A lire : Un extrait de « Trop jeunes pour mourir. Ouvriers et révolutionnaires face à la guerre (1909-1914) » de Guillaume Davranche

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  • A lire : Un extrait de « Trop jeunes pour mourir. Ouvriers et révolutionnaires face à la guerre (1909-1914) » de Guillaume Davranche
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    Cela ne décourage pas Pierre Dumas, qui développe une argumentation très moderne pour l’époque. Grâce à la semaine anglaise, explique-t-il, l’homme « sera amené à prendre sa part des travaux qui sont exclusivement abandonnés à la femme. Il n’est plus possible de se cantonner derrière le préjugé que les soins ménagers sont du ressort exclusif de la femme. […] Puisqu’elle doit, comme l’homme, être une salariée, passer dix heures à l’atelier, apporter sa paye, les travaux qui lui prenaient tout son temps doivent être partagés. »

    En raison sans doute des événements extérieurs – coup d’Agadir, 1re affaire du Sou du soldat, réactivation des lois scélérates, mouvement contre la vie chère – il faut attendre mars 1912 pour que débute la campagne pour la semaine anglaise.

    L’article de cadrage paru dans La Voix du peuple reste dans un schéma patriarcal en expliquant que si cette revendication triomphe, les femmes pourront concilier travail salarié, travail domestique et repos dominical, oubliant au passage la question du partage des tâches ménagères. Quelques semaines plus, le journal publie un dessin s’adressant spécifiquement aux ouvrières : on y voit une femme à l’atelier en semaine ; s’occupant de son intérieur le samedi après-midi ; passant son dimanche en loisir.

    #histoire #France