• Rêve des capsules olfactives
    Des souvenirs de ses parents
    À sa propre naissance

    Il n’est pas sept heures
    Et je suis déjà en train
    D’écrire ( Anguilles et Oiseau bleu )

    Peu après sept heures
    Je reçois le courriel d’une jeune mère
    Et qui reprend le travail. Ému

    http://www.desordre.net/musique/taylor.mp3

    Ma voiture est malade
    Mon garagiste qui écoutait Cecil Taylor
    A revendu son affaire, puis-je avoir confiance ?

    Je maigris encore
    Je vais finir par apercevoir
    Mes testicules !

    Retour de vacances de ma collègue F.
    Troublée, elle a besoin de parler, à moi donc
    Ma reconversion professionnelle dans le champ psy

    C’est lundi dans le monde
    Est-ce que les ouvriers moldaves
    Sont revenus ? Un jour aller en Moldavie

    J’ai été actionnaire une fois dans ma vie
    Pendant une heure, le temps de vendre
    Toutes les actions de mon employeur (intéressement)

    L’intéressement
    Ne m’intéresse pas
    Je ne suis pas intéressé

    Le garagiste m’explique une panne
    Je pourrais ne pas avoir de voiture vendredi
    Pour aller à Autun écouter l’Anguison Quartet

    Le vieux garagiste
    Qui écoutait Cecil Taylor
    Aurait compris un tel enjeu

    On nous parle d’une cellule terroriste à Ripoll
    On me dit Ripoll et je pense au portail de son monastère
    Et je voudrais continuer de penser à Ripoll de cette manière

    Je fais semblant
    De ne pas penser à elle tout le temps
    De temps en temps cela fonctionne

    Et de temps en temps
    Je reçois un signe d’elle
    Pas toujours volontaire

    Quelqu’un a peint un cercle ciblé
    Sur le trottoir, il est inscrit Wish you were here
    Là-même où nous nous sommes embrassés la première fois

    Je vais prendre des nouvelles de mon automobile
    J’adore l’odeur délétère de l’atelier (poussière et peinture)
    Mais je plains les jeunes mécaniciens qui y travaillent

    J’ai aimé, jeune, puis détesté
    Plus vieux, l’odeur délétère
    De l’hyposulfite de sodium

    Sans parler
    De L’hydroquinone
    Oxydée

    Dîner
    Avec
    Émile

    Dîner,
    En tête-à- tête
    Avec Émile

    Diner en tête-à-tête
    Avec Émile
    Au restaurant

    Diner en tête-à-tête
    Avec Émile
    Au restaurant japonais

    À la demande d’Émile
    Dîner en tête-à-tête
    Au restaurant japonais

    À l’initiative d’Émile
    Dîner en tête-à-tête au restaurant japonais
    Émile s’était habillé élégamment pour moi !

    Je raccompagne Émile
    Nous passons par des rues inconnues
    Belle lumière, beauté d’Émile, grandi

    Coup de téléphone à B.
    Coup de téléphone à A.
    Coup de téléphone à C.

    L’échange avec B.
    Me catapulte
    En Provence

    Pas
    Celui
    Avec A.

    Avec C.
    Il est question
    De faire passer un piano par la fenêtre

    Attentat de Barcelone :
    La police a abattu Abouyaaqoub,
    Le conducteur de la fourgonnette

    Commentaires élogieux pour la police
    Au bas de cet article
    Je m’interroge à propos du verbe abattre

    On abat un arbre
    On abat une bête
    Abat-on un homme ?

    Tous les soirs je me demande bien
    De quoi sera fait le prochain paragraphe
    Des Anguilles les mains mouillées ?

    #mon_oiseau_bleu

  • Je rêve d’incorporer dans une exposition
    Une radiographie de mes calculs
    De vésicule biliaire. Refus du médecin.

    Je me lève
    Comme un ressort
    Pour noter mes rêves

    La Corée du Nord esquisse
    Un geste vers la désescalade
    Avec les Etats-Unis

    Niveau bac à sable :
    C’est le plus intelligent des deux
    Qui arrête en premier ?

    Pendant ce temps-là, les personnes photographiées
    Autour de Kim Jong-Un continuent, inlassablement
    De prendre des notes sur de petits calepins

    Un coup de plumeau
    Sur la tête de lièvre de Martin
    Et elle redevient une œuvre d’art

    J’entame le ménage de ma chambre
    Cela n’avance pas, trop de livres
    Trop d’images et trop de souvenirs

    Et si c’était cela ma plus grande difficulté
    Dans l’existence, trop de livres, d’images
    Et de souvenirs qui me barrent la route ?

    Et les souvenirs
    Souvent le sentiment
    De les fabriquer dans l’instant

    Fabriquer des souvenirs
    Dans l’instant, vous voulez dire
    Photographier ?

    Je me demande si
    Sister Amxociline ne serait pas en train
    De me foutre la paix : j’écris !

    Sentiment enivrant s’il en est
    Recouvrer ses facultés mentales
    Si décevantes soient-elles, parfois

    Sentiment enivrant
    Recouvrer l’appétit
    Se cuisiner du poisson

    Certaines fictions hollywoodiennes
    Convalescence, creusent de ces sillons !
    Quand dois-je rencontrer Winona Ryder ?

    La seule trace du rêve de cette sieste
    Est un détail pauvrement érotique
    Je ne demande pourtant pas grand-chose

    Je ne demande pourtant pas grand-chose
    Une situation de départ légèrement illogique
    Je m’occupe du reste pour ce qui est du récit

    Ferais-je aussi bien de tout inventer ?
    Non, la seule chose qu’on ne peut pas inventer
    Dans une fiction, ce sont les rêves

    La Corée du Nord
    A-t-elle les moyens
    De lancer une attaque nucléaire ?

    Le bilan des enfants morts
    Dans un hôpital public indien
    S’alourdit

    Après Charlottesville,
    Des manifestants abattent
    La statue d’un soldat confédéré

    Je jette un œil à mes récits en cours
    X, Punaises, Les Salauds, la Passagère et, même
    La petite fille qui sautait sur les genoux de Céline

    Aucun pour lequel
    J’aurai, aujourd’hui
    Le courage de m’y (re)mettre

    Et du coup j’attaque la salle de bain
    Effort assez différent
    Mais, pareillement, l’opiniâtreté paie

    Je tente une sortie
    Entre deux ondées
    Bien m’en prend, pas une goutte

    Impression admirable des rues désertes
    Baignées d’une lumière sombre et grise
    Les odeurs capiteuses des jardins après la pluie

    En chemin je me tiens compagnie
    Avec quelques rêveries éveillées
    Je fais la connaissance d’une architecte

    Elle porte des chaussettes
    Aux orteils séparés et multicolores
    Elle construit des ponts de par le monde

    Sur la petite place du Village
    On sert des bières à des jeunes parents
    Pas très attentifs à leurs enfants

    Une voiture crisse en freinant
    Un enfant épargné, on engueule
    La conductrice, ma charmante architecte

    Je ne sais plus quoi inventer
    Pour rencontrer cette charmante architecte
    Je la sauve de mille périls, je suis comme ça

    Mais chaque fois
    Une manière d’impossibilité
    Se met de nouveau en travers de notre rencontre

    Finalement mes rêveries éveillées
    Sont à peine meilleures
    Que mes rêves sous Amoxiciline

    Je rentre
    Je me fais une soupe froide
    Comme d’autres prennent une douche éponyme

    Je me demande si je n’ai pas gâché
    Ma promenade avec mes rêveries
    Du Ventre de l’architecte

    Je sais très bien ce que je fais
    En prenant une douche avant
    D’aller voir Nostalghia au Keaton

    Toute
    Ma
    Tête !

    Nostalghia
    D’Andreï Tarkovski
    Sous Amoxiciline

    La beauté à couper le souffle
    Des panoramiques
    D’Andreï Tarkovski

    Les surprises narratives
    D’Andreï Tarkovski
    Quand on ne les attend plus

    La magie poétique
    Des décors d’Andreï Tarkovski
    Le dernier plan qui pourrait me faire pleurer

    La photographie
    D’Andreï Tarkovski
    Et tout est comme ça dans ce film

    Quitte à restaurer le film
    N’aurait-il pas été utile
    De resynchroniser la bande-son ?

    Ou est-ce les bruits de pas
    Qui précèdent les pas
    Ne concourent pas à la nostalgie ?

    Les rues
    Se repeuplent
    Hélas

    #mon_oiseau_bleu

  • J-152 : Je me demande si Guy - mon ordinateur s’appelle Guy - ne vieillit pas un peu, ou peut-être est-ce moi, je suis allé trop vite, je n’ai pas fait attention, que sais-je ?, Guy m’a posé une question, j’ai répondu sans réfléchir, sans y penser, j’ai été dépassé, je ne me suis pas rendu compte et j’ai continué de travailler, sans me rendre compte qu’en fait, j’avais potentiellement demandé à Guy de scier la branche sur laquelle j’étais assis. Et Guy a sans doute fait ce que je lui avais demandé de faire. Bref ce matin, parmi mes disques durs externes - une demi-douzaine tout de même - le disque dur qui porte le nom d’immense_disque ne contenait presque plus de données, juste trois petits fichiers images qui j’avais rangés à la va vite à la racine la dernière fois que je suis allé à Autun, notamment le scan d’une petite peinture de Martin à même une de mes photographies. Et la chose était incompréhensible parce que Guy par ailleurs avait l’air de penser que des quatre téraoctets d’immense_disque il n’en restait plus qu’un qui fut disponible.

    J’interrogeais Guy en tous sens usant de mille subterfuges pour lui soutirer des informations, j’avais bien compris que lorsque je double cliquais sur immense_disque , Guy ne retrouvait pas autre chose que les trois fichiers déjà cités, aussi je tentais de biaiser en appelant des fichiers récents depuis différentes applications mais alors les réponses n’étaient pas rassurantes qui me disaient que non, décidément non, ces fichiers, les plus récents donc, n’étaient pas disponibles, ils avaient disparu, j’ai tenté d’accéder aux fichiers de mon site internet, de mes sites internet, depuis l’interface de compositions de pages html, rien à faire, depuis le logiciel de transferts de fichiers rien non plus : je n’avais manifestement plus accès à tout ce que j’avais pu produire de fichiers depuis presque deux ans et je savais que je n’étais pas particulièrement à jour de mes sauvegardes.

    Oui, je sais c’est assez mal. Le problème étant que je ne parviens plus à suivre depuis que je me suis mis à faire de la vidéo d’une part mais surtout du film d’animation, deux activités qui tout d’un coup se sont mises non seulement à remplir mes disques durs d’une façon quasi exponentielle et aussi à les remplir parfois de tout un tas de fichiers dont je ne sais jamais bien à quoi ils correspondent, apparemment des fichiers de travail des logiciels de fabrication de séquences animées et de montage. Bref j’ai graduellement perdu le contrôle de ma petite entreprise : il y a deux ans, je devais consommer un téraoctet de nouvelles données par an, je ne suis désormais pas loin de quatre par an, ce qui d’ailleurs me fait m’interroger sur la pertinence d’un projet que je suis en train de caresser, un projet d’un long métrage réalisé uniquement avec des photographies (animations, time lapse , séquenceurs etc…)

    Mais je n’en suis pas là, puisque pour le moment j’ai potentiellement perdu trois téraoctets de données. Ce qui me donne un peu le vertige tout de même.

    La perte des données est un événement physiquement déstabilisant.

    Ce n’est pas une blague en fait. J’ai tenté de réagir avec calme. Je me suis dit dans un premier temps que j’étais trop ému, oui, ému, pour avoir la moindre réaction intelligente, or il est primordial de réagir avec calme et intelligence si je veux avoir la moindre chance de revoir ces données, certaines au moins. J’ai voulu éteindre l’ordinateur, juste avant que je me dise que déjà ce n’était pas forcément une bonne idée, pour le moment Guy pensait encore que immense_disque contenait des données, il n’était pas exclu qu’un reboot lui fasse voir les choses différemment, il allait falloir agir avec prudence. Et tel les personnages de 2001 l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, je suis remonté du garage et à l’abri de Guy je me suis fait un café pour réfléchir à la façon dont j’allais procéder avec lui.

    J’ai fait tomber la cafetière en la dévissant ce qui a eu pour effet de voiler son couvercle, certes pas au-delà du réparable, mais j’ai pu constater qu’au moment où le café percole, le sifflement ne produit plus tout à fait la même note. J’ai vu que mes mains tremblaient. Je me suis dit du calme.

    J’ai tenté de me raisonner. Je me suis dit, il y a deux solutions. Je vais trouver le moyen de retrouver ces données, apparemment Guy a l’air de penser qu’il y a des données, et pas qu’un peu, trois téraoctets tout de même, sur immense_disque . Et la deuxième solution c’est que les données aient été effectivement formatées, écrasées, que ce soient des ex-données et de me poser la question, est-ce que c’est si grave ?

    Ben oui, quand même un peu, me suis-je dit. Par exemple, c’est la première chose à laquelle j’ai pensé, les photographies prises au concert du Surnatural Orchestra samedi dernier, dans le lot il y en avait quand même quelques-unes qui valaient sans doute la peine d’être gardées, et puis Hanno allait être déçu, et avec lui les autres membres de la fanfare. Oui, pour cela, c’était embâtant. Mais est-ce que l’essentiel n’était pas sauvegardé, d’une façon ou d’une autre, par exemple ma façon de tout envoyer en ligne au fur et à mesure que je construis les pages html du Désordre faisait que pour ce qui était du travail sur le site, j’étais paré. Pour mes textes, comme je passais mon temps à en envoyer des versions notamment pour corrections à Sarah ou Julien, ce serait facile de retrouver de tels fichiers et je venais, au début de la semaine d’envoyer un fichier qui portait le nom éloquent de fuite_en_egypte_fichier_definitif.rtf à mon éditeur - j’aime bien dire mon éditeur . Finalement là où c’était le plus ennuyeux - quand je me parle à moi-même, quand je raisonne, je ne dis pas ennuyeux, j’ai plutôt tendance à penser et dire emmerdant et chiant, mais ennuyeux me plait à l’écrit, la contraction de l’ennui et des yeux sans doute - c’était pour les images en haute définition, sachant que par ailleurs une bonne partie de mon travail de photographe se trouve sur le site du Désordre , certes pas dans des définitions d’origine, donc ne permettant pas, entre autres choses, l’impression, mais je dois me poser sincèrement la question, en dehors de quelques images que je fais tirer de temps en temps pour faire des cadeaux la plupart du temps, est-ce que j’imprime quoi que ce soit ? Non.

    Et c’est curieux parce que buvant mon café en regardant pas la fenêtre en pensant à tout cela, je me suis calmé, j’ai senti comme l’oppression que j’avais d’abord sentie à la découverte que peut-être j’avais perdu toutes mes données des deux dernières années au pire était en train de refluer et nettement plus calme, je me suis de nouveau assis devant Guy et je lui ai demandé, sans hargne, sans nervosité quelles étaient les solutions qu’il proposait. Je me suis souvenu que j’avais un jour téléchargé un logiciel qui permettait de récupérer des données écrasées, mais je ne trouvais plus trace de ce logiciel puisque ma logithèque était contenue sur immense_disque , du coup j’ai téléchargé un autre logiciel qui cependant ne m’a pas beaucoup rassuré parce que ce logiciel dont c’est pourtant le métier avait l’air de penser au contraire de Guy que mon disque dur était quasiment vierge. Guy m’a proposé de faire un scan du disque dur avec tentatives de récupération de secteurs défectueux, tout en me précisant que selon la taille des unités sur lesquelles il pouvait produire de telles tâches cela risquait de prendre un peu de temps tout de même, j’ai brièvement estimé que pour scanner et récupérer trois téraoctets de données, cela risquait effectivement de prendre quelques heures, voire quelques jours.

    Je me suis dit qu’après tout c’était le moment ou jamais de tenter cette opération, quand bien même elle serait chronophage, et que monopolisant les ressources de Guy cela me contraindrait à trouver autre chose à faire de mes dix doigts que de l’html, comme par exemple de ranger un peu cette maison, de réparer les deux ou trois choses qui ne fonctionnaient plus, en quelque sorte d’étendre la réparation, et même, que si cela se trouvait, si Guy finissait par me dire non, décidément, non il ne retrouvait pas mes données, celles que nous avions produites ensemble, si j’apprenais la chose alors que j’avais remis de l’ordre dans mes papiers, réparé le tiroir de la cuisine et l’interrupteur de la lampe de chevet de Nathan, que j’avais avec moi la conscience du type qui s’est acquitté de ces tâches du quotidien, la mauvaise nouvelle serait plus facile à accueillir, j’ai donc lancé la recherche et la réparation des secteurs défectueux d’immense_disque et je suis remonté du garage avec la volonté d’en découdre avec la machine à coudre. Et c’était étonnant de voir comment des tâches que j’avais remises au lendemain depuis des lustres tombaient avec une facilité déconcertante, en une petite demi-heure, un café et l’écoute d’un vieux vinyle j’avais remis de l’ordre dans mes papiers en cours, en une demi-heure, un autre café et la face B du même vinyle, j’avais expédié la réparation du tiroir de la cuisine, je montais dans la chambre de Nathan, constatais que je ne pourrais pas réparer sans couper l’électricité pour ne pas courir le risque d’une électrocution, je suis donc descendu dans le garage et j’étais sur le point de commuter le disjoncteur quand j’ai vu s’inscrire sur l’écran que Guy venait de terminer le premier pourcent de la vaste tâche de récupération de mes données, je me suis dit que c’était encourageant et au moment d’appuyer sur le bouton, je me suis soudainent souvenu, ce que je peux être distrait des fois, que Guy avait besoin de l’alimentation électrique pour travailler. Un peu plus et je perdais tout pour de bon je crois.

    Depuis ce matin onze heures, Guy a scanné entre 6 et 7 pourcents d’immense_disque, en revanche pour ménager le suspense il refuse, pour le moment, d’indiquer qu’il récupère quoi ce soit et m’interdit l’accès au disque dur immense_disque .

    Si cela se trouve, il fait tout cela pour rien. Et j’ai vraiment perdu toutes mes données. Ou pas. Ou il n’aura pas avec cette manipulation retrouvé mes données, nos données, mais je pourrais chercher encore une autre méthode.

    Le soir, avant de remonter, avant d’éteindre les lumières du garage, j’ai souhaité bon courage à Guy.

    N’empêche je dois avoir sacrément vieilli pour avoir réagi avec un tel calme, ce n’est sans doute pas un mal, rester calme, en revanche je me méfie du prix à payer pour une telle sérénité, vieillir.

    Exercice #44 de Henry Carroll : Créez un récit fort en une photographie

    #qui_ca