Un collectif de précaires de l’Education Nationale en Haute-Garonne - OCL

?article1646

  • Un collectif de précaires de l’Education Nationale en Haute-Garonne - OCL - Organisation Communiste Libertaire
    http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article1646

    La récente mobilisation contre la nouvelle carte des zones d’éducation prioritaires a, certes, attiré la sympathie, et réussi à créer des alliances élèves/parents/profs intéressantes mais contient de nombreuses ambiguïtés. Parmi celles-ci, la question de la place de l’Education Nationale en tant qu’institution dans une société en restructuration a bien évidemment été rapidement évacuée. Pourtant avec un peu plus d’un million deux cent mille travailleurs, les questions du travail, de l’#emploi et donc de la #précarité sont centrales et agissent comme un maître étalon pour l’ensemble du #salariat. Depuis un peu plus d’un an s’est constitué un #collectif de précaires de l’EN en Haute-Garonne, il nous a semblé intéressant d’en discuter avec l’un de ses membres (1), et ainsi donner un point de vue original sur l’EN, celui d’un travailleur précaire..

    Question : Pourrais-tu nous indiquer les circonstances et les motivations de la création du collectif de précaires de l’EN en Haute-Garonne, pourquoi avez-vous ressenti le besoin de la création de cette forme de regroupement et pas celui de rejoindre les structures syndicales existantes (on a bien une petite idée mais bon !) ?

    Le Collectif des précaires de l’#Education_Nationale 31 s’est constitué au mois de novembre 2014, à quelques-uns. A #Toulouse il existait depuis un an un collectif spécifiquement #AVS (auxiliaires de vie scolaire) (2), qui a contribué à obtenir de très maigres avancées (passage au CDI après 5 années de contrat, mais quasiment en permanence à mi-temps imposé avec 600 euros/mois). Notre démarche est différente de celle de ce collectif qui, mis à part le fait qu’il est tenu par la FSU locale, est dans une approche sectorielle. Nous avons dès le début mis en avant notre volonté de regrouper au maximum tous les types de précaires exploités par l’EN : les AED (assistants d’éducation), les AP (assistants pédagogiques), les EAP (emploi d’avenir professeur), les AVS/AESH (accompagnateurs élèves en situations de handicap), les profs contractuels ou stagiaires ainsi que les collègues embauchés sous les contrats #Pôle_Emploi #CUI-CAE (contrat unique d’insertion/contrat accompagnement vers l’emploi) (3)...

    Aujourd’hui nous sommes une grosse vingtaine qui travaillons en majorité en Vie Scolaire, mais des collègues assistants pédagogiques, profs stagiaires ou AVS nous ont récemment rejoints. Je remarque également que des mouvements commencent à naître dans les CLAE (animation dans les écoles maternelles et primaires). C’est un des premiers combats sur le fond qu’on doit donc réussir à gagner en réussissant à casser la logique de division découlant de la multitude de contrats et de sigles. Nous le disons et nous le répétons : la précarité est une réalité partagée au-delà de nos contrats et de nos postes. L’Éducation Nationale a recours à nos petites mains parce que nous coûtons moins cher et que nos contrats font de nous des personnels temporaires, flexibles et donc interchangeables. Ce sont des contrats qui, en plus des salaires de misère, ont vocation à nous mater. On sent très vite,dans les établissements les collèges et les lycées, la violence hiérarchique. C’est beaucoup plus pratique pour les chefs d’établissement de mettre la pression sur des personnels dont les contrats ne durent qu’un an (parfois 6 mois renouvelables deux fois ou quatre pour les CUI). Le chantage à la reconduction du contrat n’est pas toujours explicite, mais on te le fait comprendre, d’autant plus quand tu oses faire #grève.