Seuls ensemble - Mon blog sur l’écologie politique

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  • Instagram, Facebook : Jeunes et réseaux sociaux, clap de fin ?
    https://www.femina.fr/article/instagram-facebook-jeunes-et-reseaux-sociaux-clap-de-fin

    Certes, ils quittent Facebook, un « truc de vieux » – comprendre « un truc de parents » – pour Gabin, 17 ans. D’après une étude Diplomeo publiée en 2019, c’est un fait : le réseau social aux 2,5 milliards d’utilisateurs dans le monde, dont 37 millions en France, n’attire plus les ados. Près de 17 % des jeunes Français confient avoir supprimé Facebook de leur smartphone, 22 % chez les 16-18 ans et 15 % chez les 19-25 ans. Plus surprenant, ils auraient aussi tendance à bouder leur smart-phone et même à quitter Instagram et Snapchat. « Je n’y crois pas ! » tranche la mère de Gabin. Et pourtant… Tous les jeunes ne forment pas un groupe uniforme de « digital natives » (enfants du numérique) scotchés à leur portable. Certains, en effet, se déconnectent et d’autres refusent d’être trop connectés.
    Les prémices du ras-le-bol

    Une étude publiée en 2018 dans le quotidien britannique The Guardian avait déjà confirmé cette tendance, précisant même que 63 % des collégiens et lycéens britanniques seraient contents si les réseaux sociaux n’avaient jamais été inventés ! Parmi eux, Amanuel, une lycéenne de 16 ans, qui expliquait : « Sur Instagram, je présentais comme la plupart des gens une version malhonnête de moi-même. » Mais aussi Sharp, 13 ans : « Je préfère ne pas savoir ce que les autres pensent de moi. » Et en France ? « Je préfère passer mon temps dans le monde réel plutôt que sur mon téléphone, assure Khady, 19 ans, qui, au passage, confie avoir rencontré une situation de cyberharcèlement quand elle était au collège. Forcément, ça m’a vaccinée… » Les jeunes se déclarent rarement anti-réseaux sociaux sans un déclic. Parfois, la prise de conscience peut aussi prendre du temps. Quand, pour leur livre-enquête Portables : la face cachée des ados (Flammarion), les journalistes Céline Cabourg et Boris Manenti ont rencontré des centaines d’ados, ceux-ci s’interrogeaient moins sur une possible déconnexion que sur leurs usages hyperconnectés. « Mais c’était en 2016 », nuance Boris Manenti. Depuis, une enquête de l’institut de recherche Ampere Analysis, menée auprès de 9 000 internautes, a confirmé que les 18-24 ans avaient considérablement changé d’attitude à l’égard des médias sociaux en peu de temps. Alors que 66 % de cette tranche d’âge étaient d’accord en 2016 avec l’affrmation « les médias sociaux sont importants pour moi », ils ne sont plus que 57 % en 2018.

    Une saturation observée par Anne Cordier, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication et auteure de Grandir connectés (C & F) : « Depuis sept ans, je surveille l’évolution d’une quinzaine de jeunes, actuellement âgés de 24 ans et plutôt issus de milieux défavorisés. Tous évoquent depuis leurs 17 ans ce flux d’informations qui les bombarde, des diffcultés à se concentrer, ainsi que le désir de renouer avec des liens qu’ils estiment plus authentiques. Ils ont commencé par mettre en place des rituels de déconnexion très ponctuels, comme “oublier” le portable dans une autre pièce lorsqu’ils travaillent ou le retourner pour être tranquilles et ne pas être dérangés par les alertes de notifications. Une jeune fille me confiait : “C’est comme la glace. Quand on en mange trop et que l’on a fait le tour de tous les parfums, on frôle l’indigestion !” »

    La chercheuse Mary Jane Kwok Choon montre ainsi que tous les étudiants qui ont déconnecté finissent certes par revenir sur les réseaux sociaux au bout de cinq à quatorze jours mais toujours plus « responsables ». « Par exemple, ils “nettoient” leur profil sur Facebook ou ailleurs, veillent à ne pas être identifiés sur les photos, à moins publier ou à moins “liker” les statuts des autres », détaille Anne Cordier, pour qui la déconnexion absolue serait au fond un fantasme d’adulte. Lola, 18 ans, qui organise régulièrement chez elle des soirées détox digitale pour doper l’ambiance, l’a bien compris : « On éteint nos portables… seulement après avoir prévenu nos parents qui pourraient s’inquiéter ! » sourit-elle. D’après un rapport américain**, quatre adolescents sur dix ont peur que leur père ou leur mère soit « accro » au portable !

    #Médias_sociaux #Culture_numérique #Anne_Cordier #Adolescents

    • à 20 piges je détestais les forums et refusais d’avoir un mail. En vrai l’équation sous-jacente jeune-alors-devrait-aimer-la-tech n’a évidemment aucun fondement, à part la tech qui se croit jeune parce que toujours plus neuve.

    • Je me souviens un jour d’une couv de Télérama sur « les jeunes » : n’étaient figurés que des appareils électroniques. J’étais encore à peu près jeune à l’époque, et je ne comprenais pas pourquoi il n’y avait pas de bières et de capotes sur leur couv de vieux cons néophiles.

      Sinon Sherry Turkle a déjà pas mal parlé de jeunes et des réseaux sociaux : saturation, angoisse liée à l’image, déconnexion, tout y était en 2012.
      http://blog.ecologie-politique.eu/post/Seuls-ensemble

  • InRealLife (2013) a 1h30 British documentary (BFI), by Beeban Kidron

    –-> Have we outsourced our children to the Internet ?

    ​I​nRealLife takes us on a journey from the bedrooms of British teenagers to the world of Silicon Valley, to find out what exactly the internet is doing to our children​

    Subjects touched:
    – How internet porn addiction changes kid’s perception of love
    – The impact of gaming industry
    – Privacy (briefly) ; “I share therefore I am”
    – Facebook, obviously

    People appearing:
    Sherry Turkle (cfr “Alone Together: Why We Expect More from Technology and Less from Each Other” (recently also available in French))
    Nicholas Negroponte (MIT Media Lab)
    Nicholas Carr (cfr “The Shallows: What the Internet Is Doing to Our Brains​”​)
    Maggie Jackson (cfr “Distracted: The Erosion of Attention and the Coming Dark Age​”)
    Andrew Blum (cfr “Tubes: A Journey to the Center of the Internet​”)
    Danah Boyd (cfr “It’s Complicated - The Social Lives of Networked Teens​”)
    Jimmy Wales (Wikipedia)
    Daniel Solove, privacy expert (cfr “Nothing to Hide: The False Tradeoff Between Privacy and Security​”)​​​
    Clifford Nass (cfr “The Man Who Lied to His Laptop: What Machines Teach Us About Human Relationships​”)
    Julian Assange (Wikileaks)
    Cory Doctorow (SF writer, cfr “Little Brother”, “Homeland”​)

    ​quote:
    Facebook is a giant behaviourist casino designed to teach you to undervalue your privacy

    Clay Shirky (cfr “Here Comes Everybody: The Power of Organizing Without Organizations​”)

    At some point towards the end there is an interesting comment form MIT Media Lab director Joi Ito. He remarks that human beings develop an immune system by getting exposed to “bad stuff”, getting sick, falling, hurting your knee, eating dirt etc. It is a series of failures and learning how to overcome them.
    If you overprotect they become very fragile human beings.

    Now, Ito remarks, Internet can also be scary and has its dangers and perhaps in a similar sense it is good we get exposed to it, as opposed to not letting our kids use social media and over protect them.

    It is an interesting thought worth considering, but then the next fragment in the documentary gives it a blow it by showing the story of a 14 year old kid who died after being bullied over internet. (a medium which facilitates bullying).

    Anyway.
    Compelling documentary, always stimulating to listen the above mentioned people, but it just scratches the surface, albeit enough to make you think.

    ​Trailer:
    https://www.youtube.com/watch?v=71pXYIwYpaU

    Website:
    http://inreallifefilm.com/press