Le blog de Christine Delphy

https://delphysyllepse.wordpress.com

  • Lumières d’aujourd’hui en pays musulmans
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article837

    « Alors qu’un processus de conversions à l’Islam et de radicalisation est enregistré dans les sociétés occidentales, une vague d’abandon de la religion de la ‘’soumission‘’ à Dieu est de plus en plus perceptible, grâce aux réseaux sociaux, dans les sociétés arabo-musulmanes. Un mouvement de révolte parallèle aux mouvements politiques et sociaux qui ont réussi à faire chuter plusieurs dictateurs sans toucher pour autant au pouvoir des religieux. Bravant les risques de fatwa, de peines de mort et autres châtiments prévus par la charia selon les pays, ils et elles sont désormais des milliers à exprimer librement sur le Web leur rejet de tout pouvoir suprême et de toute idéologie religieuse. »

    Que de plus en plus de personnes, dans les pays musulmans, se mettent à réfléchir par elles-mêmes (et donc rejoignent la dynamique des Lumières) et jettent leur religion aux orties, voici une vérité totalement occultée en Occident. Elle est pourtant de la plus grande portée politique. Certes, ce rejet est encore très minoritaire et souvent clandestin, et pour cause  : manifester son athéisme, ou même simplement se poser des questions sur la religion, c’est s’exposer à la torture et à la mort. Et il n’y pas d’âge pour cela. Mohamed Qataa, un syrien de 15 ans, a ainsi, voici trois ans, été assassiné pour « blasphème » . Il avait osé dire publiquement :

    « Même si le prophète Mahomet descend du paradis, je ne deviendrai pas croyant » .

    Des tortionnaires d’Al Nostra l’ont sauvagement fouetté puis lui ont éclaté la tête de deux balles, sur la place publique.

    Il y a actuellement, dans les pays musulmans, deux courants qui s’opposent. D’un côté se développe, très librement, souvent avec la complicité des pouvoirs en place, un courant de radicalisation et, à l’opposé, maintenu dans la clandestinité par la terreur islamiste, un courant de Lumières, de laïcisation. En Occident, il y a des kollabos pour soutenir les premiers, faisons qu’il y ait des humains libres pour soutenir les seconds.

    SOUTIEN A LA PALESTINE

    Ou du moins, soutien à un Palestinien particulièrement courageux.

    Walleed Al-Husseini est un jeune palestinien. On sait combien sont nombreux ceux qui soutiennent en France la lutte des Palestiniens. Un soutien indéfectible, mordicus, quoi qu’il arrive, pour tous les Palestiniens, y compris ceux d’extrême droite mais pas… pour Walleed (et les personnes qui pensent comme lui).

    Il est vrai que ce jeune homme a un grand tort : il a voulu, par lui-même, par des lectures, des réflexions, des échanges, se faire une opinion sur sa religion, et il l’a exprimé très tranquillement. Conséquence immédiate : arrestation et tortures. Il n’avait que 21 ans.

    « Je pensais vivre dans un État laïque, où j’avais la liberté de m’exprimer » écrit-il « Il n’en est rien, c’est une dictature : la justice n’existe pas, pas plus que la liberté d’expression ou de pensée. Il est impossible d’être athée dans les pays arabes, on nous prend pour des gens malades, stupides et immoraux » .

    Actuellement exilé, vivant sous la menace permanente d’un assassinat, Walleed Al-Husseini qui a publié un ouvrage au titre éloquent ( « Blasphémateur, les prisons d’Allah » ) anime maintenant un blog où il critique les religions et défend l’athéisme, la laïcité et donc la liberté de penser et de critiquer. On y trouve des informations qu’on chercherait en vain dans les médias français et des témoignages très intéressants d’anciens musulmans. Par exemple le « Témoignage d’un ex-musulman Malien » ou le « Témoignage libre d’une jeune ex-musulmane française » qui montre comment, en France, les musulmans « de base » subissent la pression quotidienne des religieux et sont poussés progressivement à se radicaliser). La citation qui ouvre cet article ( « Le spectre de l’athéisme hante l’islam sur les réseaux sociaux » ) est tirée de son site et la suite peut se lire sur son blog, « La voie de la raison » .

    LES BOBOS DE LA CENSURE

    Kamel Daoud est un écrivain et journaliste algérien. Dans un article publié dans Le Monde, il rappelait qu’à Cologne la nouvelle année avait mal commencé, puisque le soir de la Saint-Sylvestre plusieurs centaines d’agressions sexuelles s’étaient déroulées en pleine rue. Bien sûr, l’extrême-droite s’était empressée de tirer profit de cet événement ; la gauche et les féministes restant dans un silence coupable.

    Dans son article, Kamel Daoud critiquait la religion et l’image de la femme que le Coran véhicule :

    « Le rapport à la femme, écrit-il, est le nœud gordien, le second dans le monde d’Allah. La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée. Cela dénote un rapport trouble à l’imaginaire, au désir de vivre, à la création et à la liberté. La femme est le reflet de la vie que l’on ne veut pas admettre. Elle est l’incarnation du désir nécessaire et est donc coupable d’un crime affreux : la vie. C’est une conviction partagée qui devient très visible chez l’islamiste par exemple. L’islamiste n’aime pas la vie. Pour lui, il s’agit d’une perte de temps avant l’éternité, d’une tentation, d’une fécondation inutile, d’un éloignement de Dieu et du ciel et d’un retard sur le rendez-vous de l’éternité. La vie est le produit d’une désobéissance et cette désobéissance est le produit d’une femme ».

    Kamel Daoud a du « vécu » : élevé dans une société musulmane, il la vit au quotidien.

    Mais, si Kamel Daoud espérait pouvoir s’exprimer plus librement en France qu’en Algérie, il se trompait lourdement. Un collectif « d’universitaires », d’anthropologues, de philosophes et de psychologues et autres bobos (qui, eux vivent dans un univers feutré et en profitent – pour la massacrer – de la liberté que leur accorde) s’est constitué pour contester vertement son article qui, selon ce collectif, jouerait le jeu de l’extrême-droite. Pour ces plumitifs, dire la vérité ne serait pas bon, surtout pour le « petit peuple ».

    Après avoir reçu des menaces de mort de la part d’un imam salafiste en 2014, Kamel Daoud est maintenant censuré par des bobos. On a certes tout à fait le droit d’être en désaccord avec son analyse, mais le véritable lynchage moral (ajouté au lynchage physique qui plane toujours sur sa tête) auquel nos joyeux postmodernes se sont livrés constitue une honte pour la pensée libre. Les gagnants du « combat » mené par ce collectif de plumitifs, ce sont les islamistes radicaux, puisque suite à ce déferlement d’injures, Kamel Daoud a décidé d’arrêter le journalisme. Nous espérons bien qu’il reviendra sur cette décision.

    CENSURE ÉDITORIALE

    Hamed Abdel-Samad est un auteur allemand d’origine Égyptienne. Fils d’un imam, Hamed Abdel-Samad a fait partie des frères musulmans. Il a écrit un ouvrage qui a connu une importante diffusion aux USA et constitue un véritable best-seller en Allemagne (depuis 2014) mais… pas en France, et pour cause : il n’est toujours pas publié. Nous n’avons donc pas pu lire « Le fascisme islamique » mais nous aimerions bien nous faire notre opinion. Oui mais voilà, les éditeurs contactés trouvent que « ça ferait le jeu de l’extrême-droite » (encore !). L’un d’eux écrit sans complexes :

    « Dans le contexte actuel, le livre de Hamed Abdel-Samad risque plus d’être récupéré que d’apporter matière à réflexion » .

    Les mêmes éditeurs ne se gênent pourtant pas pour publier des bouquins carrément d’extrême-droite (les « ouvrages » de la famille Le Pen, ceux de Zemmour,… ). C’est à croire que ceux-là « apportent matière à réflexion » ! La presse nous apprend de plus qu’un grand éditeur français s’apprête à republier d’ici quelques mois « Mein Kampf » d’un certain Adolph Hitler. Même avec un appareil de notes critiques, cette publication est attendue avec impatience par tous les nazillons qui s’en pourlèchent d’avance les babines. Vu le niveau de stupidité de la nomenklatura universitaire française, attendons-nous à ce qu’elle nous explique gravement que « Mein Kampf » n’a rien à voir, mais vraiment rien, avec le nazisme.

    C’est à croire qu’on ne fait le jeu de l’extrême-droite que si on a abandonné la religion musulmane. Curieux, tout de même, non ?

    Pendant que les éditeurs français refusent de publier son livre, une fatwa bien moyenâgeuse pèse sur ta tête d’Hamed Abdel-Samad pour « hérésie » Il est menacé de mort par ses anciens amis djiadhistes.

    ASSASSINÉ PAR UN IMAM

    L’écrivain jordanien Nahed Hattara a été assassiné ce dimanche 25 septembre 2016 à Amman. Athée revendiqué, emprisonné par le roi Hussein pour ses critiques contre la monarchie, il avait reproduit le 12 août une caricature ridiculisant les « daechites » . Dès le lendemain, il avait été arrêté et incarcéré pendant deux semaines. Libéré sous caution, il était poursuivi pour « incitation à la discorde confessionnelle » et « insulte » à l’islam.

    Ce meurtre commis par un iman (Le monde écrit «  ancien imam », pourtant, « iman un jour, iman toujours  »), a été condamné par de nombreux intellectuels… en Jordanie, car, pour ce qui est de la France, on attend toujours les réactions. A moins que nos joyeux signataires anti-Daoud trouvent ça normal ?

    UN POÈTE DE 17 ANS

    Omar Mohamed Batawil, une jeune poète yéménite de 17 ans écrivait : « Vous m’accusez d’être athée. Moi, je vois Allah dans les fleurs et vous dans les cimetières et les tombes. Telle est la différence entre vous et moi ». De tels propos sont insupportables pour les islamistes. Pour eux, non seulement il faut être musulman, mais il faut l’être de la façon dont ils veulent. Sinon, c’est la mort. Omar Mohamed Batawil a été enlevé par des islamistes puis assassiné de deux balles dans la tête, à Aden, en avril 2016. Son combat pour un peu de tolérance lui a coûté la vie.

    Ainsi sont traités les Lumières qui s’allument dans les pays musulmans. Ne les laissons pas se faire éteindre.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

    • Bien sûr, l’extrême-droite s’était empressée de tirer profit de cet événement ; la gauche et les féministes restant dans un silence coupable.

      Je ne sais pas qui sont ces féministes au silence coupable que vos désignez mais j’aimerai bien savoir vraiment de qui vous parlez.

    • J’avais pas vu ta réponse, @aktivulo1
      Pour Christine Delphy, son blog regorge d’articles contre l’instrumentalisation raciste du féminisme, le dévoiement de la laicité à des fins racistes, la stigmatisation du « garçon arabe », et les discriminations raciales en France.
      https://delphysyllepse.wordpress.com

      Elle a peut être pas répondu en particulier sur ce point précis (en même temps on la lie pas souvent dans la presse généraliste), mais en connaissant sa pensée ca me semble assez évident de savoir ce qu’elle en aurais dit. Il y a même un article du point qui semble avoir bien mieux compris les diverses branches du féminisme que les Anarcosyndicalistes et qui a pas besoin d’interviewer Delphy pour savoir ce qu’elle en pense. http://www.lepoint.fr/societe/cologne-voile-les-feministes-se-dechirent-autour-de-l-islam-06-05-2016-20374

      Pour les autres, je ne sais pas si elles se sont exprimées sur ce sujet et je ne voie pas pourquoi elles seraient coupable de ne pas avoir parlé à ce sujet au moment ou vous (les anarcosyndicalistes qui les jugez coupable de silence) en aviez envie et je ne sais pas si la presse à jugé bon de les questionné la dessus.
      Les féministes que la press aime bien voire dans ses colonnes sont généralement islamophobes, tels les Femens ou Fourest ou/et libérales essentialistes de type Badinter et ELLE magazine et c’est pas ce que j’appellerais « les féministes » à part si j’étais une personne qui ne connais du féminisme que la grossière vitrine libéral-raciste de la télé et qui ne s’intéressait que superficiellement à la cause des femmes.

      Les féministes s’expriment sur le sujet du harcèlement dans l’espace publique depuis ... probablement avant l’invention du mot féminisme. Et c’est un des sujets central du féminisme actuel (en particulier chez les jeunes féministes plus touchées par ce type d’agressions que les féministes plus agées). Les féministes ont rappelé que les agressions de rue ne sont pas un phénomène raciale et on rappelé qu’il y a beaucoup d’agressions sexuelles les 31 décembre, à l’Oktoberfest, toutes sortes de fêtes et rappellent aussi que les harcèlement sexuel c’est dans l’espace publique mais aussi au travail, au domicile et même dans les syndicats ou chez le médecin, et les femmes sont agressées par toutes les catégories d’hommes y compris les anarcosyndicalistes.

    • @mad_meg

      " Les harcèlement sexuel c’est dans l’espace publique mais aussi au travail, au domicile et même dans les syndicats ou chez le médecin, et les femmes sont agressées par toutes les catégories d’hommes y compris les anarcosyndicalistes."

      Je ne suis pas anarchosyndicaliste (en tout cas pas à la CNT-AIT), Je pense pas qu’il remette en cause cecis.
      Mais pointaient que les féministes sont là face a une affaire de viols massifs ;
      Et la chose fait par celles et ceux-ci : la mettre en perspective, et la relativiser ?
      C’est étrange quand on est à fleur de peau (et à juste titre) sur bien d’autres sujets.

      " Les féministes ont rappelé que les agressions de rue ne sont pas un phénomène raciale "
      Raciale ? On parle de quoi ? La religion est une "race-social" ? Si c’est ça. Tu confirmes que ces féministes ont refusé et refusent de parler de religion l’assimilant à du racisme.
      D’ailleurs toutes-celles et ceux qui critiquerons la religion sont "islamophobes". Quand bien même sont elles/ils se diraient de gauche et issue des "terres d’islam".
      Aucune reflexion ne semble possible sur le sujet.

      Résumé :
      – Les fait 470 plaintes poour agression sexuelle déposé (à propos du jour de l’an à Cologne). Le agresseurs sont en majorité d’afrique du nord (selon le témoignage des victimes)
      Et La police met du temps à rendre l’affaire public. La rumeur amphle et la fachosphère se régale.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Agressions_sexuelles_du_Nouvel_An_2016_en_Allemagne

      – A propos de cette affaire, Kamel Daoud critique la religion et l’image de la femme que le Coran véhicule
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/01/31/cologne-lieu-de-fantasmes_4856694_3232.html

      – On réponds à Kamel Daoud via une trubinue signée de 10 intelectuels en l’accusant d’islamophobie
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/11/les-fantasmes-de-kamel-daoud_4863096_3232.html
      –—

      A savoir si on parle honêtement "seul la vérité est révolutionnaire" ou soit on fait de la propagande ou contre-propagande (même logique).
      Mais ce n’est pas parceque la vérité ne nous arange pas qu’elle doit être tue.

      Reviens toujours "Attention vous faite le jeu de la droite ou de l’extrème", on toujours soit dans un parallèle Islamophobie/Antisémitisme quasi-automatique.
      Quadruppani : Note de bas de page de "Pouvoir de poser la question" :
      " Soyons clairs : le problème, ce n’était pas que Kamel Daoud parle de la misère sexuelle spécifique aux terres d’Islam : elle existe bel et bien
      (...) Ce qui était insupportable, c’est qu’il éprouve le besoin d’éditorialiser en amalgamant l’arrivée des réfugiés et cet épisode
      (...) Daoud ait conclu à la nécessité d’éduquer ces imprésentables réfugiés me fait irrésistiblement penser à ces bourgeois juifs bien
      installés dans la culture française qui fronçaient le nez, dans les années 30, en voyant débarquer les juifs d’Europe centrale trop pittoresques à leurs yeux. "
      https://lundi.am/Le-pouvoir-de-poser-la-question

      –—

      Les sites proche des féministes ("pro-voile") :

      – "De la banalité du sexisme et du racisme" Hanane Karimi (LMSI)
      http://lmsi.net/De-la-banalite-du-sexisme-et-du

      « Amalgames » Pauline Delage, Renaud Cornand (LMSI)
      " La rhétorique de l’amalgame se renforce (...) Plusieurs événements contribuent à renouveler ce discours : (..) les agressions sexuelles qui ont lieu pendant les fêtes du nouvel an le 31 décembre 2015 à Cologne en particulier"
      http://lmsi.net/Amalgames

      –—
      Les féministes ("laïques") :
      Après Cologne : déni ou mépris du féminisme ? (C. Fourest)
      https://carolinefourest.wordpress.com/2016/01/28/apres-cologne-deni-ou-mepris-du-feminisme

      Agressions sexuelles à Cologne, du déni empoisonné au combat de coqs
      https://carolinefourest.wordpress.com/2016/01/21/agressions-sexuelles-a-cologne-du-deni-empoisonne-au-comb

      Protégeons les réfugié/es du trafic sexuel
      https://carolinefourest.wordpress.com/2016/04/03/protegeons-les-refugiees-du-trafic-sexuel

      Michelle Perrot , l’intellectuelle et féministe algérienne Wassyla Tamzali, et Marianne Meunier :
      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/les-violences-faites-aux-femmes-une-arme-politique

      Le féminisme, pour le meilleur et sans le pire (Valérie Toranian)
      http://rddm.revuedesdeuxmondes.fr/archive/article.php?code=73449&show=picture

      –—
      Antifa
      http://lahorde.samizdat.net/2016/01/13/allemagne-cologne-contre-le-racisme-le-sexisme-et-le-repli-sur-soi
      http://lahorde.samizdat.net/2015/10/25/allemagne-la-candidate-a-la-mairie-de-cologne-grievement-blessee-p

    • Je dit racisme car l’islamophobie est un cache sexe pour les racistes et que le problème n’est pas la religion. Pour Cologne, la religion n’a absolument aucun rapport avec ces agressions. Après enquète la police parle d’un GANG qui a trouvé ce mode opératoire pour faire du vol à la tire. Les femmes sont une cible privilégié des hommes, du coup elles sont une cible privilégié des hommes en gang organisé. Un gang, c’est pas une entité religieuse, mais c’est une antité patriarcale, virile en un mot masculine. Prétendre que ces agressions ont un rapport avec l’islam c’est un mensonge elles ont un rapport avec la violence masculine. Les gens qui parlent de religion dans cette épisode se servent du pretexte grossier de la religion pour vomir leur racisme sur les arabes et ils utilisent les femmes victimes de ces agressions et le féminisme comme moyen de déchainer leur racisme. Et je suis surprise de voire Fourest cité, tu trouve pas qu’elle est raciste et qu’elle dit de la merde depuis au moins 10 ans ?

    • @mad_meg

      « Je dit racisme car l’islamophobie est un cache sexe pour les racistes et que le problème n’est pas la religion. »

      Et certaines assoc’ utilise comme cache sexe l’antiracisme pour défendre leur religion par exemple (le PIR, et la CCIF).

      « Et je suis surprise de voire Fourest cité, tu trouve pas qu’elle est raciste et qu’elle dit de la merde depuis au moins 10 ans ? »

      Elle n’a pas eu de propos raciste, sauf si les procès d’intention suffisent. Et dire de la merde c’est vague tu peux préciser ?

      Je commence à être allérgique au « Fourest Bashing » surtout quand ça vient des amis du PIR.
      On peut se sentir loin de certaines de ses idées : défendre coute que coute le parlementarismes jacquobin, son soutien inconditionnel à Femen
      On peut trouver que c’est pas une jouranliste peu sérieuse (même si la plupars des « mensonges » sur lequel elle a été « discrediter » sont des intox).

      C’est juste ce qu’elle dit n’arrange pas unne partie de notre petit milieu (tout petit). Je lie Fourest depuis 2001, « Foi contre choix : La Droite religieuse et le mouvement Pro-life » aux États-Unis. En vérité c’est depuis ’Les Frères Tarik’ (2004), que subitement C. Fourest est devenu infréquentable à l’extrême gauche. En gros quand quelqu’un s’intéresse à l’extrème droite liée à l’islam (elle deviens raciste ("islamophobe"). On est dans une ambiance Stalienne ou tout anti-communiste (anti-URSS) était fasciste.

    • Mais les agressions de Cologne etaient commises par un gang de magrhébins pas par des islamistes de Dash ou Al Quaida. Tu ignore ce fait alors qu’il n’y a aucune histoire de religion dans ces agressions alors pourquoi vouloir t’obstiné à faire comme si le problème était l’islam ?

    • Le tribunal de Hambourg relaxe les accusés de la nuit du Nouvel An à Cologne
      Par Dietmar Henning
      8 novembre 2016
      https://www.wsws.org/fr/articles/2016/nov2016/hamb-n08.shtml
      Rarement des événements de l’histoire récente ont provoqué une controverse aussi intense en Allemagne que ceux survenus à Cologne, à Hambourg et dans d’autres grandes villes, le soir du Nouvel An 2015-2016, où des étrangers et des réfugiés auraient harcelé et violé des femmes en masse.

      La décision du tribunal de Hambourg vient maintenant confirmer que les accusations et les preuves avancées avaient été trafiquées par la police. En plus du petit nombre de ceux condamnés pour agression, la décision du tribunal laisse entendre que les « événements survenus la nuit de la Saint-Sylvestre » ont été en grande partie une invention des médias.

      https://blogs.mediapart.fr/jacques-marie-bourget/blog/121116/pas-de-pot-pour-kamel-daoud-hambourg-relaxe-les-violeurs

    • Tien pour cet idiot et son collectif les attentats de Paris sont une application de la loi musulmane mais heureusement « que nous avons autre chose à faire que de nous occuper de ces questions d’islamisme, de reli­gion, etc. qui ne nous intéressent a priori pas du tout, mais que nous rencontrons dans l’analyse que nous faisons de la réalité. »
      https://seenthis.net/messages/353798
      Vaste blague.

    • Dit donc il pue la #culture_du_viol le texte de wsws @unagi

      Ca par exemple c’est vraiment #la_gerbe

      La jeune femme n’avait signalé l’incident à la police que plusieurs jours après la veille du Nouvel An, une fois parus les premiers articles des médias faisant état d’agressions sexuelles. Le soir des prétendues agressions, elle avait continué à participer aux festivités jusqu’à 4h30 du matin. Par conséquent, la victime n’avait pu subir le traumatisme allégué lors du procès.

      C’est pas parceque la victime met 48 heurs ou 48 ans à porter plainte que ca met en doute ce qu’elle dit avoir subit.
      C’est pas parceque la victime a continué à participer aux festivités jusqu’a 4h30 du matin que sa parôle doit être remise en cause.

      Ici un petit Bingo de la culture du viol pour bien voire que ces deux poncifs y sont présents.

      En tout cas ces femmes ont vraiment été agressées et si la police n’a pas poursuivie les coupables mais à préféré s’en prendre à des boucs émissaires au final c’est encore une fois les femmes victimes qui ne serons pas entendus et dont on va remettre la parôle en doute. les 243 plaignantes ont bien été sexuellement agressées, mais les 21 suspects mise en examen ne sont pas les bons. Ils ont été relaxé, justice leur à été rendu. Mais pas aux femmes victimes, 243 femmes demeurent dans l’injustice.

      Au final tout ce que cherche wsws c’est à nier totalement qu’il y a eu des agressions :

      Les événements survenus la veille du Nouvel An furent grossièrement exagérés et utilisés comme prétexte pour faire basculer le climat politique vers la droite. D’une manière raciste, les médias et les politiciens ont dépeint une image de hordes criminelles et dangereuses d’étrangers harcelant les femmes les jeunes filles allemandes.

      En fait si je comprend bien ces 243 femmes sont des mithowoman puisque elles ont été gentilement agressées par quelques mecs sympas et inoffensifs.

      Dans cette histoire encore une fois les femmes n’ont que des ennemis qui les instrumentalisent :
      – les agresseurs d’abord, des hommes qui se servent du viol pour les dépouillé de leur téléphone, papiers d’identité, argent... et de leur intégrité corporelle, liberté de déplacement, de leur humanité...
      – les policiers se servent d’elles pour persécuter des hommes racisés.
      – les hommes de droite et les politiques se servent d’elles pour justifier leur racisme et les discriminations qui vont avec...
      – les hommes de gauche les traite de menteuses avec quelques variantes...
      – les anarcosyndicalistes ou les laïcistes en profitent pour faire la chasse au féministes dont le silence serait coupables...
      – Les militants anti-racistes et wsws accusent de leur coté les victimes d’être racistes en plus de menteuses...
      – les hommes blancs se servent de ces victimes pour se faire croire que eux sont des gentils garçons et que les vrai machos sont arabes/magrhebins/musulmans/migrants...
      – et tout ce que les hommes de gauche, de droite, du centre, retiennent c’est que les femmes mentent et inventent des agressions.

      Cet épisode ressemble à Outreau, puisque les coupables désignées ne sont pas les bons alors il n’y a pas eu d’agressions. Or les victimes d’Outreau comme celles de Cologne ont bien été agressées sexuellement et ceci est effacé à la moindre occasion.

      #victimes #victime_blaming #instrumentalisation #fémonationalisme #sexisme #misogynie #femmes

      C’est d’ailleurs le même problème que pour le #burkinigate ou les querelles sur le #voile. Les hommes se servent des femmes comme instrument dans leurs conflits. Ils ont discuté entre eux de la manière dont ils veulent que LEURS femmes soient vétus et le résultat est une remise en cause de l’accès à l’espace publique pour les femmes, le renforcement du harcèlement de rue et de la domination masculine.

      sur le sujet voire ; Burkinigate : une guerre de « conception de la femme »... Sans les femmes.
      http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2016/08/29/burkinigate-une-guerre-de-conception-de-la-femme-sans-les-femmes.h

    • @mad_meg

      @mad_meg Merci pour les textes.

      Sur Cologne je passe mon tour, trop d’infos contradictoires. Je pense que tu as raison dans le fond. Sauf que Kamel Daoud aurait eu le droit de se tromper, sans se faire massacré, on y aurait gagné.

      Mais sur l’autre article J’ai quelques remarque :

      ’Que révèle l’idée selon laquelle « l’islamophobie n’est pas un racisme car les musulmans ne sont pas une race » ?’ https://joaogabriell.com/2016/07/14/ce-que-releve-lune-des-phrases-preferees-des-islamophobes-lislamophobi

      Déjà c’est un jargon dificille à lire. Car en substance on dit "ils sont de mauvaise fois ces raciste", "antiracisme politique = nous, "eux = naïfs dans le système du racisme d’Etat" blablabla..
      Ca prend facile 80% du texte, mais bon.

      Premièrment le texte vise habilement à ne pas distinguer "Musulman" et "Islam", soit "Musulmans" des personnes et "Islam" un dogme, une idéologie.

      "« les musulmans ne sont pas une race », c’est a priori admettre qu’on pense tout au fond, même inconsciemment, malgré l’universalisme proclamé, que d’autres groupes sont des races pour de vrai."

      Effectivement faire la différence entre religion, idéologie et caractère physique. Passons il y a une net différence entre Juif et praticant du Judaisme.
      Comme entre venant des pays à confesion musulmane et pratiquant musulmant ce que ne semble ignoré l’auteure

      Si tu es pour l’affiramtion "les musulmans ne sont pas une race" donc "d’autres groupes sont des races pour de vrai"
      On est là dans l’argumentation typique du faux dilème, en générale les argument des racialiste ne vont pas plus loi.

      Mais là.

      Deuxième cas :

      Soit ils pensent que « noir » « arabe » sont bien des catégories construites et non pas des races, mais que le mot « musulman » tout en renvoyant lui aussi à une construction historique relèverait d’une réalité trop différente pour que le traitement discriminant des populations auquel il renvoie puisse être qualifié de « racisme ».

      Notons le cotée anphigourique et tordu à la phase, j’ai mis du temps à comprendre mais je suis peut-être un pu lent.

      Ceux qui pense que le mot « musulman »
      – Une construction historique
      – Mais la réalité trop différente (..) pour être qualifié de « racisme ».

      « (..) pour ceux qui adhèrent à cette lecture, tout en invectivant constamment les militants de l’antiracisme politique, cela montre qu’ils sont particulièrement hypocrites »

      Car :

      « la mobilisation politique de catégories produites par l’histoire ne signifie pas nécessairement qu’on les légitime, mais peut aussi servir à contester l’ordre social qu’elles ont produit. »

      En :

      " en acceptant de mobiliser l’idée de racisme contre les « noirs » ou contre les « arabes » (...) les antiracistes universalistes auto proclamés reconnaissent eux-mêmes que nommer les catégories visées le racisme, n’est pas ce qui constitue le racisme, et peut être aussi une manière d’y répondre. "

      Prenons un autre exemple pour voir le soucis argumentatif :
      "anti-communiste" c’est du raciste anti-russe. Donc tous ceux qui s’attaque au communiste sont des racistes.
      Si tu dis que "communiste" c’est pas parreil tu est pas cohérents parce que tu pense aussi que "slave" n’est pas une catégorie pertinente.
      Même si je pense que les slaves ne sont pas en soit une catégorie cohérente.

      Oui, mais si je dit que "anti-communisme" c’est raciste cela nous empèche de détacher l’idéologie / de la ’race’.
      1) Ca rajoute une couche à l’essentialisation en validant l’idée que les slaves sont tous communiste
      2) Ca voudrait dire que critiquer l’idéologie communiste est impossible ce n’est pas sain.

      Quoi me répondrai l’auteur du texte (qui ignore qu’une religion n’est pas en dehors du monde des idées) :

      " à l’origine « musulman », cela désigne le fidèle d’une religion. "
      " Seuls des hypocrites peuvent prétendre que lorsqu’on dit « musulman », on pense à une catégorie purement religieuse, absolument neutre et aucunement liée à une quelconque "origine" "
      " Arrêtons de nous mentir : quand on dit musulman, on pense à arabes"

      "On" ? Le raciste, le blanc progressiste, l’universaliste, le musulman, qui ?

      Je réponds à ce que je crois : le raciste (’hypocrite’ ou pas).

      "le contexte produit le « musulman » comme une « race » c’est à dire une catégorie qui d’un point de vue raciale n’existe pas en dehors du contexte de stigmatisation qui la produit"

      Comme le raciste pense "musulman = arabe" il faut défendre les musulmans et l’islam et après on verra.

      J’ajoute la citation cette phrase en milieu de texte :

      « Savoir si oui ou non cette stratégie est efficace, dans quelle mesure, et en s’y prenant de quelle façon est une autre discussion. »

      J’en suis pas si sûr.

    • Pas de soucis @unagi
      @aktivulo1

      Sur Cologne je passe mon tour, trop d’infos contradictoires. Je pense que tu as raison dans le fond. Sauf que Kamel Daoud aurait eu le droit de se tromper, sans se faire massacré, on y aurait gagné.

      On parle de Cologne il me semble pourtant et du « silence coupable » de certaines feministes a ce sujet.
      Pour Kamel Daoud il valide la culture du viol en parlant de « misere sexuelle » et je ne voie pas en quoi c’est un massacre de mettre en évidence le sexisme de son discour.
      Enfin pour le texté de Joao je le trouve assez claire. Je suis en accord avec ce qui y est dit et je vais pas en discuter plus.

    • "Kamel Daoud il valide la culture du viol en parlant de « misere sexuelle »"

      Ce n’est pas du tout l’objet de la tribune il me semble.

      et je ne voie pas en quoi c’est un massacre de mettre en évidence le sexisme de son discour

      Ou tu préfère ne pas voir. Oui, se faire qualifié d’aider les racistes (c’est à dire de traite) par 10 intellectuels ce n’est pas du lynchage ?

    • Que la culture du viol ne sois pas l’objet du texte de Kamel Daoud n’a aucune importance. Cela ne change rien au fait qu’il valide au passage l’existence d’une prétendue misère sexuelle masculine. Que ca sois centrale ou périphérique à son discours ne change rien au résultat. Il n’y a pas de misère sexuelle masculine. Kamel Daoud utilise ce concept nuisible qui n’existe que pour justifier la domination masculine à l’encontre des femmes et des filles.
      ici un lien qui explique pourquoi la misère sexuelle masculine n’existe pas :
      https://seenthis.net/messages/524372

      Je n’ai pas lu ce que dit Kamel Daoud en détail mais si 10 intellectuels le traitent de racistes, de mon coté j’en ajoute une couche et je le traite de sexiste et de promoteur de la culture du viol. Valider l’existence d’une misère sexuelle masculine c’est sexiste, en faire une spécialité d’hommes racisées c’est raciste en plus. A mes yeux il ne fait aucun doute que l’idée d’une misère sexuelle spécifique aux garçons et hommes arabes/magrhebins/musulmans/islamistes/racisés est une idées misogyne et raciste. Ce n’est pas un lynchage ou un massacre que de dénoncer les discours racistes et sexistes quant on les rencontre. Enfin que seul 10 intellectuels aient dénoncé le racisme de ce discours c’est en fait assez peu.

      Tu devrais relire le premier lien de Joao que j’ai indiqué plus haut, il explique bien ce racisme et ce sexisme du discours de type Kamel Daoud ainsi que la manière dont cela s’articule. Je ne peu pas faire mieux que ce qui est dit sur ce lien.

      Ici un lien en complément pour comprendre ce qu’est la culture du viol :
      http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2016/09/5-questions-pour-comprendre-la-culture.html

    • L’expression « misère sexuelle » est utilisée par les hommes pour justifier les viols et violences sexuelles qu’ils infligent aux femmes. Cette expression sert à exclure les femmes de la sexualité. C’est juste le nom qui est donné à la frustration que les hommes rencontrent à ne pas pouvoir pénétré sexuellement toutes les femmes dont ils ont envie à tout moment selon leur bon vouloir. La frustration sexuelle, la misère sexuelle ou la famine sexuelle, c’est la plainte du dominant, celle du pauvre qui ne peu pas baiser les bourgeoises, celle du vieux qui ne peu pas se taper toutes les minettes de 15 ans qu’il voudrais, celle du quidame qui ne peu pas sauter la pin-up qu’il a vu sur l’affiche, celle du consommateur de pornographie qui ne peu pas humilier toutes les femmes qu’il voudrait comme il aime tant le voire sans ses films misogynes favoris, celle du nice guy qui chiale en disant être friendzoner par une femme qui n’est pas interessé par lui... La misère sexuelle c’est une manifestation de la frustration de ne pas être tout le temps dominant chez les hommes. C’est le caprice que font les hommes quant ils se rendent compte que les femmes ne sont pas des objets à leur disposition. C’est un caprice que font les hommes face à l’autonomie des femmes, leur droit à dire NON.

      Ce n’est pas une expression qui est utilisé pour qualifié la répression sexuelle que subissent les femmes et les enfants. L’expression « misère sexuelle » n’est jamais utilisé pour parler de la situation des victimes des violences sexuelles dans le langage courant, à part chez quelques féministes en générale en réponse à l’utilisation commune de cette expressions c’est toujours la misère sexuelle masculine qui est nommée. Et dans le contexte de cette discutions c’est encore le cas.

      C’est pas non plus une expression utilisé pour désigné la pauvreté misérable de la sexualité masculine hétéro. Une sexualité pourtant si tristement génitale et réduite à la simple pénétration de leur penis en mode pilonnage. Les fait que les hommes hétéros soient coincés du cul n’est jamais ce que les hommes désigne par leur « misère sexuelle ».

      Tu remarquera d’ailleur que l’ont ne parle jamais de « misère affective masculine ». Les hommes ne sont pas frustré d’amour, de tendresse, d’intimité, de complicité affective, tout ca ils n’ont pas idée d’en faire une expression. Et quant tu dit qu’il suffit que les homme se mastrubent c’est à mon avis que tu oublie que la misère sexuelle masculine c’est pas le manque d’éjaculation. La plus part des hommes se tapent du porno à haute dose et ca les empeiche pas de parlé d’être en misère sexuelle. Je ne croi pas que ces « garçons arabes en misère sexuelle » manquent de d’iconographie mastrubatoire. La misère sexuelle c’est pas un problème de masturbation, c’est la frustration de ne pas pouvoir baiser n’importe quelle femme, n’importe quant, n’importe comment, selon leur bon vouloir de dominant. Alors la réponse à mon avis n’est pas de dire « aller vous branlé et ca ira mieu », pour moi la réponse est « ce que vous appelez misère sexuelle, c’est la frustration que rencontre les hommes quant ils n’ont pas pu violer les filles et femmes qui leur font envie. C’est leur frustration de découvrir que les femmes sont des sujets, maitresses de leur propre corps et pas des objets comme ils ont l’habitude de les voire et de les utilisé ».

      Je préféré rejeter cette expression en bloc même pour l’utilisation que tu propose @aude_v Aujourd’hui pour moi entendre parlé de misère sexuelle c’est comme d’avoir à subir les jérémiades d’un milliardaires qui me parle de ses problèmes d’ISF ou qui se plain de l’augmentation des prix à Courchevel.
      Oui l’ISF coute cher aux riches, oui les prix ont augmenté à Courchevel, oui la domination sexuelle des hommes sur les femmes coute cher aux hommes. Il m’empêche que je refuse de perdre mon temps à considéré les problèmes d’ISF des milliardaires, à bavarder des prix à Courchevel, ou à écouter la frustration sexuelle des hommes à ne pas pouvoir violer selon leur bon vouloir.

    • il faut l’ouvrir plus fort qu’elle [C. Fourest] ne le fait pour refuser que hop, on en oublie tout le sexisme dont est porteur la culture chrétienne et hop, sous le feu de la critique il ne reste plus qu’un groupe déjà discriminé et qui va devoir se fader une couche de racisme supplémentaire

      C’est un peu le même problème pour Daoud, ses critiques, justes ou outrées, servent un racisme qui se déploie dans les propos et les actes de tout un chacun.e et dans le fonctionnement de l’État. Ce service est problématique au vu des discriminations et des humiliations imposées aux personnes originaires d’Afrique. Non ?

      @aude_v
      Je ne voie pas les chose comme ça la question « c’est c’est vrai ou c’est faux ». Le gauchisme fait de la contre-propagande au lieu de chercher la vérité c’est un très mauvais chemin.
      Daoud sert l’État et les racistes c’est possible. Mais les racistes et l’État se servent de plein de trucs contradictoires.
      Je ne suis pas contre une remise en contexte mais contre l’auto-censure. On refuse de voir des choses au point de torde la réalité dans notre sens quand cela nous arrange.
      D’où mon adhésion au « féministes complices » (même si c’est sans doûte brutal et injuste pour ce cas précis).

    • @mad_meg

      « Je n’ai pas lu ce que dit Kamel Daoud en détail »

      C’est vrai pourquoi lire quelque chose si l’on sait déjà que l’on est contre !

      « je le traite de sexiste et de promoteur de la culture du viol. »

      1) Le définition de "misère sexuelle" est trop réductrice du concept ("la répression sexuelle") détaillé par Jacques Lesage de La Haye[1] (Ras les Murs sur RL). Tout le travail de W. Reich est sur la "misère sexuel". L’accumulation de "conquête", l’obsession de la pénétration sont aussi des "misère sexuelle" selon Reich. Et comme le disait @Aude_v je ne pense pas que cela ne concerne uniquement que les hommes.

      2) Tu ne reprends que cette formulation "misère sexuel", détail du texte que tu n’a pas lu en détails.

      Je me suis ’refadé’ les 2 textes.

      Que dit le texte de Daoud.
      – On ne sais pas encore ce qu’il s’est passé à Cologne.

      – Les occidentaux ne voie le réfugié que comme une victime.
      – Mais il est issue d’un "d’un piège culturel que résume surtout son rapport à Dieu et à la femme"
      – Une intégration se fait aussi par une adaptation culturel.

      Dans "le monde d’Allah":
      – La vie n’est que péché et seul l’au-delà compte
      – Il y a une haine de la vie dans le courant islamiste
      – Le rapport à la femme est problématique, "La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée"
      – "Une femme est femme pour tous, sauf pour elle-même. (..) Elle est enjeu, mais sans elle ; sacralité, mais sans respect de sa personne ; honneur pour tous, sauf le sien"
      Donc :
      – Le réfugié voit dans la femme occidental (plus dénudé) : provocation et décadence
      – D’autant que la répression sexuel a atteint un paroxysme
      x Il faut l’accueillir mais réfléchir d’avantage à ces enjeu dans l’intégration.

      La réponse des 12 intellectuel-les :

      Daoud recycle des clichés raciste :
      1) Il essentialiste les musulmans
      – Ils seraient entièrement déterminé par la religion (négation de leurs responsabilités individuelles)
      – Ils seraient des "zombies", "kamikazes", suicidaires
      x Cela occulte les conditions "conditions sociales, politiques et économiques qui favorisent ces actes"
      x Cela renforce les clichés racistes

      2) Il est autoritaire
      – Il dit "Le réfugié est-il donc sauvage ? Non", mais poser la question déjà y répondre.
      – Il pense que les réfugiés doivent être rééduquer par les occidentaux : « offrir l’asile au corps mais aussi convaincre l’âme de changer ».
      x C’est du paternaliste coloniale qui donne de la supériorité des valeurs occidentales
      x C’est anti-humaniste de demander quelque chose à un réfugie
      x Algérie Daoud est ’laïque minoritaire’, ors le contexte européen c’est l’islamophobe ’majoritaire’
      x Il ne faut pas dire ce qui coïncide avec les "clichés islamophobes" car le "fond de l’air semble l’interdire"

      Si le texte de Daoud est expeditif, il tente d’expliquer le sexisme via sa culture religieuse.
      En réponse, les 12 est finalement très dogmatique ;
      + On ne doit pas critiquer l’islam c’est raciste [2]
      + Tu ne vies pas en Europe donc tu ne peux pas comprendre
      + On n’a pas le droit de critiquer la culture de l’autre (!)
      + On ne doit rien demander à un demandeur d’asile

      [1] ITW Jacques Lesage de La Haye pour SUCH (version française)
      Frusration sexuel en prison :
      https://www.youtube.com/watch?v=Hl_lffY6viU


      [2] Le texte est parsemé de "clichés orientalistes les plus éculés", "Pegida n’en demandait pas tant", "Au-delà de ce paternaliste colonial"...

    • Daoud ne m’interesse pas et je réagissait aux accusation de silence coupalbles des féministes pointé par les anarchosyndicaliste dans le contexte des agressions sexuelles à Cologne.

      Tu dit que j’ai une définition réduite de la misère sexuelle, j’en ai une definition féministe, c’est vrai que c’est reduit par rapport à la définition patriarcale habituelle ou tu semble trouvé ton compte. Je me fiche de ce que toi un homme (ou Daoud ou n’importe quel homme) pense de la richesse sexuelle en régime patriarcale.

      Enfin comme tu utilise cette expression de "racialisateur" je te conseil cette lecture : Pour en finir avec le terme « racialisateur ».
      https://mignonchatonblog.wordpress.com/2016/08/29/pour-en-finir-avec-le-mot-racialisateur

    • @mad_meg

      Tu dit que j’ai une définition réduite de la misère sexuelle, j’en ai une definition féministe.

      Il n’a y pas une définition féministe et une autre patriarcale. La base du langage est de ne pas transformer les mots en cours de débat. L’autre est d’en avoir l’envie de discuter. Mais, je me répète, à quoi ça sert quand on sait que l’on a raison.

      A propos de "Pour en finir avec le terme « racialisateur »"

      En le lisant, il me vient une phrase d’un cloué célèbere :

      « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »

      Il semble que l’argument principale est faire passé toute lutte des classes comme un simple ouvriérisme débile du PCF, pour pouvoir le discrédité. Le communiste le plus cité c’est Soral (’c’est lui qui fait le mieux la synthèse’). Désolé mais il suffit pas de répéter anti-racialiste = raciste sous différentes forme. Il faut un minimum d’argument. Il ne suffit pas de faire de l’analogie, d’assumé sa subjectivité et de faire de l’écriture automatique jargonneuse.

      "A ce sujet, l’auto-critique n’est visiblement toujours pas autorisée : il est permis, sur les sites d’informations libertaires, de critiquer publiquement l’antisémitisme, l’antiféminisme et l’homophobie d’organisations comme le Parti des Indigènes de la République en citant le nom de cette organisation et en la visant spécifiquement [13]. Mais lorsque des critiques du racisme ou de l’antisémitisme internes au milieu gauchiste essaient d’être publiées sur ces sites [14], curieusement, il ne faut surtout pas citer les organisations visées. Pourquoi ? Pour ne pas relayer, nous dit-on, des « embrouilles internes ». Parce que le racisme et l’antisémitisme, c’est bien connu, sont des embrouilles."

      [13] https://paris-luttes.info/pour-une-approche-materialiste-de-3512
      [14] http://nopasaran.samizdat.net/IMG/pdf/lcqv_1_.pdf

      Enlève ta paille mais pas touche à ma poutre racisée. Les orgas libertaires sont nommée dans le texte [14] AFA-PB et QL. Je ne voie pas de quoi l’auteur parle. L’expression « embrouilles internes » n’est pas dans le texte.

      L’argument de « c’est-plus-compliquée-que-ça » est un argument fallacieux classique qui consiste à dire une évidence (« C’est plus compliqué ! », merci, on le savait) pour en tirer les mauvaises conclusions : du coup il faudrait nier cette question et elle disparaitra toute seule. Auquel cas nous répondons que, justement, il faut d’autant plus étudier cette question de fond en comble qu’elle est complexe.

      Encore là un faux dilème :
      "c’est plus complexe que ça" = nier le problème. Non.
      Ce qu’il se passe ce n’est pas l’étude de "cette question de fond en comble" mais une simplification reprennant les critères des racistes pour penser.

      Entre la gauche radicale et le prolétariat colonial il y a comme une relation d‘amour/haine étrange qui s’explique notamment du fait que la racialisation de la force de travail remet en question un certain nombre de fantasmes et de postures d’identifications populaires des militants. Le prolétariat est une réalité segmentée, y compris par des coupes transversales à la classe : se déclasser, se mettre au RSA, ouvrir un squat, s’acheter un jogging, se mettre au graffiti et se faire des tatouages ne suffisent donc pas à vous transformer en ce lumpen viril que vous rêvez d’être.
      Vous n’êtes pas, et vous ne serez jamais, un jeune de banlieue. Ouvrir un squat dans un quartier populaire en voie de gentrification pour y monopoliser l’espace politique en déclarant qu’il s’agit de VOS quartiers (vos parents sont dans l’immobilier ?) n’y changera rien. Jamais. Du fantasme à la déception, et de la déception à la haine de l’objet de son fantasme il n’y a qu’un pas à chaque fois : les émeutes de 2005 avaient promus la figure du jeune- de- banlieue nouveau sujet révolutionnaire du fait de ses stigmates sociaux et raciaux (pauvre, viril et sauvage). La déception passée, voila que le sujet révolutionnaire de la veille se fait désormais taxer d’être le nouveau sujet fasciste du jour. Voila qui lui apprendra à refuser les avances qui lui avaient été faites si gentiment [16]."

      Là c’est intéressant, ainsi il y aurait un fantasme de l’extême-gauchiste sur le mec de banlieue, et du coup il était objet révolutionnaire et maintenant "nouveau sujet fasciste du jour".
      La question se pose, quelle est l’orga ou l’individu qui est passé de "banlieue = révolutionnaire" à "toute la banlieue est fasciste" ? Mais la note nous rassure : "J’assume l’aspect procès d’intention de ce passage, il est issue d’une réflexion subjective formée à posteriori de ma participation à ce « milieu »" En gros, je suis malhonnête mais moi j’ai le droit.

    • Mais bien sur qu’il y a une definition patriarcale des choses. Je refuse de parler le language des violeurs, ceux qui disent « misere sexuelle » alors que ca veut dire « droit de chaque homme à disposer de toutes les femmes ».

      Le seul point de vue d’où les assertions d’Alzon sur les « bourgeoises » sont compréhensibles, le seul point de vue d’où elles peuvent être émises, c’est celui du sexisme : pour lequel il est inadmissible que certaines femmes échappent ou aient l’air d’échapper, même en partie, au sort commun ; le point de vue des hommes indignés de voir leur privilège de sexe - en particulier l’accès sexuel à toutes les femmes - mis en échec par des « privilèges », plus exactement des protections, de classe ; car le pire pour eux est qu’ils savent que ces « privilèges » sont dérivés de, obtenus par une oppression de sexe : par la prostitution, la même que celle dont ils espéraient bénéficier, mais réservée à des hommes dominants. Ce n’est pas le point de vue de quelqu’un qui réclame la fin de l’oppression des femmes, mais au contraire celui de quelqu’un, de la majorité des hommes, qui réclame l’application totale - sans exemptions ni mitigations - à toutes les femmes sans distinction, du sort des plus opprimées. C’est le point de vue des « partageux » sexuels, ceux qui veulent que cesse la distribution inégale des femmes.

      Cette haine des « bourgeoises » n’est pas, de toute évidence, provoquée par l’amour des femmes et de leur libération. Mais ce n’est même pas une haine limitée à une catégorie particulière de femmes. C’est la haine de toutes les femmes. Les « bourgeoises » ne sont particulièrement visées que dans la mesure où elles semblent échapper partiellement à l’oppression, ou à certaines oppressions, ou à l’oppression par certains hommes. La haine active est bien réservée pratiquement aux « bourgeoises » », à celles qui paraissent bénéficier d’un statut d’exception, d’une exemption scandaleuse. Mais que cette exemption supposée suscite l’indignation et la haine à l’égard de ses « bénéficiaires » montre quelle est la condition seule jugée convenable aux femmes : la seule qui n’éveille pas l’hostilité est une situation d’oppression totale. Cette réaction est classique dans les annales des relation entre groupes dominants et dominés, et a été amplement étudiée dans le Sud des États-Unis en particulier. La bienveillance paternaliste des Blancs pour les Noirs « qui connaissent leur place » et y restent se transforme curieusement en une fureur meurtrière quand ces Noirs cessent de connaître leur place. Les mouvements féministes américains ont aussi analysé les réactions masculines aux « uppity women », littéralement les femmes qui ne baissent pas les yeux.

      Les fameuses « bourgeoises » ne sont pas de ces femmes « arrogantes » : des femmes qui contestent leur rôle, mais plutôt des femmes à qui une soumission classique à un homme vaut en retour, quand cet homme appartient à la couche supérieure de son sexe, quand cet homme domine d’autres hommes aussi bien que des femmes, une protection contre ces autres hommes. Ceci est vécu, comme je l’ai dit plus haut, comme une anomalie, comme une transgression de la règle idéale qui devrait être la soumission de toutes les femmes à tous les hommes, et d’autant plus outrageante qu’elle est le résultat de l’obéissance à cette règle. L’attachement à cette norme est rarement conscient, encore plus rarement verbalisé chez les intellectuels de gauche. Il n’est révélé que négativement par l’indignation que sa transgression suscite en eux.

      http://lmsi.net/Quand-la-haine-des-femmes-se

    • @aktivulo1 faire semblant de ne pas comprendre un argument pour lui faire dire toute autre chose que ce qu’il veux dire c’est très lénifiant. Tout le monde aura compris que quand la CNT-AIT écrit que « les musulmans ne sont pas une race » elle ne sous entend absolument pas que les races existent. Par contre toi et tes alliés ici vous validez la catégorisation raciale et plus encore vous validez l’essentialisme. C’est vous qui faites preuve de racisme en niant la réalité de la volonté émancipatrice de nombres de gens dans le monde « arabe ». Votre acharnement à calomnier cet article le montre, et votre acharnement ailleurs aussi. Vous êtes des postmodernes racistes et essentialistes.

    • @critical_hi Mes "copier/coller" sont là pour montrer la vacuités des arguments utilisé. Je suis d’accords avec ce que tu dit, je me suis peut-être mal exprimé : mais mon but c’était de critiquer ceux qui font " preuve de racisme en niant la réalité de la volonté émancipatrice de nombres de gens dans le monde « arabe »."

    • Ca vous êtes en pleine confusion les mecs
      Delphy n’est pas post-féministe et moi non plus. Je suis féministe et elle aussi.
      J’ai assez perdu de temps avec vos couillonades. J’ai mieux à faire que me faire expliquer le féminisme par des hommes et l’antiracisme par des blancs. Je vous laisse me remettre à ma place de serpillière. Amusez vous bien.

    • @mad_meg du temps à perdre il semble que tu en ait pas mal ... Pour Dephy elle à lutté pour la libération des femmes, elle a au moins ça pour elle même si elle a depuis sombré dans le postmodernisme post-féminisme le plus lamentable. Pour toi c’est pas le même constat... tu enfonce les femmes dans leur identité essentialisée avec tes analyse réactionnaires. Et en passant tu essentialise tout ce que tu peux dans le seul but de flatter ton égo.

    • Paola Tabet, probablement une mauvaise féministe aussi à vos yeux, explique que le patriarcat repose sur le contrôle du temps des femmes. Les hommes privent les femmes des outils performants et s’assure que les femmes n’ont pas de temps pour se consacré à la politique, à la philosophie et à toute forme de prise de parole. http://www.crepegeorgette.com/2014/10/15/resume-construction-sociale-linegalite-sexes-paola-tabet

      Ce n’est pas à vous de juger de mon utilisation de mon temps ni de la manière dont je dois me définir. Je suis féministe et le fait que vous refusiez ce mot est une violence sexiste de plus de votre part, tout comme votre prétention à juger de l’occupation de mon temps.

      edit- puisque @critical_hi a deja édité plusieurs messages je copie cette perlouze pour pas la perdre. Vu que j’ai deja eu droit à des interlocuteurs malhonnetes qui modifient leurs messages pour se garder le beau rôle. Au passage je note la référence comique à Libé, venant d’un anarchiste qui se permet d’exiger des sources et de les rejeté pour faute de crédibilité.

      @mad_meg tu es une post-féministe comme ton gourou Delphy, tu hésite entre essentialisme pro religieux et racisme tout en essayant de te convaincre que les autres sont racistes. Je laisse icci un article qui démonte ton idéologie malsaine.
      http://www.liberation.fr/societe/2015/07/26/feminisme-et-racisme-les-err

  • #Genre et laïcité : la responsabilité du gouvernement par Florine Lep | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/10/15/genre-et-laicite-la-responsabilite-du-gouvernement-par-flo

    Le genre, que la ministre et son gouvernement ont refusé de défendre face aux attaques de lobbys religieux réactionnaires, est un concept validé des sciences sociales. Les études sur le genre mettent à jour les processus inégalitaires qui sont à l’œuvre derrière la définition des sexes. Les résultats de ces recherches scientifiques sont donc indispensables pour lutter contre le #sexisme, l’homophobie ou la transphobie.

  • Guerre des identités : « Nous sommes le fruit du passé colonial autant que les héritiers de la Révolution française »
    https://www.bastamag.net/Pascal-Blanchard-Nous-sommes-le-fruit-de-l-histoire-coloniale-comme-nous-s

    La France est-elle menacée par une « guerre » des identités ? L’identité « blanche » accolé à un certain « récit national » est exacerbé par la droite la plus réactionnaire, du FN à Nicolas Sarkozy, et par des polémistes néoconservateurs et médiatisés. Une partie de la gauche se crispe sur la laïcité. Les inégalités sociales et les #Discriminations raciales persistent. Des mouvements identitaires ultra-communautaires ou prosélytes émergent. Le tout, sur fond de repli européen généralisé, d’arrivée de migrants (...)

    #Décrypter

    / #Entretiens, A la une, #Droites_extrêmes, Que faire face au terrorisme ? , #Mémoires, Discriminations, (...)

    #Que_faire_face_au_terrorisme_ ?_ #Migrations

    • https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/27/non-francois-hollande-nous-ne-vivons-pas-ensemble

      La France ! France aux mille vertus, France éternelle et universelle, France qu’un peu partout on vénère, à laquelle on fait appel. Hollande l’a déclinée sur tous les tons dans son discours sur « la démocratie face au terrorisme » prononcé le 8 septembre à Paris. France de la fraternité et de l’égalité ; France qui défend les libertés ; celle dont on peut être fier.e ; celle qu’on évoque par toute la Terre avec émotion et respect. « Je vois dans les yeux de tous les peuples que je peux rencontrer, ou de leurs représentants, cet éclair chaque fois qu’il est question de la France », a confié le candidat-président. Cette arrogance nationale, orgueil de coq français, rappelle à bas bruit le discours d’Albi : « là enfin où la France est établie, on l’aime, que là où elle n’a fait que passer, on la regrette ; que partout où sa lumière resplendit, elle est bienfaisante ; que là où elle ne brille plus, elle a laissé derrière elle un long et doux crépuscule où les regards et les cœurs restent attachés ». Ces mots candides et grandiloquents, caractéristiques d’une époque aux certitudes coloniales chevillées, c’était le « jeune Jaurès » qui les prononçait, celui de 1884, celui qui n’avait pas mesuré encore les ravages et les pillages d’une France dominatrice qu’il allait plus tard condamner. François Hollande, lui, en est resté à cette image, celle d’une France qui n’est plus impériale mais demeure impérialiste. La France, une et unique comme on sait, est bien plus encore : l’essence de la pensée, celle où le futur peut se dire. Car dans la bouche du président, « la France c’est l’idée, c’est l’avenir ».

  • Le rapport du défenseur des droits sur les discriminations raciales par Nassira El Moaddem dans le Bondy Blog | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/21/le-rapport-du-defenseur-des-droits-sur-les-discriminations

    Au moins trois motifs de discrimination pour un tiers des répondants

    Premier motif de discrimination rapporté par les déclarants : les origines. Un motif qui se cumule souvent avec d’autres : prénoms et noms de famille majoritairement, couleur de peau et religion supposée. Une étudiante de 20 ans rapporte ce témoignage. “Je ne suis jamais très l’aise quand je dois déposer des CV ou même téléphoner pour une candidature car j’ai l’appréhension de donner mes nom et prénom. J’ai toujours un peu peur”. Certains témoins indiquent avoir changé les noms et prénoms de leur CV les remplaçant par d’autres “d’origine française“. “Au total, un tiers des répondants font état d’au moins trois motifs de discrimination lors de la dernière expérience qu’ils ont connue”, écrit l’étude.

    #discriminations_raciales_à_l'embauche

  • Il existe déjà un code de la laïcité : la loi de 1905 contre la persécution religieuse | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/11/il-existe-deja-un-code-de-la-laicite-la-loi-de-1905-contre

    Dans son éditorial du 27-28 mars, le Monde rapporte les propos de Claude Guéant : « les agents du service public « ne devraient pas porter de « signes religieux », pas davantage que leurs « usagers ». » Le Monde commente : « Bannis donc dans le métro, a-t-on cru comprendre, le crucifix, le foulard islamique ou la kippa » ; commente ces propos sans s’en étonner, et surtout sans poser la question de savoir si cette proposition est légale ou non.

    Entre autres questions. Car cette « idée » de M. Guéant, comme l’idée de M. Chatel d’interdire aux mères dites « voilées », en fait portant un foulard, d’accompagner leurs enfants dans les sorties scolaires, comme l’idée de M. Copé d’imposer que les prêches dans les mosquées soient prononcés en français, toutes ces idées reposent sur une interprétation tendancieuse et fausse du mot « public », qui a plusieurs sens en France. Et derrière la confusion entretenue par certains entre ses différents sens, se profile une attitude qui réclame pour l’Etat le droit de vider subrepticement la loi de 1905 de son contenu, et aussi d’exercer un pouvoir absolu sur les pratiques et les consciences. Or cette attitude est contraire tant à nos lois – et d’abord à celle de 1905 — qu’aux conventions internationales qui protègent les libertés individuelles, et d’abord la liberté de conscience.

    Ou, pour le dire autrement, aucune de ces propositions n’est légale, et elles ne peuvent avoir l’apparence de la raison que parce que ceux qui les émettent, et probablement une partie de ceux qui les écoutent, jouent sur le mot « public », d’une part, et d’autre part voient sans déplaisir le contrôle de la société civile par l’Etat s’agrandir de jour en jour. D’abord en poussant toute une partie de la population française, les Musulman.es, hors de la loi commune, hors de la vie commune ; en les déclarant fautifs, voire criminels, en leur retirant les protections et les droits usuels.

    #Laïcité #islamophobie

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/523430

  • Il existe déjà un code de la laïcité : la loi de 1905 contre la persécution religieuse
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/11/il-existe-deja-un-code-de-la-laicite-la-loi-de-1905-contre

    [Texte de 2011] Depuis 2004, on n’entend plus parler que de laïcité. Les groupes féministes qui ont l’oreille des médias la mettent au centre de leurs revendications. Les manifestations du 8 mars défilent, depuis 2004, derrière des banderoles proclamant « laïcité ». Or, ceci qui est devenu banal, est pourtant nouveau, remonte à quelques sept ans tout au plus. Avant 2004, la laïcité était inconnue du vocabulaire féministe, et à vrai dire, du vocabulaire politique en général. Aujourd’hui elle est centrale, elle fait partie des « éléments de langage » obligés de tous les partis, UMP, PS, Front National. Pourquoi ? Source : Le blog de Christine (...)

  • Débat sur le #burkini : une nouvelle #offensive_raciste | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/01/debat-sur-le-burkini-une-nouvelle-offensive-raciste

    Le tribunal administratif supérieur a peut-être ralenti pour un temps la #chasse_aux_sorcières quand il a conclu que le décret du maire constituait une « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle »

    Mais pour combien de temps ? Et verra-t-on un jour les femmes #musulmanes, qui ne peuvent pas travailler dans les services de l’État (santé, éducation, etc.), et sont de plus en plus exclues également du secteur privé, récupérer le droit de gagner leur vie ? Afin de parvenir à cette indépendance de leurs maris que les vieux hommes blancs qui gouvernent ce pays leur souhaitent si ardemment, tout en les privant des moyens de l’acquérir ?

  • Débat sur le #burkini : une nouvelle #offensive_raciste

    01/09/2016

    Par #Christine_Delphy

    Même si les médias étrangers semblent découvrir le fait depuis le débat sur le burkini, ce débat n’a rien de nouveau, mais s’inscrit dans une longue vague de mesures et controverses anti-musulmanes. Ces mesures n’ont pas été adoptées avant 2004, mais elles avaient été précédées par une propagande médiatique intense pendant au moins 30 ans, où l’on expliquait comment l’islam est incompatible avec la démocratie et donc un danger pour France – ce pays si démocratique.

    Cette propagande contre l’islam s’est ensuite transformée en une attaque contre les personnes musulmanes elles-mêmes.

    [...]

    Le tribunal administratif supérieur a peut-être ralenti pour un temps la #chasse_aux_sorcières quand il a conclu que le décret du maire constituait une « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle »

    Mais pour combien de temps ? Et verra-t-on un jour les femmes musulmanes, qui ne peuvent pas travailler dans les services de l’État (santé, éducation, etc.), et sont de plus en plus exclues également du secteur privé, récupérer le droit de gagner leur vie ? Afin de parvenir à cette indépendance de leurs maris que les vieux hommes blancs qui gouvernent ce pays leur souhaitent si ardemment, tout en les privant des moyens de l’acquérir ?

    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/01/debat-sur-le-burkini-une-nouvelle-offensive-raciste

    • C’est pas un argument, c’est une évidence.

      C’est aussi totalement absurde de prétendre « libérer » des gens de force ...
      C’est le salariat qui a permis aux femmes occidentales de se libérer (tant qu’on travaille au sein de la famille, pas de vraie autonomie, ni de facilité pour divorcer quand ça va mal).

      C’est l’élévation du niveau de vie qui fait que les gens prennent un peu de distance avec leur religion (voir Emmanuel Todd).

      Christine Delphy a raison.

      Une parole très claire aussi de Clémentine Autain :
      https://www.youtube.com/watch?v=ON7SIsOYaEM

      Ce qui fait ch... c’est qu’il y a toujours une jeune femme musulmane « moderne » pour être recrutée par la télé pour dire beaucoup de mal des femmes musulmanes traditionalistes.

      Un peu de tolérance, de tous les côté, svp ! Et que chacune trouve la voie de son épanouissement à son rythme.

      Sinon, moi je vais me mettre à militer contre les talons hauts et les pantalons slim moulant les parties génitales : signes évidents d’aliénation par le modèle occidental de la femme-objet-sexuel et de soumission au désir masculin. ;-)

      Allez, je reviens sur mes paroles : en fait, on choisit tous une aliénation ou une autre. Tant que c’est nous qui la choisissons, notre aliénation, et pas l’état, le père ou le mari, c’est OK.

    • @stephane_m

      1) "Tant que c’est nous qui la choisissons, notre aliénation, et pas l’état, le père ou le mari, c’est OK."
      Je ne sais pas si je comprends bien cet phrase : l’aliénation est "la perte de sa maîtrise, de ses forces propres au profit d’un autre."
      En l’occurrence, il s’agit bien de la communauté et de la famille donc des "pères et des maris" et même des frères et d’autres femmes.

      2) "Y a toujours une jeune femme musulmane « moderne » pour être recrutée par la télé pour dire beaucoup de mal des femmes musulmanes traditionalistes."
      Inverse ta phrase et tu verras que tu discrédites arbitrairement la parole de certains.
      Je l’inverse pour toi : "Y a toujours une jeune femme musulmane « engagé » pour être recrutée par les islamistes pour dire beaucoup de mal de l’état."

    • @aktivulo :
      Une fille qui vacille sur ses talons trop hauts et, se trouve hyper serrée dans son pantalon trop petit, est tout à fait aliénée dans le sens où elle se sent obligée d’être un objet sexuel attirant le désir des hommes. Elle répond au désir de la société occidentale et au désir d’une partie des hommes occidentaux. Elle est, dans ce sens, aliénée. Mais personne ne l’oblige physiquement à cette aliénation là (l’obligation est idéologique à travers les médias, la TV, les magasines féminins etc...). Donc pas de problème.

      Une femme qui va à la plage en burkini est aliénée à la représentation de la femme dans une forme traditionaliste de la religion musulmane. Tant qu’elle n’est pas contrainte physiquement par sa famille de porter cette tenue, il n’y a pas de problème non plus.

      Les musulmanes qui portent le burkini ne sont pas « engagée par les islamistes ». Parce que les islamistes n’acceptent pas du tout que les femmes aillent à la plage. Le burkini est un commencement d’émancipation des femmes de familles musulmanes très traditionalistes : elles vont se baigner.

  • Valls agent de la guerre civile par Ugo Palheta | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/08/28/valls-agent-de-la-guerre-civile-par-ugo-palheta

    La décision du Conseil d’Etat est une victoire, mais elle est partielle : elle n’annule pas les lois et circulaires islamophobes passées dans les quinze dernières années, et elle n’est qu’un coup d’arrêt provisoire. Souvenons-nous qu’en 1994, le Conseil d’Etat avait invalidé le règlement intérieur d’un lycée [9] prétendant interdire les signes religieux dans l’établissement. Il avait annulé au passage un jugement du tribunal administratif de Nantes, et du même coup empêché l’exclusion scolaire de plusieurs élèves. Quelques années plus tôt, en 1989, le même Conseil d’Etat avait déjà précisé : « Dans les établissements scolaires,le port par les élèves de signes par lesquels il entendent manifester leur appartenance à une religion n’est pas par lui-même incompatible avec le principe de laïcité, dans la mesure où il constitue l’exercice de la liberté d’expression et de manifestation de croyances religieuses ».

  • #Valls : portrait de l’homme #politique en agent de la guerre civile

    Sollicité par la LDH [3] et le CCIF [4], le Conseil d’État vient de suspendre [5] les arrêtés anti-burkinis qu’avait pris plus d’une trentaine de mairies (majoritairement LR mais aussi FN et PS). Il a notamment considéré que « l’arrêté litigieux a […] porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle ». On aurait pourtant tort d’imaginer que l’offensive raciste [6] – adossée à un front politique allant de fait du gouvernement au FN en passant par LR – est terminée.

    http://delphysyllepse.wordpress.com/2016/08/28/valls-agent-de-la-guerre-civile-par-ugo-palheta
    L’offensive #islamophobe va continuer ...

  • Meghan Murphy : 9 choses qui font de vous une meilleure féministe | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/07/03/meghan-murphy-9-choses-qui-font-de-vous-une-meilleure-femi

    Vous vous demandez sans doute à quoi bon lire la revue Bustle ? Eh bien, simplement, pour les énumérations loufoques comme celle qu’ils ont publiée le 10 septembre, sous le titre « 9 choses qui ne font pas de vous une meilleure féministe ». Je vais vous épargner quelques minutes, que vous gaspillerez plus utilement à vous examiner les pores ou à épingler des photos de votre chat sur Instagram, en vous résumant l’essentiel de ce papier : Tout ce que vous faites est féministe et tout le monde est féministe et aussi, le féminisme est tout ce que vous dites qu’il est #amen

    Vous vous sentez mieux ? Eh bien, tant mieux. Je me meurs d’envie de découvrir leur prochaine liste-bidon : « 11 choses qui ne font pas de Marx un communiste mieux que vous. » Par exemple : Vous possédez les moyens de production ? Et alors ?! Ne laissez personne censurer votre communisme #lecommunismeestpourtoutlemonde. Vous êtes né-e bourgeois-e, mais vous vous êtes toujours senti-e de classe ouvrière à l’intérieur ? Aucun problème. Assumer une identité prolétarienne est une façon branchée de subvertir l’opposition binaire de classe.

    Mais je digresse. Le bon côté de l’énumération-bidon de Bustle est qu’elle m’a inspirée à en créer moi-même une. Voici les neuf critères réels qui font vraiment de vous LA meilleure :

    #féminisme #luttes

  • À propos de l’amour de la gauche pour la prostitution – Lettre ouverte de femmes qui en sont sorties
    par Huschke Mau et huit autres femmes sorties de la prostitution .

    https://tradfem.wordpress.com/2016/06/06/a-propos-de-lamour-de-la-gauche-pour-la-prostitution-lettre-ouver


    Aux membres des Jeunesses de gauche unies,

    Je veux qu’il soit clair que je m’adresse à ceux et celles d’entre vous qui ont voté pour la proposition « Solidarité avec les travailleurs du sexe – Non à la nouvelle loi sur la protection des prostituées – Non au paternalisme et à l’hétéronomie dans l’industrie des services sexuels », lors du meeting fédéral de l’organisation Jeunesses de gauche unies des 8 et 9 avril 2016. Je suppose que cela ne signifie pas la totalité d’entre vous, ce qui suggère qu’il y a encore de l’espoir.

    Je suis une ancienne « travailleuse du sexe », comme vous nous appelez ; j’ai lu votre proposition, et je voudrais vous dire exactement ce que je pense de la « solidarité » que vous nous offrez dans ce document.

    Tout d’abord, il est rassurant que vous l’ayez signée comme Jeunesses de gauche. Parce que lorsque j’ai lu l’expression « industrie des services sexuels », j’étais sûre pendant un instant que le FDP [le parti allemand du libertarisme économique] était revenu d’entre les morts.

    Mais j’ai vraiment apprécié que vous preniez position contre « l’hétéronomie », le pouvoir des autres sur nos vies. Malheureusement, en lisant cette proposition, j’ai dû me rendre à l’évidence que vous n’aviez pas compris que « l’autre » qui a le pouvoir sur les personnes qui sont dans la prostitution est le prostitueur, au sens que cette caractéristique est INHÉRENTE AU SYSTÈME : il veut du sexe, je n’en veux pas réellement, j’ai simplement besoin d’argent et donc je consens à cette hétéronomie par coercition. C’est aussi simple que cela.

    Vous écrivez :

    « Même si le travail sexuel est établi depuis longtemps comme service commercial dans notre société et qu’il est considéré comme légal en République fédérale allemande depuis 2002, les travailleuses et travailleurs du sexe demeurent gravement stigmatisés dans leur vie privée et professionnelle. »

    Je suis tout simplement abasourdie que vous décriviez l’acte de prostitution comme une « profession » et un « service ».

    Version originale allemande : http://sisters-ev.de/2016/04/21/die-linke-freude-an-der-prostitution-huschke-mau

    Version anglaise : https://survivormegaphone.wordpress.com/2016/05/10/the-lefts-love-of-prostitution-an-open-letter-from-exit Le site Survivor Megaphone a pour mandat « Translating the words of survivors of prostitution »

    Traduction : #Tradfem
    #survivantes #abolition #Huschke_Mau #allemagne #gauche

    • Je suis tout simplement abasourdie que vous décriviez l’acte de prostitution comme une « profession » et un « service ». La sexualité est la sphère la plus intime de l’être humain. Pouvons-nous conserver au moins cela, s’il vous plaît, ou devons-nous laisser chaque partie de nous-mêmes être complètement réifiée et commercialisée ? Depuis quand la gauche se fait-elle le champion de la vente de tout désir humain ? Vous qualifiez le sexe de service, comme s’il était possible de le séparer du soi, du corps, de la personne ; comme si vous pouviez simplement le peler, le mettre dans une jolie petite boîte sur le comptoir d’une boutique, et puis un type se présente, me tend 50 euros et repart avec le service sexuel. Est-ce bien la façon dont vous imaginez cela ? Vraiment ? Vous parlez même de « mauvaises conditions de travail » ; croyez-vous réellement que les violences dont nous avons souffert et dont tant d’entre nous souffrent encore sont en quelque sorte améliorées si on nous donne un joli « lieu de travail », comme vous dites ? Des « conditions de travail » ? Mais de quoi parlez-vous ? Dans quelles conditions la violence que nous infligent les prostitueurs est-elle acceptable à vos yeux ? Ou ne la voyez-vous tout simplement pas comme une violence, en ignorant ce que vous disent les personnes sorties de la prostitution et les chercheuses et chercheurs en traumatologie ? Soixante-huit pour cent de toutes les personnes prostituées souffrent de troubles de stress post-traumatique, et cela sans compter la dépression, la toxicomanie, et les troubles de personnalités limites et les psychoses. Pensez-vous que ces choses ne sont que le résultat de « mauvaises conditions de travail » ? Chacune des femmes qui en sont sorties que je connais décrit ce qu’elle a vécu dans la prostitution comme une violence sexuelle. Que nous ayons toléré cette violence sexuelle ou ayons été forcées de le faire ne la transforme pas en profession !

      Et puis vous continuez à propos de la stigmatisation, en disant que nous ne devons pas être stigmatisé.e.s. Je suis d’accord avec vous sur ce point, mais je dois souligner que ce n’est pas le stigmate qui nous viole, nous agresse et nous tue. Ce sont les prostitueurs. Malheureusement, vous tirez des conclusions erronées de l’exigence que les personnes prostituées ne soient pas stigmatisées.

      Vous écrivez :

      « Cette [stigmatisation] s’exprime dans un manque de reconnaissance de leur profession. »

      Pour être clair, ce que vous demandez est essentiellement que la #violence à l’encontre des #femmes #prostituées devienne normale. Vous voulez qu’elle devienne un emploi. Vous voulez que la violence devienne ACCEPTABLE. En bref, vous vous battez pour le droit des femmes à qualifier d’emploi la souffrance de la violence sexuelle. Ou mieux : Vous vous battez pour le droit des hommes à violenter des femmes et à minimiser cette violence en la qualifiant de « travail ».

  • A propos de liberté d’expression et de « légitime défonce » Par Mouvements | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/03/18/a-propos-de-liberte-dexpression-et-de-legitime-defonce-par

    Vendredi 4 mars 2016 a eu lieu la soirée de lancement de « Légitime Défonce ». C’est le nom donné à leur mobilisation par celles contre qui Frédérique Calandra, maire du 20e arrondissement de Paris, a porté plainte pour diffamation. Parmi ces accusées, Rokhaya Diallo, à propos de qui Calandra a déclaré : « Si un jour Mme Diallo veut débattre, pas de problème, je la défoncerai ! » Les autres accusées sont les membres du collectif 8 Mars pour Toutes et Sylvie Tissot, en tant que responsable juridique du site Les Mots Sont Importants. Qu’ont-elles fait, selon Mme Calandra ? L’affaire commence avec l’annulation, par la maire, d’une série de débats avec Rokhaya Diallo prévue en mars 2015. Mouvements s’en était déjà fait l’écho. Nous y renvoyions notamment, par les liens hypertextes, à un texte publié par LMSI ironisant sur cette annulation et ses raisons : « Frédérique et Rokhaya sont en bateau, Rokhaya tombe à l’eau ». C’est ce texte, ainsi qu’un autre publié par le collectif 8 Mars Pour Toutes, qui sont portés devant le tribunal pour diffamation – et Rokhaya Diallo pour avoir partagé le texte de LMSI sur sa page facebook !
    La soirée « Légitime défonce » du 4 mars 2016 visait ainsi à lancer une mobilisation destinée à pousser Frédérique Calandra à retirer ces plaintes, à expliquer et dénoncer leur logique de criminalisation de la dissidence, et à lancer un appel à soutien financier pour les accusées. Le principe de la plainte pour diffamation est en effet qu’elle ne peut être déclarée sans objet par le juge avant le passage au tribunal : elle amène automatiquement jusqu’au procès, et implique donc le recours à un avocat et une procédure d’au moins plusieurs mois. Nous publions ici les trois interventions des accusées lors de cette soirée.

    #féminisme #Rokhaya_Diallo #Légitime_Défonce #8_mars

  • Syrie le grand aveuglement sur France 2, par Marie Peltier | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/02/24/syrie-le-grand-aveuglement-sur-france-2-par-marie-peltier

    Le reportage Syrie, le grand aveuglement, diffusé par France 2, le 18 février, se calquait presque mot pour mot sur le récit du conflit soutenu par le pouvoir de Damas. Sa diffusion sur le service public interroge notre tendance à faire des conflits internationaux les seuls miroirs de nos propres peurs et obsessions.

    L’émission Un oeil sur la planète diffusée ce jeudi 18 février sur France 2, vivement critiquée pour son parti-pris pro-régime syrien, est en réalité à l’image d’un certain débat public actuel, qui lit de nombreux conflits à l’étranger à travers un prisme tronqué, foncièrement islamophobe et occidentalo-centré.

  • Sur notre incapacité à entendre, comprendre et soutenir les mouvements sociaux extra-occidentaux, dès que nous n’en sommes pas nous-mêmes les initiateurs.

    Syrie le grand aveuglement sur France 2, par Marie Peltier

    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/02/24/syrie-le-grand-aveuglement-sur-france-2-par-marie-peltier

    nous avons à nous interroger sur ce qui dans le débat public permet un rapport aux faits aussi tronqué. Sur notre tendance presque obsessionnelle à faire des conflits internationaux les seuls miroirs de nos propres peurs et obsessions. Sur notre incapacité à entendre, comprendre et soutenir les mouvements sociaux extra-occidentaux, dès que nous n’en sommes pas nous-mêmes les initiateurs. Sur notreislamophobie galopante qui lit tout sous le prisme de notre peur de l’Islam des Musulmans. Sur notre occidentalo-centrisme borgne, incapable de lire des mouvements politiques qui nous sont étrangers, méconnaissant les réalités qui se trouvent en dehors de notre champ de vision – que souvent nos politiques ont pourtant contribué à aggraver. Sur notre propension à « croire » un régime et ses soutiens, tout en déniant aux citoyens syriens le plus simple droit d’expression et de contestation. Nous avons à nous interroger sur la manière dont une dictature répressive a pu faire de nous de tels « crédules », tant sur le plan citoyen que politique, pendant qu’elle se rendait coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

  • #Christine_Delphy : Against war

    https://tradfem.wordpress.com/2016/02/04/christine-delphy-against-war

    For we are still steeped in a colonial way of thinking – the idea that we have the right and duty to deliver justice anywhere in the world. And the government is banking on this structural double standard, this outlook.

    It has also relied on the fact that, since Vietnam, there are no longer pictures nor stories of the killings caused by our bombing. No individuals under the bombs. No evidence of murders. Not even statistics.

    On the other hand, the consequences of the November 13 attacks « at home » were documented extensively – stories of survivors, emergency crews, firefighters and police officers were sought out, recorded, broadcast continuously on every TV channel, printed in every newspaper. Then, once all the news stories and eyewitness reports dried up, they published the pictures of the dead and their life stories. Two months later, commemorations began.

    A whole country was occupied, fascinated and mesmerized by the narrative of this violence, to which heart-rending new details were relentlessly added. There was an overwhelming feeling that we owed something to the dead, those poor dead whose lives we could not save. Like those who witnessed their deaths and wondered aloud why they had been spared, we experienced survivors’ guilt. The spirit of revenge, which requires no invitation, arose. And despite warnings against equating the killers with all Moslems, the spirit of « If it is not you, then it must be your brother” resurfaced, exacerbating an already thriving post-colonial racism.

    Opening Statement, January 15, 2016 at an anti-war meeting held in Paris.
    Ouverture du meeting contre la guerre du 15 janvier 2016, à Paris.

    Version française : https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/01/22/contre-la-guerre

    #antiracisme #antimilitarisme #état_d'urgence #impérialisme #guerre #terrorisme #tradfem

  • CONTRE LA GUERRE | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/01/22/contre-la-guerre

    L’état d’urgence a été déclaré parce que la France est en guerre depuis le 13 novembre – a dit le 13 novembre à 23h 45 le président de la République française, François Hollande.

    Or la France n’est pas plus en guerre qu’elle l’était la veille, ou un an avant. Elle bombarde l’Irak depuis 2014, et la Syrie depuis septembre 2015.

    Depuis le 13 novembre, l’idée de guerre est utilisée comme un moyen de provoquer un état de panique générale —de panique calme, mais paniquée quand même.

    Le pays a été sidéré par les tueries ; il ne se savait pas menacé ; il ne savait même pas que la France bombardait l’Irak et la Syrie. Il a donc été facile pour le pouvoir de lui faire prendre des vessies pour des lanternes et de prétendre que la France allait, à cause de ces tueries, commencer à bombarder DAECH en représailles : parce que DAECH nous avait attaqués.

    Mais aussi horrible soit DAECH, ce n’est pas DAECH qui attaqué le premier la France.

    Or Hollande déclare : « Puisque nous sommes en guerre, et surtout que nous y sommes parce que nous avons été attaqués de façon « lâche » et « barbare », et en plus, « chez nous », nous allons « rétorquer » ». Tous les qualificatifs utilisés à propos des tueries et de la guerre qui s’ensuit, montrent un double standard—un 2 poids 2 mesures. Bien sûr les tueries étaient horribles. Il est difficile de trouver des tueries qui ne le soient pas.

    Mais apparemment, si. Celles auxquelles procède l’aviation française, ne seraient pas des tueries, mais des « dommages collatéraux ». L’opinion avale qu’il s’agit de deux phénomènes bien différents.

    Car nous sommes encore imprégnés d’une façon de penser coloniale : de l’idée que nous avons le droit et le devoir de rendre la justice partout dans le monde. Et c’est sur ce deux poids-deux mesure structurel, sur cette façon de penser que le gouvernement a tablé.

    Et aussi sur le fait que, depuis le Vietnam, il n’y a plus ni photos, ni récits, des tueries provoquées par nos bombardements. Pas d’individus sous les bombes. Pas de preuves des meurtres. Pas même de chiffres.

    En revanche les conséquences des attaques du 13 novembre « chez nous » ont été documentées du mieux qu’on pouvait ; les récits des rescapés, des SAMU, des pompiers, des policiers ont été sollicités, enregistrés, retransmis en boucle sur toutes les chaînes télévisées, imprimés dans tous les journaux ; puis, quand tous les récits, tous les témoignages furent épuisés, ce sont les photos des morts, puis leur biographie, qui ont été publiés. Deux mois après l’événement, ont commencé les commémorations.

    Tout un pays a été occupé, fasciné, hypnotisé, par le récit de cette violence, récit auquel s’ajoutaient sans trêve de nouveaux détails qui tiraient les larmes des yeux. Le sentiment est devenu irrépressible que nous devions quelque chose à ces morts, ces pauvres morts que nous n’avions pas pu sauver. Comme ceux qui avaient été témoins de leur mort et qui se demandaient tout haut, pourquoi ils étaient, eux, encore en vie, nous éprouvions la culpabilité des survivants. L’esprit de vengeance, qui n’a pas besoin d’être sollicité pour apparaître, a surgi. Et avec lui, en dépit des objurgations à « pas d’amalgame », a ressurgi l’esprit de « si ce n’est toi, c’est donc ton frère », exacerbant un racisme post-colonial déjà très prospère.

    Le gouvernement a organisé tout cela très vite : de « on nous a déclaré la guerre », à « l’état d’urgence », il s’est écoulé à peine quelques minutes. Du décret de l’état d’urgence au vote de sa prolongation par un Parlement quasi-unanime, à peine quelques jours.

    Et pendant que le gouvernement allait à toute vitesse, nous allions, nous, très lentement. Désemparés, sonnés, nous étions devenus une population aux pieds de plomb. Nous n’avons pas protesté contre la prolongation de l’état d’urgence : est-ce que contester sa nécessité, cela n’aurait pas démontré un manque de compassion, une froideur inacceptables dans ce moment de deuil ?

  • CONTRE LA GUERRE | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/01/22/contre-la-guerre

    Car nous sommes encore imprégnés d’une façon de penser coloniale : de l’idée que nous avons le droit et le devoir de rendre la justice partout dans le monde. Et c’est sur ce deux poids-deux mesure structurel, sur cette façon de penser que le gouvernement a tablé.

    Et aussi sur le fait que, depuis le Vietnam, il n’y a plus ni photos, ni récits, des tueries provoquées par nos bombardements. Pas d’individus sous les bombes. Pas de preuves des meurtres. Pas même de chiffres.

    En revanche les conséquences des attaques du 13 novembre « chez nous » ont été documentées du mieux qu’on pouvait ; les récits des rescapés, des SAMU, des pompiers, des policiers ont été sollicités, enregistrés, retransmis en boucle sur toutes les chaînes télévisées, imprimés dans tous les journaux ; puis, quand tous les récits, tous les témoignages furent épuisés, ce sont les photos des morts, puis leur biographie, qui ont été publiés. Deux mois après l’événement, ont commencé les commémorations.

    Tout un pays a été occupé, fasciné, hypnotisé, par le récit de cette violence, récit auquel s’ajoutaient sans trêve de nouveaux détails qui tiraient les larmes des yeux. Le sentiment est devenu irrépressible que nous devions quelque chose à ces morts, ces pauvres morts que nous n’avions pas pu sauver. Comme ceux qui avaient été témoins de leur mort et qui se demandaient tout haut, pourquoi ils étaient, eux, encore en vie, nous éprouvions la culpabilité des survivants. L’esprit de vengeance, qui n’a pas besoin d’être sollicité pour apparaître, a surgi. Et avec lui, en dépit des objurgations à « pas d’amalgame », a ressurgi l’esprit de « si ce n’est toi, c’est donc ton frère », exacerbant un racisme post-colonial déjà très prospère.