En bossant, hier, j’ai écouté ce débat un peu distraitement :
▻http://pluzz.francetv.fr/videos/ce_soir_ou_jamais.html
Thème : la révolution du féminin a-t-elle déjà triomphé ?
En fait, par moments, ça va plus loin et plus large que cette question (difficile à situer et à piger dans ses présuppositions d’ailleurs).
Alors comme tous les débats c’est infiniment pénible, c’est l’échevèlement permanent du discours, ça part dans tous les sens dans un bordel de première bourre, tout le monde gueule, se coupe, crie, sur-crie, cause à qui mieux mieux et le plus fort possible, réagit à l’affect, ramène tout à son petit niveau quand c’est pas à sa petite personne et puis surtout ceux et celles qui auraient véritablement quelque chose à dire et qui pourraient le dire clairement, intelligemment et sans vergogne comme Geneviève Fraisse et Marie-Hélène Bourcier (de ce que j’ai compris, il -ou ile ? ou el ? ou îlle ce serait pas mal- est en train de changer son prénom mais de ce que j’ai pu en entendre dans des documentaires c’est un merdier administratif de type soviétique ++) sont artificiellement mis en face de zozos absolus qui s’arrogent, à tort et à travers, le droit de parler, à tort et à travers. Et c’est juste cette frontalité là qui leur sert de légitimité, comme dans tous les débats. Il faudra donc supporter une sorte de demi-duchesse prétentieuse (Bidule Levet) toute fiérote de s’introniser philosophe quand seul un pauvre concours et deux trois paires de bonnes notes l’y autorisent et pleurant les grands archétypes naturalistes de la féminité perdue à grands renforts de courcaillements traînants, et un couillon de premier ordre qui vient, tout pareil, nous agiter sous le nez une fantasmatique martyrologie masculine savamment étayée sur, tindin, des pubs et des expériences de cabinet personnelles (Truc Clerget). Mais, à plusieurs moments, Marie-Hélène Bourcier (qui gagne là de loin la palme de l’intelligence et pas seulement théorique) dit des choses remarquables : non seulement il (ile, îlle ?) envoie péter la rhétorique maniérée du débat, mais pointe surtout, pour la question des genres et des transsexes, le risque permanent de la réindexation (sic). Ca l’amène à penser tout ça comme une prolifération et invention infinie (sic aussi ou à peu près) des genres et des sexes, souplement, politiquement, au plus près du désir et surtout sans que ce soit sans cesse doublé par une grille analytique ou une taxinomie, bref, par une perpétuelle réflexivité classificatrice. Ca a l’air de rien peut-être mais on dirait bien que c’est pourtant fondamental pratiquement. En tout cas ça lui (luie ? loui ?) permet de théoriser -et vivre- ça au plus près des mélanges réels, de façon apparemment joyeuse, sans se raconter d’histoires et sans l’esprit de sérieux justement si lourd qui découle de toute indexation, même quand elle est critique. Geneviève Fraisse avait l’air de dire en substance la même chose quand elle parlait de sortir des philosophies de l’identité et de penser les mélanges (sic de chez sic) de genres, mais après, j’ai pas compris et c’était fugace, les deux avaient l’air de s’opposer justement sur cette question de l’identité avec un texte de je-ne-sais-plus-qui à l’appui, c’est vraiment dommage parce que c’est là que ça commençait à croustiller...
Enfin bon en tout cas, par fragments, dans les petits coins, il doit y avoir des choses à en tirer.
(la rediff est disponible jusqu’à vendredi pas plus)