• http://rue89.nouvelobs.com/2015/02/27/wim-hof-lincroyable-homme-glace-froid-tout-appris-257948
    Wim Hof, l’incroyable homme de glace : « Le froid m’a tout appris »

    En 2008, il y a eu un effet boule de neige sur l’intérêt que portaient les scientifiques au phénomène, tout comme dans les médias de masse plus de dix ans auparavant. Des chercheurs de l’université de Maastricht se sont demandé si les capacités de Hof découlaient d’une concentration élevée de tissu adipeux brun riche en mitochondries, aussi connu sous le nom de graisse brune. Une fois métabolisé, ce tissu encore peu connu peut rapidement réchauffer le corps : il permet également aux nouveau-nés de ne pas succomber au froid à la naissance.

    Habituellement, la plupart des cellules de graisse brune disparaissent pendant l’enfance, mais les biologistes de l’évolution pensent que les premiers humains ont dû stocker une plus grande quantité de cellules adipeuses brunes pour résister aux milieux extrêmes.
    Les scientifiques ont constaté que Hof possédait toujours une concentration extrêmement élevée de cette graisse à 55 ans, assez pour pouvoir produire cinq fois plus d’énergie qu’un homme classique de 20 ans. Ce taux anormalement élevé est vraisemblablement le résultat de son exposition à maintes reprises au froid.

    La graisse brune est peut-être la structure organique qui manque à l’homme et le sépare de la nature. La graisse blanche stocke les calories excédentaires, que le corps n’a tendance à brûler qu’en dernier recours. En réalité, s’il est si difficile de perdre la graisse de notre ventre ou notre taille, c’est parce que le corps est programmé pour faire des réserves d’énergie : il brûlera en priorité les muscles pour créer chaleur ou énergie avant de s’attaquer à la graisse blanche. C’est différent pour la graisse brune. La plupart des gens en créent automatiquement en environnements froids. Le corps détecte les températures extrêmes et commence à faire des réserves de mitochondrie.

    Selon Hof, lorsque la graisse brune est activée, les mitochondries entrent dans la circulation sanguine et modifient le métabolisme de la graisse blanche pour générer de la chaleur.

  • Le Truvada, « révolutionnaire » contre le VIH ? A quatre détails près - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2015/02/27/truvada-revolutionnaire-contre-vih-a-quatre-details-pres-257929

    « Des résultats presque parfaits », écrit Libération, « un médicament révolutionnaire », titre iTélé, quand Ouest-France parle d’un « traitement préventif efficace contre le VIH ». Les médias sont emballés par les résultats définitifs de l’essai dit Ipergay, dévoilés le 24 février à Seattle aux Etats-Unis. Et on les comprend.

    Lancée en janvier 2012 en France par l’Agence nationale de recherche contre le sida (ANRS), l’étude Ipergay a été menée sur 414 hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), très exposés au risque d’infection par le VIH par leurs pratiques sexuelles, et séronégatifs. Le but : tester le traitement anti-VIH pris par les séropositifs, mais cette fois-ci comme outil de prévention pour les séronégatifs.

    Les volontaires de cette expérimentation ont donc été divisés en deux groupes. Le premier devait absorber le médicament Truvada (qui associe ténofovir et emtricitabine) avant et après chaque rapport sexuel. Le second groupe, lui, se contentait du placebo.

    Après deux ans d’expérimentation, cette étude a montré [PDF] qu’il y avait 86% de réduction du risque de contamination par le VIH. Seize personnes ont été contaminées sur les 414 volontaires, mais seulement deux d’entre elles appartenaient au groupe Truvada et ont admis ne pas avoir pris le médicament avant leur rapport sexuel non protégé.

    Ces conclusions suscitent donc beaucoup d’enthousiasme dans la lutte contre le VIH. En prenant ce comprimé régulièrement, certains gays habitués aux rapports sexuels fréquents et non protégés pourraient échapper au VIH.

    Oui, mais l’ANRS et Aides qui soutient également cette étude et milite pour commercialiser le Truvada en France, n’ont pas vraiment insisté sur quelques détails... qui nuancent, pour certains, le résultat de cet essai.

    Avec notamment ce passage intéressant :

    « Ils ont eu beaucoup de mal à recruter des volontaires en France et ont même dû s’associer au Canada pour obtenir 414 personnes. Aujourd’hui, ils arrêtent de recruter. C’est quand même très étonnant pour une étude qui était censée s’achever en 2016. »

    Joint par Rue89, le Pr Jean-Michel Molina, qui a coordonné l’étude, met en avant l’« éthique » pour expliquer ce choix :

    « Le comité indépendant a recommandé l’arrêt du bras placebo [du groupe recevant un placebo, ndlr] et la mise à disposition du Truvada à la demande pour tous les participants.

    Cette recommandation a été rapidement mise en place après avis de l’ANRS et du conseil scientifique de l’essai. Il n’était en effet plus éthiquement acceptable d’inclure de nouveaux participants qui auraient pu recevoir un placebo et le recrutement dans l’étude s’est interrompu sans que nous n’ayons eu besoin d’inclure les 1 900 participants initialement prévus. »

    Mais si les associations liées à Ipergay vantent un très bon résultat, les études antérieures étaient beaucoup moins optimistes.

    #SIDA #prévention #médecine #éthique #placebo #MST