►http://www.sitaudis.fr/Incitations/les-poetes-et-le-pognon.php
Par conséquent c’est l’automne dernier, en 2014, que je me suis définitivement rendue à l’évidence : les fondations privées n’allaient pas me couvrir de biftons, elles s’étaient mises à faire avec les poètes et les performers ce qu’elles faisaient depuis longtemps avec les artistes : un échange de nom contre une défiscalisation. Ce que permettait la poésie devenue un aspect de l’art contemporain c’était ça, mais en moins cher, et le pognon qui me serait revenu si elles avaient payé leurs impôts m’était par elles en partie reversé, prestige en plus (luxe, haute-couture) à condition que je tienne trois quarts d’heure ou que j’utilise les Nouvelles Technologies - et que j’évite les sujets qui fâchent. En fait, c’était à peu près la même chose que pour la charité, système parfaitement rodé aux Etats-Unis : l’entreprise, subventionnée en partie pour cela par l’Etat, versait au coup par coup et aléatoirement, à Pierre ou à Paul, en fonction de la stratégie de communication en cours, des aides qui autrement auraient été réparties sans avoir à être associées à l’idée d’aumône (ou de mécénat).
Je ne sais pas si ce texte de Nathalie Quintane est passé aperçu ici, il semble dater de 2014, mais en deux ans, on peut dire que cela n’a pris une ride.