Ruralités : un comité sous le signe des services publics

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  • #Ruralités : L’#école rurale : #proximité ou qualité, fallait-il choisir ?
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    Les trois mesures concernant l’école ne peuvent éviter le paradoxe. D’un côté le comité interministériel estime que « la présence de l’école dans les territoires ruraux est un véritable atout : il y a aujourd’hui une école dans deux communes sur trois » et se réjouit que « l’école primaire permet ainsi de mailler notre #territoire et représente un service public de grande proximité pour les parents et les élèves ». Il remarque au passage que sur au moins deux points l’Etat en fait déjà plus qu’ailleurs : « les académies à dominante rurale bénéficient de taux d’encadrement plus favorables afin de prendre en compte les spécificités de l’école en milieu rural (petite taille des écoles, contraintes géographiques) » et l’Etat assure un « appui aux élus locaux des communes rurales afin d’établir les projets éducatifs territoriaux les plus adaptés à leurs territoires dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires ». Appui que le comité interministériel entend prolonger « durant l’année 2015 » (mesure 11).

    Mais ce maillage si précieux serait aujourd’hui incompatible avec la « qualité ». Car le comité interministériel estime que "la « qualité de l’école rurale (...) passe notamment par le regroupement et la mise en réseau des écoles, meilleur rempart à la fragilité des écoles rurales et son intégration aux réseaux numériques, aussi bien pour les écoles primaires que les collèges ». La mesure 10 vise ainsi à « favoriser le #regroupement et la mise en réseau des écoles », via des conventions pluriannuelles. Des conventions de ce type existent déjà, au niveau départemental, promettant en échange de « regroupements », le maintien durant une période (en général 3 ans) du nombre d’enseignants (ou d’une baisse moins importante que la baisse démographique du département le justifierait). La première avait été signée avec le Cantal en 2006 (Gilles de Robien signe un schéma prospectif de l’organisation du territoire scolaire dans le Cantal du 13 juin 2006). Depuis, l’idée a fait son chemin (voir notre article Vincent Peillon propose un deal aux maires ruraux : la fermeture d’écoles contre le maintien du nombre d’enseignants). Et plusieurs conventions ont été signées récemment (voir nos articles : Les maires du Lot signent un protocole prévoyant de diminuer le nombre d’écoles en échange d’une moindre réduction des postes d’enseignants et Un protocole signé en Hautes-Pyrénées prévoit de diminuer le nombre d’écoles en échange d’un maintien des postes d’enseignants pendant 3 ans). Il s’agit pour le gouvernement d’une « réponse pertinente à l’éparpillement des petites écoles en milieu rural et au recul de la #démographie des élèves ». Mais il aura du mal à faire croire qu’un tableau numérique situé dans une école accessible en 40 minutes d’autocar puisse remplacer, quand on a 4 ans, la petite école de village. Pour Vanik Berberian, il s’agit même d’un « chantage inadmissible » qui aboutira à « tout transférer dans la ville chef-lieu ».

    La troisième mesure annoncée est en fait un rappel. Il s’agit de prolonger jusqu’au 31 décembre 2015 l’opération « Écoles connectées » (voir notre article du 2 mars Le programme « Ecoles connectées » est prolongé en 2015 ) et le soutien au raccordement à l’Internet haut débit des écoles les plus isolées (voir notre dossier Les Tice, un plan numérique pour l’école).

    #transports #mobilité