Clara Zetkin Internet Archive

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  • Seenthis, j’aimerais avoir ton avis sur la pertinence et l’actualité (ou non) du texte de Clara Zetkin, d’août 1923, sur les racines du fascisme.

    Clara Zetkin : Fascism (August 1923)
    https://www.marxists.org/archive/zetkin/1923/08/fascism.htm

    Fascism, with all its forcefulness in the prosecution of its violent deeds, is indeed nothing else but the expression of the disintegration and decay of capitalist economy, and the symptom of the dissolution of the bourgeois State. This is one of its roots. Symptoms of this decay of capitalism were observed even before the war. The war has shattered capitalist economy to its foundation, resulting not only in the colossal impoverishment of the proletariat, but also in deep misery for the petty bourgeoisie, the small peasantry and the intellectuals. All these elements had been promised that the war would bring about an amelioration of their material conditions. But the very opposite has happened. Large numbers of the former middle classes have become proletarians, having entirely lost their economic security. Their ranks were joined by large masses of ex-officers, who are now unemployed. It was among these elements that Fascism recruited quite a considerable contingent. The manner of its composition is also the reason why Fascism in some countries is of an outspoken, monarchist character. The second root of Fascism lies in the retarding of the world revolution by the treacherous attitude of the reformist leaders. Large numbers of the petty bourgeoisie, including even the middle classes, had discarded their war-time psychology for a certain sympathy with reformist socialism, hoping that the latter would bring about a reformation of society along democratic lines. They were disappointed in their hopes. They can now see that the reformist leaders are in benevolent accord with the bourgeoisie, and the worst of it is that these masses have now lost their faith not only in the reformist leaders, but in socialism as a whole. These masses of disappointed socialist sympathisers are joined by large circles of the proletariat, of workers who have given up their faith not only in socialism, but also in their own class. Fascism has become a sort of refuge for the politically shelterless. In fairness it ought to be said that the Communists, too – except the Russians – bear part of the blame for the desertion of these elements to the Fascist ranks, because our actions at times failed to stir the masses profoundly enough. The obvious aim of the Fascists, when gaining support among the various elements of society, must have been, as a matter of course, to try and bridge over the class antagonism in the ranks of their own adherents, and the so-called authoritative State was to serve as a means to this end. Fascism now embraces such elements which may become very dangerous to the bourgeois order. Nevertheless, thus far these elements have been invariably overcome by the reactionary elements.

    • Je sais pas ce que dirait seenthis dit. Et n’ai guère de réponses. Je signale qu’on trouve La lutte contre le fascisme , de Clara ZETKIN (en V.F)
      https://bafstrasbourg.files.wordpress.com/2018/01/c-zetkin-la-lutte-contre-le-fascisme-1923.pdf

      C’est sans doute toujours actuel de dire que le fascisme fait son lit dans la défaite « ouvrière ». Ce qui m’a parue étonnant dans ce texte c’est qu’elle tient davantage compte des faiblesses de la sociale démocratie allemande en général (et de la « classe moyenne ») que de l’écrasement des Conseils, ( et par là des classes ouvrières, en Allemagne, en Hollande, en Italie).
      Il me semble que ses apports principaux sont ailleurs (libération des femmes, non sans paradoxes), malgré l’intérêt de ce récit sur la montée du fascisme soit pas loin nul. Elle a été par ailleurs d’un léninisme plus discipliné qu’inventif (contre Trotsky par exemple, autre version du léninisme). Si il y a des mentions de l’ambiance affective qui prévaut du côté de ce que le dogmatisme nomme « superstructure » (ou « idéologie », sans donner trop de crédit aux sensibilités), elle manque à dire ce que d’autres ont pu souligner ensuite, au premier rang desquels Reich ( La psychologie de masse du fascisme ), la jouissance dans le repli sur une structure sadomasochiste.

      Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie mais son évolution par temps de crise. a écrit Brecht, c’est le point de vue marxiste à l’os, qui reste vrai il me semble (le fascisme à la rescousse du capitalisme « ordinaire »). Et pourtant aujourd’hui la démocratie a déjà triomphé des poussées révolutionnaires (elle est le triomphe de la contre révolution). De quelle crise de la démocratie parle-t-on alors ?

      Je ne sais ce que diraient des marxistes (@recriweb ?)

      Six millions et demi de débiles et de fous furieux qui sans interruption réclament à grands cris à pleine gorge un metteur en scène. Le metteur en scène viendra et les enfoncera définitivement dans l’abîme. Thomas Bernhard

      Désir d’argent, désir d’armée, de police et d’Etat, désir-fasciste, même le fascisme est désir. Deleuze et Guattari

      Sur la psychologie de masse du fascisme, Jean-Marie Brohm
      http://1libertaire.free.fr/Brohm02.html

      #imaginaire #fascisme

  • On a vu « Bande de filles » la veille de la Journée internationale de la femme
    http://www.berlinonline.de/kino/film/bande-de-filles-omu-9742


    C’est un film qui impressionne par le jeu de ses actrices et qui désole par son contenu rétrograde.

    Marieme lebt mit ihrer Familie in der Pariser Banlieue. Sie muss sich von ihrem großen Bruder herumkommandieren lassen und sich um ihre kleine Schwester kümmern, eine andere Perspektive sieht sie nicht. Als sie in eine Mädchengang aufgenommen wird, ändert sich für sie alles. Sie schwänzt die Schule, heißt von nun an Vic und ist bei Kleinkriegen mit rivalisierenden Banden dabei. Sie wagt nun auch auf ein selbstbestimmtes Leben zu hoffen.

    Il y a 104 ans le mouvement féministe prolétaire se bat pour l’émancipation de la femme par la lutte pour l’émancipation du prolétariat. Les revendications des femmes des milieux aisés ne vont pas assez loin pour les femmes socialistes car elles savaient que ce ne sont pas le droit de vote et quelques changement de lois qui vont les sortir de la misère et les libérer des tyrans domestiques. Pour elles sans socialisme il n’y a pas de liberté possible .

    La trame de « Bande de filles » se révèle comme argumentation involontaire pour cette position lors ce que la réalisatrice ne propose que le mariage en unique solution à son personnage principal. L’alternative se présente comme un vide absolu et abyssal, les autres voies d’issue esquissées au courant du film ayant été refusées par la protagoniste.

    Pourtant, dans la réalité, il y a bien des associations de quartiers, des militantes politiques et tous ces autres « acteurs » qui constituent la vie sociale même de la pire des cités. Ou bien on va à Paris. Les filles le font bien plusieurs fois dans le film. Il n’y a pas d’excuse pour cette omission, juste une explication dans WIkipedia.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9line_Sciamma

    Issue d’un milieu aisé d’origine italienne, Céline Sciamma a suivi une formation de scénariste à la Fémis.

    « Bande de filles » contient une trame sous-jacente qui défend le pouvoir de la classe bourgeoise. Dans son discours noir-féministe apparent se cache une assez forte dose de mépris et de lutte de classe contre les filles d’ouvrières.

    Pourquoi ne font-elles rien d’autre, se dit-on en regardant le film. Au début déjà la voix d’une einseignante nous l’explique : tu aurais dû te décider plus tôt à travailler si tu voulais passer en deuxième. Même dans des conditions difficiles il ne faut pas lâcher, il faut être conséquent pour réussir. On explique au spectateur : voici quatre filles qui ont choisi de ne pas jouer le jeux parce qu’elles sont trop bêtes, trop molles, alors qu’elles paient le prix.

    Finalement ce film fait semblant d’exprimer de l’empathie pour ses protagonistes, en réalité il les déteste. Dommage, il aurait pu nous donner une idée de la vraie force libératrice des jeunes.

    Je trouve encore pire que sous prétexte d’une perspective noire-féminine il défend un discours réactionnaire. Ce n’est pas en changeant la couleur de peau et le sexe des personnage qu’on devient progressiste - est-ce que Obama et Merkel ont contribué à améliorer le sort des défavorisés ?

    International Women’s Day : Who was Clara Zetkin ?
    http://www.theguardian.com/theguardian/from-the-archive-blog/2012/mar/08/clara-zetkin-international-womens-day

    As International Women’s Day is celebrated around the globe, we look back through the archives at the woman who organised the first one in 1911

    Des textes de Clara Zetkin [de]


    https://www.marxists.org/deutsch/archiv/zetkin/index.htm
    [en]
    https://www.marxists.org/archive/zetkin

    Origines de la Journée internationale de la femme
    http://www.un.org/fr/events/womensday/history.shtml

    1911 : À la suite de la décision prise à Copenhague l’année précédente, la Journée internationale de la femme a été célébrée pour la première fois, le 19 mars, en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, où plus d’un million de femmes et d’hommes ont assisté à des rassemblements. Outre le droit de voter et d’exercer une fonction publique, elles exigeaient le droit au travail, à la formation professionnelle, et la cessation de la discrimination sur le lieu de travail. Moins d’une semaine après, le 25 mars, le tragique incendie de l’atelier Triangle à New York a coûté la vie à plus de 140 ouvrières, pour la plupart des immigrantes italiennes et juives. Cet événement a eu une forte influence sur la législation du travail aux États-Unis d’Amérique, et l’on a évoqué les conditions de travail qui avaient amené cette catastrophe au cours des célébrations subséquentes de la Journée internationale de la femme.

    #film #femmes