Economie : actualité ; économique et financière

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  • Pourquoi la Grèce est déjà en position de force
    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150202trib8cbf2dbf0/pourquoi-la-grece-est-deja-en-position-de-force.html

    La balle est dans le camp européen

    Pour le gouvernement d’Alexis Tsipras, il est donc indispensable de maintenir une épée de Damoclès sur les dirigeants européens. S’ils jouent la fermeté, ils risquent d’en payer le prix fort. C’est le sens de la dissolution de fait de la troïka. En tuant la troïka, Athènes a ainsi changé la donne : elle n’est plus dans la position de devoir répondre à des demandes. Désormais, la pression à la BCE qui doit décider si elle met ou non ses menaces à exécution. Le pari d’Alexis Tsipras et de Yanis Varoufakis, c’est que Mario Draghi ne prendra pas le risque de fragiliser la zone euro pour sauver l’édifice de la troïka. Les dirigeants vont alors devoir trouver une parade : fixer une nouvelle date butoir et ouvrir de vraies négociations. Mais désormais, la balle est dans le camp des partenaires d’Athènes, pas dans celui ’Athènes. C’est cette inversion du rapport de force qui est la grande réussite de cette première semaine du gouvernement Tsipras. Et c’est ce qui explique la rage de Wolfgang Schäuble samedi qui a dénoncé le « chantage » des Grecs.
    Position de force grecque

    La position grecque est d’autant plus forte parce que la solution que propose le nouveau gouvernement à ses partenaires européens - une restructuration de la dette fondée sur un lien entre croissance et remboursement - est nettement moins douloureuse pour eux qu’une sortie de la zone euro suivie d’un défaut unilatéral. Dès lors, la partie semble jouée d’avance : les Européens vont devoir négocier sur la base du plan grec. Ou accepter la responsabilité du chaos. Wolfgang Schäuble a raison, c’est un chantage. Mais c’est un chantage qui répond à celui que la troïka a mené depuis cinq ans. Et c’est aussi un mouvement stratégique assez remarquable qui tranche avec la passivité allemande."