La parisienne, cette arlésienne - Libération

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  • La Parisienne, cette arlésienne - Libération
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    E­­­­­lle fait du Vélib’ et fume en terrasse. Elle écrit au bistrot et cultive le chic sans effort. Elle vit avec un graphiste et dîne chez Clamato. Elle boit du vin corse et fait du 36. Elle aime le café cortado –elle en a bu d’excellents à Montréal. Elle déteste le XVe arrondissement et les vêtements Desigual… On pourrait gloser à l’infini sur la figure de « la Parisienne », cette version chic et libérée du bobo des années 2000. Mais­­­­­­­­­ c’est inutile car tout le monde le fait déjà.

    L’écrivain Jean-Louis Bory avait beau dire que « la Parisienne est un animal légendaire. Comme la licorne. Sans que personne ne l’ait jamais vue, tout le monde la connaît », cela n’empêche pas les livres sur la question de s’écouler comme des petits pains. Le dernier en date s’intitule How to Be Parisian Wherever you are : Love, Style and Bad Habits (1), et comme les autres il surfe sur ce thème particulièrement vendeur – surtout à l’étranger – de la Parisienne stylée.

    En 2010, déjà, Inès de la Fressange nous livrait ses conseils maison avec la Parisienne (plus d’un million d’exemplaires écoulés et une vingtaine de traductions, selon son éditeur Flammarion). Au fond, peu importe le flacon car ces livres racontent tous la même histoire : celle d’une femme naturellement élégante et mince, libérée et mutine, insolente et bavarde, intello et frivole. Une femme aux phrases définitives et aux passions éphémères. De Casque d’or à Sarah Bernhardt, de Cléo de Mérode à Colette, de Mistinguett à Joséphine Baker, de Simone de Beauvoir à Loulou de la Falaise, toutes correspondent à ce mythe, dont la puissance n’a pas d’équivalent dans le monde (même l’image, pourtant tenace, de la New-Yorkaise célibataire et workaholic ne lui arrive pas à la cheville).

    #mode #poids #mythes