Grèce : à qui profite la farce ?
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L’objectif est clair : revenir au programme de l’ancienne troïka : baisse des dépenses publiques en coupant dans les effectifs de la fonction publique et dans les pensions et hausse de la TVA. Non que cette politique soit efficace, mais il s’agit bel et bien de réduire à néant le programme de Syriza, notamment son aspect social pour « faire un exemple. » Un des députés les plus proches d’Angela Merkel, Michael Fuchs, a indiqué le fond de l’affaire le 10 mars dernier en précisant qu’une « Grèce qui ferait ce qu’elle veut donnerait des ailes à Podemos en Espagne. » Il faut donc montrer que le vote Syriza est une impasse. Et ridiculiser l’exécutif issu de ses rangs en est la meilleure façon.
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Au final, le danger qui pourrait découler de cette dégradation de la qualité du débat n’est pas mince. L’enjeu est de voir à nouveau la Grèce devoir accepter une politique qui a si parfaitement échoué et de maintenir ce que l’économiste Costas Lapavitsas appelle le « péonage de la dette », autrement dit la mobilisation des ressources du pays pour le seul but du remboursement de la dette. Derrière les polémiques insignifiantes sur un doigt d’honneur, l’enjeu est la possibilité pour l’économie grecque de trouver un nouveau souffle et, surtout, de sortir du tunnel dans lequel le jeu dangereux des Européens l’a plongé depuis deux mois. Des thèmes soulevés par Syriza et qui disparaissent de plus en plus des discussions. Derrière la farce, il y a encore la tragédie... grecque.