• « La Grèce est mise au même régime sec que l’Afrique » | Rues d’Afriques | Rue89 Les blogs
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    La sortie de la Grèce de la zone euro aurait été meilleure, en effet. Le Grexit se justifie par un principe simple : une économie faible ne peut pas avoir une monnaie forte. En ce sens, la situation grecque rejoint celle des pays de la zone franc en Afrique francophone... L’ajustement se fait de la même façon : salaires bloqués, plus de recrutements dans la fonction publique, réduction des dépenses sociales, privatisations, etc.

    Avec les mêmes conséquences ?

    Oui, des milliers de migrants en mer et des mouvements intégristes tels que Boko Haram qui recrutent en Afrique de l’Ouest. Et en Europe, des poussées de l’extrémisme et du populisme... Il faut craindre que le coût social de ce qu’on impose à l’Afrique et à la Grèce soit plus important au final que le coût de politiques publiques plus humaines, qui se traduiraient par des politiques monétaires plus accommodantes.

    Cela étant dit, quel est l’agenda caché derrière ces mesures ? Pourquoi fait-on tout cela à la Grèce, un petit pays dont on pourrait facilement effacer la dette sans rien changer à la vie de l’Europe ? En fait, l’Allemagne envoie un signal clair à la France, pour lui dire de faire attention à ses dérapages budgétaires, à son Etat providence, etc. La guerre est déclarée : on doit casser l’Etat social.

  • « Timbuktu », le film d’Abderrahmane Sissako, loin de la réalité | Rues d’Afriques | Rue89 Les blogs

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    Aussi éblouissant que soit le film, on reste gêné aux entournures après l’avoir vu. Cette oeuvre de fiction assume certes une grande liberté dans son langage poétique et son usage de la métaphore.

    Le problème, c’est qu’elle entend dénoncer une réalité sur laquelle elle s’est largement basée, au stade de l’écriture du scénario, et dont elle a été très proche dans son tournage, sur le plan géographique et chronologique.

    L’ethnologue français Paul Pandolfi, directeur de la Maison des sciences humaines de Montpellier, avance cette explication sur la « construction du mythe touareg » :

    « Le stéréotype touareg s’est construit dans le cadre d’une relation triangulaire. La schématique opposition Nous/Eux est insuffisante pour en rendre compte car le second terme n’est jamais unique ni homogène [il y a des Touaregs blancs et des Touaregs noirs, NDLR].

    La figure du Touareg ne peut se comprendre sans référence à ces seconds autres (souvent dévalorisés) que sont les populations dites “arabes” ou “noires”. Le stéréotype s’appuie sur deux discours préexistants : la vulgate coloniale avec ses divers couples antinomiques (Arabes/Berbères, nomades/sédentaires, dominants/dominés), mais aussi le discours qui depuis le XVIIIe siècle valorise le bédouin nomade à partir de l’exemple moyen-oriental. »

    #mali #tombouctou