• « Il n’y a qu’une porte et on n’a pas le choix… » – Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/il-ny-a-quune-porte-et-on-na-pas-le-choix

    Quand j’ai eu mon bac, on n’était que 3 ou 4 pour cent d’enfants d’ouvriers à avoir le bac. Moi, papa était au chômage, et il était algérien. Alors, je ne sais pas à combien se réduit la proportion, ce que je sais, c’est qu’à partir de la seconde j’étais le seul arabe.

    En fac, c’était très très blanc, classe moyenne avec des dégaines d’animateurs sociaux culturels de gauche de grandes banlieues pavillonnaires.

    Vous me direz, je n’ai pas de raison d’en vouloir à qui que ce soit, et je ne leur en veux pas, et ma « haine » à leur égard était de ces haines abstraites, non pas tournées contre l’individu lui-même (je me suis fait de très bon amis, dans ces classes moyennes), mais plutôt une sorte de haine purement politique qui ne s’exprime que quand ils ne mettent à vouloir me parler de moi, de nous. Alors là, c’est comme un truc qui bout dedans, ça chauffe et j’ai envie de leur foutre leur culture et leur Bourdieu de merde sur leur tronche de Monde Diplomatique.

    Tiens, pas plus tard qu’hier, je regardais le (très bon) documentaire de Arte sur les anarchistes. Générique, et hop, Tancrède Ramonet, gauchiste professionnel de père en fils, un bon gagne pain, et puis ce nom, hein, je t’en donnerais, moi, du Tancrède. Je me rappelle, en fac, une fille qui s’appelait Eurydice. Pourquoi pas Persée -c’est joli Persée, non ?

    Nous, moi, j’ai eu droit à des professeurs qui écorchaient ET le prénom ET le nom, avec ce superbe Ben Quiche (quiche Lorraine, la quiche, etc) qui m’a suivi jusqu’en seconde.

    Vous me direz, je n’ai rien contre leurs noms de gamins de bourgeois intellectuels d’extrême-gauche, il y a juste qu’ils me sortent par les trous de nez quand ils me parlent de pauvreté ou me disent même que je ne comprends rien à la lutte de classe, là, des fois, j’ai des envies de récessions de plus de 90% en six mois, histoire d’être bien sûr et certain qu’ils perdent leur boulot subventionné par le Centre National du Cinéma, le Centre National du Livre ou l’E.H.E.S.S., là où on lit Bourdieu pour apprendre à parler des quartiers et du racisme.

    #Bam

    • Voilà qui me rappelle un déjeuner dans un restaurant végétarien parisien il y a peu. Mes très bruyantes voisines avec leur accoutrement de bobos gauchistes ont passé le repas à sortir des théories creuses sur l’animation d’ateliers et de projets sociaux, très très loin des réalités de terrain dont elles ne parlaient pas. Un égocentrisme latent qui allait bien avec leur parler fort...
      Alors après je comprends très bien cet article.

  • Premier bonheur… – Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/premier-bonheur

    L’enfant pauvre, les regards de mes parents sont toujours là, mais de leur crainte je ne retiens plus que leur très grande tendresse, leur affection pour moi, leur confiance aussi, en ce que je saurais faire les bons choix dans un avenir dont ils savaient bien qu’il serait tumultueux. Comment cet avenir aurait-il pu être différent. Moins de 5% d’enfants d’ouvriers français ont eu leur #baccalauréat en 1983, papa n’était même plus #ouvrier, il était au #chômage, et il n’était même pas français. On était combien, comme moi, à avoir survécu au #filtrage. Souvenir de mes copains du cours d’#arabe qui année après année avaient été « réorientés ». J’étais délégué de classe, c’était un calvaire, ce sentiment de parler dans le vide pour les défendre en conseil de classe, et puis leur lassitude, leur résignation à ce que l’école ne soit pas faite pour eux, et puis souvenir de ce petit bout de bonne femme, Mademoiselle Cunin, toujours la même robe courte des années 60 rallongée par quelques rangs de broderie maison, les cheveux comme passés au lance-flammes, très « vieille fille », mais incroyablement batailleuse pour transmettre, sévère comme pas deux mais juste, et bataillant pour en sauver un, deux, trois parmi nous, au moins jusqu’à la troisième.

  • Les âges de la vie. Automne. – Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/les-ages-de-la-vie-automne

    J’ai 51 ans, je suis en route vers la vieillesse. Plutôt que courir après une vie qui ne m’appartient pas, je préfère cultiver mes souvenirs, tous mes souvenirs. Et regarder les gamins, leur bonheur, leur naïveté, leurs espoirs. Je m’y retrouve parfois, et je souris en dedans, je ne leur parle pas mais un dialogue secret s’instaure en dedans de moi, et des fois je suis sûr qu’ils voient mon sourire en coin. Ben oui, j’ai été jeune, moi aussi. Chacun son tour.
    Jamais, jamais je ne chercherai à dicter des codes aux gamins, et j’espère bien ne jamais avoir la tentation de ressembler à un gamin, c’est pathétique, et c’est vraiment un truc de vieux, c’est une course désespérée, perdue d’avance, c’est la loose assurée.
    C’est comme perdre du poids « pour être beau ». On peut être beau avec du poids comme on peut être laid et mince. Cette femme, avec sa tête de poupée d’âge incertain, était d’une beauté effrayante, profondément laide. À l’opposé de mon étudiante Reiko, 79 ans, toute vieille, les mains tremblantes, dont les yeux perçants racontent une vie longue et bien remplie, et la voix comme les expressions sont celles d’une grand mère attendrissante. Elle est bien vieille, Reiko, mais qu’est-ce qu’elle est jolie…

  • #suicide – Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/suicide

    Je sais que l’idée de la mort volontaire est une idée contraire à tous les principes moraux du monothéisme, et que le bouddhisme est lui-même très intransigeant à l’égard de la mort volontaire, et pourtant nous sommes environnés de telles violences déclenchées par les activités de nos sociétés qu’il y a là quelque chose de paradoxal, puisque nous donnons la mort à grande échelle à l’aide d’engins de morts qui représentent l’un des secteur économique les plus important, on célèbrera Hiroshima dans quelques jours, et on trouve anormal qu’un individu quitte le monde pour la raison de son choix et au moment de son choix.

    En réalité, la mort volontaire devrait être un sujet de conversation banal, ordinaire, et nous devrions accepter que le suicide ne soit en rien un échec de la société ou un échec social, car il est avant tout un choix individuel.

    • et nous devrions accepter que le suicide ne soit en rien un échec de la société ou un échec social, car il est avant tout un choix individuel

      C’est tellement l’exact contraire de ce qui a été montré par de nombreuses analyses sociologiques mais aussi anthropologiques ! Il y a, ou en tout cas il fut, des sociétés où le suicide était quasiment inexistant. Cette vision de choix individuel est donc une manière toute libérale de parler du suicide.

    • « J’ai plein de copains qui se sont suicidés. Je peux citer un paquet de gens qu’on a connus aux Halles et qui ne sont plus là. Pareil dans ma cité ; des amis d’enfance, j’en ai plus beaucoup. SIDA, suicides, overdoses… C’est ce que tu as quand tu soulèves le rideau d’une petite cité, tranquille. J’en arrive souvent à penser que si l’enfer existe, il est ici sur Terre. On est en plein dedans. Tout être humain qui a de la sensibilité a envie de se foutre en l’air. »

      Helno 1963-1993
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Helno#cite_ref-lib.C3.A9_1-0

    • Cela est totalement théorique, le fait est, comme dit précédemment, qu’il y a de multiples sociétés passées et quelques présentes restantes, qui ont été étudiées anthropologiquement ou sociologiquement, et où le suicide n’existe à peu près pas. Et que donc c’est à peu près certain que c’est un fait de société, et non pas un fait individuel de sensibilité, qui vaudrait quelque soit la manière dont on vit au quotidien.

    • Même si on en parlait tous les jours au café, la mort (volontaire ou non), resterait terrifiante, monstrueuse, choquante, impensable. Je trouve maladroit que l’auteur propose d’amoindrir ce qu’est la mort (une démarche très « monothéiste »), en quelque sorte de la banaliser, pour défendre le droit à mourir quand on veut.

      Je ne sais pas si je suis clair, mais on va tous mourir, c’est un fait, et c’est horrible. Il n’y a pas grand chose à dire de plus. Et il n’y aura pas de société capable de produire une moindre mort, une mort « gérée » sans devenir monstrueuse à son tour.

      Je serais assez intéressé par une société capable de nous faire accepter ce fait sans détour, notamment en nous faisant comprendre que c’est la mort qui donne tout son sens à la vie, et que notre mort a donc un sens, que nous sommes libre de choisir. Comme nous sommes libre de choisir le sens de notre vie.

    • L’Etat démocratique de l’époque contemporaine représente une variété tout à fait nouvelle d’inhumanité.

      Stig Dagerman
      L’homme qui va bientôt mourir.
      http://plusloin.org/acontretemps/n12/AC12DagermanTexte.pdf
      http://www.acontretemps.org/spip.php?article193
      Notre besoin de consolation est impossible à rassasier

      Depuis la découverte, en 1981, de ce texte où Stig Dagerman, avant de sombrer dans le silence et de se donner la mort, fait une ultime démonstration des pouvoirs secrètement accordés à son écriture, le succès ne s’est jamais démenti. On peut donc, aujourd’hui, à l’occasion d’une nouvelle édition de ce « testament », parler d’un véritable classique, un de ces écrits brefs dont le temps a cristallisé la transparence et l’inoubliable éclat.

      http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/notre-besoin-de-consolation-est-impossible-rassasier


      #Stig_Dagerman #testament #acontretemps

    • “... Il y a là un problème..."
      Un système fini face à une demande infinie, entretien avec M.F, historien extradisciplinaire et philosophe (≠ expert).
      http://1libertaire.free.fr/MFoucault276.html

      - Comment, en définitive, la Sécurité sociale peut-elle contribuer à une éthique de la personne humaine ?

      – Sans compter tous les éléments de réponse à cette question apportés dans le courant de cet entretien, je dirai qu’elle y contribue au moins en posant un certain nombre de problèmes, et notamment en posant la question de ce que vaut la vie et de la manière dont on peut affronter la mort.

      L’idée d’un rapprochement entre les individus et les centres de décision devrait impliquer, à titre de conséquence au moins, le droit enfin reconnu à chacun de se tuer quand il voudra dans des conditions décentes... Si je gagnais quelques milliards au Loto, je créerais un institut où les gens qui voudraient mourir viendraient passer un week-end, une semaine ou un mois dans le plaisir, dans la drogue peut-être, pour disparaître ensuite, comme par effacement...

      – Un droit au suicide ?

      – Oui.

      - Que dire de la manière dont on meurt aujourd’hui ? Que penser de cette mort aseptisée, à l’hôpital souvent, sans accompagnement familiaI ?

      – La mort devient un non-événement. La plupart du temps, les gens meurent sous une chape de médicaments, si ce n’est pas par accident, de sorte qu’ils perdent entièrement conscience en quelques heures, quelques jours ou quelques semaines : ils s’effacent. Nous vivons dans un monde où l’accompagnement médical et pharmaceutique de la mort lui ôte beaucoup de sa souffrance et de sa dramaticité.

      Je n’adhère pas tellement à tout ce qui se dit sur l’« aseptisation » de la mort, renvoyée à quelque chose comme un grand rituel intégratif et dramatique. Les pleurs bruyants autour du cercueil n’étaient pas toujours exempts d’un certain cynisme : la joie de l’héritage pouvait s’y mêler. Je préfère la tristesse douce de la disparition à cette sorte de cérémonial.

      La manière dont on meurt maintenant me paraît significative d’une sensibilité, d’un système de valeurs qui ont cours aujourd’hui.

      Il y aurait quelque chose de chimérique à vouloir réactualiser, dans un élan nostalgique, des pratiques qui n’ont plus aucun sens.

      Essayons plutôt de donner sens et beauté à la mort-effacement.

    • « La vie est propre à celui qui la vit, avait écrit #Nelly_Arcan. Et s’il est vrai que le suicide est un legs terrible qu’il faut absolument prévenir, c’est aussi vrai que ne pas faire souffrir son entourage ne peut constituer, du moins à long terme, une raison suffisante pour vivre. »

      http://nellyarcan.com/pages/biographie.php
      http://www.lapresse.ca/arts/dossiers/deces-de-nelly-arcan/200909/26/01-905774-le-suicide-a-toujours-ete-son-obsession.php

    • Pour l’instant donner sens et beauté à la mort volontaire est affaire de gens riches et cultivés, sauf les cas de suicides qui se veulent critique en actes (djamal char), sauf dans les suicides homicides, ce dernier cas étant tout à fait le genre de sens et de beauté dont les déshérités et les autres auraient à se passer.
      Et non, il n’y a rien de facile à aller à l’encontre de toutes les saloperies dites sur #Foucault depuis 30 ans (nihiliste, nazi, libéral), ni à celles qui ont été faites à partir d’un renversement de son travail (refondation sociale patronale, à la Kessler Ewald), saloperies dont Michéa et R. Garcia ont proposé des avatars récents à l’usage de « critiques de la critique » auxquels l’antintellectualisme sert de fond de commerce.

      Il suffit de lire pour de bon quelques cours de M.F, dont Il faut défendre la société, Les anormaux, Sécurité, territoires, population pour le savoir inassignable, y compris à une CFDT devenue gestionnaire mais qui continuait de se piquer de réflexion (poser des problèmes nouveaux à nouveaux frais).
      Les attaques du PS au début des années 80 contre le « silence des intellectuels » visaient entre autre M.F dont le pouvoir attendait des arguments à son service.

      M.F dit dans l’entretien en question que la sécu pose des problèmes, pas qu’il va, du haut de son savoir, les solutionner.

      On peut aussi taxer de point de vue aristocratique le fait de se référer implicitement au stoïcisme quant à l’attitude devant la mort, on peut mettre en cause bien des aspects, mais le réflexe actuel de rejet vis-à-vis de Foucault, c’est jouer à faire le malin en adoptant une doxa, sans lire. M.F est multiple. Son Société punitive contredit sur bien des points l’approche qu’il adopte dans Surveiller et punir, publié peu après que le cours sur la société punitive ait été donné.

      Pour revenir au début, japonais, la mort volontaire y est, pour dire vite, à la fois adéquation à une contrainte sociale (honneur) et une preuve de liberté (affirmation). Durkheim (dont l’étude a été fréquemment critiquée depuis sa parution) n’y retrouve pas ses petits (l’anomie) lorsqu’il caractérise le seppuku comme suicide fataliste, dû à la rigueur des contraintes sociales.

      On peut lire à ce sujet, La Mort volontaire au Japon, de Maurice Pinguet.
      Edit. L’article qui ouvre ce fil valorise le « choix individuel », probablement sans avoir connaissance du livre de Pinguet et de ce pan de la réalité japonaise, que les avancées du capitalisme (individualisation) ont du modifier en grand.
      J’ai connu des « suicides communistes », une haute idée de la vie impliquant que le refus d’une vie dégradée se traduise par un acte.
      Parler de « choix individuel » a au moins pour vertu de préserver la part non analysable de tels gestes.

    • Jean-Marc Mandosio
      Longévité d’une imposture - Michel Foucault -
      suivi de Foucaultphiles et foucaulâtres
      #éditions_de_l'encyclopédie_des_nuisances. 2010.

      #J-M_Mandosio est un historien, spécialiste de magie et d’occultisme au Moyen-Âge et à la Renaissance, mais il a publié sur des sujets très divers allant du #Situationnisme de Guy Debord à l’histoire du Rock’n Roll ou (pour simplifier) la #critique_de_la_Technique.

      éditions de l’Encyclopédie des Nuisances en cohérence à leur critique du monde industriel, n’a pas de site Web.
      Mais j’ai trouvé ce blog : http://anniceris.blogspot.fr/2009/07/longevite-dune-imposture-michel.htm qui peut être t’apportera des réponses @colporteur

      saloperies dont Michéa et R. Garcia ont proposé des avatars récents à l’usage de « critiques de la critique » auxquels l’antintellectualisme sert de fond de commerce.

      Je me suis laissé prendre moi aussi par Michéa qui, pour le coup lui, est un imposteur.

    • Les (non)usages du travail de Foucault sont divers, le contre sens n’est pas rare. Exemple : Refondation sociale patronale : L’éthique du bouffon, Valérie Marange
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3183

      Quand le philosophe François Ewald, colégataire de l’oeuvre de Foucault, et son compère Denis Kessler, numéro deux du Patronat, vilipendent en coeur la « démoralisation » contemporaine c’est pour faire l’éloge de l’« économie politique du risque » et du contrat social qui « trouve sa vérité dans l’assurance ». Dans le détournement de la référence à Foucault, l’éthique de la « refondation sociale » patronale se révèle ainsi une véritable éthique du bouffon.

      Un questionnement éthique n’est pas une prescription morale. M.F d’abord historien de la médecine et du pouvoir médical, n’a jamais que je sache pratiqué la prescription.

      Une sociologie foucaldienne est-elle possible ?
      http://www.morbleu.com/une-sociologie-foucaldienne-est-elle-possible/#more-828

      En tant qu’ils sont un savoir, il est tout à fait possible pour le pouvoir de faire un usage aliénant des textes de Foucault – tout comme il existe un usage émancipateur de ces mêmes textes.

      Sur Mandosio, et la grille de lecture anti-historique de l’EDN : DU TEMPS QUE LES SITUATIONNISTES AVAIENT RAISON
      http://lherbentrelespaves.fr/public/edn.pdf

    • L’abus de philosophie
      Comme la randonnée en montagne, la philosophie est une discipline qu’il vaut mieux pratiquer avec un solide équipement et un minimum d’entraînement. Il n’y a pas que les philosophes que la folie et le suicide menacent : un mauvais lecteur peut faire une bonne victime.

      Frédéric Pajak
      L’Imbécile. N°8 - janvier 2005

      @colporteur Au détour d’une recherche, je tombe sur votre très bon article. Pur hasard : je suis également l’auteur du texte de Morbleu ! cité en commentaire un peu plus haut.
      dans les commentaires de : http://anniceris.blogspot.fr/2009/07/longevite-dune-imposture-michel.html
      Je vais lire avec délectation la grille de lecture anti-historique de l’EDN : DU TEMPS QUE LES SITUATIONNISTES AVAIENT RAISON.
      @aude_v le blog se termine par .fr celui que tu signales est .my ( de mon pc, ça s’affiche quand même.)
      C’est dommage que tu n’y accèdes pas car les commentaires sont aussi intéressant que l’article.
      Sinon tu peux te procurer « Longévité d’une imposture » ici :
      http://www.librairie-quilombo.org/Longetivite-d-une-imposture-Michel-Foucault

      Ce texte est une reprise du chapitre V du recueil d’essais intitulé« D’or et de sable ». Il est révisé et augmenté d’une postface consacrée à divers exercices de foucaulâtries, en particulier celui publié par P. Veyne en 2008. J.-M. Mandosio dénonce l’imposture du discours de M. Foucault, qu’il qualifie de lourd et inconsistant, et plaide pour une réhabilitation de l’esprit critique.

    • la pensée du grand homme est si #complexe mais il doit être possible de se branler la nouille sur des sujets qui ont moins d’influence sur la vie des administréEs.

      J’aime bien ton expression @aude_v et c’est ce que je vais faire de ce pas. Bonne lecture.

    • @vanderling un complément (antérieur) à « Une sociologie foucaldienne est-elle possible ? »

      Une sociologie foucaldienne du néo-libéralisme est-elle possible ? Laurent Jeanpierre, 2006
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4136

      Contrairement au libéralisme ou au dirigisme, le néo-libéralisme se caractérise par la mise en place d’une politique de société créant les conditions d’existence d’une forme idéale, parfaitement concurrentielle, de marché et d’être humain, plutôt que par des politiques de régulation par le marché ou bien de correction voire de substitution du marché. Le néo-libéralisme est un art de gouverner par la mise en concurrence. Son premier terrain d’application est l’Etat et l’action publique elle-même.

      Nous avons souligné l’importance de l’évolution des techniques intellectuelles - en particulier ce que Foucault appelle, au détour d’un propos oral sur le néo-libéralisme, les technologies de l’aléa - dans cette transformation de l’art de gouverner : plus que dans les rationalités politiques antérieures, la connaissance de l’aléa et la maîtrise rationalisée du futur sont en effet des problèmes primordiaux pour le libéralisme. Le dirigisme et le néo-libéralisme se sont développés au vingtième siècle comme des arts de gouverner offrant des instruments plus sophistiqués, non plus seulement de connaissance, mais de maîtrise, voire d’usage des aléas. Une sociologie des techniques intellectuelles du néo-libéralisme et de leurs liaisons avec d’autres technologies de pouvoir pourrait être développée sur un modèle comparable à la socio-histoire de ces techniques, telle qu’elle est simplement esquissée par Foucault et surtout reprise, depuis deux décennies, par des travaux d’histoire des statistiques et des probabilités. Cette sociologie foucaldienne des savoirs spécialisés ayant permis l’hégémonie contemporaine du néo-libéralisme devra s’appuyer sur la sociologie des sciences et surtout des sciences sociales ainsi que sur la sociologie politique des formes de quantification et des instruments de gouvernement.

      Du même Laurent Jeanpierre, et encore à partir de Foucault, La mort du libéralisme
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3078

    • Suicide : changement de régime. Un observateur hors pair, Maurice Halbwachs, Christian Baudelot et Roger Establet
      http://www.liens-socio.org/Suicide-changement-de-regime-Un

      Quant à l’anomie, concept cardinal de la théorie durkheimienne du suicide, Maurice Halbwachs la soumet à une critique en règle. La nouvelle société qui émerge à la fin du 19ème siècle de tous les bouleversements induits par l’industrialisation, l’exode rural et le nouvel ordre économique n’est pas une société désordonnée qui ne serait régie que par les pulsions ou les initiatives individuelles. Loin d’être déréglée et anarchique, la vie sociale moderne est même plus normative que l’ancienne. Dominée par la loi du marché qui impose à chacun d’évaluer « ses prestations, ses travaux et ses efforts », elle est animée par ses rythmes propres, ses formes conventionnelles auxquelles nous devons nous plier. Les originalités dont elle ne s’accommode pas sont impitoyablement éliminées. Pire, selon Halbwachs, les gestes, les manières de pensée et de sentir des hommes sont réglementés sur un mode « plus tyrannique » aujourd’hui qu’hier et les passions sont coulées dans un moule unique. La vie sociale moderne n’est donc pas plus désordonnée aujourd’hui qu’hier, elle est seulement « plus compliquée ». Voilà qui condamne définitivement la vertu explicative du concept d’anomie, chargé chez Durkheim d’expliquer l’accroissement spectaculaire des suicides provoqués par le passage d’une société rurale, artisanale et religieuse à une société urbaine, industrielle et laïque.

      Mais c’est sans doute dans les dernières pages du livre, à propos du rôle explicatif des motivations personnelles, que se manifeste avec le plus de clarté la distance que prend Maurice Halbwachs à l’égard de Durkheim.

    • En #suisse, des associations comme #Exit et #Dignitas ont ouvert un espace de liberté autour de la #fin_de_vie, et l’aide au suicide n’est désormais punie que si elle est accordée pour un motif égoïste. Les pratiques qui se sont développées en Suisse semblent même davantage rassurer que choquer une population inquiétée par la médicalisation croissante de la mort. Les établissements médicaux-sociaux se montrent eux aussi de plus en plus ouverts sur cette question. Pourvu que l’aide soit désintéressée et que la personne souhaitant se suicider jouisse de ses pleines facultés de discernement, quelle justifie sa décision par une maladie incurable, des souffrances physiques ou psychiques intolérables, par un pronostic d’évolution fatale ou une invalidité importante, la voie est libre. Il suffit simplement de mettre par écrit sa demande de suicide, sous forme manuscrite, de trouver le médecin qui fournira l’ordonnance pour la solution mortelle (Exit et Dignitas sont là pour çà), et que le « départ » se fasse en présence de témoin(s) - le plus souvent, ce sont des membres de la famille. #Last_but_no_least - et c’est ce qui fait toute la différence avec l’euthanasie - il faut que la personne qui souhaite en finir soit capable de s’administrer elle-même la solution létale : boire une potion, tourner le robinet d’une sonde ou d’une perfusion.
      Le droit de #mourir_dans_la_dignité, le credo du docteur #Jérôme_Sobel, présentation :

      http://www.hebdo.ch/jerome_sobel_profession_docteur_40938_.html
      Exit A.D.M.D Suisse romande, Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité : http://www.exit-geneve.ch/index.html


      Exit, le film : http://youtu.be/7iNYTj_G03k

      http://dignitas.ch

      Jean-luc Roméro-Michel à propos du livre L’aide au suicide que son ami le docteur Jérôme Sobel à écrit avec Michel Thévoz

      http://www.romero-blog.fr/tag/jérôme+sobel


      Source : L’imbécile N°12 -2005 entretien avec le Dr Jérôme Sobel par Jean-François Duval

  • #Kpop is back – Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/kpop-is-back
    https://www.youtube.com/watch?list=PL3uJINgzkx5ZQtbSjXKvxdKxOgYrBmC0_&v=lpwG8f9nt4s

    La « #musique sérieuse » est une musique d’#élite, une musique élaborée pour ceux qui ont de l’argent, du temps et ce prestige particulier des « gens qui savent », « le monde », comme on disait autrefois. Le spectre des « musiques sérieuses » s’est étonnamment élargie dans la seconde moitié du 20ème siècle, chaque génération apportant à un courant musical du moment sa touche élaborée. Le jazz, par exemple, musique éminemment populaire dans les années 20-30, tout droit sortie des quartiers de relégation raciale des USA, est ainsi devenue la crème de la musique blanche intellectuelle, de celle qu’on écoute après avoir été raconter sa vie à son psy. Aujourd’hui, il y a du rock sérieux, de la house sérieuse qu’on peut écouter après 40 ans en fond sonore à la maison en plaignant les jeunes qui n’ont vraiment pas de chance c’était tellement mieux avant…

    (…)

    On vit une époque morne à crever, je ne vois pas pourquoi je me priverai de ça. C’est de la #culture de maintenant, je suis parfaitement conscient que c’est de la #lessive de maison de disque, mais je ne vois pas pourquoi je m’en priverais, c’est notre époque, et cela vient de la neuvième puissance économique mondiale, de là où on fabrique vos téléphones, vos télévisions, votre machine à laver et peut-être même aussi votre voiture. Je ne comprends pas bien, de toute façon, ce dédain pour la musique populaire.

    Et quand je vois le niveau des daubes que la bande FM française vous inflige, j’avoue, je ne vois pas d’autre explication qu’une bonne dose d’ignorance crasse pour ne pas vous mettre à la KPop, ni même à la "pop libanaise (le Liban, c’est un peu le UK du monde arabe, en musique). Et peut être même une bonne petite dose d’eurocentrisme, ben oui, les niaqwés y peuv’ pas faire des trucs bien, fokikopi, c’est pas original, hein…

  • Hand to mouth: vivre au jour le jour
    http://madjidbenchikh.fr/hand-to-mouth-vivre-au-jour-le-jour
    A propos de Hand to mouth, living in bootstrap america.

    Je vous conseille ce livre si vous lisez l’anglais, ça se lit vite, et peut-être après vous ne penserez plus tout à fait de la même façon la précarité. C’est facile de dire, de juger, « ils ne font pas assez ceci », « ils ne pensent pas assez à faire cela », « moi, blablabla ». Non, ça ne marche pas comme ça. La précarité, c’est quand on vit « hand to mouth », au jour le jour, et éventuellement si quelque chose vous fait gagner une demi-journée, bingo. Mais aussi contradictoire que cela puisse paraître, il est bien plus facile de faire des économies sur les courses quand on a de l’argent, de trouver un travail quand on en a déjà un, d’être en pleine forme quand on travail, de se cultiver et de se former quand on en a pas vraiment besoin, de penser à soi quand on n’a pas le temps de penser à soi, que quand on a la tête dans le guidon, pas d’argent d’avance et les sapes, le teint et la motivation qui inspirent la pitié…


    #to_read #livres

  • Réinventer la France | Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/madjidbenchikh2017

    Le caractère totalitaire de la Vème #république, dénoncé en son temps par Pierre Mendès-France se révèle désormais sous nos yeux : la révision constitutionnelle et l’état d’urgence nous conduisent à une hyper-présidence dans un état policier dominant une société d’où sont définitivement neutralisés tous les contre-pouvoirs.

    Nous passons du « coup d’état permanent » à l’état d’urgence permanent dans ce qui s’apparente à un « patriot act » à la française.

    Depuis juin 2015, les écoutes et le contrôle de l’internet à grande échelle, au même moment où les USA revenaient sur cette #politique adoptée du fait de sa totale inefficacité.
    Le retrait de la nationalité pour les criminels d’origine étrangère, vieille proposition du Front National, créant une #citoyenneté conditionnelle à deux vitesse.
    Le port d’arme en dehors du service et la possibilité de tirer hors de la légitime défense, une autre proposition du Front National, laisse la poste ouverte à des bavures, dores et déjà trop nombreuse, et dont ni la société en générale, ni la police en particulier, ne sortiront grandis.
    Des élus Les Républicains ont proposé l’enfermement des suspects « fiche S » sur simple décision administrative comme à Guantanamo ainsi qu’un encadrement de la #liberté de la #presse, comble d’ironie pour ces élus qui en janvier dernier célébraient cette même liberté de la presse.

    Il nous faut craindre désormais pour les libertés publiques et pour les libertés individuelles dans un état d’urgence qui réduit chacun à l’état de suspect.

    Une république agonisante

    Élu comme un progressiste modéré, il aura fallu trois ans à François Hollande pour rejoindre Guy Mollet dans une politique d’impasse et d’impuissance, là où se pratiquent toutes les compromissions aux principes élémentaires proclamés de la république : la liberté, l’égalité et la fraternité.

    Il serait vain, toutefois, de pointer la responsabilité sur un homme en oubliant ces chroniqueurs, ces écrivains, ces pseudo-philosophes, ces responsables politiques et des pans entiers de la société qui tous ensembles forment un système clos, fermé, oligarchique et conservateur masquant de plus en plus difficilement un abandon, un échec ainsi que sa soumission à une bourgeoisie avide de baisses d’impôts et de déréglementations.

    #démocratie #totalitarisme

  • De Mélenchon au FN Sciences-Po, voici la « timeline » de Davy Rodriguez
    http://rue89.nouvelobs.com/2015/10/01/melenchon-fn-sciences-po-voici-timeline-davy-rodriguez-261449

    Et surtout le commentaire qu’en fait Madjid Ben Chick (Minorités etc.)
    Commentaire au sujet d’un article de Rue89 sur Davy Rodriguez
    http://madjidbenchikh.fr/de-melenchon-au-fn-sciences-po-voici-la-timeline-de-davy-rodriguez-ru

    Comme le débat politique se limite à une perte de pouvoir par « la France », à un « problème de l’islam » et du « communautarisme », il est évident que le défaitisme de cette gauche de la gauche en conduit, en conduira de plus en plus de pans à aller vers le Front National, parti qui se propose de garantir cette unité de la république contre toutes les tentatives de divisions qui la menacent.

  • De l’offensive conservatrice et du racisme : Daniel et Valérie

    Ce que les nostalgiques de l’avant c’était mieux ne disent pas, c’est que dans les années 70, sous la présidence de Valéry Giscard d’Esteing, les fournitures scolaires sont passées à la charge des communes. Et que très rapidement les communes ont commencé à faire des économies. À partir des années 80, les enseignants ont eu recours aux polycopiés, aux stencils. Les livres comme Daniel et Valérie ont disparu.
    Accuser la méthode globale est donc un peu fort de café quand en réalité les enfants et les enseignants ont été les victimes de politiques d’économies budgétaires concernant l’année la plus importante et la plus déterminante pour un enfant, son cours préparatoire. (...)
    Daniel et Valérie était une méthode globale. Afin de pouvoir alimenter l’activité de découverte, afin de susciter la curiosité de l’enfant, afin d’en appeler à sa créativité et mobiliser ainsi toutes ses capacités (on est donc à l’opposé d’une méthode syllabique qui transforme l’enfant en une feuille blanche qu’un « maître » va remplir et policer), le livre reproduisait le monde qui entourait l’enfant, un monde connu, avec des gestes et des objets de la vie courante. Et dans la France de la fin des années 50 début des années 60 quand la méthode est apparue, ce monde était encore un monde rural, avec la ferme, la maman qui portait un tablier et une robe, un papa qui fumait la pipe et travaillait dans les champs, la chèvre, la mule et l’âne, la sortie « en ville » et la visite dans de petits commerces. Daniel et Valérie nous replonge dans une France de villages et de villes moyennes, où l’agriculture avait encore sa place. Et cela, les enfants pouvaient en parler, en discuter. Avec un instituteur réellement ouvert aux pédagogies nouvelles, toute une classe pouvait s’exprimer et devenir une agora où chaque enfant partait de son expérience pour comprendre et forger son propre apprentissage. Dans les années 60, cette collection représentait le pays tel qu’il était encore, les HLM n’avaient pas encore défiguré les paysages et, pour tout dire, même un enfant des bidonvilles où s’entassaient les immigrés pouvait s’y reconnaître, une maman qui reste à la maison et met un foulard pour aller en ville, une vie dehors…

    Mais la France a changé. J’aimerai les rencontrer, les enfants qui aujourd’hui savent ce qu’est un mulet, un âne, une chèvre, une maman en tablier et mettant un foulard pour faire les courses. D’un livre qui représentait un réel possible, on est désormais en face de la nostalgie pour un monde qui n’existe plus et dont beaucoup d’aspects dégoûteraient ses promoteurs actuels. Vous les imaginez, ces parents de classe moyenne, à la corvée de vache, en train de curer l’étable, aux labours, leurs vêtements souillés comme nous le montrent souvent les dessins ?"


    "Non, ce que nos nostalgiques aiment, c’est la France blanche, celle dont Nadine Morano se réclame et qu’elle entend protéger. C’est une certaine idée de la France, provinciale, surtout pas ouverte au monde. Figée. La nouvelle édition de la collection, « méthode traditionnelle » a supprimé toute l’originalité qui en avait fait sa force. Finis les posters, finis les tampons à colorier. Et bonjour les lignes d’écritures. Ne reste plus qu’une sorte de méthode Boscher avec l’histoire de deux bouseux d’une époque que personne ne connaît mais qui sont sensés incarner des valeurs solides, celles de la terre, car « la terre, elle, ne ment pas », comme disait le patriarche d’une autre époque où la France s’est rêvée éternelle, et blanche.

    http://madjidbenchikh.fr/de-loffensive-conservatrice-et-du-racisme-daniel-et-valerie

    #conservatisme #éducation #lecture #france #société

    • C’est le cliché inverse, tout comme il dit dans l’article « oui mais c’est pas la méthode globale qui est pourrie c’était le contexte économique et social qui faisait que… », ben son cliché de merde c’est pareil mais dans l’autre sens. La méthode syllabique était fait par des enseignants de la génération qui précédait, qui avait d’autres valeurs, souvent réac, etc, et donc on a assimilé la méthode avec le contexte social par qui elle était enseignée.

      Mais tu peux parfaitement faire la méthode syllabique en Montessori, ou avec des méthodes modernes, pas réac et pas gnangnan, il en existe plein, c’est pas méga compliqué à trouver sur internet.

      (Par exemple l’excellent Syllamots, tous les enfants que j’ai vu avec ça entre les mains, dont le mien, voulaient plus s’arrêter… Malheureusement j’ai l’impression qu’il n’est plus fabriqué et le site des deux instits qui l’ont conçu a l’air down depuis au moins un an… :(
      http://suivre-timi.blogspot.fr/2013/11/les-syllamots-jeu-de-lecture.html)

      Et #selon_une_étude ? (des études), toute chose égale par ailleurs (même envie de lire donnée aux enfants, etc), ben neurologiquement ça va diminuer les risques de dyslexie.

      Le sens et l’envie de la découverte, tu peux le donner dans le même temps par plein d’autres moyens qu’en apprenant des mots entiers trop rapidement (et en premier lieu : passer des heures à lire aux enfants, à oraliser des livres, des contes, des documentaires, complexes, avec un vocabulaire riche, c’est la base de tout).

    • Le texte m’a intéressé sur d’autres aspects que la pédagogie stricto-sensu vu que je n’y connais absolument rien. Globale, syllabique, je n’ai pas de point de vue sur le sujet.

      J’ai de la chance de venir d’une famille qui adore les mots, qui joue beaucoup avec, ce qui fait qu’on a tous su lire facilement, sans efforts et dans le jeu et ce avant d’être à l’école - pour plein de raisons pas vraiment liées à notre milieu socio-économique, ni à nos systèmes cognitifs hein, mais plutôt à la génération de mes parents - qui, si ils ont arrêté l’école à 14 ans, ont toujours lu, y compris à haute voix entre eux et surtout pour nous - parce que bon, la télé avait pas la même place (mais ma grand-mère n’arrêtait pas de répéter que les premiers mots que j’ai lu c’était quand on regardait ensemble les chiffres et les lettres), que ce sont des cruciverbistes et qu’ils connaissent plein de poèmes par cœur - et qu’ils partagent de longs moments joyeux en se les récitant.

      Je ne sais pas ce qu’il faut faire avec les gamins, sur ce sujet, je fais comme mes parents : on va à la bibliothèque, on a des livres parce que c’est rigolo, on lit à haute voix, on a le droit de lire au lit avant de dormir, on lit ce qu’on veut, on fait des blagues avec les mots et on cherche le sens des mots dans le dictionnaire quand on sait plus. Le reste m’échappe franchement...

  • Le coeur de l’hiver | Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/le-coeur-de-lhiver

    Elle est belle, la république… Elle est devenue l’instrument d’une mise au pas des #libertés acquises et des #droits sociaux obtenus en plus de 100 années de #luttes par une #gauche qui ne voyait en elle que l’outil par lequel la #démocratie avancerait. Elle est désormais la fin de toute chose. Toute velléité d’organiser la #société sur ses propres revendications est assimilée à du communautarisme, la gauche utilise aujourd’hui les mêmes termes que la droite à l’époque où François Mitterrand promettait de donner du pouvoir aux régions, des droits aux homosexuels, renforcer les droits des femmes, légaliser les sans-papiers. Il faut bien avoir en tête que ce programme n’était pas le programme de Mitterrand, mais c’était le résultat d’années de luttes régionales, des homosexuels, des femmes et des premiers mouvements de travailleurs immigrés qui s’étaient imposés comme conditions à remplir par le candidat pour être élu.
    Il n’y a pas de gauche possible sans société civile forte, autonome, sans mouvements qui revendiquent sur leurs propres bases, et c’est au politique de traduire cette autonomie en #politique. Cette autonomie de la société sur le politique, c’est l’exercice même du pouvoir, c’est convaincre son voisin, parce que je le connais, il me connait et c’est la meilleure base de discussion. Regardons la situation ridicule de ces femmes voilées à qui on veut bientôt interdire de travailler avec un voile, d’aller chercher leurs enfants à l’école. Dans un pays qui s’apprête à relaxer un violeur célèbre, dans un pays où la différence de salaire entre hommes et femmes avoisine les 30%. Dans une démocratie réelle, c’est unies, voilées ou pas, que les femmes avanceraient leur agenda, à commencer par, qui sait, une peine de prison pour les patrons qui ne respectent pas l’égalité salariale. Cette laïcité tant rabâchée et mise en avant comme le b-a-ba de la #république n’est qu’une diversion. Nous sommes sommés de mettre notre destin entre les mains de politiques… Joli résultat…