Index of /bloc/ursula/2015/accessoires/graphisme/divers

/divers

  • La restauration du Désordre

    L’année dernière j’ai mis fin à une expérience et un travail vieux de dix sept ans, le Désordre. Pour tout dire j’étais assez fâché (et quand De Jonckheere fâché, lui toujours faire ainsi). J’étais fâché à la fois contre moi-même et contre certaines forces occultes que j’identifiais avec difficulté. Pour ce qui est des forces occultes, je ne sais pas si ce sont les bénéfices parfois inescomptés de la psychanalyse (oui, je suis allé refaire une petite partie du vieux jeu juif viennois, la quatrième), ou l’intervention quasi divine d’un ange roux (si le pauvre @jsene savait que je pense parfois à lui en ces termes), toujours est-il que d’une part j’ai compris que je ne pouvais continuer de vivre jusqu’à la mort tel un Don Quichotte du Val-de-Marne et que je ne pouvais pas de la sorte laisser en plan, agonisant dans un fossé sur le bord de la route un enfant de dix sept ans dont j’étais malgré tout le père, le Désordre.

    Naturellement, à cette introduction, vous aurez compris que je n’ai pas tout à fait perdu cette habitude mienne de tout exagérer et donc vous allez voir comme c’est simple.

    Les quatre grands derniers travaux du Désordre ont tous les trois été réalisés sous la forme Ursula qui fait la part belle d’une part aux fichiers sonores et aussi aux images animées, à la vidéo. Or, il y a cinq ans, je m’y suis mal pris pour les intégrer, j’ai choisi une voie privée (et donc propriétaire), celle du Flash et cette erreur aurait pu et dû être fatale. Et j’espère pouvoir m’en rappeler jusqu’à la fin de mes jours. En effet pour pouvoir lire fichiers sonores et vidéo, j’avais recours à de petits lecteurs en Flash, c’était d’ailleurs une torture de code à installer et pire, pour ce qui est des fichiers vidéo, cela supposait une exportation des fichiers vidéos dans un format Flash (.flv) qui en soit était un poème (et requérait l’emploi d’un petit utilitaire au fonctionnement capricieux, pour parler poliment, que de souvenirs !). Et, de la sorte j’aurais donc produit pas loin de cinq cents fichiers vidéo dont la lisibilité n’a pas cessé de décliner les cinq dernières années. Autrefois hégémonique, ce format propriétaire est finalement tombé en désuétude pour ne plus être lisible qu’au prix de réels efforts de la part des visiteuses et des visiteurs de sites à maintenir leur propre navigateur équipé d’extensions de plus en plus exotiques.

    Le comprenant l’année dernière à un moment d’une certaine lassitude par ailleurs (comme il en est arrivé d’autres pendant la route sinueuse du Désordre), j’ai fini par capituler, cela tombait bien je venais de fermer la parenthèse de Qui ça ? (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index.htm ) qui elle même me permettait de fermer celle d’Ursula ( http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm ) et les parenthèses s’enchâssant les unes dans les autres, cela ressemblait fort à la fin du Désordre. Dont acte. Pour ne rien arranger, Guy, mon ordinateur s’appelle Guy, pouvait dûment exiger son départ à la retraite, mon appareil-photo, après avoir déclenché 300.000 fois a poussé un dernier râle que j’ai pu enregistrer in extremis avec l’appareil enregistreur qui n’avait jamais été conçu pour vivre au fond d’une besace de photographe dans la promiscuité d’objectifs et autres ustensiles certains contondants, l’enregistreur était kaputt aussi.

    C’est là que l’ange roux est intervenu et qu’il a parlé et il m’a tenu à peu près ce langage

    ``<audio src=« mon_fichier_audio.mp3 » controls></audio>``

    Et

    ``<video width=« xxx » height=« xxx » controls><source src=« mon_fichier_video_mp4" type="video/mp4"></video>``

    Ce qui veut dire qu’en html5, la nouvelle norme universelle du langage html, on peut enfin directement intégrer sons et vidéos dans le code, sans passer par le folklore d’un lecteur importé.

    Et ça change tout.

    Pour ce qui était de l’intégration des fichiers sonores, je voyais bien comment en m’y prenant avec un peu de dextérité, en faisant des rechercher/remplacer de portions de codes, je pouvais m’en sortir, et c’est ce que j’ai fait sans trop de grande difficulté. N’était-ce qu’en n’ayant plus mis les pieds dans les arborescences du Désordre depuis plus d’un an, j’avais un peu oublié certaines de mes façons personnelles de ranger les choses selon un principe de la libre association qui s’il est vivement encouragé par mon analyste est moins payant en informatique.

    Pour les fichiers vidéos c’était une autre paire de manches parce que le format .flv n’était pas interprétable, il fallait repasser tous les fichiers .flv en .mp4 ce qui ne se fait pas sans une certaine perte de qualité, notamment du son et notamment de l’image. Et là inutile de dire que la perspective de reprendre une à une les cinq cents séquences vidéo du Désordre n’avait rien d’engageante (j’avais déjà par le passé écopé le navire avec une passoire plus d’une fois, je savais un peu la dépense de ce genre de campagnes). J’ai malgré tout décidé de m’y mettre (on reconnaît l’idiot au fait qu’il regarde le doigt du sage quand il montre la lune ou quand il ne recule pas à l’idée de reprendre 500 séquences vidéo, certaines au noms de fichiers peu clairs dispersés sur une dizaine de disques durs externes) . Fichiers après fichiers et insertions de balise cohérente après insertions de balises cohérentes. A la main. De la folie. Pure. 

    Et pour le son c’est pareil et même que cela permet des démarrages du son automatique dès le chargement de la page autrement qu’avec un script qui fait appel à certaines fonctionnalités pas très constantes du serveur, on codait de ces trucs au millénaire précédent. 

    « Et voilà le travail ! », suis-je tenté de m’écrier (un peu) immodestement. Pour marquer le coup j’ai inséré une vidéo et un son sur la page d’accueil du Désordre (http://www.desordre.net ). 

    Il y a par ailleurs quelques rubriques dans lesquelles ce travail de restauration est assez payant, ce sont, notamment les formes Ursula, la première, Ursula elle-même (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm ), puis le journal de Février (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2015/index.htm ), Arthrose (http://www.desordre.net/bloc/ursula/arthrose/index.htm ) et enfin Qui ça ? (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index.htm )

    Je me suis d’ailleurs aperçu que je n’avais pas fini Février. Il reste une centaine de pages auxquelles il faudrait que je mette la main.

    Et à vrai dire il y a plein de trucs comme ça qui ne sont pas vraiment finis dans le Désordre, ça n’étonnera personne. Je ne fais pas de promesses, mais je vais essayer. Et, qui sait ? j’aurais peut-être de nouveau envie d’ajouter de nouvelles pages à cette affaire (je dois dire que de reprendre certaines parties endommagées du site me fait toucher du doigt ce plaisir curieux qui a été le mien pendant les vingt dernières années, ou presque, de triturer du code pour raconter des histoires, fussent des histoires dans lesquelles on s’égare, moi le premier), notamment avec les deux ou trois trucs que je brouillonne dans Seenthis. Les #flux_détendus, #De_la_Dyslexie_créative, les #Moindres gestes, #Mon_Oiseau_bleu et d’autres que je brouillonne ailleurs encore, _Frôlé par un V1 et Les Anguilles les mains mouillées, ou encore My Favorite Favorite Things. Bref Désordre peut être pas entièrement mort. On verra bien. 

    #retour_au_desordre

  • Concours de pâte à modeler
    Au Val André
    Je gagne haut la main avec un aileron

    Je dépose Zoé au collège
    Nous passons devant notre arbre
    Longtemps que nous ne l’avions photographié

    http://www.desordre.net/musique/comelade.mp3

    Je mets un peu la radio
    On tresse des louanges au Premier Ministre
    Je switche : Pascal Comelade

    J’ai reçu un courriel de Daniel
    Photographies de son exposition
    Je suis ému aux larmes, presque

    J’expédie les affaires courantes
    Sans joie
    On s’en doute, open space

    Un coup de téléphone d’Isa
    Me délivre
    De l’ennui, de l’ open space

    Déjeuner avec Isa au BDP
    A la fois chaleur de l’amitié
    Et sentiment d’être avec ma grande sœur

    Je ne sais pas très bien
    Comment faire la transition
    Entre Isa et l’ open space

    On me demande de rebondir
    Sur un courriel
    Je réponds que cela na pas être facile

    Dans le parking du temple
    Une dame qui range ses courses
    Voudrait en découdre avec moi !

    Si je l’ignore elle m’insulte
    Si je réponds, elle crie
    Mon tort ?, en fait je n’en sais rien

    Je rends mon charriot, elle continue de m’invectiver
    « Je crois que nous ne sommes pas faits l’une pour l’autre »
    Mon ironie se traduit mal dans sa langue

    «  ? Connard !
     ? Mais madame … » Arrive son fils paniqué
    Je crains le pire, il s’excuse, Maman fait une Tourette

    Il est surpris que je sache ce que cela veut dire
    «  ? Ce n’est pas grave Monsieur, votre maman
    N’a rien fait de grave, au revoir Madame… »

    «  ? Connard !
     ? Maman !
     ? Au revoir Monsieur ? Oui, au revoir, pardon… »

    Finalement
    Un fils autiste
    C’est plutôt tranquille !

    Je range les courses
    Je dépose Zoé au théâtre
    Je joue aux échecs avec Émile

    Je cuisine une tarte salée
    Je vais chercher Zoé au théâtre
    J’essaie d’écrire un peu

    Mon Oiseau bleu
    Les anguilles les mains mouillées
    Frôlé par un V1

    Mon Oiseau bleu
    Une page, un dialogue
    Douze poèmes

    Les Anguilles les mains mouillées
    Deux pages relues
    Un seul rêve

    Frôlé par un V1
    Trois pages relues
    Une précision annotée

    #mon_oiseau_bleu

  • J – 161 : Je me demande si je ne m’étais pas un peu (beaucoup) trompé à propos du film Habemus Papam de Nanni Moretti. À sa sortie nous avions couru avec B, en salle, mais alors, je devais être encore sous l’influence de Michele, grand détracteur de Nanni Moretti qu’il compare, pas à tort, à Claude Chabrol ou à Woody Allen, j’avais surtout vu les défauts de ce film, parmi lesquels les blagues du Nanni Moretti qui cabotine en psychanalyste au chevet d’un pape neurasthénique et qui feint d’être surpris de ne pas pouvoir aborder avec sa Sainteté les sujets comme le sexe ou l’amour maternel.

    Dans Arthrose je mentionne, décidément une manie, ce film, aussi me suis-je mis en tête de le revoir pour en saisir un extrait et l’inclure à mon récit multi médiatique, et je découvre que ce film est au contraire, au-delà de sa drôlerie pas toujours finaude, perclus d’éclats de finesse, pour beaucoup dus au jeu étincelant de Michel Piccoli, pas tellement dans ses moments de crise, mais bien plutôt dans sa bonhomie inquiète.

    C’est un film qui questionne, sans moquerie excessive, les limites humaines dans le voisinage du divin, ainsi les cardinaux réunis en conclave élisent un des leurs pour succéder au précédent Pape, fraîchement décédé, mais il ne faut pas perdre d’esprit que cela relève malgré tout de la désignation divine, et du coup que fait-on quand le Pape avant même de donner des signes de compétence donne surtout des signes alarmants de faiblesse, et loin de l’image que l’on se fait d’un conclave tiraillé par les combines pour accéder au trône, nombreux sont les cardinaux qui prient pour ne pas être désigné par le doigt pseudo divin.

    Foi et crédulité sont étroitement mêlés dans ce film, qui donnent corps in fine aux fictions théâtrales à la fois celles du protocole, celle de la supercherie, le Pape a quitté le Vatican depuis trois jours mais on continue de feindre qu’il est retiré en prières dans ses appartements où un garde suisse agite de temps en temps le rideau pour donner le change à des cardinaux bien crédules, surtout mal équipés pour faire face à une crise, mais aussi celle du théâtre, celui qui se joue sur scène Tchekhov et le théâtre de l’existence, celui qui fait mentir à ses enfants à propos d’un nouvel amant, de même celui qu’un Pape dont on ne connait pas encore le visage peut se rendre à une consultation de psychanalyse de façon anonyme et quand l’analyste demande quelle est sa profession l’analysant répond qu’il est acteur de théâtre justement.

    Et quand bien même le Pape peut encore déambuler dans les rues de Rome incognito , être une manière de passager clandestin de la ville, et être la fois attendu parmi les colonnes du Bernin sur la place Saint-Pierre et passer pour un vieux qui parle tout seul dans les transports publics, il est surtout un homme comme tant d’autres, et à la différence de ses collègues cardinaux, bien conscient de n’être que cela, un mortel, pas du tout d’essence ou d’extraction divines et en proie au plus grand désarroi bien conscient de ses limites inavouables en tant qu’homme.

    Il faut tout le talent invraisemblable d’un Michel Piccoli pour donner corps, littéralement, à un tel personnage, à un tel homme, et tout cela en quelques hochements de tête à la fois bonhommes et inquiets, de quelques mouvements de rides sur le front, de quelques sourires enfantins de vieillard - notamment lorsqu’il confie à un petit garçon que lui-même au même âge se battait souvent avec sa petite sœur, celle-là même à qui, plus tard, il faisait répéter son rôle dans la Mouette , au point qu’il pourrait aujourd’hui donner la réplique pour remplacer un comédien souffrant. Et ne serait-il pas alors, infiniment plus à sa place ?

    Quant à la place de Moretti, elle paraît incroyablement plus être derrière la caméra plutôt que devant.

    Exercice #39 de Henry Carroll : Prenez une photographie qui vous fait perdre votre pire habitude photographique.

    Lorsque je porte un regard un peu rétrospectif sur mon travail de photographe, je ne suis pas tendre et je me trouve plein de tics. De mauvaises habitudes en somme. Il me semble avoir mis plus de dix mois à me remettre d’une habitude de pencher légèrement mon cadre au début de mon séjour de trois ans à Chicago, trop et directement influencé par la rétrospective de Gary Winogrand en 1988 à l’Art Institute of Chicago .

    De façon plus actuelle, je pense que ma pire habitude est de bâcler. D’être négligeant. Pas très méticuleux. t c’est finalement quand je prends des photographies en vue de faire de l’animation, simplement en étant contraint de poser l’appareil sur un trépied que je m’éloigne le plus de cette mauvaise habitude de la négligeance.

    #qui_ca

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2015/index.htm

    J’avais pourtant juré que l’on ne m’y reprendrait plus. Cette fois-ci, par prudence, j’ai décidé de borner l’expérience. Je vais tenir en ligne mon journal pendant un an. L’année de Février. Et puis cela ne sera pas un blog. Je ne peux pas monter sur des estrades et expliquer dans le microphone, vidéo-projecteur à l’appui, que la forme du blog est une horreur et qu’il faut revenir aux bases de l’html pour se donner les chances de faire des choses un peu neuves, et ne pas le faire moi-même. Donc il n’y a pas de commentaires, cela ne surprendra personne, il n’y a pas de fil rss non plus, ce n’est pas mis à jour tous les jours, les dates sont imaginaires, rien n’y est vrai, tout y est fiction. Je répète, tout y est fiction. Et c’est une publication mensuelle, et encore ça c’est si je suis en forme. Si je n’ai pas d’autres sources d’amusement, dans le garage notamment, ou mieux encore si je ne suis pas en train d’emmener Madeleine au musée, jouer aux échecs avec Nathan, ou travailler au film d’animation d’Adèle, et bien d’autres choses encore qui m’amusent plus encore que de travailler dans le garage, où il fait rudement froid en ce moment.

    A part ça c’est pas mal, un triptyque tous les jours, façon 12864 pixels de large ( http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/images/photos/triptyques/1000/index.htm ) , d’autres photographies, des gifs, un son, une vidéo, un texte et l’incrustation dans la page du jour d’une ancienne page du Désordre , et d’autres trucs encore qui me passent par la tête ce jour-là, et cela tous les jours, autant d’arguments de vente imparables pour vous faire oublier qu’il n’y a pas de fil rss. Et que cela doit fonctionner assez moyennement sur vos tablettes, sans parler de vos téléphones de poche.

    Indécrottable (et peu aimable) taulier du Désordre .