Le sud sur un baril de poudre : Toute l’actualité sur liberte-algerie.com

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  • Le sud sur un baril de poudre :

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    Nos gouvernants semblent prendre les choses à la légère concernant le traitement du dossier gaz de schiste. C’est leurrer les citoyens que de faire croire que les mesures prises par le chef de l’État en direction des populations du Sud suffisent à apaiser la colère des citoyens d’In-Salah. De telles décisions ne paraissent pas à la hauteur du danger que représentent la radicalisation de la protestation antigaz de schiste et sa généralisation aux autres régions du pays sur la sécurité intérieure de l’Algérie. Un grand risque de division du pays se profile si on ne pare pas à cette grogne par des actions plus audacieuses.

    Une mégapole à Tamanrasset, une université des hydrocarbures à Ouargla, un lancement rapide de chantiers d’autoroutes du Nord au Sud, la multiplication des centres de formation d’ingénieurs et de
    techniciens dans les villes proches des gisements de gaz et de pétrole pour favoriser l’emploi des jeunes du Sud pourraient avoir une portée symbolique, l’intérêt des gouvernants à la partie méridionale de l’Algérie.
    Parallèlement, il convient de répondre à l’inquiétude des citoyens d’In-Salah par d’autres garanties présentées par les pouvoirs publics sur la qualité des travaux de forage préservant la santé et l’environnement des zones d’exploration. On doit assurer que l’utilisation des eaux de la région ne s’effectuera pas au détriment des habitants et de l’avenir agricole ou économique de la région. Un audit environnemental effectué par un organisme indépendant externe à Sonatrach, rendu public, pourrait rassurer davantage les citoyens.
    Il faudrait, également, un autre plan de communication. Que les responsables de la compagnie pétrolière nationale, que les représentants des plus hautes autorités se rapprochent de ces habitants, qu’ils leur expliquent dans un langage simple l’importance de l’exploration de ces ressources, des dividendes en termes d’emploi et de revenus qu’ils pourraient tirer de cette activité.
    La symbolique d’échanges sur le dossier autour d’un thé sous une kheïma et sous l’habit des Touareg mettrait beaucoup d’eau sur le feu de la colère des citoyens d’In-Salah. En des temps plus apaisés, des responsables ont déjà utilisé cette pratique.
    Une telle attitude placerait en porte-à-faux les pyromanes qui, par leur comportement dédaigneux des habitants du Sud, jettent de l’huile sur le feu.
    S’il est clair que le gaz de schiste constitue une carte décisive aux mains de l’Algérie pour garantir sa sécurité énergétique à long terme et maintenir sa place de grand exportateur gazier pendant plusieurs décennies, il n’en demeure pas moins que subsistent des incertitudes sur la rentabilité du gaz de schiste et l’importance des réserves commercialement exploitables d’hydrocarbures non conventionnels.
    En attendant que des études confirment ce potentiel considéré comme l’un des plus importants dans le monde, commençons d’abord par maîtriser les conditions environnementales liées à cette activité. Dans la foulée, on ne comprend pas dans ce dossier le silence de l’Agence de régulation des hydrocarbures censée exercer un contrôle rigoureux des activités de forage de Sonatrach.
    En somme, nos gouvernants n’en font pas assez pour convaincre les citoyens de la région et pas suffisamment pour désamorcer cette potentielle bombe qui peut remettre en cause l’intégrité territoriale du pays, pour laquelle des millions d’Algériens du Nord et du Sud se sont sacrifiés.