Les chômeurs, premières victimes de la solitude | La-Croix.com

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  • Les #chômeurs, premières victimes de la solitude | La-Croix.com - France
    http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-chomeurs-premieres-victimes-de-la-solitude-2015-03-11-1289845

    L’étude révèle bien d’autres inégalités sociales face à la #solitude. Le niveau d’étude est l’un des facteurs les plus discriminants : 23 % des personnes dépourvues de diplôme se sentent seules, contre 13 % de celles qui ont un bagage dans le supérieur. On retrouve le même type d’écart entre les ouvriers (20 %) et les cadres (12 %). Les quartiers riches semblent relativement à l’abri du sentiment de solitude (8,6 % des habitants) par rapport aux quartiers pauvres (21 %), de même que les zones urbaines abritant des classes moyennes (7,9 %) : « Cela montre à quel point la mixité sociale joue dans la préservation du lien », ajoute Serge Paugam.

    Marrant qu’il faille toutes ces années pour découvrir cette réalité décrite par les principaux intéressés depuis longtemps. Un clou de plus à leur cercueil : quand ils parlent de ce qu’ils vivent, ils sont, comme d’habitude, inaudibles et invisibles. Non, il faut des types inclus, intelligents et bankables pour dire que les chômeurs sont les parias de cette société. Qu’ils crèvent avant tout de leur manque absolu d’argent et d’inclusion, qu’ils n’ont pas les moyens d’entretenir une amitié ou un⋅e petit⋅e ami⋅e, pas plus que de bouffer correctement ou de se soigner quand il faut, ou de se distraire, ou de s’instruire. Non, c’est déjà tout juste s’ils ont les moyens de payer leur taulier, la plupart du temps, ils n’ont même pas de quoi se déplacer ou se chauffer, mais ils doivent sauter comme des cabris dans leurs efforts soutenus et répétés de recherche d’emploi et de ramassage de silence et de refus.
    Oui, ils sont seuls, pauvres, malades, ils crèvent plus vite que les autres et en plus, ils sont stigmatisés par le reste de la société.
    Ils ne vivent pas. Ils survivent à peine, privé de tout ce qui fait l’intérêt d’une vie humaine et là, on s’étonne qu’ils préfèrent se flinguer.
    On les étudie, on crée des actions pour les aider, on fait tourner toute une petite industrie de la charité pour s’apitoyer sur leur sort. Mais comme dirait Coluche : « filez-leur juste du pognon, ce serait largement suffisant ».

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    Un projet de recherche lancé par la Société Saint-Vincent-de-Paul dans la métropole de Strasbourg donne un éclairage nouveau sur le délitement des liens sociaux.

    Les #chômeurs sont en plus grande détresse car en décalage avec ce que la société attend d’eux, c’est à dire de travailler.

    Les chômeurs sont de loin ceux qui souffrent le plus de l’#isolement et les #ouvriers ont près de deux fois plus de risques de se sentir seuls que les cadres.

    On pense souvent que la solitude frappe avant tout les personnes âgées. En réalité, elles ne seraient pas les premières à souffrir de cette situation. Selon l’enquête « Isolement et délitement des liens sociaux » de la Société Saint-Vincent-de-Paul (1), les personnes sans diplôme, les ouvriers et les #précaires, sont en première ligne, avec une souffrance particulièrement aiguë chez les chômeurs.

    Ce programme de recherche, placé sous la direction du sociologue #Serge_Paugam, a d’abord porté sur l’agglomération de Strasbourg. Il sera étendu à l’échelle nationale à l’automne prochain. Mais, déjà, ses résultats sont édifiants. Les 506 questionnaires récoltés en 2014 ont passé au crible les mécanismes conduisant à l’isolement (lire ci-dessous).

    LES DIPLÔMÉS ET LES CADRES MOINS TOUCHÉS

    À Strasbourg, 32 % des retraités et 6,7 % des chômeurs vivent seuls. Mais les personnes privées d’emploi se sentent bien plus isolées (45,2 %) et déprimées (35,5 %) que les retraités (12,1 et 10,1 %). « Ces actifs disqualifiés ont une détresse plus grande à niveau d’intégration égal, car ils se retrouvent en décalage avec ce que la société attend d’eux, c’est-à-dire travailler » , explique Serge Paugam.

    L’étude révèle bien d’autres inégalités sociales face à la #solitude. Le niveau d’étude est l’un des facteurs les plus discriminants : 23 % des personnes dépourvues de diplôme se sentent seules, contre 13 % de celles qui ont un bagage dans le supérieur. On retrouve le même type d’écart entre les ouvriers (20 %) et les cadres (12 %). Les quartiers riches semblent relativement à l’abri du sentiment de solitude (8,6 % des habitants) par rapport aux quartiers pauvres (21 %), de même que les zones urbaines abritant des classes moyennes (7,9 %) : « Cela montre à quel point la mixité sociale joue dans la préservation du lien », ajoute Serge Paugam.