Pourquoi si peu de femmes dans le numérique ?

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  • Focaliser sur les femmes évite de voir le problème - romy.tetue.net
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    Pourquoi si peu de femmes dans les métiers du numérique ? Mais pourquoi ne pose-t-on pas les bonnes questions ?

    […]

    Outre leur récurrence, ces questions ont en commun d’être focalisées sur les femmes — et non le milieu —, comme si c’était là le problème. C’est mal énoncer le problème et donc se donner peu de chance de le résoudre. Pour un peu, ce serait de leur faute : pas attirées, manquant de confiance en elles, voire de capacités cérébrales… Tant que vous continuez de vous demander pourquoi il y a si peu de femmes dans les métiers du numérique, vous ne prenez pas le risque d’y changer quoique ce soit, et ces questions peuvent continuer de tourner en boucle longtemps dans les débats et tables rondes sur le sujet qui me donnent l’impression de tourner autour du pot, sans trop y toucher, juste pour se donner bonne conscience…

    Ce ne sont pas les femmes qu’il faut encourager, attirer, rendre visibles, etc. mais la mixité et la diversité qu’il faut développer. Autrement dit, c’est moins sur les individus, ici les femmes, qu’il faut agir, que sur le milieu, le groupe social, le système. Car le problème, n’y est pas le manque de femmes, de noirs ou de pingouins de la mer baltique, mais la perpétuation d’un stéréotype, celui du geek mâle blanc hétéro, etc. et les codes sociaux qui l’entretiennent. N’est-il pas temps de se tourner vers le milieu pour demander : « bon alors les gars, c’est quoi votre problème ? Si on en causait ? »

    #sexisme #CultureGeek #SexismeGeek

  • 42 : les chroniques d’une noyée
    http://laurenecastor.com/42-les-chroniques-dune-noyee

    Heureusement aussi, un petit événement m’a beaucoup rassurée : les filles ont toutes été convoquées ensemble en milieu de journée pour écouter le chaleureux message du Directeur Général : le milieu de l’informatique est carrément sexiste et souffre d’un manque de profils variés. Les filles sont donc « précieuses » à 42 : on nous a clairement expliqué que l’on serait « protégée » du sexisme des candidats masculins et encouragée à persévérer.

    […]

    J’ai été choquée à l’idée que des nageurs essaient sans scrupule d’en faire couler d’autres. La goute d’eau qui a fait débordé la piscine c’est que j’ai entendu dire qu’on aurait dit que quelqu’un aurait reporté que j’étais « trop jolie pour programmer » (pour répondre à certains commentaires, voilà un exemple typique) et donc que c’était déjà, de fait, « suspect »…

    […]

    C’est ce qui est arrivé à une fille il y a deux jours je crois. Elle est partie après s’être fait railler par des nageurs qui essaient (par tous les moyens on dirait) de couler les étrangers à leurs mondes. Leurs aliens à eux. Finalement, on est tous l’alien de quelqu’un ici… C’est ce qui me fait penser que les nageurs se regroupent en catégories…

    #sexisme #geek #témoignage #développeuse #piscine #piscine42 #école42

    • Moi, ce qui m’intrigue, c’est le message dédié aux filles, qui montre un certaine prise de conscience du problème. C’est véritablement encourageant. Mais je me demande comment ils comptent s’y prendre pour « protéger les filles du sexisme des candidats masculins ». S’ils ont trouvé l’astuce, je suis preneuse !

    • Clair que ça ressemble plus à un jeu de télé-réalité (rien que le coup des personnes qui disparaissent sous des sobriquets ridicules de « nageurs » dans une « piscine ») qu’à une véritable école. Désespérant de voir que certains et certaines ont l’air d’aimer ça...

    • Kwame Yamgnane, directeur général adjoint de l’École 42, a conscience du problème que représente ce milieu chargé de testostérone et témoigne de l’attention particulière que l’école porte consécutivement aux filles. Que fait l’école ? une sensibilisation des élèves au savoir-vivre en mixité ? C’est ce qui serait logique. Mais non. Elle convoque les filles. Pourquoi elles seules ? Pour leur dire gentiment : « s’il y a un problème, avertissez-nous ».

      Avoir conscience des risques, mais attendre les problèmes, sans anticiper, ni les éviter, relève de l’irresponsabilité ! Le plus étonnant, pour moi, fut encore qu’on l’applaudisse. Car cette « action en faveur des filles » n’empêche en rien l’expression du sexisme, tel que le troll à base d’images porno et la délation de celle qui est « trop jolie pour programmer » dont témoignait il y a peu Laurène Castor dans « 42 : les chroniques d’une noyée ». Jusqu’à l’agression sexuelle, dont je reçus ensuite témoignage. La victime a abandonné. L’auteur des faits poursuit son cursus sans être inquiété. Pouf, magie, encore une fille de moins. En conclusion, cette posture de l’École 42 permet de se faire bien voir à peu de frais, sans devoir faire l’effort réel d’améliorer la situation. Bonne conscience à peu de frais.

      Pourquoi si peu de femmes dans le numérique ?
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