Denise Helly, La peur de l’Islam

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  • Denise Helly, La #peur de l’Islam
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    Cet #article trace un portrait du #contexte économique et socio-politique de l’émergence de #préjugés islamophobes, principalement en Europe. Partant de la réaffirmation de l’#idéologie libérale après 1945, qui se voulait garante des droits des #minorités nationales, ethniques et raciales, l’auteure identifie certains des facteurs qui ont mené à une réaction des majorités à leur endroit et à un renforcement de l’#ethnocentrisme. Ces facteurs incluent la résistance au pluralisme culturel (qui transforme irrémédiablement la société majoritaire) et la perte de statut social de la classe moyenne résultant de la #globalisation économique. L’auteure identifie également certaines raisons pour lesquelles les #musulmans constituent une cible de choix du sentiment d’animosité des majorités : l’importance démographique de cette minorité ; leur faible capacité d’organisation et de mobilisation ; la peur de l’#Islamisme politique depuis la révolution Iranienne en 1979 ; la fin du contrôle répressif des tensions internes dans les régions dépendantes de l’Union soviétique depuis sa chute en 1989 ; enfin, l’intérêt pour l’occident des ressources énergétiques du Moyen-Orient. L’auteure identifie ensuite certaines des croyances modernes que la présence de l’Islam met en cause, alimentant de ce fait l’#islamophobie : le schème de la rationalité, voulant que la religion en tant qu’archaïsme intellectuel ne peut subsister dans une #société moderne ; le schème de la sécularisation inévitable, mis en cause par la persistance des croyances religieuses ; l’idée d’une opposition nécessaire de l’État à la #religion ; la conception d’une menace sur la souveraineté populaire par le pouvoir judiciaire (qui protège les minorités culturelles) ; enfin, la perception de l’Islam et des religions en général comme foncièrement oppressifs envers les femmes.