Emmanuel Blanchard : « Les Algériens des années 50 ont été traités comme les ouvriers de 1891 » (Contretemps)
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Tu évoques dans ton livre deux épisodes méconnus, la sanglante répression du 14 juillet 1953 et l’émeute de la Goutte d’or en juillet 1955. À travers ces épisodes j’ai voulu montrer qu’il ne s’agissait pas simplement d’une immigration soumise à l’emprise policière. Au contraire, les immigrés algériens rétorquaient et agissaient, que ce soit sur le mode syndical, politique, ou même individuellement. Ils ont mené à diverses échelles des stratégies pour investir et tenir la rue. Le 17 octobre 1961 a été un investissement de l’espace sous forme de marche pacifique, consigne explicite de la Fédération de France du FLN. Pour rendre hommage aux Algériens morts ce jour-là, on a eu tendance à rabattre leur action politique à un répertoire non violent. Or, dans les archives, on voit qu’au niveau interindividuel, ceux qui se font rafler n’admettent pas cette situation comme une fatalité. (...) Nos contenus sont sous licence Creative Commons, libres de diffusion, et Copyleft. Toute parution peut donc être librement reprise et partagée à des fins non commerciales, à la condition de ne pas la modifier et de mentionner auteur·e(s) et URL d’origine activée. Source : (...)