Le président de la cour d’assises : « Virginie était-elle une fille facile ? » | Derrière le barreau | Rue89 Les blogs
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Renvoyé devant la cour d’assises, il avoue l’acte sexuel sous la contrainte et le meurtre. Pourquoi elle ? Il ne sait pas, elle était joyeuse et sympa. Le président lui demande si elle « l’a aguiché ». Non, peut-être que lui pendant la soirée, il l’aurait un peu cherchée mais de son côté à elle, non Monsieur le président, non.
La possibilité d’une « aguicheuse », du genre dont la société pense « qu’elle l’aurait bien mérité », est donc réfutée par l’agresseur lui-même. Mais le débat ne semble pas clos pour autant, le président veut savoir comment se comportait Virginie avec les hommes.
Quand un ami d’enfance vient témoigner, s’étranglant en sanglots pour dire comment sa vie s’est écroulée, le président s’émeut mais interroge encore : « Virginie était-elle une fille facile ? »
Marrant, hier soir, j’ai regardé La vérité, le #film de Clouzot qui raconte le procès d’une femme qui a tué son amant. Dès le départ, le président de la cour, attaque direct : femme facile = débauchée = meurtrière.
Ça date de 1960, mais finalement, sur la #misogynie de la #société, ça reste tristement actuel.
L’idée, finalement, c’est que les femmes sont toujours coupables. Par essence.
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