Ordet, Carl Theodor Dreyer, 1955
Je me demande ce qu’il pensait qu’était le cinéma. Je veux dire, c’était quoi pour lui ? Sûrement pas un loisir, encore moins un divertissement. Je peux me dire sans trop de problème qu’il avait la foi. Mais il y a plein de cinéastes qui avaient la foi. Lui, il y a quelque chose de plus lourd, de plus douloureux... Comme une sorte de pénitence. Comme si Carl faisait oeuvre de foi en faisant ce film. Un truc de fou. Alors moi qui suis convaincu que Dieu n’existe pas, évidemment j’ai du mal à comprendre. Mais je vois une spiritualité qui rayonne dans tous ces films et particulièrement celui-là.
Il exprime le doute. La foi qui exprime le doute. Et tout le long du film, plein de cette rigueur extrême, jusque dans le cadre et toujours dans les visages, Dreyer commet une sorte de blasphème au sens terrible. C’est à dire qu’il fait un film qui agit dans sa foi pour finir lui même par jouer à Dieu en ressuscitant un personnage.
Pas de problème à ressusciter un personnage dans un film quelconque, mais pour un film qui a méticuleusement construit un tel dogme, cette morte qui fini par se réveiller nous scotch.
Je comprend beaucoup mieux Lars Van Trier.
▻https://www.youtube.com/watch?v=R_9wLA6tmLU
#Critique_a_2_balles #Carl_Theodor_Dreyer #Ordet #1955 #Dieu