Mobilisation contre la fermeture des CAF à Marseille, Collectif contre la Traque des pauvres
Un collectif d’allocataires en colère a investi le toit du siège de la Caf 13
« Les courriers en retard ? C’est pire que dans le bureau de Gaston Lagaffe ! » s’écrie un manifestant qui a gardé le sens de l’humour, tout assurant « sauf qu’ici, ça fait pas rire. C’est même grave. Ceux qui en ont besoin sont pauvres et se retrouvent vite sur la paille avec un dossier qui bloque ». Si la direction de la Caf 13 se félicitait encore mercredi dernier du traitement de « plus de 42% des dossiers en attente », les allocataires ont beaucoup à perdre dans cette réorganisation des services et ils le disent haut et fort…depuis le toit du siège de l’administration.
Des marins-pompiers, des voitures de police… pas de casse au chemin de Gibbes hier matin au siège de la Caf 13, mais un « envahissement » des locaux par un collectif d’usagers en colère. Tout relatif, d’un dizaine d’individus. Les autres sont restés devant les grilles fermées. C’est que les allocataires n’en peuvent plus des couacs administratifs dont ils subissent les conséquences très rapidement. « Dossier bloqué, Caf occupée » titre leur banderole.
Il y a ce problème récurrent, structurel, des dossiers en retard. Difficile à résorber puisque même en fermant les centres, les nouvelles demandes s’accumulent. Et il y a, en prime, le parti pris de la direction de réorganiser ses services en usant des guichetiers pour traiter les dossiers, remplaçant ces derniers par des bornes, des rendez-vous téléphoniques ou un site Internet, qui ne soulagent guère les attentes. Bien au contraire, les allocataires, privés d’accès à leurs droits, demandent l’embauche de personnels.
Comment on fait ?
Rien de drôle en effet hier matin devant les grilles closes. Désespérée, une dame s’adresse au vigile « Mais je fais quoi moi ? Mon mari en à l’hôpital et j’ai besoin d’un papier pour la CMU ». Devant ses larmes, l’homme cède le passage. Une autre usagère confie à un monsieur accroché aux barreaux « si on est gentil, ils nous laissent entrer…mais dedans y’a personne. Même le téléphone est cassé ».
Assiata est venue de Saint Barthélémy pour un acte de naissance qu’elle a déjà envoyé trois fois depuis le 7 avril mais qui n’a pas été pris en compte. « J’ai tenté Internet, mais ça bloque, il y a un truc que je ne comprends pas. Alors j’ai téléphoné, mais je n’ai que le disque ». Sabia, du Panier, n’est pas mieux lotie : « le téléphone ne répond pas, Internet ne marche pas. En attendant depuis mars que je n’ai pas touché le RSA mon frigo est vide, j’emprunte, je m’endette…Comment on fait ? »
Houria savait qu’on recevait sur rendez-vous maintenant, mais « j’ai téléphoné et j’ai eu la musique. Je paye la communication…mais je n’ai toujours pas de rendez-vous ». Gilles a fini par avoir un conseiller au bout du fil, il y a un mois. Il attend encore que le technicien le rappelle… « car le loyer tombe, lui ».
source : la Marseillaise
Communiqué des usagers en colère des CAF de Marseille
Lundi 26 mai, les usagers en colère des caisses d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône ont décidé d’occuper les locaux de la direction de la CAF, chemin de Gibbes dans le 14ème arrondissement.
Depuis plusieurs mois maintenant, la direction de la CAF a décidé de fermer ses bureaux d’accueil public pour ne plus recevoir les allocataires que sur rendez-vous, pris par un numéro surtaxé. Plus de contact direct, c’est l’obligation de payer plusieurs dizaines d’euros de téléphone pour réussir à prendre rendez-vous et c’est surtout l’impossibilité de régler des problèmes urgents avant plusieurs semaines. Ce sont des situations dramatiques. Des centaines d’allocataires se sont fait brutalement couper leurs aides au logement ou leur RSA, et ne peuvent plus aller demander un rétablissement de leur situation. Le choix de la fermeture des accueils dans les CAF de Marseille n’est qu’un test avant un élargissement national, et nous voulons faire entendre à la direction que ce dispositif ne passera pas auprès des usagers. Nous savons que ce dispositif est une mesure d’austérité qui se met en place. Elle vise à pousser des allocataires en situation précaire et excédés par la lourdeur administrative à abandonner les aides auxquels ils ont droit. A terme, elle vise également à supprimer des postes de personnels déjà débordés et en sous effectifs.
Nous refusons ce dispositif et nous occuperons la CAF jusqu’à ce que les accueils publics soient ouverts de nouveau.
Collectif contre la Traque des pauvres :
Contre la fermeture des CAF !
La CAF au 215 rue de Gibbes occupée lundi matin
Les personnes arrêtées ont été relâchée hier sans poursuite.
Ce matin suite à l’occupation du toit des locaux de la CAF par des usagers et un rassemblement devant ces locaux, des arrestations ont eu lieu.
Un rassemblement de plus de deux heures a eu lieu où les usagers scandent "dossiers bloqués CAF occupées !" et discutent de leurs situations, de leurs difficultés depuis quelques mois à avoir des réponses, du devenir de leur droits d’allocataires, de leurs relations uniques aux bornes et vigiles de la CAF.
La police était là en nombre et sous différentes formes.
Les usagers qui trouvent portes closes font part de leur incompréhension sur l’absence de mobilisation des salariés de la CAF contre cette réforme.
Plus d’information à venir.
NON À LA FERMETURE DES CAF !
Depuis plus d’un mois, les CAF de Marseille sont fermées. Si on ne réagit pas, elles resteront fermées.
Depuis le début, la direction de la CAF nous ment. La direction parle de fermeture, soit-disant à cause des dossiers en retard de traitement ouà cause des agressions subies par les agents.
La réalité c’est qu’ils veulent virer des allocataires pour que l’État puisse économiser de l’argent sur notre dos !
La direction réduit continuellement le nombre d’agents de la CAF, du coup le nombre de dossier en retard augmente. Et les bureaux ferment.
L’objectif est de rendre l’accès aux allocs encore plus compliqué, nous décourager et réduire le nombre d’allocataires.
Depuis 2012, les Bouches-du-Rhône sont le laboratoire d’un nouveau dispositif de gestion des CAF : fermeture au public, un numéro payant pour prendre rendez-vous, des dossiers qui se perdent, des temps d’attente de plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous ... Si nous ne réagissons pas, il sera ensuite étendu à toute la France !
Cette restructuration de la CAF n’est que le début de la politique d’austérité, dont nous allons tous faire les frais ... sauf les riches ! Le capitalisme est en crise. Pour sauver ce système et ceux qui en profitent, c’est aux pauvres (avec ou sans travail) qu’on impose de payer l’addition.
Organisons nous collectivement pour lutter contre la fermeture des CAF
RASSEMBLEMENT DEVANT LA CAF DE GIBBES (13014)
LUNDI 26 MAI À 10H30
#Collectif_contre_la_traque_des_pauvres