Y a des gens qui s’offusquent du tweet de Nicolas Henin grand reporter, essayiste , ex- otage de Da’ech en Syrie. Parce que ce dernier met en relation deux situations similaires que les médias et la culture européo-centrée rendront totalement opposées par orgueil et lâcheté, par habitude aussi. S’il lie le crash volontaire de « Andreas » à du terrorisme en interpellant la foule d’un manque de discernement, c’est bien pour marquer la mauvaise foi énorme des gens qui ne voient dans cet acte que de la folie. Et Nicolas Henin précise bien en allant très loin dans la réflexion : « Donc Andreas qui précipite un avion au sol, c’est pas du terrorisme, s’il s’était appelé Mohamed , c’en aurait été. On perd la tête ou quoi ? ». Voilà le fin mot de l’histoire : c’est Andreas, c’est pas Mohamed. « Mohamed » aurait de facto déclenché le jugement directe à travers les prismes essentialistes « c’est du terrorisme » parce que « Mohamed » c’est devenu le référent culturel du terrorisme, et parce que « Mohamed » c’est lui qui va absoudre le monde de ses pêchés cachés.
La folie subitement se range du côté de la mauvaise foi et non du côté de l’acte. Rappelez-vous ils étaient plus d’un million à défiler le 11 janvier pour Charlie Hebdo contre des actes terroristes, certains maintenant éprouveraient de la compassion à l’acte d’Andreas en oubliant les morts ? Comme s’ils devaient rester dans leur norme, ne pas dépasser le cadre qui leur permet de rester tout propre dans leur conscience, d’éviter surtout d’aborder les problèmes de fond sociétaux.
Il y a un problème tabou dans nos sociétés qui est le « suicide ». Et nous remarquons quand on s’y intéresse de près parce que touché, que le suicide est fréquent chez les « blancs », hétéros et LGBT, chez tout le monde d’accord, mais on oublie de le dire pour ceux cités, afin de cacher les dysfonctionnements dans les entreprises, les harcèlements verbaux et sexuels subis au quotidien et le refus des suicidés de parler par menace et par peur. Les problèmes économiques sont liés aux prises de décisions politiques aussi. Un suicidé va revendiquer son acte politique en se détruisant. Il fera du mal à sa famille et non à l’Etat, ni à son entreprise, ni à l’ ANPE, ni à l’Administration, ou autres...Ca reste un acte politique d’auto-destruction, un terrorisme contrôlé et projeté sur soi, afin d’en épargner d’autres. Ca demande du courage.
C’est aussi le cas d’Andreas à un différent près, c’est un "acte terroriste inconscient"certes redirigé vers des innocents, reflets de l’état du suicidé, qui va cacher des réalités économiques et politiques non - dites.
Alors ça demandera combien de temps aux européens, aux français, de comprendre le monde qui les entoure ? D’accepter que Mohamed est autre chose qu’un terroriste, qu’il est un humain, que Jean Claude ou Andreas est aussi un terroriste et qu’ils ne pourront pas se cacher à vie derrière « Mohamed » ?
Car les réalités économiques et politiques dont les conséquences sociales sont terribles, nous rattraperont tous sans distinction de religion, d’âge etc.
Le suicidé qui se détruit seul rend service à ses bourreaux au travail et à l’Etat.
Andreas a commis un acte politique de terreur car il avait des choses à dire......
Paix aux âmes des victimes, de toutes les victimes.
LM