• ONGs, spectacle et dépolitisation de l’écologie
    (relevé sur twitter https://twitter.com/clemence_h_/status/696800818440359936 )

    Je viens d’enfin terminer le documentaire sur la création de #Greenpeace. La #dépolitisation de l’#écologie est un drame.
    Pour vous résumer. Greenpeace est créé à Vancouver dans un contexte de #guerre froide & guerre du #Vietnam. Quelques militants (mecs privilégiés) font le lien entre les tests de bombes atomiques / le capitalisme / la question écolo. On est dans un contexte où les jeunes hésitent pas à brûler des drapeaux américains lors de manifs, d’autant que bcp d’Américains vivent à Vancouver pour échapper à l’armée US.
    Leur 1re action a pour but d’arrêter les tests nucléaires en Alaska - ils sont très médiatisés et ils obtiennent 1 victoire éventuellement.
    ET LÀ. Je sais pas comment ou prq les mecs décident de complètement revoir leur stratégie et message politique pour « sauver les baleines ».
    Donc exit toute pensée politique sur le #capitalisme, sur QUI pêche la baleine et comment, sur l’impérialisme américain. EXIT
    Leur 1re action cible un bateau russe. Résultat : les médias américains boivent ça comme du petit lait -> baleiniers = méchants Russes.
    Les mecs connaissent un succès inouï.
    ET LA #CIA VA ENSUITE LEUR FOURNIR DE L’ESSENCE POUR LEURS BATEAUX.
    Des mecs qui ont fui les US pour échapper à l’armée deviennent des mecs qui acceptent de la tune de la CIA pour nuire à l’image de l’URSS.
    Parenthèse : absolument aucune mention dans le docu de pourquoi les US font leurs tests nucléaires là où ils les font, c’est à dire les îles aléoutiennes, où vivaient des Amérindien-ne-s qui ont été réduit-e-s en esclavage, ne pouvaient plus pratiquer leurs modes de vie ancestraux, et subissent des vagues d’épidémies contre lesquelles ils ne sont pas immunisé-e-s.
    De 25 000 personnes aléoutes avant la #colonisation, on passe à environ 2 000 début XXe. La population est décimée.
    Les US pratiquent ces tests nucléaires sur des terres qui ne sont plus habitées du fait de ce génocide. Rien n’est dit à ce sujet.
    Après une campagne sur les baleines, ils vont dans un petit village au Canada pour s’opposer à la chasse des phoques.
    La population de pêcheurs réagit très mal...& les mecs de Greenpeace reconnaissent d’eux mêmes que c’est pas les petits pêcheurs le problème.
    Les mecs après avoir bloqué des routes....................... reconnaissent qu’ils s’attaquent pas aux réels coupables.
    Et c’est pas fini. Ils obtiennent finalement avec joie (car attention médiatique+++) le soutien de Brigitte. Bardot.
    Brigitte. Bardot.
    (Brigitte Bardot la raciste / nationaliste / islamophobe / personne ignoble pour ceux qui ignorent.)
    Ensuite l’orga va voler en éclats - parce que conflits d’égo - comme ils le disent eux mêmes. Sur toutes leurs expéditions jamais +d’1 meuf.
    A un moment une ex-militante en parle comme d’une « male dominated organisation ».
    Que. des. keums. Que des keums, + toujours dans la performance, dans la virilité, ouhlala c’est tellement dangereux ce qu’on fait ouhlala.
    + le « On va sauver le monde », constant.
    De fait les mecs capitalisent constamment sr leur position sociale d’hommes blancs uber-privilégiés mais aucune réflexivité là dessus, zéro.
    Cerise sur le gâteau : t’apprends à la fin qu’un des mecs s’est reconverti en fidèle serviteur des + grandes multinationales.
    Le mec est climato-sceptique, pro-#OGM, se présente comme « pro-business, pro-#mondialisation, pro-capitalisme. »
    J’étais ACHEVÉE.
    Voilà où ça a mené ces gens de dépolitiser l’écologie. De faire de l’écologie un truc de conservationnistes blanc-he-s privilégié-e-s.
    Les mecs ont renoncé à s’attaquer aux puissants. Renoncé à faire le lien entre écologie / colonialisme / capitalisme.
    Mais le documentaire s’appelle « Comment changer le monde ».
    –> NO <-

    #nucléaire #masculinisme #paresse_intellectuelle #narcissisme #bourgeoisie #spectacle #médias
    Voir aussi http://partage-le.com/2015/12/long-isation-de-la-resistance-par-arundhati-roy

  • Après « territoire zéro chômeur », « territoire tous bénévoles » ou comment légaliser l’esclavage sans que personne ne s’en émeuve.
    Dans le Haut-Rhin, le versement du #RSA conditionné à des heures de bénévolat
    http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2016/02/05/dans-le-haut-rhin-le-versement-du-rsa-conditionne-a-des-heures-de-benevolat_

    donc comme je disais ça attaque gentiment tous les pauvres et ça te les colle au taf gratos. ça va les bourges, chaud au cul un peu ?
    #dumping_social, traduction : je mets les pauvres au taf gratos et après jte rappelle que des gens font ton boulot gratos et tu la boucles.
    tu vas voir mon bichon ça va être lol. dans les pauvres rsastes y’a des cadres. sisi ! c’est là que ça devient comique. tu verras.
    non parce que là tu fais le malin le cul au chaud à ton bureau mais tu sais nous quand on nous foutra à laver les chiottes on n’oubliera pas de signaler nos compétences en compta et autres joies pour échapper à la merde, hein. tant qu’à être forcé autant que ça soit propre.
    hou magie : "On va peut-être détecter un certain nombre de bénéficiaires qui seront en incapacité d’effectuer une activité bénévole
    Dans ce cas, ils relèvent de l’invalidité, qui est prise en charge par la Sécurité sociale, et pas du RSA. "
    l’#AAH vit ses dernières heures.
    depuis le temps qu’on hurle à prévenir, ce coup là c’est fini plié tiens on y est. wolololo....et vous vous réveillez toujours pas ? pffff.
    hou la vache il a blindé en plus. il invoque article 72 Constitution, « qui stipule la libre administration des collectivités locales ».
    et comme le gouvernement prévoit de supprimer (pardon, "simplifier", lol) les #minima_sociaux de sorte que ce qui est valide et pas en retraite ->rsa...
    et bin ça va passer crème. et bin enjoy. plus d’allocs #chômage dans pas tard, au rsa, et bénévoles. tous à 500 balles comme jte disais.
    c’est plié, plié, plié de chez bien plié emballé posté toussa...c’est juste blindé béton inattaquable...bah chapeau l’artiste.
    farpaitement légal. farpaitement dans l’axe politique du moment, garanti sans opposition. nous sommes somptueusement baisés tralalère.

    shorter : après avoir trié le rsaste apte de l’inapte on arrivera à la situation handicap d’outre manche, cad triage des handis aptes au taf, et quand ils auront bien fini de se refourguer les pauvres on se retrouvera avec des "non indemnisés de rien du tout" (qui n’avaient qu’à mériter de bénévoler car jugés aptes) (et qui donc mourront gentiment sans bruit sans mm un gros nombre, au compte goutte)
    tout ceci tant parfaitement légal eu égard à la délégation de gestion autonome des collectivités locales et à la délégation de jugements d’aptitude à la sécu, nonobstant la réforme de l’allocation chômage blabla, nous l’avons in the anus mit le gravier. cheers !
    lol. "est ce que c’est pour concurrencer la chine ?" je ne pense pas non, en revanche un modèle social à bas salaires et 0 protection sociale ça a le mérite d’être "compétitif" comme ils disent sans réduire les profits de certains. pourquoi partager quand on peut spolier, hein.
    note positive : ces initiatives pour nous faire bosser à l’oeil prouvent bien que c’est pas le boulot qui manque mais la volonté de le payer le monsieur du haut rhin le dit lui même texto il ne pense pas qu’il aura du mal à caser ses rsastes tout le monde manque de bras
    il n’y a PAS de pénurie de #travail il y a en revanche, et ils ne s’en cachent même plus, une volonté massive de NE PAS PAYER LE TRAVAIL.
    2016 on te dit texto dans Le Monde qu’on a pléthore de tafs à pourvoir mais on veut PAS les payer. hop là. sans honte aucune. et ça passe.
    il faut quand même kiffer la beauté de la chose. grand art. sous les bravos du public médusé.
    ne critiquez plus nos écoles d’élite. il me semble qu’elles viennent de démontrer la qualité de leurs élèves.
    la beauté c’est kamême qu’on arrive à foutre en associatif bénévole de force des gens qui : sont bénéficiaires desdites assos. et oui car tout de même les assos c’est beaucoup de la délégation de gestion des pauvres hin. note artistique du procédé : 10/10.

    relevé sur twitter https://twitter.com/feeskellepeut/status/695711876789874688
    #guerre_aux_pauvres #esclavage

    • C’est une première en France. Le conseil départemental du Haut-Rhin, à majorité de droite, a décidé vendredi 5 février de conditionner le versement du revenu de solidarité active (RSA) à l’accomplissement de sept heures de bénévolat par semaine. « Il ne s’agit surtout pas de #stigmatiser les bénéficiaires, a expliqué Eric Straumann, député Les Républicains (LR) et président du département. On espère plutôt mettre le pied à l’étrier aux gens, pour qu’ils se resocialisent et sortent de l’isolement. »
      Concrètement, les allocataires du RSA devront présenter tous les trois mois une attestation prouvant qu’ils ont bien effectué les sept heures de bénévolat. A défaut, le versement des allocations sera suspendu. Une plate-forme numérique sera créée pour mettre en relation les profils des allocataires avec les besoins des associations, maisons de retraite, collectivités locales ou autres établissements publics. « Sept heures par semaine, ce n’est pas énorme. Je suis sûr qu’on ne me manquera pas d’activités, il y a plein d’associations qui manquent de bras », a commenté M. Straumann.

      La légalité de la mesure en question
      La mesure a été adoptée à l’unanimité du groupe majoritaire — la gauche ne comptant à Colmar qu’une élue sur trente-quatre conseillers départementaux. Les conseils départementaux sont chargés du versement du RSA, mais n’en fixent ni le montant ni les modalités d’attribution. « Au titre de la libre administration des collectivités locales, le conseil départemental entend prendre ses responsabilités dans le champ qui lui incombe, celui de l’accompagnement des bénéficiaires du RSA », a écrit la collectivité dans un communiqué.
      Cette mesure est-elle légale ? « Si le préfet attaque cette décision devant le tribunal administratif, on verra bien, a réagi M. Straumann. Mais je déposerai une question prioritaire de constitutionnalité » pour demander si le dispositif actuel du RSA n’est pas en contradiction avec l’article 72 de la Constitution, « qui stipule la libre administration des collectivités locales ».
      « On va peut-être détecter un certain nombre de bénéficiaires qui seront en incapacité d’effectuer une activité bénévole, a ajouté le président du département. Dans ce cas, ils relèvent de l’invalidité, qui est prise en charge par la Sécurité sociale, et pas du RSA. Cela pourrait être des pistes d’économies immédiates » pour le département.

      #Bénévolat_forcé #travail-forcé
      Comme si les Maisons Départementales des Personnes Handicapées, forts restrictives dans les attributions, allait filer l’AAH (c’est à dire une augmentation) à ces RSAstes évincés.
      Le député envisage pas une seconde une procédure initiée par des RSAstes, à suivre.

    • notre insertion contre la leur ! Cargo
      http://www.vacarme.org/article104.html

      Le 19 septembre [1999] à Perpignan, une manifestation organisée à l’initiative d’AC ! s’est achevée par une tentative d’occupation du #Conseil_général des Pyrénées-Orientales, peu avant d’être dispersée par la police. Le Président socialiste du Conseil général, Christian Bourquin, avait en effet annoncé vouloir imposer aux #allocataires du RMI du département des heures de travail non rémunérées.

      #travail_non_rémunéré

    • TOUS les dispositifs de flicages des chômeur-se-s/gens qui touchent le RSA reposent sur l’idée qu’on est pauvre par choix.
      Ya env. 500 000 offres d’emplois pour +de 5 millions de personnes. Ya mathématiquement pas de taf. Mais on flique les gens.
      La culpabilité est retournée contre la personne qui vit la précarité au lieu du système qui crée la précarité.
      Des gens qui n’ont jamais vécu la pauvreté, typiquement les politiques, t’expliquent très gentiment qu’il suffit juste de faire + d’efforts.
      On dit aux gens des trucs complètement ahurissants du type, bah pourquoi vous montez pas votre entreprise ? <- DÉCONNEXION TOTALE
      On trouve tous les prétextes pour radier les gens des services et ensuite on se réjouit qu’il y ait moins d’allocataires. Juste hallucinant
      Ya 10 fois + de demandeurs d’emplois que d’offres mais Hollande te parle de formations. MAIS POUR QUELS EMPLOIS
      Si on peut pas tou-te-s avoir 1 emploi, il faut forcément des solutions structurelles, réduire le #temps_de_travail, revenu universel, lancement du chantier de la #transition écologique dont on nous parle tant...
      A la place Hollande fait des cadeaux aux entreprises pour les « inciter » à créer des emplois et flique les pauvres. DÉGAGE LE PS
      Toutes les « solutions » au chômage des politiques, il suffit d’avoir fait qqs heures de d’#économie pour savoir que c’est absurde.

      https://twitter.com/clemence_h_/status/695941816382840834

    • on parle de 7h par semaine on est donc tous d’accord que ça fait grosso modo une journée de travail. bien.
      imaginons que demain on demande aux retraités de travailler gratos une journée par semaine pour mériter de pas crever dans le caniveau.
      on est bien d’accord qu’il n’y a AUCUN GAIN juste le maintient d’une ressource qui était préalablement un DROIT. changeons de situation.
      imaginons maintenant qu’on VOUS demande à vous travailleurs d’ores et déjà rémunérés, UNE JOURNEE DE PLUS PAR SEMAINE pour pas une thune de+
      en gros on vous refout à 42h hebdos pour le mm prix on appelle ça « bénévolat contraint » pareil. est ce que vous appelez toujours ça TRAVAIL ?
      à quel moment vous commencez à penser ESCLAVAGE si c’est pas quand on exige DU TRAVAIL contre STRICTEMENT RIEN DE PLUS QU AVANT ?
      il me semble que quand il s’agissait de vous et des heures sup non payées vous n’hésitiez pas sur les mots, pourtant.

      ya 15 ans l’évocation de ce délire de travail forcé avait fait des manifs d’ampleur. aujourd’hui ça fait juste gueuler un peu au dumping. :/
      serait temps de vous secouer les français et de réaliser l’ampleur de la haine des pauvres que vous avez développée.
      pas la peine de chouiner que le fascisme arrive vous avez djà les deux pieds dedans mes pov bichons.
      le fascisme c’est comme la boue. ça vient lentement au fur et à mesure de l’abattage des arbres et du crachin tu tretrouves les pieds dedans
      et quand on te propose les bottes tu dis oui parce que t’en as déjà jusqu’au mollet.
      on vous tend les paires de bottes et vous dites merci. faites gaffe c’est comme ça qu’on finit à lire des bouquins de survivants en couinant
      c’est pas parce que ça s’appelle « bénévolat » (sic) et que ça concerne la « bonne causse » associative (re sic) que c’est pas ce que c’est hein

      https://twitter.com/feeskellepeut/status/696340605656551424

  • Quand les revendications pour le #climat, à vouloir être médiatiques, glissent vers le #spectacle, elles se fragilisent :
    – vis à vis des mesures prises dans le cadre de l’#état_d'urgence,
    – vis à vis de l’ancrage de la question du climat (et de la question écologique de façon plus globale) dans la durée
    A ce sujet un commentaire assez juste relevé sur twitter : https://twitter.com/clemence_h_/status/670887661855469569

    Une chose importante à noter par rapport au climat sécuritaire/la répression de la mobilisation pour le climat : le contexte confirme la nécessité de construire un mouvement sur la durée, au delà des sommets et des journées mondiales de #mobilisation. Beaucoup d’associations se focalisent uniquement sur des mobilisations à un temps T et y consacrent tous leurs moyens/ temps, avec des revendications très abstraites, du type « agissez pour le climat », donc pas de demande concrète ou message politique clair. C’est ce type de mob - à un instant T - qui a le plus souffert de la #répression, car tout tient sur un événement. Quand on se bat sur la durée sur des choses concrètes, avec demandes concrètes, on est beaucoup moins fragilisés par ce genre de répression.

    Voir aussi http://seenthis.net/messages/433610 #COP21

  • Vengeance ou nihilisme. Contre la COP21
    https://lundi.am/Vengeance-ou-nihilsime-Contre-la-COP21

    « La jeunesse, notamment a un droit illimité à une telle vengeance : amenée de force dans un monde qui s’écroule, elle n’a rien demandé, commis aucune faute, participé à aucun mensonge collectif. »

    « http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/09/17/01016-20150917ARTFIG00250-menace-terroriste-black-bloc-la-police-se-prepare »
    « http://www.lepoint.fr/politique/un-groupe-ultra-violent-menace-la-cop-21-30-10-2015-1978305_20.php »

  • Sommes-nous responsables du #changement_climatique ?
    http://lepeuplebreton.bzh/sommes-nous-responsables-du-changement-climatique
    Gaël BRIAND

    Alors que lʼ#écologie était omniprésente dans les médias et la société voilà quelques années, on constate aujourdʼhui une baisse de lʼintérêt pour ce courant #politique. Selon une étude de la société de services en développement durable GreenFlex parue le 1er juin 2015, 23,7 % des Français se disent désengagés face aux problématiques écologiques contre 15 % en 2014. Moins de 19,6 % des personnes interrogées se disent « très soucieuses des problèmes liés à lʼ#environnement » et 19,3 % pensent quʼ « agir pour lʼenvironnement nʼen vaut la peine que si cela leur fait gagner de lʼargent ». Une étude qui en dit long sur nos sociétés capitalistes…

    Le #climat évolue, la #biodiversité trinque et lʼinfluence de lʼHomme sur son milieu nʼest plus à prouver. Pourtant, les pouvoirs publics ne semblent pas prendre ces problèmes à bras le corps, comme si la planète pouvait supporter encore quelques décennies de #productivisme alors que lʼon sait pertinemment que ses #ressources sʼépuisent. Pire, les États riches se permettent de rejeter la faute sur les États pauvres qui, selon eux, utilisent plus dʼénergies fossiles et donc contribuent plus à la #pollution, ce qui autoriserait les États riches à poursuivre le saccage ! Côté individuel, même chanson : les #médias nous abreuvent de lʼidée selon laquelle « ce sont les petits gestes qui comptent » et sʼétonnent que les Occidentaux persistent à ne pas faire évoluer leur mode de vie, leurs habitudes de #consommation.
    Cʼest probablement que lʼon ne sʼintéresse à lʼécologie que lorsque lʼon est en « sécurité ». Lʼétude de GreenFlex appelle « rétractés » les personnes désengagées. 64 % seraient des hommes et on note une surreprésentation « chez les chômeurs et les populations modestes ». La précarisation actuelle de la société (associé au sentiment de précarisation) nʼincite en effet pas à la prise de recul. Même les CDI ne sont plus sûrs : en 2011, une étude du ministère du Travail expliquait quʼun tiers des CDI avaient été rompus avant la fin de la première année. La tête dans le guidon, la réflexion sur lʼinteraction hommes-milieux paraît malheureusement assez « bobo »…
    Il faut dire que lʼécologie est considérée chez nous sous lʼangle punitif. De lʼécotaxe – qui était une prime à la centralité – aux interdictions de circuler en passant par les barbants « gestes du quotidien », tout est fait pour que lʼécologie soit impopulaire. Lʼétude dont il est question au début de cet article pose la question du « sacrifice » que les gens seraient capables, ou non, de faire pour favoriser la planète. Se soucier de son milieu nécessiterait donc de sacrifier une part de son bien-être ? Cʼest ce que beaucoup de mouvements écologistes tentent dʼinsinuer dans la tête des gens : je sauve le monde car jʼarrête de prendre des bains ! En caricaturant, on peut donc aisément dire quʼun super-héros serait alors un homme sale.
    Même sʼil est évident, à lʼinstar de ce que disent les Colibris, que lʼeffort de chacun est nécessaire, rejeter sur lʼindividu la #responsabilité collective, cʼest oublier que le citoyen nʼest pas maître – en France du moins – des décisions politiques dʼenvergure. Qui peut affirmer, par exemple, que le choix du #nucléaire est un choix individuel ? Qui peut sérieusement estimer que la paix dans le monde commence par la politesse quand, dans le même temps, les États occidentaux au langage si policé vendent des armes dans les zones instables ? Certes, éteindre sa lumière en quittant une pièce et dire « bonjour » à ses voisins sont des attitudes qui ne peuvent pas faire de mal, mais cela ramène la responsabilité à des niveaux sensiblement différents : pour les uns, fermer un robinet, pour les autres, cesser une politique suicidaire.
    Lʼobjet de ce point de vue nʼest pas dʼaffirmer que le principe de pollueur-payeur est néfaste ou de justifier un gaspillage inadmissible, mais dʼinterroger sur lʼun des fondements qui a prévalu à la pensée politique écologiste, à savoir le « risque ». À force de tout évaluer à lʼaune du risque, on en fait le principe de nos valeurs, dit en substance Ulrich Beck dans son ouvrage La société du risque (1986). La conscience écologique fait partie de ce jeu depuis les années 70 et cela sʼest accentué à partir de la fin du XXe siècle. Ce sont par exemple les écologistes qui ont créé ce qui appartient aujourdʼhui au vocabulaire politique de tous les « décideurs », à savoir le « principe de précaution ».
    Plus récemment, on a vu fleurir des agences de notation et des procédures en tout genre définissant lʼ« acceptabilité » du risque. Car notre vie est devenue une course dʼobstacles au milieu de « risques » : manger est risqué, se déplacer est risqué, boire est risqué, faire lʼamour est risqué…
    Tout cela pour dire que la société actuelle est régie par la peur et cʼest à lʼaune de cette peur, de ce risque hypothétique, que lʼon prend des décisions. Or, les États rejettent la responsabilité sur les individus, justifiant leur propre irresponsabilité par le fait que – loi de lʼoffre et de la demande oblige – cʼest lʼindividu qui choisit ce quʼil consomme (ex. : #OGM ou non) et que, par conséquent, le pouvoir est entre ses mains de citoyen. Le paradoxe, cʼest quʼalors que lʼindividu fait des efforts en tentant de réduire les risques, lʼÉtat lui impose des risques collectifs bien plus graves. Si bien que lʼindividu lambda ne perçoit pas le changement, malgré ses efforts. Ceci peut, en partie du moins, expliquer le fait que nombre de citoyens se désintéressent de ce sujet pourtant ô combien primordial. Ces personnes ont parfaitement conscience de lʼétat de la planète, mais dès lors quʼils ne peuvent pas agir réellement, concrètement, à grande échelle sur ce phénomène, ils le laissent de côté.
    Lʼécologie ne peut pas être cosmétique. Or, le capitalisme en fait un objet de marketing parmi dʼautres. Lʼécologie, au contraire, impose un changement de paradigme profond que le pouvoir doit prendre en compte dans ses politiques. Quand notre société aura monté cette « marche », on pourra peut-être enfin parler de réduction de la production et façonner une société qui vivent en fonction de ses besoins et non de ses envies. Cela nʼa rien de frustrant, mais nécessite simplement une adaptation de la technique à ces impératifs. Un choix politique qui sous-tend une législation adéquate. Encore faudrait-il que le citoyen ait le pouvoir de lʼimposer. Et pour cela, il faudrait revoir nos institutions pour que les décisions se prennent à lʼéchelon le plus petit. On appelle ça « subsidiarité » et cʼest un principe de base de la démocratie. Or, dès lors que la démocratie nʼest pas effective, il est injuste de faire porter la responsabilité sur les individus…

    Assez prévisible dans une société où la question de la
    #démocratie et de la #représentation (cc @aude_v) est éludée, et où le #libéralisme a évacué la question de la #justice_sociale. On se retrouve avec un pouvoir sur lequel on n’a plus la possibilité d’agir et qui nous balance des sermons « #développement_durable » hypocrites et infantilisants.

    • Anecdote personnelle

      Il y a 17 ou 18 ans de cela, j’essayais vainement de faire comprendre aux gentils militants écolos de Chiche ! qui disputaient d’opposition aux OGM qu’il était intellectuellement désarmant de lutter en acceptant le langage de l’ennemi. Qu’on se désarmait soi-même en acceptant de parler en termes de « risques » et de « peur ».
      Qu’en l’occurrence, il ne s’agissait pas de « risques », mais de certitudes - l’ « incertitude » concernant seulement, question ô combien passionnante !, où, quand et comment - sur qui - les conséquences morbides de telle ou telle nouvelle technologie seraient d’abord perçues...
      Qu’il s’agissait de manifester un refus de ces conséquences et de donc leurs causes, et certainement pas d’adopter le langage de leurs promoteurs.

      Quand aux peurs, aux prises de risque, on pouvait et on devait en parler entre amis, entre alliés, entre personnes de confiance : mais les politiser ne signifiait certainement pas d’en faire état, encore moins les brandir comme argument devant un pouvoir que l’on combat.
      Nous n’étions pas nombreux (et où je me trouvais - Grenoble - j’étais souvent bien seul) à formuler cet type de critique, et ne fumes guère écoutés. L’ « information au consommateur » et le « principe de précaution » étaient des slogans tellement plus vendeurs, tellement plus porteurs à très court terme, et ce milieu écologiste semblait pour beaucoup, dont c’était la première expérience d’engagement, une forme d’alternative à une réelle politisation, à une prise de conscience un peu douloureuse des réalités des luttes sociales.

      Mais les ébauches de luttes d’alors (je pense aux campagnes contre les OGM en particulier) semblent bien loin aujourd’hui

      #ancien_combattant
      #vieux_ronchon

    • vu sur twitter : https://twitter.com/clemence_h_/status/638632249152417792

      Vous savez quand sur un produit alimentaire ou un billet de train on affiche l’empreinte Co2 ? C’est pour individualiser le problème.
      Ce sont des grandes entreprises de l’agro-alimentaire ou de transport (RATP, SNCF) qui affichent ça. Elles ont un pouvoir d’action énorme !!
      Mais si implicitement elles rejettent la faute sur vous... Elles n’ont plus besoin d’agir. Ça devient votre responsabilité, VOUS devez changer
      Le + vicieux dans tout ça c’est que les gens pensent que c’est un progrès en soi d’afficher le Co2. Mais ça bloque tout progrès structurel.
      La SNCF supprime des trains et des milliers d’emploi depuis des décennies. Mais voyez combien vous émettez pour un Paris-Bordeaux !!!
      On vit dans un système climaticide. On ne pourra pas sauver le climat en changeant individuellement nos consommations ! Ça ne suffira jamais
      Et ils savent que ce sera toujours insuffisant !! C’est pour ça que les grandes entreprises individualisent le truc !!!!
      Et c’est pour ça que quand Naomi Klein écrit un livre anti-capitaliste Antoine de Caunes lui demande ce qu’il peut faire individuellement.
      Parce que changer le système, agir collectivement, prendre des mesures politiques fortes- tout ça n’est pas dans nos esprits.

      #libéralisation #atomisation