Yémen : Iran – pays sunnites la guerre est lancée

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  • Yémen : Iran – pays sunnites la guerre est lancée

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    En soutenant par des livraisons d’armes et de l’instruction les Al-Houthi, Téhéran « encercle » son adversaire saoudien[4]. De plus, si les Al-Houthi s’emparent durablement des côtes occidentales du Yémen, les pasdaran pourront y dépêcher secrètement des forces qui seront à même de menacer directement le détroit de Bab el-Mandeb qui commande la mer Rouge et donc le canal de Suez. Ils sont déjà en mesure de fermer le détroit d’Ormuz grâce, en particulier, aux nombreuses batteries de missiles sol-mer qu’ils ont déployées dans des abris fortifiés le long de la côte iranienne et dans les îles avoisinantes[5]. Par contre, Téhéran se heurte à un problème géographique vital : le Yémen et loin et le ravitaillement des rebelles peut être contré par le blocus aérien et maritime qui est en train de se mettre en place. Sur le plus long terme, l’Iran n’a pas les moyens financiers de soutenir un gouvernement qui se mettrait en place, quand bien même il ne « règnerait » que sur la partie ouest du pays. En effet, il devrait subvenir aux besoins élémentaires des populations qui sont déjà extrêmement pauvres.

    Tous les pays sunnites de la région craignent la fermeture possible de la mer Rouge, ce qui serait une véritable catastrophe pour les économies nationales. C’est même une question de vie ou de mort pour les régimes politiques en place en Egypte et au Soudan car un étranglement économique leur serait fatal.

    L’Arabie saoudite est désormais directement face à face avec son adversaire chiite iranien. Elle a réussi à s’assurer la coopération du Qatar - ce qui est politiquement une victoire -, du Pakistan - ce qui lui donne un poids politico-militaire impressionnant -, du Maroc et des pays du Golfe, ce qui est parfaitement logique. La libre circulation des hydrocarbures au Moyen-Orient est le point nodal de cette crise. Preuve en est le prix du pétrole qui a augmenté de 6% un jour après le déclenchement de l’opération Decisive Storm[6]. La contradiction provient du fait que Riyad a aussi deux autres ennemis mortels : les Frères musulmans et AQPA. Il semble que la famille Saoud ait choisi d’établir un ordre de priorité : ils s’occupent de l’Iran et de ses alliés yéménites en premier, avant de se retourner contre les Frères musulmans et AQPA. Il n’est pas certain que ce soit le bon choix, les salafistes-jhadistes représentant aujourd’hui un danger de déstabilisation beaucoup plus important que l’Iran pour les gouvernements arabo-musulmans.

    Énormément d’inconnues surgissent désormais. Quel va être l’avenir des négociations 5+1 portant sur le nucléaire iranien ? Quelle va être la position d’Israël également concerné par la liberté de circulation en mer Rouge ? Les salafistes-jihadistes ne vont-ils pas profiter de la situation pour étendre encore plus leurs activités ?

    Le Moyen-Orient est en train de se recomposer sous nos yeux, mais les tambours de guerre qui résonnent ne promettent rien de bon. Il ne s’agit pas d’une opposition religieuse[7] mais une question d’influence politique : l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et les autres contre l’Iran et ses alliés : le monde sunnite contre le « croissant chiite ».

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