• Un dossier très complet et très riche sur l’Inde, une fois de plus, super Bravo Géoconfluence : je vous adore !

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    1,7 milliard d’hommes vivent dans la péninsule indienne. Leur nombre, leur densité et leur diversité donnent lieu à des configurations spatiales particulières où les tensions entre héritages et mutations sont vives.

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    Penser la macro-région située au sud de l’Himalaya, c’est penser un monde plein qui contient à lui seul un quart de l’humanité sur une péninsule asiatique aisément repérable sur les planisphères. Nommer cet espace est un exercice déjà plus difficile et jusqu’à ce jour, aucun terme n’a emporté l’adhésion. Le terme de « sous-continent indien » est un terme descriptif traduit de l’anglais « Indian Subcontinent » que François Durand-Dastès dans la Géographie Universelle (1995) a jugé péjoratif en français et a proposé de remplacer par « quasi-continent ». Le terme peut englober les cinq États de la péninsule (Union indienne, Pakistan, Bangladesh, Népal et Bhoutan) et les espaces insulaires de Sri Lanka et des Maldives qui appartiennent à la même unité physique, la plaque indienne. Toutefois, sept ans plus tard, dans Asies Nouvelles (2002), c’est sous le titre « Asie du Sud » que François Durand-Dastès regroupe les sept États.
    Le terme d’« Asie du Sud » n’est pas aussi familier en France que celui de « South Asia » dans le monde anglo-saxon. Le Centre d’Études CNRS–EHESS s’appelle « Center for South Asian Studies » en anglais et « Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud » en français. Le dernier n° thématique de la revue pluridisciplinaire Samaj, « Ideas of South Asia, Symbolic Representations and political uses », décembre 2014, se penche sur les représentations et les usages politiques sous-jacents du terme. Il a l’avantage d’apparaître neutre, politiquement correct car ne portant pas le nom d’un des États du sous-continent. L’appartenance asiatique affirmée dans le nom permet d’ouvrir des ponts vers les marges ouest, nord et est de la péninsule indienne. Cette dénomination porte aussi les espérances d’un régionalisme porteur de paix et de développement socio-économique. Correspond-il pour autant à un sentiment d’appartenance sud-asiatique ? La réponse n’est sans doute pas la même dans les diasporas et dans les sociétés-mères.
    Malgré ses limites, nous avons retenu le terme de monde indien : un monde pour signifier sa taille (1,7 milliard d’habitants) et ses traits communs, un monde indien quand l’Inde fait figure de puissance centrale possédant des frontières communes avec tous les autres États et réunissant à elle seule les ¾ de la superficie, de la population et de la production de l’Asie du Sud.