Malices de la statistique – Domaine Public

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  • Malices de la #statistique

    A fin novembre dernier, l’Office fédéral de la statistique (#OFS) livrait l’édition 2013 de sa brochure annuelle intitulée La #population de la #Suisse, qui résume en 20 pages toutes les données concernant les 8’139’631 personnes résidant en Suisse au 31 décembre 2013 : sexe, âge, état civil, lieu de naissance et nationalité notamment.

    En réalité, la correction effectuée concerne 2011 et 2012 : pour ces deux années-là, l’OFS avait repris les chiffres publiés dans l’Annuaire statistique et, de fait, avait réduit le nombre des « immigrations » de plusieurs dizaines de milliers de personnes de nationalité étrangère. Du coup, le #solde_migratoire net – tenant compte d’une diminution de la population de nationalité suisse – était sous-évalué pour les deux années en cause qui marquaient un fléchissement peu vraisemblable. D’un total de 64’939 personnes en 2010, le solde descendait à 52’305 (au lieu de 68’118 en réalité) en 2011 et à 45’170 (au lieu de 71’127) en 2012, avant de remonter à un effectif correct de 87’160 personnes en 2013.

    http://www.domainepublic.ch/articles/27345
    #démographie #migration #manipulation_statistique
    cc @simplicissimus

    • Pour le rassurer, il aurait suffi de préciser d’abord que, selon la nouvelle méthode de calcul appliquée depuis 2013, les personnes au bénéfice d’une autorisation de résidence valable depuis plus de douze mois sont considérées comme faisant partie de la population résidante permanente (au lieu de non permanente auparavant) et se retrouvent par conséquent comptées au nombre des immigrations en bonne et due forme – ce qui influe évidemment sur le solde migratoire. Et il aurait fallu préciser aussi que, pour faciliter la comparaison d’une année à l’autre, on avait rétroactivement effectué le même changement pour 2011 et 2012.
      (…)
      L’OFS concluait sa missive de janvier 2015 par une profession de foi : « Nous sommes persuadés que cette révision a contribué à l’amélioration de la qualité de nos publications. » Probablement. Mais pour le démontrer, il aurait fallu expressément avouer et surtout expliquer l’erreur éliminée par ladite « révision ».

      Pourquoi « erreur » ? Changement de convention serait plus approprié. La faute professionnelle, grave !, c’est de ne pas la documenter.