aidées à franchir le mur. Elles sont tapies, essayant de se faire les plus petites possibles. Le bruit que j’ai fait en me frayant un chemin leur à fait peur. Elles pensaient que des forces de l’ordre arrivaient. Elles pensaient violence et garde à vue. Comme moi. Rapidement nous décidons d’attendre là. L’hélico continu à tourner au dessus de nos têtes assez régulièrement. Il revient toutes les 15 minutes. Impossible de bouger pendant 2 heures. J’aperçois à deux mètres un vieil escabeau en métal. Je l’arrache des ronces et autres végétaux en me disant qu’il pourrait peut être servir plus tard. Le temps passe. Nous n’échangeons que quelques mots de temps en temps.

    Subitement nos têtes se dressent. Un bruit de crépitement. Comme du bois qui brûle dans une cheminée . Nous comprenons qu’un feu est là, à quelques mètres. Puis des voix se font entendre, et rapidement le bruit spécifique d’un extincteur. La maison abandonnée est le siège d’un départ de feu. Sans doute en raison des lacrymos... De l’autre côté du mur, dans la cour d’immeuble que nous avons fuis, dans la rue, encore des déflagrations de grenades, des cris…

    Au bout de deux heures je décide de pousser plus loin la reconnaissance du jardin. (...)

    https://seenthis.net/messages/1063866

    #écologie #nasse #manifestation #police #mégabassines

  • Sabotages et fibre optique
    https://lundi.am/Sabotages-et-fibre-optique

    Le 27 avril, on apprend ces coupures par Twitter, par des infos sur un smartphone, par chance ou presque on les devine par une connexion impossible. Dans 90% des cas, on l’apprend donc par l’intermédiaire d’un écran, lui-même éventuellement connecté, tout comme l’on vous parle de cette histoire sur un site internet auquel vous vous connectez via les connexions du réseau partiellement saboté le 27 avril passé. On se prend à rêver que tout se soit arrêté, que de connexions il n’y ait plus (bien des écrans perdant immédiatement toute utilité), que ce site lui-même soit inaccessible, que la chute de connectivité (mesurée ci-dessous le 27) ne remonte pas, qu’internet soit irréparable, etc.

    (...) l’écho d’un sabotage, perçu après coup (même quelques instants après seulement) se rapproche toujours de l’enquête de #police. On ne peut en savoir plus qu’à partir de ce qui fuite de la police, même lorsqu’on lit la revendication de l’acte en question via un écran. Tout sabotage du numérique nous parvient par la médiation inévitable du numérique, numérique lui-même constitué de données indexées, de requêtes de recherches, de traces continuelles.

    #sabotage #CLODO

  • L’ordre règne à Paris (2024)
    https://lundi.am/L-ordre-regne-a-Paris-2024

    Moins médiatiques, les blocs de béton du canal Saint-Martin visant à empêcher les tentes font de la zone un no man’s land militaire. Mais la ville capitaliste travaille depuis longtemps à gêner, invisibiliser ou expulser les indésirables.

    Des voies réservées ont été déployées dans Paris et ses environs. Pris dans un embouteillage, l’automobiliste ne peut que constater que, juste à côté de lui, une voie est libre, mais lui est interdite. Et tandis qu’un panneau lumineux lui annonce la porte de la Chapelle à 32 minutes (pour cinq kilomètres), un autre l’avertit que rouler sans autorisation sur la voie « JO 2024 » est puni d’une contravention de 135€. Ce type d’aménagement triant les personnes dans les flux est mal accepté en France. La première autoroute urbaine payante (la A14) ne date que de 1996 et elles n’essaiment que difficilement. Mais elles existent et la discrimination par l’argent ne s’arrête pas là. Depuis la mise en place de la Zone à Faible Émission du Grand Paris, les restrictions sont croissantes (Crit’Air 3 au 1er janvier 2025). Une fois dans Paris, il faut encore débourser pour pouvoir se garer. Au-delà, de nombreuses études, notamment de l’Observatoire des Inégalités, témoignent des discriminations face aux mobilités, notamment pour les habitants des quartiers populaires.

  • JO 2024 : en Seine-Saint-Denis, des promesses, des chantiers et des habitants qui ont du mal à adhérer
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/07/26/jo-2024-en-seine-saint-denis-des-promesses-des-chantiers-et-des-habitants-qu

    Le département francilien a concentré une bonne part des investissements liés aux Jeux olympiques et paralympiques. Ceux-ci sont présentés par les élus comme des accélérateurs de développement. Et de fierté locale.
    [...]

    « On redonne à toute une génération une fierté et un ancrage identitaire », lui fait écho le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane (PS). Même Joey Starr, qui scande depuis 1998 que « la Seine-Saint-Denis, c’est de la bombe bébé », prête sa voix à un clip promotionnel intitulé « Fier⸱e⸱s d’accueillir les Jeux », dans lequel le département est décrit comme le lieu « dont jailliront les légendes de demain ».
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Paris 2024 : derrière l’engouement pour l’événement des maires de la Seine-Saint-Denis, le silence de la gauche

    Reste à en convaincre le 1,6 million d’habitants du territoire. Or beaucoup d’entre eux ont d’autres préoccupations. D’autres urgences. C’est que, dans ce département, qui est le plus jeune et le plus pauvre de France métropolitaine, l’école fonctionne de manière dégradée, le logement indigne concerne au moins 15 % du parc privé (selon la préfecture), et les transports publics souffrent d’une pénurie durable de conducteurs, qui complexifie les déplacements.

    (impeccable merdeux du PS qui veut « redonner un ancrage identitaire » à des gens qui d’où qu’ils viennent savent vite d’où ils sont, pendant que les athlètes algériens commémorent le 17 octobre 61, mandatés par un État auquel la « guerre de libération » sert encore mais de plus en plus vaguement de couverture).

    #JO #93 #Paris

    • L’ORDRE RÈGNE À PARIS (2024)
      « Ce n’est donc pas un retour à la normale que nous devons exiger, mais un autre modèle de ville »
      https://lundi.am/L-ordre-regne-a-Paris-2024

      Les images de Paris grillagée choquent l’opinion publique. De nombreux médias regrettent ce qu’ils présentent comme un détournement de l’« ordre habituel » de la ville, détournement qu’il faudrait accepter au nom de la fête (stupéfiante inversion logique).
      Mais n’est-ce pas le contraire ? Si ces images nous heurtent, n’est-ce pas justement parce qu’elles rendent visible l’« ordre habituel » de la ville sous régime capitaliste ? Elles ne le dévoient pas ; elles le manifestent de manière éclatante et ce retour du refoulé est douloureux, suscitant colère ou déni.

  • La Rochelle : de nombreux David contre Goliath - retours et récits
    https://ricochets.cc/La-Rochelle-de-nombreux-David-contre-Goliath-retours-et-recits-7743.html

    Quelques récits des manifs et blocages à La Rochelle qui visaient des infastrutures agro-industrielles d’import-export. De quoi réfléchir sur les modes d’actions et tactiques employées. DEPUIS LA TERRE ET LA MER, TRACTEURS ET BATEAUX BLOQUENT LE PORT DE LA ROCHELLE : RÉCIT Récit de la mobilisation à La Rochelle, ce samedi 20 juillet, poing d’orgue de 5 jours de rencontres internationales sur un village de l’eau qui a accueilli plus de 10.000 personnes, après une manifestation en plein (...) #Les_Articles

    / #Résistances_au_capitalisme_et_à_la_civilisation_industrielle

    https://reporterre.net/Les-Soulevements-une-inspiration-pour-les-ecologistes-radicaux-europeens
    https://reporterre.net/Bottes-serviettes-hygieniques-ces-objets-absurdes-confisques-aux-antibas
    https://lundi.am/Ce-que-je-ne-sais-pas-encore-nommer
    https://lundi.am/La-Rochelle-le-20-juillet-nassage-gazage-matraquage

  • La SNCF se dit victime d’"une attaque massive pour paralyser le réseau" des TGV
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/les-tgv-au-depart-et-a-l-arrivee-de-la-gare-montparnasse-a-paris-sont-r

    La SNCF a « été victime cette nuit de plusieurs actes de malveillance concomitants touchant les LGV Atlantique, Nord et Est. Des incendies volontaires ont été déclenchés pour endommager nos installations », fait-elle savoir dans un communiqué, vendredi 26 juillet, à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des #JO de Paris 2024.

    édit la réputation mondiale de l’entreprise France est en cause !

    « Ce sont les grands départs qui sont attaqués, à travers la SNCF, c’est un bout de la France qu’on attaque et c’est les Français qu’on attaque », a déclaré Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou.

    https://www.lemonde.fr/societe/live/2024/07/26/en-direct-une-operation-de-sabotage-perturbe-fortement-le-trafic-des-tgv-sur

    #blocage #blocage_logistique #tourisme #massiv_attack

  • Jason W. Moore, cosmologie révolutionnaire et communisme de la vie
    https://lundi.am/Jason-W-Moore-cosmologie-revolutionnaire-et-communisme-de-la-vie

    A la suite de la revue amie Terrestres, nous publions l’introduction limpide du philosophe Paul Guillibert à l’œuvre fondamentale de la pensée écologique contemporaine de James W. Moore telle qu’elle s’exprime dans son dernier livre L’écologie monde du capitalisme. Comprendre et combattre la crise environnementale où il s’attache à repenser le capitalisme dans la nature et la nature dans le capitalisme.

    **L’œuvre de Moore constitue une tentative radicale pour refonder la critique du capitalisme sur une cosmologie non dualiste.

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    S’il faut repenser le #capitalisme à partir de son histoire écologique, encore faut-il être prêt à repenser la nature à partir de son histoire sociale.

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    Dans le capitalisme, la catégorie de #nature renvoie à l’ensemble des réalités dévalorisées, celles qui font l’objet d’une appropriation gratuite ou d’une très faible capitalisation.

    #écologie #histoire #communisme #mise_au_travail_du_vivant #Jason_W._Moore #écologie_monde

  • JO de la répression d’Etat : multiplication des assignations à résidence
    https://ricochets.cc/JO-de-la-repression-d-Etat-multiplication-des-assignations-a-residence-774

    155 assignations à résidence en vue des JO : « une vague de répression attendue mais colossale » Ce mercredi, Gérald Darmanin a indiqué que 155 mesures d’assignations à résidence avaient été lancées en lien avec les JO. Une vague de répression qui s’appuie sur des outils forgés par le PS et reflète les craintes de l’exécutif dans un contexte de forte crise politique. (...) Parmi ces mesures, on compte en premier lieu des refus d’accréditation, permettant au ministre d’interdire à (...) #Les_Articles

    https://revolutionpermanente.fr/155-assignations-a-residence-en-vue-des-JO-une-vague-de-repress
    https://lundi.am/Assignations-a-residence-interdictions-de-manifester-tout-savoir-sur-l
    https://lesautresvoixdelapresse.fr/les-jeux-olympiques-2024-dossier
    https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/paris-2024-la-violence-sociale-des-jeux-est-absente-mediatiquement
    https://paris-luttes.info/une-quarantaine-de-banques-18104?lang=fr

  • Rap et conspirationnisme
    https://lundi.am/Rap-et-conspirationnisme

    Avant de risquer une interprétation divergente de la place du discours de la conspiration dans le rap francophone, disons quelques mots de la façon dont les progressistes le traitent le plus souvent. La gauche n’aborde la question du complotisme qu’en vue de sa rectification. Quel que soit son contexte, le discours du complot est envisagé comme une suite d’énoncés faux, auxquels il convient d’abord d’opposer, puis de substituer, un raisonnement vrai. En ce domaine, notre réflexe philosophique est zététique ; nous nous métamorphosons naturellement en correcteurs dès que l’opportunité se présente. [...]

    Malgré ses limites et ses ridiculités, ce rationalisme exalté est loin d’être sans vertus. Seulement, il est souvent accompagné d’attitudes et de représentations sans rapport avec une quête désintéressée de la connaissance. Il peut permettre de disqualifier à peu de frais une vision du monde concurrente en la décrivant comme un archaïsme, un vestige superstitieux. C’est l’attitude ethnologique traditionnelle, qui nie la diversité humaine, élisant une histoire universelle et n’envisageant face à elle que des provinces retardataires, appauvries ou dégradées [2]. Tout énoncé dit conspirationniste serait ainsi tenu par un attardé qui n’a pas encore été visité par les lumières de la raison moderne.

    Dans le cas du rap, la traditionnelle perspective ethnologique de surplomb adopte une tournure particulière : celle du déni de toute possibilité d’imagination artistique. Les sciences sociales comme la pensée politique contemporaine sont mal équipées pour envisager ce que Caroline Déodat appelle la « subjectivité lyrique [3] » des artistes descendants d’esclaves ou de colonisés. Comme elle le montre dans son ouvrage Dans la Polyphonie d’une Ile, notre lecture de leurs œuvres évacue généralement la possibilité même de la fiction ou de l’imaginaire collectif : on suppose que ces artistes n’en sont pas vraiment, c’est-à-dire qu’ils sont bien incapables de chanter autre chose que ce qu’ils ont directement vécu ou ce dont ils ont récemment été témoins. Par conséquent, le texte de rap ne saurait être autre chose que l’expression littérale et immédiate d’opinions et d’expériences. Ils n’appellent pas l’imaginaire, mais simplement l’adhésion ou le désaccord.

    Mais, si l’on consent à tenir les rappeurs pour des artistes, non simplement les télégraphistes de leur propre vécu quotidien ou de leur état mental présent, se pose la question de leur usage lyrique et inventif des théories conspirationnistes. En effet, j’aimerais ici raisonner à partir d’une hypothèse simple : les rappeurs ne sont pas des crétins dépourvus d’intention artistique. Cette supposition, qui devrait être un seuil minimal de charité pour s’entendre à discuter de n’importe quelle œuvre, est pourtant rarement de mise au sujet du rap. Il est au contraire de routine, hors du cénacle des amateurs du genre, de postuler leur intégrale débilité.

    #rap #conspirationnisme #

    • Cependant, à la différence de ces derniers, le mythe conspirationniste a la vertu de susciter la révolte contre le pouvoir

      Cette opinion de #Norman_Ajari, allant plus dans le sens du Manifeste conspirationniste, est exactement inverse à la thèse de #Wu_Ming dans Q comme complot (le sous-titre étant explicite : "comment les fantasmes de complots défendent le système)

      Il fait d’ailleurs la quasi équation « besoin de mythe = besoin de conspirationnisme » pour les besoins de la démonstration, alors que dans Q comme complot, l’auteur revendique absolument aussi le besoin de mythes, mais pas du tout sous la forme de fantasmes de complots.

      Par ailleurs, exactement comme pour Heidegger, Picasso, Polanski (ok c’est faire beaucoup d’honneur à ces rappeurs lol), il faut juger les œuvres… en même temps que les propos personnels et la vie des artistes. Si on doit se poser la question « est-ce qu’ils sont débiles ou c’est juste des choix artistiques », il faut forcément aussi regarder ce qu’ils écrivent sur twitter, ou ce qu’ils disent en interview, etc. Et yen a quand même un paquet qui… disent mot pour mot la même chose sans aucune distance.

      Par ailleurs, ya pas que le conspirationnisme, ya plusieurs autres comportements qui « vont avec » et qui sont très liés à l’extrême droite aussi : masculinisme, anti-féminisme, anti-woke (j’entends de plus en plus ce mot dans des raps aussi, pour dire qu’on est contre), homophobe, fan de Dieudo même autant d’années plus tard et après tout ce qu’on sait (y compris le voleur, escroc, etc, même hors antisémitisme).

      Du coup est-ce qu’on peut vraiment dire qu’on est « antifasciste », et contre le RN, si on a exactement le même éthos, les mêmes ressorts, mise à part le racisme anti-arabe (ce qui est un gros morceau on est d’accord) ?

    • « Cette représentation du vampirisme est bien plus ancienne et plus subversive… » sans mentionner l’antisémitisme (la diffamation du sang), il faut le faire (exprès).

  • Un point après les élections - Mise en perspective plus large
    https://ricochets.cc/Un-point-apres-les-elections-Mise-en-perspective-plus-large-Soulevement-ou

    Quelques remarques, puis des actus et analyses. Non victoire du RN, non victoire (ou demi victoire) de la gauche + absence de révoltes et de mouvement social conséquent : la situation est mauvaise. Notre sursaut a permis de (faire) battre le RN. A présent, on a besoin d’un sursaut bien plus grand pour déborder partout et porter une vraie rupture. Et il ne s’agit pas d’un sursaut sur quelques semaines, mais d’un effort long, difficile et essentiel sur plusieurs mois et années, d’un effort (...) #Les_Articles

    / Révoltes, insurrections, débordements..., Autoritarisme, régime policier, démocrature..., Luttes (...)

    #Révoltes,_insurrections,_débordements... #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Luttes_sociales
    https://lundi.am/Un-sursaut-pour-un-sursis
    https://reporterre.net/Une-association-de-paysans-artisans-vandalisee-par-l-extreme-droite
    https://reporterre.net/On-vous-presente-les-nouveaux-deputes-RN-climatosceptiques-et-anti-ecolo

  • Alerte COBRA
    https://lundi.am/Alerte-COBRA

    Il y a deux semaines le salon EUROSATORY s’achevait, salon qui, faut-il le rappeler, est le plus grand évènement international de vente et d’exposition d’équipements militaires et de systèmes d’armement terrestres et aéroterrestres. Alors que l’attention des médias et du public s’est concentrée sur toute une variété de véhicules blindés plus large qu’un studio parisien (littéralement), nous aimerions quant à nous revenir sur l’un des nouveaux produits du stand de Verney-Carron.

    La livraison de ces armes sont effectives pour le début des JO2024 et surement opérationnelles dès le résultat du scrutin qui sortira des urnes dimanche soir. Avec une première commande de 3 000 exemplaires, les CRS et autres archers de la maison bourreman vont, une nouvelle fois, donner satisfaction au futur locataire de Matignon. Qui ne manquera pas de passer une nouvelle commande à Cybergun group pour garnir les boites de ses pandores.
    #LBD40 #Verney_Carron #flash_ball #maintien_de_l'ordre

  • Du RN, du Nouveau Front Populaire et de la clarification d’un clivage historique
    https://lundi.am/Du-RN-du-Nouveau-Front-Populaire-et-de-la-clarification-d-un-clivage-historiqu

    Structurellement, et sans prendre en compte les inévitables trahisons à venir, le NFP ne pourra mettre en place ses réformes, sans être parallèlement porté par un mouvement quasi-insurrectionnel dans la rue et dans les entreprises. Premièrement, s’il espère être à la hauteur du moment historique, il devrait aller au rapport de force avec un patronat qui n’acceptera que très difficilement de donner quelques miettes. Deuxièmement, il devra s’opposer frontalement et de manière transnationale à des institutions européennes (Commission Européenne et Banque Centrale Européenne) pour qui la stabilité monétaire et la compression salariale incarnent les deux conditions sine qua non de leur projet politico-administratif. Enfin, troisièmement, cette alliance électorale de circonstance devra réussir à ne plus soumettre la vista politique de ses dirigeants les plus réformistes aux écrans de fumées de réseaux financiers transnationaux qui n’hésiteront pas à se retirer pour aller se fixer là où les jours sont meilleurs pour leurs critères d’attractivité. L’aventure semble donc bien difficile, mais, inévitablement, elle s’avérera tragi-comique si la percée d’une position qui replacera le conflit au centre de l’agir politique n’émerge pas au sein de cette alliance de tous les contraires.

  • Bien dans ton corps, bien dans ton job
    https://lundi.am/Bien-dans-ton-corps-bien-dans-ton-job

    La chef des RH expose le déroulement de la journée. Il y a des recruteurs parmi nous, qui feront du sport à nos côtés. Il nous faut nous détendre, ce n’est pas un exercice de recrutement classique, on est aussi là pour passer du bon temps, et à travers ça les recruteurs pourront repérer nos soft skills, nos savoirs-êtres. Voilà donc la raison pour laquelle on n’avait pas le droit de sécher l’EPS du matin. L’évaluation de nos compétences relationnelles, comportementales, pendant les ateliers bien-être. L’après-midi sera consacrée au speed job dating, conclut la RH, pas peu fière de son dispositif.

    S’ensuit un discours de la Présidente de l’université, qui nous fait l’honneur d’être là « malgré un agenda très contraint ». Elle est fière de cette initiative, qui renouvelle la façon de recruter. Fière aussi d’accueillir les personnes « dans toute leur diversité, car [l’Université] n’a pas de modèle ni de norme ». Applaudissements. Direction gymnase.

    Ce sont des profs de sport de l’université qui encadrent les activités. Il y a environ 80 participants, répartis en 4 groupes. Le nôtre débute par un atelier badminton. « Pas de niveau requis en sport, les ateliers sont accessibles à tous ! » affirmait le programme. Il va quand même falloir courir et sauter de bon matin. Et nous sommes effectivement très divers. Des vieux, des jeunes, des gros, des minces, des bien portants, des malades chroniques, des athlètes du dimanche, des pas sportifs pour un sou. Si certains sont comme des poissons dans l’eau avec leur raquette et leur volant, d’autres ratent, sont trop lents, n’ont pas le bon geste… et font perdre leur équipe. Car un peu de compet’ s’est immiscée dans ce flot de convivialité. Le binôme qui gagne monte d’un terrain, celui qui perd descend. Avec ça on en oublierait presque cette dame, la cinquantaine, restée seule sur la touche parce que son épaule ne lui permet pas de participer.

    #rh #recrutement #université #néolibéralisme