De Beyrouth à Amman, en passant par Kuneitra, Chebaa et Damas - Scarlett HADDAD

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  • La #Jordanie libère un des principaux idéologues du djihadisme
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/02/05/la-jordanie-libere-un-des-principaux-ideologues-du-djihadisme_4571112_3218.h

    Pas un mot sur le rôle « positif » de ce al-Qaida là dans le sud syrien.

    Issam Barkawi, alias Abou Mohammed Al-Makdessi, était détenu depuis le 27 octobre pour avoir « propagé sur Internet les idées d’un groupe terroriste, le Front #Al-Nosra », branche d’#Al-Qaida en #Syrie.

  • Lorsque je discutais avec les amis avec lesquels nous avions lancé ce nouveau média consacré au monde arabe, ils semblaient très étonnés de deux choses : d’abord que les oppositions sur la Syrie soient aussi passionnelles, et ensuite que je répète souvent qu’il était contreproductif qu’un média indépendant publie des lubies qui constituaient déjà la ligne officielle du quai d’Orsay.

    Le chapitre « Les apprentis sorciers », du livre #Les_Chemins_de_Damas, donne des informations pratiques : certains journalistes, experts et chercheurs étaient belle et bien des propagandistes participant directement à la définition de la politique atlantiste du Ministère des affaires étrangères.

    (1) Qui sont donc ces « deux chercheurs » qui appuient Paoli ?

    Autour de lui [Alain Juppé], certains diplomates, comme Patrice Paoli, patron de la division Moyen-Orient, l’avaient convaincu de donner une chance à l’islam politique et à ceux qui l’incarnaient, c’est-à-dire les Frères musulmans en Tunisie, en Égypte surtout et, en coulisses, en Syrie, comme on l’a vu.

    […]

    Alain Juppé dit « chiche » aux islamistes : « Surprenez-nous ! »

    « Patrice Paoli a été le chantre de cet islam politique sponsorisé alors par le Qatar, notre principal allié au Moyen-Orient », souligne un ambassadeur présent à la réunion.

    […]

    « Paoli, appuyé par un ou deux chercheurs, a été extrêmement négatif sur ce point. Ils étaient devenus des combattants de la liberté, y compris quand celle-ci est défendue par les Frères musulmans. »

    Comme cette thèse est la marque de fabrique quasi exclusive, depuis au moins 2003, de François Burgat, la question devient : « qui est le second chercheur » ?

    (2) Bassma et Jean-Pierre « prennent en main » l’intelligentsia parisienne. Quitte à « un peu enfumer » le monde.

    « Le problème de cette intelligentsia [parisienne], c’est qu’elle s’est fait prendre en main par des gens comme Bassma Kodmani, Bourhan Ghalioun, Jean-Pierre Filiu et quelques autres, relève Alain Chouet. Un petit milieu que j’appellerais le Damas-sur-Seine, qui n’ont à quelques exceptions près pratiquement jamais mis les pieds en Syrie […]

    […]

    Assez rapidement pourtant, les diplomates du Quai d’Orsay déchantent, mais, prisonniers de leur stratégie, ils n’en disent mot. Ils se rendent compte que les opposants de l’extérieur ne pèsent pas lourd sur le terrain. « Bourhan Ghalioun, Souhair Attassi, Nazir el-Hakim, Moulhem Droubi, Bassam Kouwatli et d’autres étaient reçus au début par la direction Moyen-Orient du Quai d’Orsay, se souvient l’un de ses cadres. Nous rigolions entre nous quand on entendait ces opposants qui avaient leur commerce en Arabie, leur maison à Paris et pour la plupart n’avaient plus mis un pied en Syrie depuis des années.

    […]

    Bassma Kodmani a joué pour cela un rôle important : elle avait l’oreille du Quai. Mais elle nous a un peu enfumés.

    (3) Portrait d’Azmi Bishara (désormais grand patron de média) en Pygmalion de l’opposition syrienne :

    Azmi Bishara, le conseiller diplomatique de l’émir Hamad, leur affirme que « l’appui international et régional est en route, mais tant qu’il n’y a pas un représentant unique de l’opposition, personne ne vous soutiendra. Alors il faut faire quelque chose ».

    […]

    Nous devons absolument réussir à construire ce conseil, insiste Azmi Bishara auprès des participants. Une fois celui-ci créé, les rencontres avec les diplomates occidentaux, et même les ministres, qu’ils soient arabes ou occidentaux, seront de notre ressort. Et tout est déjà prêt pour cela.

    (4) À l’inverse, Haytham Manna est marginalisé par les autorités françaises :

    Les autres opposants laïcs sont priés de rejoindre la caravane en marche. Et ceux qui refusent d’y monter sont marginalisés, comme Haytham Manna, tenu pour prorusse.

    […]

    « L’argent et les armes ont perverti la révolution », nous disait dès 2012 l’opposant Haytham Manna que les autorités françaises n’ont cessé de marginaliser.

    • http://www.slate.fr/story/95969/al-nosra-liste-noire-onu

      [Pour] #François_Burgat, politologue et directeur de l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, (...) l’initiative du groupe djihadiste correspondrait à une stratégie bien rodée visant à rompre avec les djihadistes :

      « Aujourd’hui, #al-Nosra s’est centré sur la lutte contre le régime de Bachar el-Assad plus que sur la prise en charge des territoires libérés. al-Nosra a établi des relations de coopération avec la population comme avec les groupes armés non djihadistes pour se démarquer de l’Etat islamique en Irak et au Levant. »

      Al-Nosra a tout récemment fièrement revendiqué le massacre de pèlerins en Syrie.

    • Scarlet Haddad, ce jour (http://www.lorientlejour.com/article/910044/de-beyrouth-a-amman-en-passant-par-kuneitra-chebaa-et-damas.html)
      L’autre élément important de ces dernières semaines est l’équation développée par Hassan Nasrallah dans son dernier discours, lorsqu’il a établi un lien direct entre les Israéliens et les combattants takfiristes, notamment ceux du Front al-Nosra, que certaines parties locales et régionales considèrent comme plus fréquentables que Daech. Le sayyed a même établi une comparaison entre le Front al-Nosra et la milice du général Antoine Lahd qui avait servi de force tampon entre la résistance et les forces israéliennes dans la bande frontalière occupée au Sud-Liban.