• Michel Vachey - Trou Gris
    http://www.le-terrier.net/vachey/trougris/index.htm

    « Trou gris » est une série de collages de 1978, sous titrée « impropriétés, faux mouvements ». Ces collages minutieux sont chaînés de façon progressive, invitant à une lecture narrative par un paysagisme allusif ou connotatif.
    Un an plus tard, « Trou gris » réapparait sous une forme inattendue, sur de plus larges feuilles, dans une série de 16 feuilles blanches tiquetées de trous d’aiguilles : ce sont ces deux séries restées invisibles pendant 37 ans que vous découvrez aujourd’hui.

    bonne découverte,

    L.

    #archives #littérature #bande_dessinée #avant-garde

    • C’est superbe, d’une infinie délicatesse comme tout le reste de son travail. C’est chouette d’avoir exhumé ces planches (les éditeurs feraient bien d’en faire autant avec ses livres). J’aurais juste une question, un peu en l’air, peut-être idiote : est-ce que c’est branché à un travail d’écriture, lointain ou pas ? Parce que ça semble toujours plus ou moins « Toil » ses oeuvres, texture texte-graphe en même temps. Du coup je me demande si ça marche tout seul. Et si oui comment ça se fait.

    • @aurelien
      on envisage d’en faire un livre, avec un ami éditeur, mais c’est un peu tôt pour en dire plus. Ces séries de travaux ne s’assemblent pas à proprement parler à un travail d’écriture, mais enrichissent chacune le jeu des modalités d’un travail dans lequel toute coupure entre écriture et plasticité serait arbitraire. « Trou gris » résonne avec « La langue slave » à quoi il emprunte les manières de découpes par gabarits, mais son continuum tient plutôt de « Calme plat » (que je montrerai bientôt dans le Terrier) . Ce que je pourrais te dire du travail de M.V., c’est tout simplement que rien ne s’y perd, jamais, et que toute apparition se déclinera, se corrompra, se parodiera, s’atomisera, de la rature du manuscrit de Balzac prise un jour comme objet d’un essai et devenue machine à caviarder et construction d’images, à la découpe d’une paire de lunette de soleil devenue un jour pochoir et retournée ensuite à la peinture comme motif (dernière pièce peinte de 1984). Même les lézardes des caviardages peuvent se solidifier et devenir sculpture, moulage de brique, puis imprimants ("machines à lézardes"). Va et viens des désassemblages apparents, qui font des montages comme résidus, concrétions.