Nous, les Grecs et les Allemands, devons réinventer notre avenir commun

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  • Nous, les Grecs et les Allemands, devons réinventer notre avenir commun
    Par Yanis Varoufakis. Posté sur son blog, le 20 mars 2015 : Of Greeks and Germans : Re-imagining our shared future [traduction : JFG-QuestionsCritiques].

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/210315/nous-les-grecs-et-les-allemands-devons-reinventer-notre-avenir-commu

    (...) Je me suis opposé aux plans de sauvetage de 2010 et de 2012 financés par les contribuables allemands et autres, parce que :

    ces prêts n’étaient en rien un plan de sauvetage pour la Grèce, mais un transfert cynique des pertes affichées par les banques privées vers les faibles épaules des citoyens grecs les plus fragiles. (Parmi les contribuables européens qui ont payé la note, combien savent-ils que plus de 90% de ces 240 milliards d’euros empruntés par la Grèce sont allés aux institutions financières, et non à l’Etat grec ou à ses citoyens ?) ;
    il était évident que, à un moment où la Grèce ne pouvait déjà pas rembourser ses emprunts existants, les conditions d’austérité pour accorder ces nouveaux prêts broieraient le revenu nominal de la Grèce, rendant notre dette encore moins viable ;
    le fardeau du « plan de sauvetage » ferait plier, tôt ou tard, les contribuables allemands et d’autres contribuables européens, une fois que les Grecs les plus faibles céderaient sous le poids de ces dettes gigantesques (alors que les riches Grecs avaient déjà transféré leurs dépôts vers Francfort, Londres, etc.) ;
    tromper les peuples et les parlements en présentant un plan de sauvetage bancaire comme un acte de « solidarité envers la Grèce » allait monter les Allemands contre les Grec, les Grecs contre les Allemands et, en fin de compte, l’Europe contre elle-même.

    En 2010, la Grèce ne devait pas un seul euro aux contribuables allemands. Nous n’avions pas le droit de leur emprunter, ou d’emprunter à d’autres contribuables européens, alors que notre dette n’était pas viable. Point ! (...)

    #Varoufakis