Quatre élus français ont rencontré Bachar Al-Assad en Syrie

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  • Syrie : quatre élus français ont rencontré Bachar Al-Assad à Damas
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    C’est une brèche dans la muraille dressée par les autorités françaises entre elles et Damas. Mardi 24 février, pour la première fois depuis que le régime Assad a été décrété infréquentable en 2012, une délégation parlementaire française s’est rendue en catimini dans la capitale syrienne. Elle y a rencontré le président Bachar Al-Assad, grand ordonnateur de la répression qui a fait des dizaines de milliers de morts depuis 2011, au grand dam du Quai d’Orsay, qui s’est nettement dissocié de cette initiative. « On a vu Bachar Al-Assad ce matin. Plus d’une heure. C’était très direct. Je vais faire passer les messages là où il faut, comme il le faut », affirme le député (UMP, Yvelines) Jacques Myard, membre de la délégation, joint par Le Monde.

    Selon les informations du Monde, les élus français, au nombre de quatre, emmenés par Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne et président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée nationale, se sont aussi entretenus avec le président de l’Assemblée du peuple, Mohamed Jiham Laham, et avec le mufti de la République, Ahmed Badreddin Hassoun. Très peu d’informations supplémentaires ont filtré sur leur visite, organisée dans la plus grande discrétion et qui doit s’achever mercredi 25 février, en fin de journée. M. Bapt n’a pas donné suite aux appels répétés du Monde.

    La démarche des quatre élus s’est attirée la réprobation immédiate du ministère des affaires étrangères, qui a rappelé la ligne diplomatique française, prohibant tout contact avec le pouvoir syrien. « Cela n’engage en rien la politique extérieure de la France, insiste avec agacement un diplomate. Ils ne nous ont pas demandé notre avis et ne vont pas à Damas à notre demande. Notre ligne est inchangée : on ne parle pas à Bachar. » Une politique instaurée en mars 2012, alors que le régime était aux abois, et qui s’est concrétisée par deux mesures couperets : la fermeture de l’ambassade française à Damas et le renvoi, deux mois plus tard, de la représentante de Syrie à Paris.

    Mais depuis cette date, avec l’aide de ses alliés iraniens et russes, le président Assad a partiellement retourné la situation en sa faveur. L’enlisement de l’insurrection, sa contamination par des groupes radicaux et la montée en puissance du groupe Etat islamique (EI) mettent à rude épreuve la détermination française. Les attentats du mois de janvier à Paris, ont encore accru la pression sur le Quai d’Orsay et l’Elysée.